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l’eau dans sa terre de Picardie, quoiqu’il eût eu recours à M. Legentil, prieur de Dorenic, et que celui-ci en plusieurs endroits tremblait d’effroi en voyant le mouvement de la baguette : on creusa à 60 pieds sans trouver d’eau (125) ;

3°. M. de Francine-Grandmaison, prévôt de Tllede-France, et intendant des eaux, a eu recours à un très-grand nombre de gens réputés habiles à manier la baguette, notamment des révérends pères capucins, soit pour reconnaître des coupables ou découvrir des sources, et il n’a jamais trouvé personne en qui l’on pût avoir confiance, parce que la baguette donnait souvent le change et disait très-souvent faux (125) ;

4°. Un jeune garçon, fameux à Paris pour découvrir les sources avec la baguette, fut conduit sur le passage des eaux d’Arcueil et dans un jardin où des métaux avaient été enfouis, et la baguette ne tourna pas. Les témoins étaient le père Lebrun, de Lahire, M. de Francine, l’abbé de Châteauneuf, le lieutenant du roi de Charleroi et un physicien mathématicien : c’est bien là une véritable expérience (125) ;

5°. L’illustre Spallanzani, témoin de plusieurs expériences, qui d’abord lui parurent extraordinaires, finit par reconnaître qu’il n’y avait rien de réel dans la cause à laquelle on attribuait les mouvements de la baguette qu’on lui avait fait voir (142).