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Brahms, etc. Dans l’opéra, le D. avait pris dès l’origine une place déterminée par l’action dramatique et qui devint plus grande à mesure que, par l’effet de la satiété, on réagissait contre le plan de l’ancien opéra italien, fait d’une succession d’airs stéréotypés. Quoique toutes les combinaisons de voix fussent admises, selon les situations à exprimer, c’est vers le D. d’amour pour ténor et soprano que se concentrèrent, pendant la période du « grand opéra », les soins des compositeurs et les préférences du public. Il suffit de rappeler les D. de Guillaume Tell, de Rossini (1829), des Huguenots, de Meyerbeer (1836), de Lohengrin, de Wagner (1854), des Troyens, de Berlioz (1863). Si Wagner a rompu avec la tradition en supprimant presque totalement les ensembles dans le 2e acte de Tristan et Isolde (1865), cette scène culminante de tout l’ouvrage n’en constitue pas moins un véritable D., une suite, portée jusqu’à ses plus extrêmes développements, des traditions précédentes. Dans la musique instrumentale, le D. se plie à toutes les destinations, depuis le morceau d’étude, comme est la série des D. à 2 violons de Viotti, jusqu’aux pièces de virtuosité et de mode, comme furent les nombreux D. sur des thèmes d’opéras, composés pendant le xixe s. pour un instrument solo avec piano.

Duolet, n. m. Groupe de deux notes égales tenant lieu de trois dans une mesure ternaire ou dans une mesure composée de rythmes ternaires :


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\header { tagline = ##f}

Dur, adj. 2 g. Sur la fin du moyen âge, le nom d’hexacorde dur a été réservé à celui dans lequel figurait le b quadrum, b carré ou bécarre, au lieu du b rond, b rotundum, et où par conséquent le sol de notre nomenclature actuelle formait avec le si naturel une tierce majeure. Max Guilliaud (1554) oppose constamment le b dur au b mol, tandis que Cl. Martin (1556) et Michel de Menehou (1558) maintiennent les dénominations de b quarre et b mol. Lorsque le système des hexacordes et des muances fut abandonné, l’épithète de dur fut conservée pour la gamme d’une octave avec tierce majeure ; elle est demeurée l’expression du majeur dans la langue allemande, où A dur signifie la majeur. || On dit d’une voix ou d’un instrument qu’ils rendent « des sons durs », de l’exécution d’un virtuose qu’il a « le jeu dur », d’un intervalle ou d’un accord qu’ils sont durs, lorsque l’oreille en reçoit une impression de rudesse ou de sonorité excessive et sèche. || Avoir l’oreille dure signifie être affecté d’une légère surdité.

Durée, n. f. Laps de temps pendant lequel retentit un son. La D. s’exprime dans la notation par une figure de note qui représente un nombre convenu de divisions de l’unité de temps choisie. (Voy. Mesure, Silence, Valeur.)

Dux, n. m. lat., = guide. Synonyme d’antécédent, dans le canon et la fugue.

Dynamique, n. f. et adj. 2 g. Doctrine de l’énergie dans l’exécution musicale et qualificatif des signes réglant les nuances d’intensité du son. (Voy. Nuance.)

E


E. Cinquième lettre de l’alphabet et 5e note de la gamme diatonique, équivalant à mi, dans la notation alphabétique.

Écart, n. m. Distance considérable entre deux objets. Dans l’enseignement de l’harmonie, les É. au delà de l’octave ne sont pas admis entre les parties supérieures, et ils sont tolérés jusqu’à la quinzième, entre la basse et le ténor. Dans le jeu des instruments à clavier, l’É. de dixième est le maximum exigé de la main de l’exécutant par les auteurs modernes. On ne le rencontre pas chez Beethoven, bien qu’auparavant on le trouve assez souvent dans les œuvres de Bach. Mais depuis Clementi et Liszt, l’emploi de cet É. (et de plus grands encore) est couramment admis. (Voy. Saut.)

Échancrure, n. f. Coupure en
Échancrures.
demi-cercle pratiquée de chaque côté de la caisse des instruments à archet pour en faciliter le jeu. On désigne souvent les É. par l’abréviation CC. Leur forme a varié selon l’époque et