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COMMENTAIRE HISTORIQUE

du grec de Siméon Métaphraste, et une traduction latine du Ménologe des Grecs. A en somme peu produit.

P. 36, l. 2. — Foix. Paul de Foix, né en 1528, mourut à Rome en mai 1584. C’est Marc-Antoine Muret qui prononça son Oraison funèbre le 20 mai, jour des obsèques, en l’église Saint-Louis-des-Français. Il fut conseiller au Parlement de Paris dès 1546, ambassadeur en Écosse et Angleterre (1561-65) ; puis conseiller d’Etat, ambassadeur à Venise (1570) et derechef en Angleterre, archevêque de Toulouse (1576), enfin ambassadeur à Rome jusqu’à sa mort. Dans une Elegie de 1565, Ronsard lui avait prédit qu’il serait garde des sceaux à la mort de L’Hospital (Bl., III, 363) ; en quoi il fut mauvais prophète. — Les Lettres de Messire Paul de Foix ont été publiées en 1628, avec la traduction du panégyrique latin que Muret lui avait consacré.

P. 36, l. 2. — Pybrac. Il mourut le 27 mai 1584. V. ci-dessus, p. 147, aux mots « premiers rangs ».

P. 36, l. 2. — Sigon. Charles Sigon (Carlo Sigonio, en latin Sigonius), né à Modène en 1524, mourut en 1584. Professeur de grec à Modène, puis de littérature à Venise, puis d’éloquence à Padoue, où il fonda le Gymnasium patavinum, il alla se fixer en 1563 à Bologne, où il jouit comme archéologue d’une immense réputation. A surtout étudié la politique des Anciens et rendu de grands services à la science dans le domaine de l’histoire et du droit. Les œuvres nombreuses de cet érudit, dont la critique était très sûre et le style latin d’une suprême pureté, ont été réunies et publiées à Milan en 6 vol. in-folio, de 1732 à 1737, avec sa biographie par Muratori.

P. 36, l. 3. — Muret. Mort à Rome le 4 juin 1585. V. ci-dessus, p. 104, aux mots « en l’Eloquence Latine ». Claude Binet fut en relations de correspondance suivie avec lui, sans doute à partir de la publication de son anthologie latine, Petronii Arbitri Epigrammata (Poitiers, 1579), qui contient un hommage poétique au célèbre humaniste. Trois lettres de Muret publiées par P. de Nolhac nous renseignent sur leur intimité, l’une adressée à Féd. Morel en septembre 1583, l’autre au même en novembre 1583, et la troisième à Jacques Gillot en juillet 1584 (Mélanges Graux, pp. 398, 399-400, 402). — Dans cette dernière lettre, où Muret parle de ses misères physiques et prévoit sa fin prochaine, je relève cette phrase qui a peut-être inspiré ici Binet (car les lettres de Muret circulaient chez les amis) : « Quicquid erit feram aequo animo. Lumina sis oculis etiam tres illi magni viri Foxius, Pibracus, Ferrerius reliquerunt, quorum quilibet multis rebus, quam ego sum, melior et reipublicae utilior fuit. »

P. 36. l. 3. — Victor. Pierre Victor (Petro Vettori, en latin Victorius), né à Florence en 1499, mourut dans la même ville le 19 décembre 1585. Gonfalonier de la république florentine, puis professeur de littérature ancienne après la chute de Florence. Ses cours très brillants sur les auteurs grecs et latins attiraient des élèves de toute l’Europe. Sénateur de Florence en 1553. Homme exceptionnel tant au point de vue politique qu’au point de vue scientifique. A créé la critique des textes par la comparaison des manuscrits. A publié des éditions de Cicéron (Lettres), des Agronomes latins, d’Aristote, d’Eschyle, de