Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Roitelet Huppé


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 216-217).

LE ROITELET HUPPÉ.[1]
(Golden-crested Wren.)


Ce petit oiseau est répandu en Amérique depuis la Louisiane jusqu’à la Baie d’Hudson. Plus rare dans le Bas-Canada que dans l’ouest de la province, il arrive dans la partie méridionale du Canada à l’automne, y reste l’hiver et repart à la fin de mars, pour passer la belle saison dans le nord ou au centre des grands bois. Il niche au Labrador, à Terreneuve et au nord du Canada, quelquefois sur les pins, les sapins ; mais il préfère les chênes, probablement parce qu’il trouve sur ces arbres une nourriture plus abondante que sur les autres ; car on le voit presque toujours à leur cime et à l’extrémité des branches où il se tient en diverses positions.

Le nid est tissé à l’extérieur avec de la laine et des toiles d’araignée ; un duvet fin, tiré des arbres et des plantes, forme la couche sur laquelle la femelle dépose six à huit œufs d’un brun jaunâtre et de la grosseur d’un pois ; l’entrée est au côté. Son chant est agréable et harmonieux ; mais il ne le fait entendre que le printemps.

Ce Roitelet paraît être le même que le Roitelet d’Europe décrit avec exactitude par Buffon : il en a la taille, le plumage, le naturel, et les habitudes. Mais lequel des deux continents en a fait présent à l’autre ? et comment ce petit oiseau à vol court, qui ne se plaît que dans les forêts, qui ne se nourrit que de petits insectes et qui languit lorsqu’il en est privé pendant quelques heures, a-t-il passé de l’un à l’autre ? Voilà un problème à résoudre. On peut faire la même question au sujet des oiseaux sylvains communs à ces deux parties du monde, et qui tous en habitent les parties boréales. On peut même dire qu’en Amérique le nord est leur pays natal ; car ce n’est que dans l’hiver qu’on en voit au sud du Canada. Tels sont le Grimpereau commun, le Sizerin, le Dur-bec, le Pic à pied velus, etc.

La huppe du mâle est d’un orangé très-vif dans le milieu et noire sur les côtés ; un trait de cette dernière couleur traverse l’œil, et l’on voit une marque blanche au-dessus ; l’occiput, toutes les parties supérieures et les couvertures de la queue sont d’un jaune olivâtre foncé ; deux bandes blanches traversent les ailes ; les plumes qui entourent la base du bec, les joues, la gorge et toutes les parties postérieures sont d’un gris roux, nuancé d’olivâtre sur les flancs ; les couvertures, les pennes alaires et caudales sont brunes et bordées en dehors d’un jaune olive ; le bec et les pieds sont noirs.

Longueur totale, 4 ; envergure, 7.

La femelle diffère du mâle en ce que sa huppe est d’un jaune citron ; le dessus du corps est olivâtre sans aucune nuance de jaune ; elle n’a pas de ligne noire à travers l’œil.


  1. No. 162. — Regulus Satrapa. — Baird.
    Regulus Satrapa.Audubon.