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Mme de Scudéry. Je lui en demande pardon, mais rien n’étoit plus pédantesque, ni plus ennuyeux. Quelle différence d’intérêt avec cette histoire du salon de Mme de Sablé, à Port-Royal, que nous devons à M. Cousin, et dont il a trouvé les précieux matériaux dans les portefeuilles inexplorés de Valant. Quant à l’histoire de Mme de Sablé, à la place Royale, nous n’avons encore que peu de documents. À cette période appartient la composition de la Maxime ou contre-Maxime politique, dont je viens de parler, et de l’autre ouvrage de Saint-Évremond, dédié par Barbin à Mme de Sablé en 1668. Je veux parler de la Maxime : Qu’on ne doit pas manquer à ses amis. Sur ce dernier point, j’ai tout un procès à soutenir contre M. Cousin, mon maître. Je le perdrai, à coup sûr, et je m’y résigne ; qu’il me soit permis, du moins, de le plaider.

La Maxime dont je viens de parler a été composée en 1647. Voilà mon point de départ. Cette date est attestée par le véridique Des Maizeaux, et revendiquée par Saint-Évremond lui-même. Leur affirmation est confirmée par les allusions qu’on remarque dans la Réponse à la Maxime de la Fronde, dont la date est incontestable ; et l’une et l’autre font corps avec une troisième Maxime, tout épicurienne, dont il sera question plus tard. Elles furent lancées dans le monde au même moment, et on lit en tête de l’une d’elles : Il est plus difficile de persuader cette Maxime-ci que les autres ; c’est ce qui forme lien de la première à la dernière. On n’a qu’à lire ; l’évidence saute aux yeux10. Seule-


10. Voy. inf., pag. 3, 13 et 19, et mes notes.