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CEN


7 æ. 98 Externiveniant,* quæ cuique est copia læti 5 æ. 100
11 æ. 333 Munera portantes : * molles sua thura Sabæi, 1 g. 57
3 æ. 464 Dona dehinc auro gravia, * myrtâque madentes 12 æ. 100
9 æ. 659 Agnovere Deum * Regem regumque parentem. 6 æ. 548
1 g. 418 Mutavere vias, * perfectis ordine votis 3 æ. 548
6 æ. 16 Insuetum per item, * spatia in sua quisque recessit. 12 æ. 126

Ausone a prescrit des règles pour composer des centons : il faut prendre, dit-il, des morceaux détachés du même Poëte, ou de plusieurs : on peut partager un vers, & en lier la moitié à une autre moitié prise ailleurs, ou employer le vers tout entier ; mais il n’est pas permis d’insérer deux vers suivis, & pris dans le même endroit. Il a fait un infâme centon, tiré de Virgile. Lélio Capiluppi a fait plusieurs Poëmes latins en centons.

☞ On dit un centon d’Homère, de Virgile, pour dire ; composé des vers de ces Poëtes : & le centon d’Ausone ; pour dire, dont Ausone est l’auteur.

On appelle aussi, par extension, centon, un ouvrage rempli de morceaux dérobés. Les politiques de Lipse ne sont que des centons, où il n’a ajoûté que les conjonctions & les particules.

Ce mot vient du latin cento, qui signifie un manteau rapetassé, fait de pièces rapportées, & celui-ci vient du grec κεντόνιον. Les soldats Romains se servoient de ces centons ou vieilles étoffes ramassées, pour se garantir des traits des ennemis.

CENTONAIRE. s. m. Il y a dans le Code Théodosien un titre des Centonaires & des Dendrophores ; & dans les anciennes inscriptions on les joint toujours aux Charpentiers, Tignarii, aux Serruriers, Ferrarii, & aux Dendrophores, Dendrophori. Ils ne faisoient qu’un corps de métier avec ces sortes d’Artisans, que l’on appeloit Collegium Fabrorum & Centonarium. Voyez Gruter, p. XLV, n. 8 & le Code Théodosien. Tout ceci, qui a paru à quelques habiles gens rendre douteuse la signification de ce mot, ou l’état de la profession des Centonaires, est au contraire une preuve de ce qu’ils étoient ; car il est certain que l’on appeloit chez les Romains Centons, les pièces de cuir & d’étoffe dont on couvroit les galeries couvertes appelées Vineæ, sous lesquelles les assiégeans faisoient leurs approches dans un siége, & les tours & autres machines dont on se servoit pour faire les attaques & pour battre une place. Il est naturel qu’on ait appelé Centonaires ceux qui travailloient aux centons, c’est-à-dire, à ces pièces de cuir & d’étoffe, & qui les préparoient. De plus, trois sortes de gens & d’ouvriers étoient nécessaires pour les galeries & autres ouvrages dont nous parlons. 1o. Des Charpentiers, Tignarii, pour préparer les bois, tigna, dont ils étoient composés : 2o. des Serruriers, ferrarii, pour lier ces bois avec des liens, des barres, des chevilles de fer ; 3o. des Centonaires, Centonarii, pour les couvrir de centons ou de pièces de cuir cru & d’étoffes mouillées, pour empêcher que les ennemis ne vissent ce qui se passoit dessous, & qu’ils n’y missent le feu. Il n’est donc point étonnant que l’on joigne tous ces gens ensemble, & qu’ils ne fassent qu’un même corps, puisqu’ils travailloient de concert à différentes parties des mêmes ouvrages.

CENT PIEDS. s. m. C’est le nom d’une espèce de serpent que l’on voit à Siam. M. Gervaise, dans son Histoire Naturelle & Politique du Royaume de Siam, parle du Cent pieds comme d’un animal très-vénimeux. Centipes.

☞ CENTRAL, ALE. adj. Terme du style didactique, d’usage dans un petit nombre de phrases. Il signifie qui est placé au centre, au milieu ; qui a rapport au centre. Centralis. On appelle en Géométrie point central, le point du centre, du milieu d’une figure. Ligne centrale, celle qui aboutit au centre. En Physique, feu central, est un feu que quelques Philosophes ont cru être au centre de si terre. Voyez Feu. Eclipse centrale, voyez Eclipse. Force centrale, c’est celle par laquelle un corps mû tend vers un centre de mouvement, ou s’en éloigne. Vis centralis. Les forces centrales sont centripètes ou centrifuges. Voyez ces mots. Communion centrale, en matière de religion, c’est la communion qu’on a avec le Pape, ou plutôt avec le St Siège, qui est le centre de l’unité de l’Eglise.

☞ CENTRE. s. m. Terme de Géométrie. C’est dans un sens général, un point également éloigné des extrémités d’une ligne, d’une figure, d’un corps ; ou le milieu d’une ligne, ou un plan par lequel un corps est divisé en deux parties égales. Centrum.

☞ Le centre d’un cercle est le point du milieu du cercle situé de façon que toutes les lignes tirées de là à la circonférence sont égales.

On appelle centre apparent, le point qui représente le centre d’un cercle ; & centre véritable, celui qui a servi de centre pour décrire la représentation d’un grand ou d’un petit cercle de la sphère. L’angle du centre est double de celui de la circonférence ; c’est-à-dire, que l’angle qui est fait de deux lignes qui sont tirées du centre sur un arc de cercle, est double de l’angle que font deux lignes tirées des extrémités d’un même arc, qui aboutissent à la circonférence. Euclide, Liv. III.

On appelle aussi centre dans les autres figures curvilignes, les points où se ramassent les rayons réfléchis. Le centre de la parabole est le point où se réfléchissent les rayons ou le point brûlant. On l’appelle autrement le foyer. Focus. L’ellipse a deux centres, d’où les rayons & les sons se rcfléchissent de l’un à l’autre.

Centre se dit aussi dans les figures polygones, du point où se coupent leurs diagonales, quoiqu’il ne soit pas également éloigné des extrémités, comme dans les carrés longs, les trapèzes, hexagones, &c. En Gnomonique, on appelle centre diviseur, un point dans le plan du cadran qui représente le centre du monde, & qui sert pour diviser en degrés la représentation d’un grand cercle de la sphère.

Centre de figure ou de grandeur. C’est un point par lequel un corps quelconque est divisé en deux parties égales, c’est-à-dire, en deux parties qui occupent chacune un espace égal.

Centre de gravité. C’est un point par lequel un corps quelconque est divisé en deux parties aussi pesantes l’une que l’autre. Un corps suspendu par son centre de gravité demeure dans un parfait équilibre. La gravité totale d’un corps peut être conçue, réunie à son centre de gravité. Aussi les Physiciens accoutumés à prendre le centre de gravité pour le corps grave, supposent les vérités suivantes, comme autant de principes certains.

☞ 1o. La ligne de direction des corps graves sublunaires, est une ligne droite tirée de leur centre de gravité au centre de la terre.

☞ 2o. Lorsqu’un corps grave descend, son centre de gravité descend avec lui.

☞ 3o. Un corps grave qui descend librement, ne quitte jamais sa ligne de direction.

☞ 4o. Le centre de gravité des corps sublunaires tend toujours à s’approcher du centre de la terre : & par conséquent, toutes les fois que le centre de gravité s’écarte du centre de la terre, le corps est regardé comme étant dans un mouvement violent.

☞ 5o. Un corps grave ne peut pas tomber lorsque la ligne de direction passe par sa base ; mais il tombe nécessairement, lorsque la ligne de direction passe hors de sa base.

☞ 6o. Les hommes & les animaux ont leur centre de gravité vers le milieu de leur corps. Ces principes fournissent l’explication de problêmes amusans.

☞ Si les porte-faix & tous ceux dont le dos est chargé d’un poids considérable, ne se courboient pas en avant ; si les personnes qui ont beaucoup d’embonpoint, ou qui portent pardevant un pésant fardeau, ne se courboient pas en arrière ; si ceux