déclare impossible de l’exécuter délicatement sur le piano-forte, encore nouveau à son époque. Il précise que sa différence avec le mordent est dans sa direction, le prall-triller étant ascendant, convenable aux enchaînements ascendants, et le mordent étant descendant. Un des exemples les plus fameux de trille est la Sonate en sol mineur pour violon, de Tartini (1692-1770), surnommée le Trille du diable, où le trille est battu tandis que se déroule une partie mélodique :
L’ébauche de ce procédé se rencontre déjà en 1707 chez le violoniste français Marchand.
Le trille n’est pas seulement un ornement. Il concourt à l’expression. Verdi a employé un double trille aux basses pour donner un caractère violent au monologue d’Iago, 2e acte d’Otello :
(Voy, également les mots Ornement et Conclusion.)
Trio, n. ital., = à trois. Désigne : 1° une pièce musicale écrite pour trois voix ou trois instruments ; 2° la partie d’une pièce d’ensemble où originairement trois solistes seulement se faisaient entendre. — 1. Le trio piano, violon, violoncelle, se conforme dès son origine, comme coupe des morceaux, au plan de la sonate, et il n’est d’abord proprement qu’une sonate en trio où le piano (clavecin) tient le rôle principal, les deux instruments à cordes servant d’accompagnement, et restant facultatifs. Schobert, dans ses Sonates en trio (1764 et 1767), donne un rôle personnel aux deux instruments à cordes, mais sa composition est d’une qualité maigre. À la même époque et sans que le droit de priorité soit jusqu’ici établi, des tendances semblables se manifestent chez J. Chrétien Bach, Mich. et Jos. Haydn. Les trios vocaux les plus célèbres apparaissent dans la musique_dramatique du xviiie s. le trio des Parques, dans Castor et Pollux de Rameau (1737) ; le trio entre don Juan, le commandeur et Leporello, dans Don Juan de Mozart (1787), et le trio des Masques, id. ; le trio « Veillons mes sœurs », dans Zémire et Azor, de Grétry (de 1771), et, au xixe s., celui de Guillaume Tell, de Rossini (1829). || 2. Dans la Sérénade ou Concert pour les violons, flûtes et hautbois de Montéclair (1697,) on trouve, dans la 1re suite, deux menuets dont l’un porte le mot tous et le second trio, et deux rigaudons, avec la même indication. Une telle indication est très rare. On ne rencontre ordinairement que « 1er menuet » et « 2e menuet ». Le second menuet est intitulé trio chez les classiques, depuis environ 1780. Ce titre a passé à la 2e partie du scherzo, développement du menuet (voy. ces mots).
Trihory. Voy. Triory.
Triolet, n. m. Groupe de trois notes égales substitué à un groupe de deux notes ou de quatre notes et devant être exécuté dans le même temps. On le fait reconnaître en le surmontant du chiffre 3, accompagné ou non d’un signe de liaison :