point, et c’est à qui mieux mieux prendra des maris au piège ». Mais Bacqueville de la Potherie affirme : « Comme elles sont sages naturellement, elles ne s’amusent guère à la bagatelle ; mais quand elles entreprennent un amant, il lui est difficile de n’en pas venir à l’hyménée ». — De 1661 à 1690, on ne relève qu’une naissance illégitime (Cf. Georges Langlois, Histoire de la population canadienne-française, p. 112). Or, l’enfant de Pierre et Geneviève naquit en 1686.
On trouvera l’histoire de Geneviève dans l’ouvrage du père Lejeune et toutes les pièces relatives au procès, dans le Bulletin des Recherches historiques, vol. XXI, p. 244 et dans le 3e vol. des Jugements et Délibérations du Conseil souverain.
(3) Page 43. — Il semble en effet que Gédéon de Catalogne ait accompagné Pierre d’Iberville dans la chambre de l’Anglaise demi-nue. Des historiens ont cru que Catalogne ne faisait pas partie de l’expédition, en dépit de sa relation qu’il aurait faite de chic, à les entendre ; elle est pourtant si bien circonstanciée qu’elle doit avoir eu pour auteur un témoin oculaire. D’autres se sont étonnés que le chevalier de Troyes ne le mentionne jamais dans son journal. Mais M. Aegidius Fauteux a démontré que Catalogne, — bien obscur à cette époque, malgré son beau nom et une noblesse authentique, — était simplement le sergent Laliberté qui joua un rôle considérable dans les événements de 1686 (Cf. « les Carnets d’un Curieux », la Patrie, 9 juin 1934). D’une famille en décadence, Gédéon avait dû prendre du service dans la troupe. Mais son mérite et sa naissance lui permirent de sortir rapidement des rangs. En 1686, toutefois, on ne le désignait que par son nom de guerre, comme tous les troupiers ou les bas-officiers. On sait assez que nous devons à cette coutume le manque… d’imprévu des noms de famille au Canada français : on a le droit de regretter que le surnom ait remplacé le nom patronymique, toujours plus pittoresque. — Nous empruntons le récit de cet incident à la relation de Catalogne, mais toutes les autres citations de ce chapitre sont tirées du journal de Troyes (où le nom de Catalogne ne paraît pas une seule fois, mais, bien souvent, celui du « sergent Laliberté »).
(4) Page 142. — Un seul frère de Pierre Le Moyne l’accompagnait à son premier voyage, Bienville. D’où vient l’expression de Pénicaut « messieurs ses frères » ? Pensait-on déjà que Sauvolle était un Le Moyne ? Pourtant, dans ses mémoires, Pierre le nomme toujours « M. de Sauvolle », tandis qu’il désigne invariablement ses frères par ces mots : « mon frère ». Pas une fois il ne donne ce titre à Sauvolle. — Le mystère s’épaissit autour de celui-ci…