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Voilà pourquoi il a été dit, à propos de Jean : « Dans l’esprit, et dans la vertu d’Élie ». (Lc. 1,17) Sans doute il n’a pas fait de signes et de miracles comme Élie : « Car Jean », dit l’évangéliste, « n’a fait aucun miracle ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci, était vrai ». (Jn. 10,41-42) Comment donc a-t-on pu dire « Dans l’esprit et la vertu d’Élie ? » Cela veut dire, qu’il se chargera du même ministère, et de même que Jean a été le précurseur du premier avènement, de même Élie sera aussi le précurseur du second avènement, avènement glorieux, et il est réservé pour cette heure. Donc, ne craignons point : Paul a frappé l’esprit de ses auditeurs ; cependant il n’a pas tant voulu inspirer la terreur et l’épouvante, que provoquer nos actions de grâces. Voilà pourquoi il ajoute : « Mais quant à nous, mes frères, chéris du Seigneur, nous nous sentons obligés de rendre pour vous à Dieu de continuelles actions de grâces, de ce qu’il vous a choisis comme des prémices pour vous sauver dans la sanctification de l’Esprit et dans la force de la vérité (12) ».
Comment Dieu a-t-il choisi pour le salut ? L’apôtre le montre en disant : « Dans la sanctification de l’Esprit », c’est-à-dire pour nous sanctifier, par l’Esprit et par la vraie foi ; car voilà ce qui renferme notre salut. Ce ne sont nullement les œuvres, nullement les vertus parfaites ; c’est la foi en la vérité. Nouvel exemple de « dans » au lieu de « par ». – « Dans la sanctification de l’Esprit », dit-il, « vous appelant à cet état, par notre Évangile, pour vous faire acquérir la gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ (13) ». Faveur insigne, le Christ regardant notre salut comme sa gloire ; la gloire de celui qui aime les hommes, c’est qu’il yen ait un grand, nombre de sauvés. Certes, il est grand Notre-Seigneur, de désirer à ce point notre salut ; il est grand aussi l’Esprit-Saint, qui opère en nous la sanctification. Pourquoi n’a-t-il pas mis d’abord la foi, mais la sanctification ? C’est – que là sanctification même nous laisse dans un grand besoin de la foi, afin que nous ne soyons pas ébranlés ; voyez comme l’apôtre nous montre que rien ne vient de nous, que tout est l’œuvre de Dieu.
« C’est pourquoi, mes frères, demeurez fermes et conservez les traditions que vous avez apprises, soit par nos paroles, soit par notre lettre (14) ». Passage qui prouve que tout l’enseignement n’était pas dans la correspondance par lettres, que beaucoup de points étaient communiqués de vive voix et cet enseignement oral aussi est digne de foi. Par conséquent regardons la tradition de l’Église comme digne de foi. C’est la tradition, ne cherchez rien de plus. L’apôtre montre ici qu’il y en a un grand nombre qui chancellent. – « Que Notre-Seigneur Jésus-Christ ; et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle, et une si heureuse espérance, console lui-même vos cœurs, et vous affermisse dans toutes sortes de bonnes œuvres et dans la bonne doctrine (15 ; 16) ». Encore la prière après l’exhortation ; voilà ce qui s’appelle vraiment porter secours et consolation : « Qui nous a aimés », dit-il, « et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle, et une si heureuse espérance ». Où sont-ils maintenant ceux qui prétendent que le Fils est moindre que le Père, parce qu’on ne le nomme qu’après le Père, dans la cérémonie du baptême ? Voici en effet que nous Noyons ici le contraire ; l’apôtre dit d’abord « Que Notre-Seigneur Jésus-Christ » ; ensuite il ajoute : « Et que Dieu, et le Père de Notre-Seigneur, qui nous a aimés et qui nous a donné une consolation éternelle ». Quelle est-elle, cette consolation ? L’espérance des biens à venir. Voyez comme, par manière de prière, il excite leur pensée, en leur montrant les gages et les signes du soin ineffable de Dieu. « Console », dit-il, « vos cœurs, et vous affermisse dans toutes sortes de bonnes œuvres, et dans la bonne doctrine » ; c’est-à-dire, par toutes sortes de bonnes couvres et de bonnes doctrines. Car ce qu’il faut dire aux chrétiens, c’est de faire non seulement le bien, mais ce qui plaît à Dieu. Voyez comme il rabaisse leur orgueil. « Qui nous a donné », dit-il, « par sa grâce, une consolation éternelle et une si heureuse espérance ». Et en même temps il leur inspire une bonne espérance pour l’avenir. En effet, si la grâce de Dieu nous a procuré des biens si considérables, à plus forte raison nous en ménage-t-elle d’autres pour l’avenir. Oui certes, dit l’apôtre, je vous ai annoncé tout cela, et maintenant tout cela est l’œuvre de Dieu. C’est lui qui nous rassure, qui nous rend fermes, afin que nous ne devenions pas vacillants, chancelants ; à nous la faiblesse ; à lui la force. L’apôtre comprend donc ce qui concerne et les actions et les doctrines ; et il