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de Campagne d’Horace. I. Part.

où nous lui avons entendu dire que ſa monture ſe ſeroit montrée entierement ſourde à la voix qui l’avertiſſoit, que ce n’étoit pas du Coté de Baïes qu’il falloit tourner, s’il n’avoit trouvé dans ſa bouche une oreille que ſa main ſut forcer à entendre[1]. Cette monture étoit ſans doute le mulet écourté dont nous avons parlé à l’occasion des voïages du Poëte à Tarente. En animal d’habitude, il s’obstinoit à ne vouloir reconnoitre que le chemin qui la lui avoit faite contracter : l’autre ; celui qui nous aprend la prohibition de Baïes à Horace portée par l’ordonnance du Juge ſuprême de ſa Santé, d’autant plus preſſante dans notre objèt qu’Horace nous repreſente l’obeiſſance aveugle qu’il lui rendît, comme une choſe qui révolta contre lui tout le lieu, ce qui marque combien il y étoit connû, & par conſéquent combien il devoit y avoir été aſſidû[2]. De tels textes prouvent ſans doute qu’Horace ne le ceda à aucun autre Romain en goût pour Baïes,

  1. Præter agendus Equus, quo tendis ? non mihi Cumas
    Eſt iter aut Baïas læva Stomachoſus habena.
    Dicet eques. (Sed equi frænato eſt auris in ore).
             Horat. lib. I. ep. 15.

  2.             nam mihi Baïas.
    Muſa ſupervacuas Antanius, & tamen illis.
    Me facit invisum… Ibid.