quels on les fait tourner à force. Voyez fig. 39. Pl. XIV. d’Horlogerie. (T)
Alésoir, en terme de Doreur, est une autre espece de foret qui se monte sur un fut de vilebrequin. On s’en sert pour équarrir les trous d’une piece. Voyez la fig. 22. Pl. du Doreur.
* ALÉSONNE, ville de France en Languedoc, généralité de Toulouse, diocese de Lavaur.
* ALESSANA, petite ville du Royaume de Naples dans la province d’Otrante. Longit. 36. latit. 40. 12.
* ALESSIS (Géog.) ville d’Albanie dans la Turquie Européenne, proche l’embouchure du Drin. Long. 37. 15. lat. 41. 48.
ALESURE, s. f. Les Fondeurs de canons appellent ainsi le métal qui provient des pieces qu’on alese. Voyez Aléser & Alésoir.
ALETES, s. f. pl. (Architect.) de l’Italien aletta, petite aile ou côté, s’entend du parement extérieur d’un pié-droit : mais la véritable signification d’aletes s’entend de l’avant-corps que l’on affecte sur un pié-droit pour former une niche quarrée, lorsque l’on craint que le pié-droit sans ce ressaut, ne devienne trop massif ou trop pesant en rapport avec le diametre de la colonne ou pilastre. Voyez Pié-droit. (P)
ALÉTIDES, adj. pris subst. (Hist. anc.) sacrifices solemnels que les Athéniens faisoient aux mânes d’Erigone, par ordre de l’oracle d’Apollon.
ALEUROMANCIE, s. f. (Divinat.) divination dans laquelle on se servoit de farine, soit d’orge, soit d’autres grains ; ce mot est Grec & formé d’ἀλεύρον, farine, & de μαντεία, divination.
On sait que l’aleuromancie étoit en usage dans le Paganisme, qu’elle s’est même introduite parmi les Chrétiens, comme en fait foi cette remarque de Théodore Balsamon, sur le sixieme Concile général. Mulieres quædam, cum ordeo ea, quæ ab aliis ignorantur enunciant ; quæ . . . . ecclesiis & sanctis imaginibus assidentes, & se ex iis futura discere prædicantes, non secus ac Pythonissæ futura prædicant : mais on ignore de quelle maniere on disposoit cette farine pour en tirer des présages. Delrio Disquisit. magic. lib. IV. cap. 2. Quæst. VII. sect. ij. pag. 553. (G)
* ALEXANDRETTE (Géog.) ville de Syrie en Asie, à l’extrémité de la mer méditerranée, à l’embouchure d’un petit ruisseau appellé Belum ou Soldrat, sur le golfe d’Ajazze. Lat. 36d. 35′. 10″. long. 54, Voyez Alep.
* ALEXANDRIE ou SCANDERIA, ville d’Egypte, à l’une des embouchures occidentales du Nil, près de la mer Méditerranée. Long. 47d. 56′. 30″. lat. 31d. 11′. 30″.
Il y a en Pologne une petite ville de ce nom. Voyez Alexandrow.
* ALEXANDRIE DE LA PAILLE, ville d’Italie dans l’Alexandrin, au Duché de Milan, sur le Tanaro. Long. 26. 15. lat. 44. 53.
* ALEXANDRIN (l’) quartier d’Italie dans le Duché de Milan, autour d’Alexandrie, qui lui donne le nom d’Alexandrin.
* Alexandrin ; épitéthe qui désigne dans la Poësie françoise la sorte de vers affectée depuis long-tems, & vraissemblablement pour toûjours, aux grandes & longues compositions, telles que le poëme épique & la tragédie, sans être toutefois exclue des ouvrages de moindre haleine. Le vers alexandrin est divisé par un repos en deux parties qu’on appelle hémistiches. Dans le vers alexandrin, masculin ou féminin, le premier hémistiche n’a jamais que six syllabes qui se comptent : je dis qui se comptent,
parce que s’il arrive que cet hémistiche ait sept syllabes, sa derniere finira par un e muet, & la premiere du second hémistiche commencera par une voyelle ou par une h non aspirée, à la rencontre de laquelle l’e muet s’élidant, le premier hémistiche sera réduit à six syllabes. Dans le vers alexandrin masculin, le second hémistiche n’a non plus que six syllabes qui se comptent, dont la derniere ne peut être une syllabe muette. Dans le vers alexandrin féminin, le second hémistiche a sept syllables dont la derniere est toûjours une syllabe muette. Voyez Rime masculine, Rime féminine, Hémistiche. Le nombre & la gravité forment le caractere de ce vers ; c’est pourquoi je le trouve trop éloigné du ton de la conversation ordinaire pour être employé dans la comédie. Le vers alexandrin françois répond au vers hexametre latin, & notre vers marotique ou de dix syllables, au vers iambique latin. Il faudroit donc faire en françois de notre alexandrin & de notre marotique l’usage que les Latins ont fait de leur héxametre & de leur iambique. Une loi commune à tout vers partagé en deux hémistiches, & principalement au vers alexandrin, c’est que le premier hémistiche ne rime point avec le second ni avec aucun des deux du vers qui précede ou qui suit. On dit que notre vers alexandrin a été ainsi nommé ou d’un Poëme françois de la vie d’Alexandre composé dans cette mesure par Alexandre de Paris, Lambert Licor, Jean le Nivelois, & autres anciens Poëtes, ou d’un Poëme latin intitulé l’Alexandriade, & traduit par les deux premiers de ces Poëtes, en grands vers, en vers alexandrins, en vers héroïques ; car toutes ces dénominations sont synonymes, & désignent indistinctement la sorte de vers que nous venons de définir.
ALEXANDROW, petite ville de Pologne, dans la Wolhinie, sur la riviere de Horin.
ALEXIPHARMAQUES, adj. pris subst. (Medecine.) Ce terme vient d’ἀλέξω, repousser, & de φάρμακον qui veut dire proprement poison. Ainsi les alexipharmaques, selon cette étymologie, sont des remedes dont la vertu principale est de repousser ou de prévenir les mauvais effets des poisons pris intérieurement. C’est ainsi que l’on pensoit autrefois sur la nature des alexipharmaques ; mais les Modernes sont d’un autre avis. Ils disent que les esprits animaux sont affectés d’une espece de poison dans les maladies aiguës, & ils attribuent aux alexipharmaques la vertu d’expulser par les ouvertures de la peau ce poison imaginaire. Cette nouvelle idée qui a confondu les sudorifiques avec les alexipharmaques, a eu de fâcheuses influences dans la pratique ; elle a fait périr des millions de malades.
Les alexipharmaques sont des remedes altérans, cordiaux, qui n’agissent qu’en stimulant & irritant les fibres nerveuses & vasculeuses. Cet effet doit produire une augmentation dans la circulation & une raréfaction dans le sang. Le sang doit être plus broyé, plus atténué, plus divisé, parce que le mouvement intestin des humeurs devient plus rapide : mais la chaleur augmente dans le rapport de l’effervescence des humeurs ; alors les fibres stimulées, irritées, agissant avec une plus grande force contractive, les actions toniques, musculaires & élastiques sont plus énergiques. Les vaisseaux fouettent le sang & l’expriment avec plus de vigueur : la force trusive & compressive du cœur augmente, celle des vaisseaux y correspond ; & les résistances devenant plus grandes par la pléthore présupposée ou par la raréfaction qui est l’effet de ces mouvemens augmentés, il doit se faire un mouvement de rotation dans les molécules des humeurs, qui étant poussées de la circonférence au centre, du centre à la circonférence, sont sans cesse battues contre les parois des vaisseaux, de ces pa-