soies, &c. en bain ; le chef-d’œuvre des aspirans en maîtrise, est d’asseoir une cuve d’inde effleurée, & de la bien user & tirer, jusqu’à ce que le chef-d’œuvre soit accompli. Voyez l’article 92. des Teinturiers, & l’art. Teinture de notre Dictionnaire. Le reglement de 1669 défend de réchauffer plus de deux fois, une cuve assise de guesde, d’indigo, & de pastel, pour les draps qu’on veut teindre en noir.
Asseoir, v. act. en Architecture & Maçonnerie ; c’est poser de niveau & à demeure, les premieres pierres des fondations, le carreau, le pavé, &c. (P)
Asseoir un cheval sur les hanches, (Manege.) c’est le dresser à exécuter ses airs de manege, ou à galoper avec la croupe plus basse que les épaules. Asseoir le fer, c’est le faire porter. Voyez Porter. (V)
* ASSER, s. m. (Hist. anc.) espece de bélier des anciens que Vegece décrit de la maniere suivante. L’asser est une poutre longue, de moyenne grosseur, pendue au mât, de même que la vergue, & ferrée par les deux bouts. Lorsque les vaisseaux ennemis venoient à l’abordage, soit à droite soit à gauche, on se servoit de cette poutre : poussée avec violence, elle renversoit, & écrasoit les soldats & les matelots, & faisoit aussi des trous au navire.
* ASSERA, ville de la Turquie, en Europe, dans la Macédoine, sur la riviere de Vera, proche Salonichi.
* ASSES, s. m. pl. peuples de la Guinée, en Afrique, sur la côte d’or, fort avant dans les terres, au couchant de Rio de Volta.
ASSESSEUR, s. m. (Hist. mod. & Jurisprud.) est un adjoint, dont un maire de ville ou autre magistrat en chef d’une ville ou cité, se fait assister dans le jugement des procès, pour lui servir de conseil. Il y en a en titre d’office dans plusieurs jurisdictions. Voyez Maire. Il faut que l’assesseur soit homme gradué.
Quand il n’y a qu’un juge dans une ville, où il n’y a point de maire, on l’appelle aussi en quelques endroits assesseur.
On appelle aussi assesseurs, les conseillers de la chambre impériale.
Il y a deux especes d’assesseurs dans cette chambre impériale, l’ordinaire & l’extraordinaire. Les assesseurs ordinaires sont à présent au nombre de quarante-un, dont cinq sont élûs par l’empereur, savoir, trois comtes ou barons, & deux jurisconsultes, ou deux avocats en droit civil. Les électeurs en nomment dix, les six cercles dix-huit, &c. Ils agissent en qualité de conseillers de la chambre, & ils ont les appointemens qui y sont attachés. Voyez Impérial & Chambre. (H)
AS-SETE-IRMANS, îles d’Afrique, dans l’Océan Ethiopique, découvertes par les Portugais, au nombre de sept, & appellées par les François les Sept-Freres.
ASSETTE, Voyez Essette.
ASSEZ, SUFFISAMMENT, (Gram.) ces deux mots sont tous deux relatifs à la quantité : mais assez a plus de rapport à la quantité qu’on veut avoir, & suffisamment en a plus à celle qu’on veut employer. L’avare n’en a jamais assez ; le prodigue jamais suffisamment. On dit, c’est assez, quand on n’en veut pas davantage ; & cela suffit, quand on a ce qu’il faut. A l’égard des doses, quand il y a assez, ce qu’on ajoûteroit seroit de trop, & pourroit nuire ; & quand il y a suffisamment, ce qui s’ajoûteroit de plus, mettroit l’abondance & non l’excès. On dit d’un petit bénéfice, qu’il rend suffisamment : mais on ne dit pas qu’on ait assez de son revenu. Assez paroît plus général que suffisamment. Voyez Syn. Franc.
ASSIDARIUS, pour ESSEDARIUS, sub. m. (Hist. anc.) gladiateur qui combattoit assis sur un char. Essedum, char ou chariot, dit M. Ducange, est quasi assedum ab assidendo. Le changement de quelques
lettres, assez ordinaire dans les inscriptions, a formé le mot assidarius de essedarius. On voit dans Suétone qu’un gladiateur nommé Posius, combattoit ainsi sur un char, & excita la jalousie de l’empereur Caligula, qui sortit du spectacle, en se plaignant que le peuple donnoit plus d’applaudissemens à ce Posius, qu’à lui-même, Posio essedario. Cette maniere de combattre à Rome sur des chars dans les spectacles, s’étoit introduite à l’imitation des Gaulois, & des habitans de la grande Bretagne, dont une partie de la cavalerie étoit montée sur des chars. Barbari, dit César dans ses commentaires, præmisso equitatu ex essedario, quo plerumque genere in præliis uti consueverunt. &c. (G)
ASSIDÉENS, s. m. pl. (Théol.) secte des Juifs, ainsi nommés du mot hébreu hhasidim, justes. Les Assidéens croyoient les œuvres de surérogation nécessaires au salut ; ils furent les prédecesseurs des Pharisiens, de qui sortirent les Esseniens, qui enseignoient conjointement que leurs traditions étoient plus parfaites que la loi de Moyse.
Serrarius & Drusus Jésuites, ont écrit l’un contre l’autre touchant les Assidéens, à l’occasion d’un passage de Joseph fils de Gorion. Le premier a soûtenu que par le nom d’Assidéens, Joseph entend les Esseniens, & le second a prétendu qu’il entend les Pharisiens. Il seroit facile de concilier ces deux sentimens, en observant avec quelques critiques, que le nom d’Assidéens a été un nom générique donné à toutes les sectes des Juifs, qui aspiroient à une perfection plus haute que celle qui étoit prescrite par la loi : tels que les Cinéens, les Rechabites, les Esseniens, les Pharisiens, &c. A peu-près comme nous comprenons aujourd’hui sous le nom de religieux & de cénobites, tous les ordres & les instituts religieux. On croit cependant que les Pharisiens étoient très-différens des Assidéens. Voyez Pharisiens, Cinéens, Rechabites. (G)
* ASSIENNE, (PIERRE), ou PIERRE D’ASSO, assius lapis, (Hist. nat.) il est fait mention de cette pierre dans Dioscoride, dans Pline & dans Galien. Celui-ci dit qu’elle a été ainsi nommée d’Assos, ville de la Troade, dans l’Asie mineure ; qu’elle est d’une substance spongieuse, légere & friable ; qu’elle est couverte d’une poudre farineuse, qu’on appelle fleur de pierre d’asso ; que les molécules de cette fleur sont très-pénétrantes ; qu’elles consument les chairs ; que la pierre a la même vertu, mais dans un moindre degré ; que la fleur ou farine est encore digestive & préservative comme le sel ; qu’elle en a même le goût, & qu’elle pourroit bien être formée des vapeurs qui s’élevent de la mer, & qui déposées dans les rochers, s’y condensent & dessechent. Voyez Gal. de sympt. med. fac. lib. jx. Dioscoride ajoûte qu’elle est de la couleur de la pierre ponce ; qu’elle est parsemée de veines jaunes ; que sa farine est jaunâtre ou blanche ; que mêlée de la résine de térébenthine ou de goudron, elle résout les tubercules. Voyez lib. V. cap. cxlij. les autres propriétés que cet auteur lui attribue. Pline répete à peu-près les mêmes choses ; on l’appelle, selon lui, sarcophage, de σάρξ, chair, & de φάγω, je mange ; parce qu’elle consume, dit-il, les substances animales en quarante jours, excepté les dents.
* ASSIENTE ou ASSIENTO, (Commerce.) ce terme est Espagnol, & signifie une ferme.
En France, ce mot s’est introduit depuis le commencement de la guerre pour la succession d’Espagne en 1701. On l’entend d’une compagnie de commerce établie pour la fourniture des Negres dans les états du roi d’Espagne en Amérique, particulierement à Buenos-ayres.
Ce fut l’ancienne compagnie Françoise de Guinée, qui après avoir fait son traité pour cette fourniture avec les ministres Espagnols, prit le nom de compagnie de l’assiente, à cause du droit qu’elle s’engagea de