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jouir des mêmes droits que son mari, « disposer de ses biens et embrasser la profession qu’elle voudra sans l’autorisation de son mari[1]». Avant tout, il faut rayer de la loi la disposition qui oblige la femme à prêter à son mari serment d’obéissance. C’est « une bassesse[2]» qui consacre toutes les inégalités. En conséquence, le 1er août 1837, Mme de Mauchamp, directrice de la Gazette des Femmes, présenta à la Chambre une pétition pour obtenir la suppression complète de l’article 213 du Code civil, livre I, chapitre vi, ainsi conçu : « La femme doit obéissance à son mari. » Cette disposition, dit Mme de Mauchamp, est contraire aux principes posés par la Charte de 1830. Celle-ci ayant consacré l’égalité de tous les Français (par conséquent, dit Mme de Mauchamp, de toutes les Françaises), il est illégal qu’une moitié de la nation soit subordonnée à l’autre. De plus, l’article 212 du Code, lequel déclare que « les époux se doivent mutuellement secours, fidélité et assistance », met la femme sur le même

  1. La Femme libre, n° 10.
  2. George Sand, Jacques, p. 30.