Page:Cantor - Sur les fondements de la théorie des ensembles transfinis, trad. Marotte, 1899.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

définis au § 8, sont évidemment applicables aux nombres ordinaux.

Si α = F et β = G, où F et 6 sont deux ensembles bien ordonnés, on a :

(1) α + β = (F, G)

L’ensemble-somme (F, G) est évidemment un ensemble bien ordonné ; nous avons ainsi le théorème :

C. La somme de deux nombres ordinaux est toujours un nombre ordinal.

Dans la somme α + β, α s’appelle l’augendus et β l’addendus.

Puisque F est un segment de (F, G), on a toujours :

(2) α < α + β.

Par contre, G n’est pas un segment, mais un reste de (F, G) ; il peut donc, comme nous l’avons vu au § 13, être semblable à l’ensemble (F, G) ; si cela n’est pas, G est semblable à un segment de (F, G), d’après le théorème O, § 13. Donc

(3) β ≤ α + β.

Nous avons ainsi :

D. La somme de deux nombres ordinaux est toujours supérieure à l’augendus et supérieure ou égale à l’addendus. L’égalité α + β = α + γ entraîne toujours β = γ.

En général, α + β et β + α ne sont pas égaux. Au contraire, si γ est un troisième nombre ordinal, on a :

(4) (α + β) + γ = α + (β + γ),

c’est-à-dire :

E. La loi associative gouverne l’addition des nombres ordinaux.

Si dans l’ensemble G de type β, on remplace chaque élément g par un ensemble Fg de type α, on obtient un ensemble