Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xviii
PRÉFACE

avancé perdît ſi peu de vue ces principes reçus dés les jeunes ans, que le Poëte pouvoit dire à Mécène, qu’épris de la beauté de la Vérité & de la Vertu leur recherche & leur étude faiſoient ſon unique ſouci & ſa ſeule occupation[1].

Horace poſa à ſa Philoſophie le fondement ſans lequel les Païens reconnurent qu’il n’y en peut avoir de véritable, la Religion. L’air Cavalier de ſa première condition dans le monde ſans doute, lui avoit fait donner ſon nom à une Secte, qui ôtoit au culte des Dieux juſqu’au motif de faire en le leur rendant une choſe qui put leur être agréable par la raiſon qu’ils étoient trop élevés au deſſus des choſes humaines pour pouvoir y prendre intérêt ; belle chimère ! puiſque l’élevation de l’Être ſupreme audeſſus des autres êtres ne l’a pas empeché de les créer, & qu’il ne peut pas être plus indigne de lui de les préſider & de

    Adjecere bonæ paulo plus artis Athenæ
    Scilicet ut poſſem curvo dignoſcere rectum.
    Atque inter ſilvas Academi quærere verum.
                           lib. II. ep. 2.

  1. Quid verum atque decens curo & rogo, & omnis in hoc ſum.
                           lib. I. ep. 1.