Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le carouge olive de la Louisiane

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome V, Histoire naturelle des oiseauxp. 663-664).

LE CAROUGE OLIVE DE LA LOUISIANE

C’est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 607, fig. 2, sous le nom de carouge du cap de Bonne-Espérance[1][NdÉ 1]. J’avais soupçonné depuis longtemps que ce carouge, quoique apporté peut-être du cap de Bonne-Espérance en Europe, n’était point originaire d’Afrique, et mes soupçons viennent d’être justifiés par l’arrivée récente (en octobre 1773) d’un carouge de la Louisiane, qui est visiblement de la même espèce et qui n’en diffère absolument que par la couleur de la gorge, laquelle est noire dans celui-ci et orangée dans celui-là. Je suis persuadé qu’il en sera de même de tous les prétendus carouges et troupiales de l’ancien continent, et que l’on reconnaîtra tôt ou tard ou que ce sont des oiseaux d’une autre espèce, ou que leur patrie véritable, leur climat originaire est l’Amérique.

Le carouge olive de la Louisiane a, en effet, beaucoup d’olivâtre dans son plumage, principalement sur la partie supérieure du corps ; mais cette couleur n’a pas la même teinte partout : sur le sommet de la tête, elle est fondue avec du gris ; derrière le cou, sur le dos, les épaules, les ailes et la queue, avec du brun ; sur le croupion et l’origine de la queue, avec un brun plus clair ; sur les flancs et les jambes, avec du jaune ; enfin, elle borde les grandes couvertures et les pennes des ailes, dont le fond est brun. Tout le dessous du corps est jaune, excepté la gorge, qui est orangée ; le bec et les pieds sont d’un brun cendré.

Cet oiseau a à peu près la grosseur du moineau franc, six à sept pouces de longueur et dix à onze pouces de vol. Le bec a près d’un pouce, et la queue deux pouces et plus ; celle-ci est carrée et composée de douze pennes. Dans l’aile, c’est la première penne qui est la plus courte, et ce sont les troisième et quatrième qui sont les plus longues.


Notes de Buffon
  1. M. Brisson l’a donné sous le même nom de carouge du Cap, t. II, p. 128.
Notes de l’éditeur
  1. Icterus (Oriolus) capensis Gmel.. [Note de Wikisource : Les prétendus troupiales d’Afrique, dont cette espèce de Gmelin (actuellement Ploceus capensis Linnæus, vulgairement tisserin du Cap), sont en réalité des tisserins, de la famille des Plocéidés.]