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APPENDICE

quatrième fois, condamnés doublement, tiercement et quadruplement, et pour la cinquième, appliqués au carcan aux jours de fêtes ou dimanches, où ils demeureraient depuis huit heures du matin jusques à une heure l’après-midi, et en outre en une grosse amende ; pour la sixième fois, seraient menés au pilori et auraient la lèvre de dessus coupée d’un fer chaud ; et la septième fois seraient menés au pilori et la lèvre de dessous coupée ; et en cas d’obstination et récidive ils auraient la langue coupée ; à faute d’avoir par les condamnés de quoi les payer, tiendront prison un mois ou plus au pain et à l’eau, et sera fait registre des dits blasphémateurs ; et seraient tenus ceux qui entendraient blasphémer de le révéler au juge dans vingt-quatre heures, à peine de soixante sols parisis d’amende ; et n’entendait le dit seigneur roi comprendre les énormes blasphèmes qui, selon la théologie, appartenaient au genre d’infidélité et dérogeaient à la bonté et grandeur de Dieu et de ses autres attributs, lesquels le dit seigneur voulait être punis de plus grandes peines que celles ci-dessus… » Cet édit fut enregistré au parlement de Paris, le 6 septembre 1666.

Le 27 février 1668, Talon rendit une ordonnance pour faire lire, publier et afficher cet édit dans toutes les habitations de la colonie. Il le fit de plus enregistrer au Conseil Souverain, le 29 mars suivant. (Édits et Ordonnances, I, pp, 62 à 64.)

L’outrage à Dieu était alors traité comme un attentat contre la société chrétienne.


LA TRAITE DE L’EAU-DE-VIE


Nous aurions voulu donner en appendice le texte entier de la lettre si convaincante de M. Dollier de Casson, citée par nous à la page 241. Le souci d’abréger nous en empêche. Cette pièce se trouve dans le volume sixième, deuxième série des Manuscrits relatifs à l’histoire de la Nouvelle-France, aux Archives provinciales. La lettre de M. de Denonville, que nous citons également, à la page 242, se trouve dans la même collection.