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livre ii, épitre ii.

jeûne, il chassa, dit-on, la garnison d’un poste royal très-fortifié et plein de nombreuses richesses. Illustré par ce fait, il reçoit, outre des récompenses d’honneur, vingt mille sesterces. Peu après ce temps, le præteur, voulant emporter je ne sais quelle forteresse, commence à l’exhorter en paroles qui eussent donné du courage à un lâche : — « Va, mon brave, où ta vertu t’appelle, va chercher, d’un pied heureux, les riches récompenses de tes services. Qu’attends-tu ? » L’autre, avisé bien que grossier, lui dit : « C’est à celui qui a perdu sa ceinture d’aller où tu veux que j’aille. »

Il arriva que je fus élevé à Roma et que j’y appris combien Achillès irrité nuisit aux Græcs. La bonne Athénæ ajouta un peu à mon instruction, de façon que je pusse distinguer une droite d’une courbe et chercher la vérité sous les arbres d’Académus. Mais les temps malheureux m’éloignèrent de ce lieu qui m’était cher, et l’orage de la guerre