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qui a cinq découpures. Son fruit est rouge, de la grosseur & de la figure d’une petite cerise : les enfans l’appellent Cerise d’hiver : il est enfermé dans une vessie large, pentagone, & qui devient rouge quand elle est mûre. Sa semence est petite, blanche & aplatie. Ce fruit est propre pour faire uriner, & pour vider les reins & la vessie, des impuretés qui peuvent y être contenues. Voyez Coqueret.

ALKERMÈS. s. m. Terme de Pharmacie, qui vient de l’arabe. C’est une confection faite avec le suc exprimé de grains de kermès, d’où elle a tiré son nom, le suc des pommes, l’aloès, les perles, le sental citrin, la cannelle, l’ambre gris, le musc, l’azur, les feuilles d’or. C’est un des meilleurs cordiaux qu’on ait en Médecine. On en prépare une très-grande quantité à Montpellier, qu’on envoie dans toute l’Europe.

ALKIAN. s. m. Quelques Chimistes entendent par ce mot ce principe qui régit & gouverne le corps de l’homme ; en vertu duquel les alimens qu’il prend, se tournent en sa propre substance, & l’accroissement animal se fait, par lequel l’homme subsiste, & est une substance composée de toutes ces choses mélangées. Dict. de James.

ALKIN. Ancienne ville, aujourd’hui bourg de l’Iémen ou Arabie-Heureuse, en Asie. Alkinum, Kinum. Il est dans le nord de la principauté de la Mecque.

ALKOOL, ou ALCOHOL. s. m. Terme de Chimie, qui est arabe. Il signifie deux choses bien différentes. 1o Une poudre très-subtile, & presque impalpable. 2o un esprit de vin très-rectifié par des distillations réitérées, desorte qu’y ayant mis le feu, il se consume entièrement, & ne laisse aucun flegme. L’alkool de vin est l’esprit le plus subtil ainsi rectifié. Harr.

ALKOOLISER. v. a. Subtiliser, réduire un corps en une poudre très-subtile, & presqu’impalpable, & purifier les esprits, & les essences des impuretés & du flegme qu’ils pourroient avoir. M. Harris écrit Alcohol & alcoholiser. Je ne vois pas pourquoi ajouter un h ; car ce mot vient de l’arabe קלל. qui signifie diminuer, devenir menu, se subtiliser ; & à la troisième conjugaison קאל, Kaal, diminuer, rendre subtil, subtiliser ; & ce mot vient originairement de l’hébreu קלל, qui signifie, être ou devenir léger. Or cette étymologie ne demande point d’h ; mais parce qu’en Anglois ces deux oo de suite se prononceroient comme notre ou, on les sépare en ajoutant un h, pour en faire deux syllabes.

ALKOOLISÉ, ÉE. part.

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ALLA. Petite ville du Trentin. Alla. Elle est sur l’Adige, dans la vallée de Trente, aux confins du Véronois.

ALLA, rivière de la Prusse ducale. Alla. Elle se jette dans le Prégel, à Welaw.

ALLACHARS ou ALLACHEYR. Voyez Philadelphie.

ALLAH, pour ALELAH. C’est le nom de Dieu chez les Arabes, & chez tous ceux qui font profession du mahométisme, quelque langue qu’ils parlent. Ce nom est le même en arabe que אלה, Eloah, singulier de אלהים, Elohim, en hébreu, & répond à ces mots, & à celui d’Adonaï chez les Hébreux, & même à celui que l’on appelle Tetragrammaton, ou de quatre lettres, qui marque plus particulièrement l’essence divine. D’Herbel. Les Mahométans répètent d’ordinaire ce mot plusieurs fois dans leurs invocations à Dieu. Les Turcs, pour toute ressource, prononçoient d’une voix basse & suppliante, le mot Allah, Allah. S. Evr. Quoique les Turcs se servent de ce mot, il ne faut pas dire avec quelques Dictionnaires, que ce nom est turc : il est arabe ; mais les Turcs l’ont pris de l’arabe, ou de l’Alcoran, comme beaucoup d’autres. Il est même originairement hébreu, & vient du verbe אלה alah, qui signifie, honorer, adorer, & qui est encore en usage en ce sens chez les Arabes. Ainsi Eloah, comme on dit en hébreu ; ou Allah, comme prononcent les Arabes, signifie par excellence l’Etre digne de culte ; l’Etre adorable.

ALLAITEMENT. Voyez Alaitement.

ALLAITER. v. a. Nourrir de son lait. M. Deparcieux remarque que le lait d’une femme ne dure ordinairement qu’un certain temps que la nature a proportionné au besoin des enfans ; qu’à l’égard des nourrices, ce temps se trouve partagé entre deux enfans, & qu’il faut donc de nécessité, ou que l’un des deux ne soit pas nourri un temps suffisant, ou qu’ils ne le soient tous les deux qu’à moitié, ce qui ne peut jamais faire que de fort mauvais tempéramens. En Allemagne, en Hollande, en Angleterre, presque toutes les femmes, même de la plus haute distinction, nourissent leurs enfans. En 1745, la Princesse de Nassau, fille du Roi d’Angleterre, allaitoit elle-même la Princesse d’Orange sa fille. M. le Duc d’Orléans, Régent, avoit été nourri par Madame, Princesse Palatine sa mere. Des exemples aussi louables & aussi respectables, devroient bien être plus imités qu’ils ne le sont. Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine. Voyez Alaiter.

ALLAMBRE. s. m. Palais des Rois Maures à Grenade. Maurorum Regum Granatense Palatium. La croix de l’Archevêque de Tolède étoit vénérable à toute l’Espagne, non-seulement parce qu’elle marquoit la dignité de la première Eglise de ce royaume, mais encore parce qu’elle avoit été plantée sur l’Allambre, palais des Rois Maures, comme un étendard & un signe, que les Chrétiens avoit conquis la ville de Grenade. Flech. Lorsque la ville de Grenade fut prise, le cardinal de Mendoza fit dresser au lieu le plus éminent de l’Allambre, la croix primatiale de Tolède, dont il étoit Archevêque. Id.

☞ ALLANT, ANTE. adj. Qui aime à aller, à courir. C’est un homme allant, une femme allante. Il n’est pas d’un usage ordinaire, au moins hors de la conversation. Ambulator, Ambulatrix.

Allant. s. m. sans féminin. Il n’est d’usage qu’au pluriel quand il est joint avec venans. Cette maison est ouverte à tous allans & venans ; pour dire, qu’on y reçoit tout le monde.

Il y a aussi une espèce de chiens qu’on appelle Allans, ou Gentils. Voyez Chien, ou Alan.

ALLANTOÏDE. s. f. Terme d’Anatomie, qui se dit d’une troisième taie, ou membrane qui enveloppe une partie du fœtus, comme une ceinture, ou écharpe, depuis le cartilage xiphoïde, jusqu’au dessous des flancs seulement ; mais elle ne se trouve point au fœtus humain, selon quelques Anatomistes. On l’appelle ainsi, parce qu’elle ressemble à une andouille. Drelincourt, célébre Professeur à Leyde, dans une Dissertation qu’il a faite sur cette membrane, soutient que l’allantoïde ne se trouve que dans les animaux qui ruminent, & que c’est une membrane étendue d’une trompe à l’autre, par le fond de l’utérus, entre le chorium & l’amnios. Il y a dans les Transactions philosophiques, n. 271, une Dissertation de M. Halle sur l’Allantoide, dans laquelle il prétend avoir observé cette membrane dans deux sujets différens. M. Littre a trouvé l’allantoïde dans plusieurs fœtus humains : ainsi cette membrane n’est pas propre seulement des animaux qui ruminent, ou de plusieurs espèces d’animaux seulement. Il conclut de-là que son usage est dans le fœtus humain le même que dans les animaux, je veux dire, que l’urine qui ne peut être contenue dans les bassinets des reins, dans les uretères, ni dans la vessie, passe de la vessie par l’ouraque dans la cavité formée par l’amnios, & par cette membrane particulière, pour y être réservée jusqu’au temps de l’accouchement. Il confirme ce sentiment par trois personnes qu’il a connues, ou qu’il a ouvertes, & qui avoient rendu leur urine toujours ou presque toujours par le nombril, & auxquelles il a trouvé que l’ouraque étoit creux, & s’étoit maintenu en forme de canal. Voyez Acad. D. S. 1701. Mém. p. 88.

ALLARD. s. m. Nom d’homme. Adelardus. Adelard, vulgairement S. Allard, naquit dans les Pays-Bas dépendans du royaume d’Austrasie, l’an 753, & fut élevé à la Cour de France près du Roi Pepin son oncle. Baill. De tous ceux qui ont porté le nom d’Adelard, il n’y