aboutit à l’origine des veines ou à la partie de l’artere qui est ou paroît cylindrique.
La membrane externe des arteres n’est pas une membrane propre à toutes, & qui s’observe dans tous leurs trajets : par exemple, quelques-unes sont recouvertes par la plevre dans la poitrine, par le péritoine dans le bas-ventre ; d’autres, comme les arteres du cou, sont environnées extérieurement d’un tissu cellulaire plus épais ; le péricarde embrasse de tous côtés l’aorte, mais il se termine bientôt en changeant de texture dans la membrane cellulaire ; la dure-mere fournit une gaîne à la carotide au passage de cette artere dans le crane. La premiere membrane de toutes les arteres est donc la membrane cellulaire, qui est plus lâche dans sa superficie externe, colorée d’une infinité de petites artérioles & de veines, & traversée de nerfs assez sensibles.
La macération fait voir que ce qu’on appelle la membrane tendineuse de l’artere, ne differe en aucune façon de la cellulaire, puisque les couches intérieures mêmes de cette tunique deviennent cellulaires.
La partie de l’artere la plus intérieure & la plus proche de sa cavité, paroît composée en général de fibres circulaires. Ces fibres dans les grands vaisseaux, sont composées de plusieurs couches assez sensibles par leur couleur rougeâtre & leur solidité ; plus les vaisseaux deviennent petits, & plus elles sont difficiles à découvrir. Sous cette membrane on en remarque une autre cellulaire fort difficile à démontrer, dans laquelle se répandent les concrétions plâtreuses lorsque l’artere s’ossifie.
La membrane la plus interne de l’artere est unie & polie par le courant du sang ; elle forme une couche continue dans toute l’étendue de ses cavités ; elle revêt par-tout les fibres charnues, qui d’elles-mêmes ne sont pas assez continues pour former un plan uni, & empêche que le sang ne s’insinue dans les espaces qu’elles laissent entr’elles ; elle est même par-tout sans valvules.
Il est facile de concevoir par ce que nous venons de dire, pourquoi certains Auteurs ont attribué cinq membranes aux arteres, pendant que d’autres n’en ont reconnu que trois.
Toutes les arteres battent. En effet, quoiqu’on sente avec le doigt le mouvement de systole & de diastole dans les grandes arteres, & qu’il n’en soit pas de même dans les plus petites, on sent néanmoins de fortes pulsations dans les plus petites, lorsque le mouvement du sang est un peu augmenté, comme cela arrive dans l’inflammation. Les arteres ont assez de force : mais le tissu épais & dur de la membrane cellulaire externe, refusant de se prêter à la force qui les distend, elles se rompent facilement & presque plus facilement que les membranes de la veine ; c’est-là une des causes de l’anevrysme. D’ailleurs les membranes des grosses arteres sont, proportion gardée, plus foibles que celles des petites, & par cette raison le sang produit un plus grand effet sur les grandes que sur les petites ; c’est-là pourquoi les anevrysmes sont plus ordinaires aux environs du cœur.
La nature a mis par-tout les arteres à couvert, parce que leur blessure ne pouvoit être sans danger dans les plus petites, & sans la perte de la vie dans les plus grandes. Les plus petites artérioles se distribuent en grand nombre à la peau, & les plus grands troncs sont recouverts par la peau & par les muscles, & rampent sur les os. Il part de chaque tronc artériel des rameaux qui se divisent & se subdivisent en d’autres plus petits, dont on a peine à découvrir la fin ; les orifices des deux rameaux produits par un tronc pris ensemble, sont toûjours plus grands que celui du tronc, dans la raison de 2 à 1, à peu-près ou un peu moins. Tous les troncs s’élargissent au-dessus de leur division. Les angles sous lesquels les rameaux
sortent de leurs troncs, sont presque toûjours aigus, demi-droits ou approchant ; angle sous lequel il est démontré dans les méchaniques, que les fluides doivent être poussés le plus loin. Nous avons cependant des exemples dans lesquels les rameaux partent de leurs troncs sous des angles droits ou approchant, comme on le remarque dans les arteres lombaires & dans les intercostales. Nous avons aussi des rameaux rétrogrades dans les arteres coronaires du cœur, & dans les arteres spinales, produites par les vertébrales.
Les arteres communiquent toutes fréquemment les unes avec les autres, de sorte qu’il n’y a aucune partie du corps dans laquelle les troncs artériels voisins ne communiquent par des rameaux intermédiaires. Les extrémités des arteres sont cylindriques ou très approchantes de cette figure, & se terminent de différentes façons, soit en se continuant jusque dans la plus petite veine, soit dans les visceres où elles forment des pinceaux, des arbrisseaux, des zig-zags, des franges, & différentes figures, suivant la différente fonction de ces parties ; soit dans des conduits excréteurs, semblables aux veines ; soit dans des vaisseaux d’un genre plus petit, qui sont quelquefois continus aux arteres, & qui sont de véritables troncs par rapport aux rameaux qu’ils produisent (telles sont les arteres lymphatiques) ; soit dans un canal exhalant : c’est ainsi qu’elles finissent très-fréquemment par tout le corps.
Les veines ressemblent aux arteres en plusieurs points : mais elles different en bien des choses. Voyez Veine.
La nature élastique des arteres fait voir qu’elles se contractent effectivement, & que cette contraction sert à faire avancer le sang. Voyez Sang & Circulation. Voyez dans nos Planches d’Anatomie, la distribution des arteres ; & à l’article Anatomie, l’explication des figures relatives à cette distribution. (L)
* ARTÉRIAQUES, adj. pl. On donne, en Medecine, ce nom aux remedes qu’on employe contre l’atonie, ou les maladies qui proviennent de la trop grande aridité de la trachée-artere & du larynx. On peut mettre de ce nombre, 1°. les huiles tirées par expression, ou les émulsions préparées avec les amandes douces ; les semences de pavot blanc, les quatre semences froides, &c. ou les loochs & les sirops faits de ces substances : 2°. les vapeurs qui s’élevent des décoctions de plantes émollientes ou farineuses, qu’on dirige vers la partie affectée : 3°. les opiates.
ARTÉRIEL, adj. en Anatomie, ce qui a rapport ou ce qui appartient aux arteres. Voyez Artere. On pense que le sang artériel est plus chaud, plus vermeil, plus spiritueux, que le sang véneux. Voyez Sang.
Le conduit artériel dans le fœtus, est un canal de communication entre l’aorte & l’artere pulmonaire, par lequel le sang passe de l’artere pulmonaire dans l’aorte, tant que l’enfant n’a pas respiré : lorsque le sang trouve une issue par les poumons au moyen de la respiration, ce conduit se ferme, les parois se rapprochent & forment le ligament artériel. Voyez Respiration, Fœtus, &c. (L)
ARTÈRIEUX, EUSE, adj. qui tient de la nature de l’artere. Veine artérieuse ; c’est un nom que l’on donne à l’artere pulmonaire, ou à un vaisseau par lequel le sang est porté du ventricule droit du cœur aux poumons. Voyez Pulmonaire. (L)
ARTERIO-PITUITEUX, adj. en Anatomie. Ruysch a fait connoître dans les narines, des vaisseaux singuliers, qu’il nomme arterio-pituiteux, qui rampent suivant la longueur des narines, & font de longues aréoles réticulaires. (L)
ARTÉRIOTOMIE, ἀρτηριοτομία, d’ἀρτηρία, & de τέμνω, je coupe, en terme de Chirurgie, l’opération d’ouvrir une artere, ou de tirer du sang en ouvrant