Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
230
ŒUVRES

aîles un poids égal à celuy de cette eau, on l’ouvre, et un moindre poids ne sçauroit le faire, parce que le poids de l’Air qui le presse est precisément égal à celuy de 31. pieds d’eau.

Un mesme poids tirera le Piston d’une Seringue bouchée, et un mesme poids separe deux corps polis appliquez l’un contre l’autre ; de sorte que s’ils ont un poulce de diametre, en y appliquant une force égale au poids de l’eau, d’un poulce de grosseur et de 31. pieds de hauteur, on les separera.


Chapitre iv.Que comme la pesanteur de la masse de l’Air augmente[1] quand il est plus chargé de vapeurs, et diminuë quand il l’est moins, aussi les effets qu’elle produit augmentent et diminuënt à proportion[2].


Puisque la pesanteur de l’Air cause tous les effets, dont nous traittons, il doit arriver que comme cette pesanteur n’est pas toujours la mesme sur une mesme contrée, et qu’elle varie à toute heure, suivant les vapeurs qui arrivent, ses effets n’y doivent pas estre toûjours uniformes, mais, au contraire, variables à toute heure : aussi l’experience le confirme, et fait voir que la mesure de 31. pieds d’eau que nous avons donnée pour servir d’exemple n’est pas une mesure précise qui soit toujours exacte ; car

  1. Bossut imprime : varie.
  2. Voir les Observations de Perier, et les Fragments de Pascal, t. II, p. 441 sqq, et 513 sqq.