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châsse, où l’on renfermoit anciennement les reliques des Saints, & qu’on nommoit ainsi, parce que les reliquaires étoient faits en arcade ou en voûte ; peut-être aussi à cause de l’apsis où ils étoient placés, d’où les Latins ont formé capsa, pour exprimer la même chose. Ces reliquaires étoient de bois, quelquefois d’or, d’argent, ou d’autre matiere précieuse, avec des reliefs & d’autres ornemens ; on les plaçoit sur l’autel, qui, comme nous l’avons dit, faisoit partie de l’apsis, qu’on a aussi nommé quelquefois le chevet de l’église, & dont le fond, pour l’ordinaire, étoit tourné à l’orient. Voyez du Cange, Descript. S. Sophiæ. Spelman. Fleury loc. cit. (G)

* APT, (Géog. anc. & mod.) autrefois Apta Julia, ville de France, en Provence, sur la riviere de Calaran. Long. 23. 6. lat. 43. 50.

* APTERE, de ἄπτερος, sans aile, (Myth.) épithete que les Athéniens donnoient à la victoire, qu’ils avoient représentée sans aîles, afin qu’elle restât toujours parmi eux.

* Aptere, (Géog. anc. & mod.) ville de l’île de Crete, c’est aujourd’hui Atteria ou Paleocastro. On dit qu’Aptere fut ainsi nommée, de ἄπτερος, sans aîle, parce que ce fut là que les Sirenes tomberent, lorsqu’elles perdirent leurs aîles, après qu’elles eurent été vaincues par les Muses, qu’elles avoient défiées à chanter.

AP-THANES, c’est un ancien mot Ecossois qui désigne la plus haute noblesse d’Ecosse. Voyez Thane ou Ancien Noble. (G)

APTITUDE, en terme de Jurisprudence, est synonyme à capacité & habileté. Voyez l’un & l’autre. (H)

APTOTE, ce mot est grec, & signifie indéclinable. Sunt quædam, quæ declinationem non admittunt, & in quibusdam casibus tantùm inveniuntur, & dicuntur aptota. Sosipater, liv. I. pag. 23. comme fas, nefas, &c. ἄπτωτος, c’est-à-dire, sans cas, formé de πτῶσις, cas, & d’ privatif. (F)

* APUA, ville de Ligurie. V. Pontremolle.

* APUIES, s. m. pl. (Géog. & Hist.) peuples de l’Amérique méridionale, dans le Bresil. Ils habitent à la source du Ganabara, ou du Rio-Janeiro, & près du gouvernement de ce dernier nom.

* APURIMA ou APORIMAC, riviere de l’Amérique, dans le Pérou, la plus rapide de ce royaume, à 12 lieues de la riviere d’Abançac.

* APURWACA ou PIRAGUE, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique méridionale, dans la Guiane ; c’est une des plus considérables du pays

APUS, en Astronomie, l’oiseau du paradis ; c’est l’une des constellations de l’hémisphere méridional, qui ne sont pas visibles dans notre latitude, parce qu’étant trop proches du pole méridional, elles sont toûjours sous notre horison. Voyez Constellation. (O)

APYREXIE, s. f. d’ privatif. & de πυρεξία, fievre, absence de fievre ; c’est (en Medecine) cet intervalle de tems qui se trouve entre deux accès de fievre intermittente, ou c’est la cessation entiere de la fievre. Voyez Fievre. (N)

A Q

* AQUA, province d’Afrique, sur la côte d’or de Guinée.

* AQUA-DOLCE ou GLECINIRO, (Géog. anc. & mod.) riviere de Thrace, qui se jette dans la Propontide, vers Selivrée.

AQUA-NEGRA, petite place d’Italie, dans le Mantoüan, sur la Chiese, un peu au-delà de la jonction de cette riviere avec l’Oglio. L. 27. 55. lat. 45. 10.

AQUA-PENDENTE. Voyez Acqua-pendente.

* AQUA-SPARTA, petite ville d’Italie, dans la province d’Ombrie, sur un mont, entre Amelia & Spolette.

* AQUÆ-CALIDÆ, (Géog. anc.) ville ainsi nommée de ses bains chauds. C’est la même qu’on appelle aujourd’hui Bath, dans le comté de Sommerset, en Angleterre ; Antonin l’appelle aussi Aquæ solis.

AQUARIENS, (Théol.) espece d’hérétiques qui parurent dans le 3e siecle ; ils substituoient l’eau au vin dans le sacrement de l’Eucharistie V. Eucharistie.

On dit que la persécution qu’on exerçoit alors avec fureur contre le Christianisme, donna lieu à cette hérésie. Les Chrétiens, obligés de célébrer pendant la nuit la cene eucharistique, jugerent à propos de n’y employer que de l’eau, dans la crainte que l’odeur du vin ne les décelât aux payens. Dans la suite, ils pousserent les choses plus loin ; ils bannirent le vin de ce sacrement, lors même qu’ils pouvoient en faire usage en sureté. S. Epiphane dit que ces hérétiques étoient sectateurs de Tatien, & qu’on leur donna le nom d’Aquariens, parce qu’ils s’abstenoient absolument de vin, jusques-là même qu’ils n’en usoient pas dans le sacrement de l’Eucharistie. V. Absteme, Abstinence. (G)

AQUARIUS, est le nom latin du verseau. Voyez Verseau. (O)

* AQUATACCIO ou AQUA D’ACIO, ou RIO D’APPIO, (Géog. anc. & mod.) petite riviere dans la campagne de Rome en Italie, qui se jette dans le Tibre à un mille de Rome. On ne connoît cette riviere, que parce qu’autrefois on y lavoit les choses sacrifiées à Cybele.

AQUATIQUE, adj. se dit des animaux & des végétaux qui se plaisent dans l’eau, tels que l’aulne, l’osier, les saules, le peuplier, le marsaut & autres. (K)

AQUATULCO, voyez AGUATULCO.

AQUE ou ACQUE, s. f. (Marine.) c’est une espece de bâtiment qui amene des vins du Rhin en Hollande : il est plat par le fond, large par le bas, haut de bords, & se rétrécissant par le haut ; son étrave est large de même que son étambord. (Z)

AQUEDUC, s. m. bâtiment de pierre, fait dans un terrein inégal, pour conserver le niveau de l’eau, & la conduire d’un lieu dans un autre. Ce mot est formé d’aqua, eau, & de ductus, conduit.

On en distingue de deux sortes ; d’apparens, & de soûterrains : les apparens sont construits à travers les vallées & les fondrieres, & composés de tremeaux & d’arcades ; tels sont ceux d’Arcueil, de Marly & de Bucq près Versailles. Les soûterrains sont percés à travers les montagnes, conduits au-dessous de la superficie de la terre, bâtis de pierre de taille & de moilons, & couverts en-dessus de voûtes ou de pierres plattes, qu’on appelle dalles ; ces dalles mettent l’eau à l’abri du soleil ; tels sont ceux de Roquencourt, de Belleville, & du Pré S. Gervais.

On distribue encore les aqueducs en doubles ou triples, c’est-à-dire, portés sur deux ou trois rangs d’arcades ; tel est celui du Pont-du-Gard en Languedoc, & celui qui fournit de l’eau à Constantinople ; auxquels on peut ajoûter l’aqueduc que Procope dit avoir été construit par Cosroës roi de Perse, pour la ville de Petra en Mingrelie ; il avoit trois conduits sur une même ligne, les uns élevés au-dessus des autres.

Souvent les aqueducs sont pavés ; quelquefois l’eau roule sur un lit de ciment fait avec art, ou sur un lit naturel de glaise. Ordinairement elle passe dans des cuvettes de plomb, ou des auges de pierre de taille, auxquelles on donne une pente imperceptible pour faciliter son mouvement : aux côtés de ces cuvettes sont ménagés deux petits sentiers où l’on peut marcher au besoin. Les aqueducs, les pierriers, les tranchées, &c. amenent les eaux dans un réservoir ; mais ne les élevent point. Pour devenir jaillissantes, il faut qu’elles soient resserrées dans des tuyaux. (K)

* Les aqueducs de toute espece étoient jadis une des merveilles de Rome : la grande quantité qu’il y en