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XI.Le toucnam-courvi.

Le premier de ces petites espèces de gros-becs étrangers est le toucnam-courvi des Philippines, dont M. Brisson a donné la description[1] avec la figure du mâle, sous le nom de gros-bec des Philippines[NdÉ 1], et dont nous avons fait représenter le mâle dans nos planches enluminées, no 135, fig. 2, sous cette même dénomination, mais auquel nous conservons ici le nom qu’il porte dans son pays, parce qu’il est d’une espèce différente de toutes les autres. La femelle est de la même grosseur que le mâle, mais les couleurs ne sont pas les mêmes ; elle a la tête brune, ainsi que le dessus du cou, tandis que le mâle l’a jaune, etc. M. Brisson donne aussi la description et la figure du nid de ces oiseaux[2].

XII.L’orchef.

Le second de ces petits gros-becs étrangers est l’oiseau des Indes orientales, représenté dans les planches enluminées, no 393, fig. 2, sous la dénomination de gros-bec des Indes[NdÉ 2], et auquel nous donnons ici le nom d’orchef, parce qu’il a le dessus de la tête d’un beau jaune, et qu’étant d’une espèce différente de toutes les autres, il lui faut un nom particulier. Cette espèce est nouvelle et n’a été présentée par aucun auteur avant nous.

XIII.Le gros-bec nonette.

La troisième de ces petites espèces est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 393, fig. 3, sous la dénomination de gros-bec, appelé la nonette[NdÉ 3], et auquel nous avons donné ce nom, parce qu’il a une sorte de béguin noir sur la tête. C’est encore une espèce nouvelle, mais sur laquelle nous ne pouvons rien dire de plus, n’ayant pas même connaissance des pays où on la trouve. Cet oiseau nous a été vendu par un marchand oiseleur qui n’a pu nous en informer.

XIV.Le grisalbin.

La quatrième espèce de ces petits gros-becs étrangers, aussi nouvelle et aussi peu connue que les deux précédentes, est l’oiseau représenté dans les

  1. Brisson, Ornithol., t. III, p. 232, pl. 12, fig. 1, le mâle.
  2. Ces oiseaux fond leur nid d’une forme tout à fait singulière : il est composé de petites fibres de feuilles entrelacées les unes dans les autres et qui forment une espèce de petit sac dont l’ouverture est placée à un des côtés ; à cette ouverture, est adapté un long canal com-
  1. Loxia philippina L. [Note de Wikisource : actuellement Ploceus philippinus Linnæus, vulgairement tisserin baya]. — D’après Cuvier, c’est un Tisserin [Note de Wikisource : Les tisserins (dont le cap-more, le carouge olive de la Louisiane, et, ici, les nos XI, XII, XVII et XVIII) appartiennent, comme les euplectes (cf. nos I et VII), à la famille des Plocéidés. Les Estrildidés (cf. ici les nos VI, X et XV) et les Viduidés (cf. les articles sur les veuves) en forment un groupe frère. Avant d’arriver aux Fringillidés, il faut passer par des familles « cousines » : dans l’ordre, Prunellidés (accenteurs), Passeridés (moineaux) et Motacillidés (pipits, sentinelles et bergeronnettes).]
  2. Loxia bengalensis L. (Coccothraustes chrysocephala Vieill.) [Note de Wikisource : actuellement Ploceus benghalensis Linnæus, vulgairement tisserin du Bengale].
  3. Loxia collaria L. [Note de Wikisource : peut-être l’actuel Sporophila collaris Boddaert, vulgairement sporophile à col fauve, mais l’identification est incertaine ; dans ce cas, il s’agirait du même oiseau que le no XXI].