Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COQUERET

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 899).
◄  COQUERELLE
COQUERICO  ►

COQUERET. s. m. Alkekengi. Plante que quelques uns appeloient autrefois alkekenge, ou alkekengi. Ses racines sont longues, noueuses, genouillées, traçantes, & poussent plusieurs tiges hautes d’environ un pié, menues, rougeâtres, un peu velues, moëleuses, noueuses, & garnies à l’endroit de leurs nœuds de feuilles alternes, plus grandes que celles de la morelle, dentelées sur les bords, & soûtenues par des queues longues d’un pouce environ. Des aisselles de quelques-unes de ces feuilles naissent des fleurs ordinairement seules, assez grandes, blanchâtres, d’une seule pièce, taillées en manière d’étoile, soûtenues par un pédicule d’un pouce de long. Le pistil qui s’élève du milieu du calice, & qui enfile la fleur, devient après sa chute une baie molle, de la grosseur & de la couleur d’une cerise, & remplie de semences plates & blanchâtres. Cette baie est renfermée dans le calice, qui a pris alors la figure d’une vessie rougeâtre. Les Médecins ordonnent cette plante sous le nom de solinum halicacabum. Ses baies sont d’usage dans les maladies de la vessie.

Il y a plusieurs autres espèces de coqueret, mais qui sont étrangères. Celle qu’on nomme alkekengi fructu parvo venicillato, Inst. R. herb. est réputée vénéneuse ; & plusieurs Botanistes ont cru que c’étoit le solanum somniferum maximum, ou la morelle somnifère des anciens. On n’oseroit se servir intérieurement de cette dernière espèce, à cause qu’elle jette dans des délires affreux ; on se contente seulement de l’appliquer extérieurement pour calmer les douleurs, & pour procurer le sommeil.