Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/540

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’instrument. L’anneau extérieur A représente le méridien du lieu où l’on est ; il contient deux divisions de 90d chacune, diamétralement opposées, & qui servent, l’une pour l’hémisphere boréal, l’autre pour l’hémisphere austral. L’anneau intérieur représente l’équateur, & tourne exactement en-dedans du premier par le moyen de deux pivots qui sont dans chaque anneau à l’heure de 12. A travers les deux cercles est une petite regle ou lame mince avec un curseur marqué C, qui peut glisser le long du milieu de la regle. Dans ce curseur est un petit trou pour laisser passer les rayons du Soleil.

On regarde l’axe de la regle comme l’axe du monde, & ses extrémités comme les deux poles. D’un côté sont les signes du zodiaque, de l’autre les jours du mois : sur le méridien est une piece qui peut glisser, & à laquelle on attache un petit pendant qui porte un anneau pour tenir l’instrument.

Usage de cet instrument. Mettez la ligne A, marquée sur le milieu du pendant, au degré de latitude du lieu, par exemple, 48d 50′ pour Paris ; mettez la ligne qui traverse le trou du curseur au degré du signe, ou au jour du mois. Ouvrez ensuite l’instrument, de sorte que les deux anneaux fassent un angle droit entre eux, & suspendez-le par le pendant H, de maniere que l’axe de la regle qui représente celui de l’instrument puisse être parallele à l’axe du monde ; ensuite tournez le côté plat de la regle vers le Soleil, jusqu’à ce que le rayon qui passera par le petit trou tombe exactement sur la ligne circulaire qui est tracée au milieu de la circonférence concave de l’anneau intérieur : le rayon solaire marquera l’heure qu’il est sur cette circonférence concave.

Il faut remarquer que l’heure de 12 ou de midi n’est point donnée par le cadran, par la raison que le cercle extérieur étant dans le plan du méridien, il empêche les rayons du Soleil de tomber sur le cercle intérieur : le cadran ne donnera point non plus l’heure quand le Soleil sera dans l’équateur, parce qu’alors ses rayons seront paralleles au plan du cercle intérieur.

Il y a encore une autre espece d’anneau astronomique construit à peu près sur les mêmes principes que ce dernier, excepté qu’au lieu de deux cercles, il en a trois : il a quelques avantages sur celui-ci, en ce qu’il donne l’heure de midi, & qu’il marque lorsque le Soleil est dans l’équateur ; il est même un peu plus juste. Au reste on ne se sert presque plus de ces instrumens, l’usage des montres ayant rendu inutiles tous ces cadrans qui ne donnent pas l’heure avec une certaine justesse.

Anneau astronomique est encore le nom d’un instrument dont on se sert en mer pour prendre la hauteur du Soleil : c’est une espece de zone ou de cercle de métal. Voyez la Pl. de navig. fig. 1. Dans cette zone il y a un trou C, qui la traverse parallelement à son plan ; ce trou est éloigné de 45 degrés du suspensoir B ; & il est le centre d’un quart de cercle DE, dont un des rayons terminans CE, est parallele au diametre vertical, & l’autre CD est horisontal & perpendiculaire à ce même diametre BH. Pour diviser l’arc FG de cet anneau en 90d, on décrit sur un plan un cercle FGC égal à la zone intérieure de l’anneau : du point C, pris à 45d du point B, comme centre, & d’un rayon pris à volonté, on décrit un quart de cercle PQR, dont le rayon terminant PC est perpendiculaire au diametre BD, & l’autre CR lui est parallele ; on divise ensuite ce quart de cercle en degrés, & on tire par le centre C, & par tous les points de division du quart de cercle, des rayons qui coupent la circonférence FDG, en autant de points qui répondront à des degrés de ce quart de cercle. Ces divisions ou degrés pris & transportés respectivement dans l’anneau astronomique

depuis F jusqu’en G, le diviseront parfaitement.

Pour observer la hauteur du Soleil avec cet instrument, il le faut suspendre par la boucle B, & le tourner vers le Soleil A, de sorte que son rayon passe par le trou C ; il marquera au fond de l’anneau de F en I, les degrés de la hauteur du Soleil entre le rayon horisontal CF, & le rayon de l’astre CI ; & la partie IHG marquera sa distance au zénith, déterminée par le rayon CI de l’astre, & le rayon vertical CG.

Les observations faites avec l’anneau astronomique sont plus exactes qu’avec l’astrolabe, parce qu’à proportion de sa grandeur, les degrés de l’anneau sont plus grands. Voyez Astrolabe. (T)

Anneau, en Anatomie, nom que l’on donne à l’écartement des fibres de l’oblique externe vers sa partie inférieure, pour le passage du cordon spermatique dans les hommes, & du ligament rond dans les femmes. Voyez Cordon spermatique, &c.

L’intestin & l’épiploon s’engagent quelquefois dans cet anneau, & forment des descentes ou hernies inguinales. Voyez Hernie, &c. (L)

* Anneau, (Agriculture.) c’est un sarment ainsi appellé, de la maniere dont il est contourné ; on le passe sous un sep lorsqu’on le provigne. V. Sep.

* Anneau, (mesure de bois.) c’est un cercle de fer qui a six piés & demi de circonférence, que l’on nomme aussi moule, & dont le patron ou prototype est à l’hôtel-de-ville. C’est sur ce patron que tous ceux dont on se sert sont étalonnés & marqués aux armes de la ville. Trois moules ou anneaux remplis, plus douze bûches, doivent faire la charge d’une charrette. Le tout fait ordinairement depuis cinquante-deux jusqu’à soixante-deux buches, qui sont nommées par cette raison bois de compte. Toutes les buches qui sont au-dessous de dix-sept à dix-huit pouces de grosseur, doivent être rejettées du moule & renvoyées au bois de corde : mais il y a encore tant d’inégalité entre les plus grosses, que souvent ce nombre ne se trouve pas complet. Il y en a quelquefois de si grosses, sur-tout dans le bois qui vient de Montargis, que les quarante-sept ou quarante-huit bûches remplissent les trois anneaux, & font la voie. Voyez Voie.

Le bois qui vient par la riviere d’Andelle, & qui en porte le nom, n’ayant que deux piés & demi de longeur ; quand il s’en encontre d’assez gros pour être de moule ou de compte, on en donne quatre anneaux & seize bûches pour la voie. Voyez Andelle.

Anneau, (Mar.) c’est un cercle de fer ou d’autre matiere solide, dont on se sert pour attacher les vaisseaux. Il y a dans tous les ports & sur tous les quais des anneaux de fer pour attacher les navires & les bateaux. (Z)

Anneau, en Serrurerie, c’est un morceau de fer rond ou quarré, disposé circulairement à l’aide de la bigorne de l’enclume ; mais dont les deux extrémités sont soudées ensemble. On s’en sert pour attacher des bateaux, suspendre des rideaux, &c.

Anneau de clé ; on appelle dans une clé l’anneau, la partie de la clé que l’on tient à la main, & qui aide à la mouvoir commodément dans la serrure ; sa forme est communément en cœur ou ovale. On verra à l’article Clé la maniere de forger l’anneau.

On pratique quelquefois dans la capacité de l’anneau différens desseins ; pour cet effet on commence par le forger plein & rond : mais on n’orne ainsi que les clés des serrures de conséquence. Voyez Clé.

Anneau, chez les Bourreliers, est un morceau de fer ou de cuivre configuré comme tout ce qui porte le nom d’anneau. Il est au bout du poitrail de chaque côté, & soûtient un trait M, fig. 8. Pl. du Bourrelier, qui va se boucler sous le brancard, au trait de brancard qui tient à l’aissieu.