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ALEXIS.

ges[1], se voit au chapitre XI du ier. livre, où ce Junianus est représenté comme un homme qui avait tous les jours chez lui une foule de songeurs, auxquels il donnait l’explication de leurs songes ; et cela, d’une manière très-intelligible, et qui faisait que plusieurs évitaient la mort, ou de grands chagrins. Lisez le chapitre XXIII du Ve. livre[2], vous y trouverez ce qui regarde les spectres et les lutins qui tourmentaient le logis même de l’auteur. On nous donne dans les additions de Nicodème le titre d’une édition in-folio des Jours Géniaux, que je prendrais pour la première, si un passage d’Alciat[3] ne m’en empêchait. Voici ce titre : Alexandri de Alexandro Dies Geniales. Ne quis opus excudat denuò infra septennium, sub diris imprecationibus Apostolicâ autoritate interdictum est. On lit à la fin : Romæ, in œdibus Jacobi Mazochii, Rom. Academiæ bibliopolæ. Anno Virginei partûs 1522. Kalend. April. Pontif. S. D. N. de cujus nomine pontificali adhuc non constat, anno primo. Nicodème rapporte un fragment de lettre de Jérôme Niger[4], qui n’est guère obligeant, ni pour les Napolitains en général, ni pour notre Alexandre en particulier. Quel libro d’Alessandro de gli Alessandri è intitolato Dies Geniales, a simililudine delle Notti Attiche d’Aulo Gellio, e de’ Saturnali di Macrobio, cose cavate di quà e di là. Ed in vero ha molto del Napoletano, con sopportazion del Sannazaro parlando. Vendesi sei carlini, al parer mio troppo caro. Je ferai un article touchant Junianus Majus, l’Artémidore de son siècle.

(I) Je donnerai les paroles d’Alciat, parce quelles contiennent le jugement qu’il faisait d’Alexander ab Alexandro. ] Je les tire d’une lettre qu’il écrivit de Milan le 6 de Mai 1521, et qui a été imprimée l’an 1697[5] : Alexandri jurisconsulti Neapolitani librum, quem ad nos misisti, diligenter legi. Vir est doctus et diligens, et non parùm studiosos adjuvabit : suspicor tamen eum quandoque falli..... Si is aliquâ tecum familiaritate junctus est, velim ab eo exquiras, ut Alpheni jurisconsulti vetustissima scripta, Commentariosque senatûs consultorum, quæ vidisse se, emisseque Romæ ait, commodato det. Eorum autem mentionem facit capite quarto et septimo primi libri : suspicor enim nescio quid Parrhasianum, quem scis eos authores plerumque adducere solitum, quos nunquàm viderat.

  1. Il a pour titre, Miracula de Somniis apud nonnullos cognita et comperta, et quæ ipse expertus fui.
  2. Il y a dans Léonard Nicodème le IXe. livre ; c’est une faute.
  3. Je le cite dans la remarque (I).
  4. Cette Lettre est datée de Rome, le 26 de juin 1522.
  5. Epist. Gudii, etc., pag. 91.

ALEXANDRE-LE-GRAND, roi de Macédoine. Cherchez Macédoine.

ALEXANDRE VII, pape. Cherchez Chigi.

ALEXANDRE VIII, pape. Cherchez Ottoboni.

ALEXIS, Piémontais. Il y a un livre de secrets qui court depuis assez long-temps sous le nom de cet Alexis. Il fut imprimé à Bâle, in-8o., l’an 1563, traduit d’italien en latin par Wecker[a]. Il a été aussi traduit en français[* 1], et imprimé plusieurs fois avec des augmentations. On y voit une préface où le seigneur Alexis apprend au public qu’il est né de maison noble ; que dès son enfance il s’est appliqué à l’étude ; qu’il a appris le latin, le grec, l’hébreu, le chaldéen, l’arabe, et plusieurs autres langues ; qu’ayant eu surtout une extrême passion pour les secrets de la nature, il en a ramassé autant qu’il a pu pendant ses voyages, qui ont duré cinquante-sept ans ; qu’il s’était piqué de ne communiquer à personne ses secrets ; mais qu’à l’âge de quatre-vingt-deux ans et sept mois, ayant vu

  1. * Leclerc croit que la première édition de la traduction française est de Lyon, 1565.
  1. Mercklin. in Lindenio renovato, p. 28.