Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/11

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spontané ?(A) C’est toujours malgré eux et dans l’ignorance où ils ont toujours été du sort qui leur est réservé, que les hommes meurent ; mais Jésus-Christ prédit lui-même l’heure, les circonstances et le genre de mort qui lui est destiné. Voilà que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. (Mt. 26, 2.) Pourquoi dans son amour pour les hommes ne se soustraira-t-il pas à la mort ? C’est pour soustraire l’univers entier à l’abyme du péché. Voilà, dit-il, que nous montons à Jérusalem, où le Fils de l’homme sera livré et crucifié. (Mt. 20,18.) Puis il prit un visage assuré pour aller à Jérusalem. (Lc. 9, 54.)
Pour comprendre combien la croix est glorieuse à Jésus-Christ, ne m’écoutez pas ; mais écoutez Jésus-Christ lui-même. L’ingrat Judas ourdissait déjà le complot qui devait livrer le Père de famille à ses ennemis ; il avait assisté au banquet sacré[1] ; il avait participé à la coupe de bénédiction. Pour prix de la coupe du salut, il convoita le sang du juste. (Jn. 12, 30) Celui qui mangeait à sa table s’éleva avec insolence contre lui pour le supplanter. (Ps. 40, 10.) De la même main dont il venait de recevoir les eulogies, (le pain de bénédiction) il courut recevoir le prix de la mort de son bienfaiteur, de son Père. Quoiqu’il n’ignorât pas que son criminel projet était connu de son Maître, quoiqu’il eût entendu ce mot terrible : Tu l’as dit (Mt. 26, 25) il ne se déconcerta pas, et n’alla pas moins consommer son

  1. Le lecteur observera la discrétion du Catéchiste en présence des non-baptisés, sur le mystère de la sainte Eucharistie et le voile dont il enveloppe ses paroles.