Les yeux bleus, le regard farouche et menaçant.
« Luminum torvitate terribiles, » dit Ammien Marcellin. (Voyez aussi Diodore, loc. cit.)
Ils portoient de larges brayes, et leur tunique étoit chamarrée.
La Gaule Narbonnoise s’appela d’abord Braccata, du nom de ce vêtement gaulois. « Les Gaulois, dit Diodore, portent des habits très-singuliers : ce sont des tuniques peintes de toutes sortes de couleurs ; ils mettent dessus la tunique un sayon rayé et divisé par bandes. » (Diodore, lib. v. Voyez aussi Strabon, lib. ii.) Le nom de saye ou sayon vient de sagum, un sac. Le sarrau de nos paysans est le véritable sagum des Gaulois.
L’épée du Gaulois ne le quitte jamais, etc.
L’épée étoit l’arme distinctive des Gaulois, comme la francisque, ou la hache à deux tranchants, étoit l’arme particulière du Franc. Les Gaulois portoient l’épée sur la cuisse droite, suspendue par une chaîne de fer, ou pressée par un ceinturon. (Voyez Diod., lib. v ; Strab., lib. IV.) On juroit sur son épée ; on la plantoit au milieu du mallus ou du conseil ; on ne pouvoit pas prendre en gage l’épée d’un guerrier ; enfin, c’étoit la coutume, chez les Gaulois et chez les Germains, de brûler les armes du mort sur son bûcher funèbre. (Voyez César, lib. VI ; Tacite, de Mor. Germ., et Leg. Longob., lib. ii.) Selon César, on brûloit aussi aux funérailles les personnes que le mort avoit chéries, quos dilectos esse constabat, et quelquefois son épouse.
Une légion chrétienne.
Voilà les chrétiens ramenés sur la scène. Il paroît pour cette fois qu’on ne les y a pas trouvés déplacés. Ils sont commandés pour ainsi dire par un François. Nous avons des droits à la gloire de saint Victor martyr. Il étoit de Marseille, et après avoir été battu de verges, suspendu à une croix pour la religion de Jésus-Christ, il fut broyé sous la roue d’un moulin, ainsi qu’un pur froment, disent les actes de son martyre.