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LA PHRASE COMPLEXE

Certaines de ces formations tendent à supplanter d’anciennes conjonctions simples : ainsi de o:s rœd e go en face de o: (§ 243) ; on lend de même à préférer à mɑ:, dɑ: « si » des formules du type mɑ:s rœd e, dɑ: mo rœd e, go (má’s rud é, dá mbudh rud é go) « si le fait est, était, que » : mɑ:s rœd e go rαjəd er ə dʹi:rʹ əmɑrʹəχ (má’s rud é go raghad ar an dtír ambáireach) « si je vais à terre demain ». Formules très lourdes qui n’ajoutent rien au sens mais dont le développement répond à la fois au besoin de donner le plus de corps possible aux outils grammaticaux, et à la tendance générale à voir dans go la conjonction universelle.

Pour mɑr go, voir § 232.

§ 238. Discours indirect.

Le discours indirect, introduit par go (§ 230), n’est guère employé que dans des périodes courtes ; pour peu que le discours se prolonge la construction indirecte est abandonnée sans transition pour le discours direct.

On a vu (§ 209) que le parler ne possède pas de formes temporelles permettant d’exprimer l’antériorité relative. La correspondance des temps dans le discours indirect est donc limitée au cas du futur dans le passé, exprimé par le futur secondaire : du:rtʹ ən ri: lʹeʃ ən muəχəlʹ go gαχ ʃe ən çeʃtʹ ʃo ə rʹαgərtʹ (dubhairt an rí leis an mbuachaill go gcaithfeadh sé an cheist seo a fhreagairt) « le roi dit au garçon qu’il lui faudrait répondre à cette question » ; Peig. 76 : dubhairt na Giúdaigh le chéile go ndubhairt Mac an tSiúinéara nuair a bhi Sé’na bheathaidh go n‑éireóchadh Sé an treas lá, litt. « les Juifs se dirent entre eux que le Fils du Charpentier dit lorsqu’il était vivant qu’il ressusciterait... »