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AGAT – 23 – AGED

AFRIQUE TURQUE. Elle embrassait jadis l’Égypte, Tripoli, Tunis, Alger. Auj. l’Égypte est presque indépendante ; l’Algérie appartient à la France ; depuis longtemps Tunis, Tripoli, ne reconnaissent que nominalement la suzeraineté du sultan.

AFROUN (l’), mont. de l’Algérie, à l’extrémité E. de la prov. d’Alger, à quelques kil. au S. O. de Bougie ; elle a 1900m de haut.

AFZÉLIUS (Adam), botaniste suédois, né en 1750, m. en 1837, était professeur de botanique à l’université d’Upsal. Il a publié l’Autobiographie de Linné (Berlin, 1826, en allemand), et décrit la Flore de Sierra-Leone, pays qu’il explora de 1792 à 1793.

AGA, AGHA, nom donné par les Turcs au commandant d’une troupe, s’appliquait spécialement jadis au chef des janissaires.

AGADIR, v. et port du Maroc, sur l’Atlantique, à 244 kil. S. O. de Maroc : c’est le meilleur port de l’empire. Cette v. appartint longtemps aux Portugais, qui l’appelaient Ste-Croix ; elle leur fut enlevée par les Maures en 1536. S’étant révoltée contre Sidi-Mahomet, elle fut prise, ruinée, et ses habitants transférés à Mogador (1713).

AGAG, roi des Amalécites, fut battu par Saül, qui lui fit grâce contre l’ordre de Dieu. Samuel, après avoir reproché à Saül cette désobéissance, mit lui-même Agag à mort devant l’autel du Seigneur.

AGAMÈDE, architecte du temple de Delphes, frère de Trophonius. V. TROPHONIUS.

AGAMEMNON, roi d’Argos et de Mycènes, fils de Plisthène et petit-fils d’Atrée, avait épousé Clytemnestre, sœur d’Hélène. Il fut élu généralissime des Grecs dans la guerre de Troie : ce qui le fait appeler le roi des rois. Retenu à Aulis par les vents contraires, il sacrifia sa fille Iphigénie pour obtenir des dieux un vent favorable. Ses démêlés avec Achille furent lontemps funestes à la cause des Grecs et retardèrent la prise de Troie ; ils ne cessèrent que quand Agamemnon eut rendu au héros l’esclave Briséis, qu’il lui avait enlevée. A son retour dans Argos, il fut assassiné par Clytemnestre, qu’Égisthe avait séduite. Oreste, son fils, vengea sa mort. On place le règne d’Agamemnon de 1280 à 1270 av. J.-C. On doit à Eschyle, Nép. Lemercier et Alfieri de belles tragédies d’Agamemnon.

AGANIPPE, source consacrée aux Muses, coulait au pied de l’Hélicon et allait grossir le Permesse.

AGAPES (du grec agapê, amitié), repas que les premiers Chrétiens célébraient en commun dans l’église en mémoire du dernier festin que Jésus fit avec les apôtres, lorsqu’il institua l’Eucharistie. Ces repas furent abolis au IVe siècle, à cause des abus qui commençaient à s’y glisser.

AGAPET I (S.), pape de 535 à 536, alla à Constantinople pour réconcilier Théodat, roi goth, avec Justinien, et refusa d’y nommer un patriarche eutychéen. On l’honore le 20 septembre.

AGAPET II, pape de 946 à 956, appela à Rome l’empereur Othon pour le défendre contre Bérenger II, qui voulait se faire roi d’Italie, et apaisa par sa modération les discordes de plusieurs princes.

AGAPET, diacre de Constantinople, adressa à Justinien, lorsqu’il monta sur le trône, un ouvrage intitulé Scheda regia, sive de officio regis, qui contenait des conseils sur les devoirs d’un prince chrétien. Cet ouvrage, imprimé en 1509 à Venise, grec-latin, in-8, a été traduit plusieurs fois, entre autres par Louis XIII dans sa jeunesse, Paris, 1612, in-8.

AGAR, femme égyptienne, était servante de Sara, qui la donna pour femme du second ordre à Abraham. Elle devint mère d’Ismaël et s’enorgueillit : Sara, mécontente et jalouse, la chassa avec son fils.

AGATHA, Agde, v. de la Gaule Narbonnaise, chez les Atacini, près de l’emb. de l’Arauris (Hérault), fut fondée par les Massiliens, qui lui donnèrent le nom grec d’Agathé Tyché, c.-à-d. bonne fortune.

AGATHARCHIDE, géographe de Cnide, né vers l’an 150 av J.-C., fut secrétaire et lecteur du roi

Ptolémée Alexandre. Il avait écrit un Périple de la mer Rouge, des Traités de l’Asie, de l’Europe, etc. Il ne reste de lui que des fragments du Périple, recueillis par Hudson dans ses Geographi minores, et commentés par Gosselin dans ses Recherches sur la Géographie. On le croit aussi auteur d’une Histoire de Perse, dont on trouve quelques fragments dans les Excerptæ historiæ, Francfort 1559, et dans les Fragments historiques de la collection de Didot, publiés par Miller, 1848.

AGATHE (Ste), vierge et martyre de Palerme, mourut des suites des tortures que lui fit souffrir Quintianus, gouverneur de Sicile, en 251. Les Siciliens l’ont en grande vénération. On l’hon. le 5 fév.

AGATHÉMÈRE, écrivain grec du IIIe siècle après J.-C., est auteur d’un abrégé de la Géographie de Ptolémée intitulé Hypotyposes geographicæ (grec-latin, Amsterd., 1611).

AGATHIAS, dit le Scolastique, historien grec du VIe siècle après J.-C., a écrit une Histoire du règne de Justinien (de 553 à 559) en 5 livres, qui fait suite à celle de Procope. Elle fait partie de la Collection byzantine et a été trad. en franç. par le président Cousin. Agathias composa aussi une Anthologie en 7 livres, publiée à Paris, grec-latin, 1660, in-fol., et plus. fois réimprimée. V. ANTHOLOGIE.

AGATHOCLE, tyran de Sicile, né vers 361 av. J.-C. à Thermes, près d’Himère était fils d’un potier. Il s’éleva du rang de simple soldat à celui de général, se rendit maître de Syracuse par l’intrigue et la violence (317), y abolit les dettes et partagea les terres. Il fit avec succès la guerre aux Carthaginois, les expulsa de la Sicile, qu’il rangea tout entière sous son pouvoir, alla les attaquer jusqu’en Afrique (310), et brûla ses vaisseaux en débarquant, pour mettre ses soldats dans la nécessité de vaincre. Peu d’années après, il rappela lui-même les Carthaginois en Sicile pour l’aider à triompher d’une insurrection redoutable, et leur rendit la plupart de leurs anciennes possessions. Il venait de conquérir le Brutium, lorsqu’il périt, empoisonné par son petit-fils Archagathe, à 72 ans, 289 av. J.-C. Voltaire a fait une tragédie d’Agathocle : c’est sa dernière.

AGATHON, poëte dramatique d’Athènes, contemporain et rival d’Euripide, remporta le prix en 416 av. J.-C. et mourut vers 400, dans la force de l’âge. Il composa des tragédies d’Ærope, de Thyeste, de Télèphe, etc., qui ne nous sont pas parvenues : il y donnait l’exemple de prendre ses sujets en dehors des traditions mythologiques ou historiques, et de mettre sur la scène des personnages allégoriques. Il composa aussi des comédies, entre autres la Fleur, citée par Aristote. On reprochait à ce poëte l’abus de l’antithèse. Agathon est un des principaux interlocuteurs du Banquet de Platon. Il ne reste de lui que quelques vers, recueillis par Grotius et par Ritschl, Leips., 1828.

AGATHON (S.), pape, natif de Palerme, élu en 678, mort en 682, condamna les Monothélites dans un concile et cessa le premier d’acquitter le tribut que chaque pape payait aux empereurs au moment de son élection. L’Église latine le fête le 10 janvier.

AGATHYRSES, anc. peuple sarmate, placé par Hérodote dans les monts Karpathes, par Pline dans la Scythie d’Europe, existait encore du temps d’Ammien, qui le place près du Volga. Attila les soumit et leur donna un de ses fils pour roi.

AGAUNUM, v. des Nantuates (St-Maurice en Valais).

AGAVÉ, fille de Cadmus et mère de Penthée. V. PENTHÉE.

AGDE, Agatha, ch.-l. de cant. (Hérault), sur l’Hérault, à 51 kil. S. O. de Montpellier, à 21 k. E. de Béziers ; 9147 hab. Tribunal, collège, port marchand, école de navigation, cabotage très-actif, station. Il s’y tint un concile en 506. V. AGATHA.

AGE D’OR, D’ARGENT, etc. V. AGES.

AGEDINCUM, v. de Gaule, est auj. SENS, ou, selon quelques-uns, mais moins probabl., PROVINS.