malgré leur titre, les M. actuelles constituent simplement le chœur habituel de l’église à laquelle elles sont attachées. La renommée de quelques M. françaises contemporaines n’a tenu qu’à la valeur des maîtres qui les ont dirigées ou les dirigent encore : ainsi la M. de la cathédrale de Langres, avec les abbés D. et N. Couturier, de 1852 à 1911 ; celle de Saint-Bénigne de Dijon, depuis la direction du chanoine R. Moissenet, (1895), celle de Saint-François-Xavier, lorsque le chanoine Perruchot, puis P. Drees, la dirigeaient, (1900-1916) ; celle de la cathédrale de Monaco, actuellement dirigée par Perruchot. À l’étranger, les M. des cathédrales catholique et anglicane de Westminster et de Saint-Paul de Londres sont justement célèbres, dotées de crédits importants et dirigées par des musiciens de grande valeur ; ces chœurs représentent à peu près seuls, à l’heure actuelle, ce que furent les anciennes M. En Italie, c’est le mouvement créé par le Pape Pie x qui a reporté l’attention vers les M. comprenant des voix d’enfants : ce pontife donna l’exemple en les réintroduisant à la Chapelle Sixtine elle-même, qui, depuis plusieurs siècles, n’utilisait plus, pour les voix hautes, que des sopranistes. Partout ailleurs, l’usage des voix de femmes avait fait perdre aux M. leur véritable caractère. Le titre même de M. est particulier à la France, où l’on emploie aussi, en certaines régions, les termes plus archaïques de Manécanterie et de Psallette ; à l’étranger, le titre de Chapelle est préférablement employé. Mais, depuis quelques années, c’est le vocable très antique de Schola cantorum, le seul liturgique, d’ailleurs, qui recommence à prédominer pour les chœurs d’église. (Voy. ces divers mots.)
Majeur, adj. comparatif : qui est plus grand. Appliqué aux intervalles, il désigne entre deux intervalles de même nom, celui qui est formé des sons les plus distants : la seconde M., ut-ré, la tierce M. ut-mi, la sixte M., ut-la, la septième M., ut-si, et leurs redoublements, par comparaison à la seconde mineure, ut-ré bémol, la tierce mineure, ut-mi bémol, etc. Appliqué aux modes, il distingue le mode M. du mode mineur de même nom : ut M., caractérisé par la tierce M. ut-mi, ut mineur, caractérisé par la tierce mineure, ut-mi bémol, etc.
Manche, n. m. Partie des instruments à cordes frottées et de plusieurs familles d’instruments à cordes pincées, qui prolonge la table et sur laquelle sont tendues les cordes. Le M. est fixé par son talon dans le haut de la caisse. Il supporte la touche, qui est ou non partagée en cases par des sillets et il se termine par la tête, qui est souvent ornée d’une volute ou d’une figurine sculptée et qui, étant traversées par les chevilles, porte le nom de cheviller. (Voy. ce mot.)
Mandoline, n. f. Instrument à cordes pincées, à manche, diminutif de la mandore, ou mandola, à laquelle elle succéda dans le xviiie s. (Voy. Mandore.) Elle a conservé jusqu’à nos jours une grande popularité dans les milieux d’une culture musicale secondaire. On en distingue deux genres principaux, la M. napolitaine, qui est la plus répandue, surnommée quelquefois m. violon à cause de l’accord de ses 4 cordes doubles, dont la plus grave est filée :
et la M. milanaise, dite aussi m. guitare,
montée de 6 cordes doubles :
De jolies M. anciennes ornées d’incrustations
figurent dans quelques
musées. Une fabrication
Mandoline.
de pacotille en met aujourd’hui
des exemplaires
à la portée de toutes les
bourses. Les cordes de
la M. se griffent à l’aide
d’un petit plectre en
écaille, ou en ivoire, ou
en bec de plume, appelé
médiator. On enseigne
deux manières d’attaquer,
le détaché et le tremolo,
celui-ci étant destiné
à remplacer les notes
tenues et s’obtenant par
un va-et-vient rapide du
médiator. Grétry a composé pour
2 M., jouées à l’unisson, avec 2 violons
et un violoncelle, l’accompagnement de
la sérénade de L’Amant jaloux (1778),
qui se chante dans la coulisse. Paisiello,
dans Le Barbier de Séville (1780) et
Mozart, dans Don Giovanni (1787), ont
pareillement destiné à la M. les accompagnements
de deux sérénades. Le
sculpteur Paul Dubois a mis aux
mains de son célèbre Chanteur florentin,
qui porte le costume du
xvie s., une M. copiée sur un instrument
napolitain de la fin du xviiie s.
Mandoliniste, n. 2 g. Celui, celle, qui jouent de la mandoline.