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DIDEROT.
Son audace a de quoi surprendre.

LE COLPORTEUR.
Point du tout, mais je suis sans fard
Et jamais je n’ai pu comprendre
Tout ce que vous dites sur l’art[1].

DIDEROT.
Il faut enfin que je l’assomme !

LE COLPORTEUR.
Monsieur, rappelez vos vertus.
Vous vous échauffez là tout comme
S’il s’agissait du prospectus[2].

DIDEROT.
Ne puis-je le rouer à l’aise !

LE COLPORTEUR.
Pour le coup, je ne dis plus mot.
L’âme[3] chez vous est trop mauvaise :
Vous me traiteriez comme Scot[4].

  1. L’article Art, dont l’auteur a fait parade, est presque partout inintelligible, de plus traduit mot pour mot du chancelier Bacon dans ce qu’il y a de mieux. S’il eût donné la traduction pure et simple de cet auteur, il eût été bien supérieur (Note du temps.)
  2. Diderot eut une querelle avec le P. Berthier ; il y mit beaucoup d’aigreur, et ajouta à sa mauvaise cause la honte d’être reconnu plagiaire. (Note du temps.)
  3. L’article Âme, qui devait être de ceux auxquels il devait le plus s’attacher, est très-mal fait. (Note du temps.)
  4. À l’article d’Aristote, il a fort maltraité Jean Duns, surnommé Scot, et ne lui a pas rendu justice. (Note du temps.)