Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Roitelet Rubis


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 215-216).

LE ROITELET RUBIS.[1]
(Ruby-crowned Wren.)


Le Chêne un jour dit au Roseau :
Vous avez bien droit d’accuser la nature,
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.

(La Fontaine.)

Ce diminutif volatile porte un joli plumage ; une huppe couleur de rubis orne son chef. Il est très commun dans nos vergers, nos bosquets, lorsque les pommiers et les pêchers sont en fleur ; son activité est incessante, il furètera pour des heures entières dans un épais buisson et y dévorera une quantité prodigieuse d’insectes. Vif, leste, il n’en manque aucun. Quand il aura fini d’explorer un taillis, il s’envolera à la cime d’un grand arbre et y continuera son industrie. Sa belle aigrette écarlate le fait facilement reconnaître.

« Le mâle seul est vêtu de cette parure ; il a la tête, le dessus du cou et le manteau d’un gris verdâtre ; l’œil placé entre deux marques blanches ; les petites couvertures des ailes d’un gris foncé, les moyennes et les grandes d’un brun sombre et terminées de blanc, ce qui donne lieu aux deux bandes transversales qu’on remarque sur les ailes ; les pennes sont noirâtres et bordées d’un vert jaunâtre en dehors, à l’exception de quelques secondaires qui le sont de blanc ; le dessus de la queue est pareil aux pennes primaires, et le dessous est gris ; la gorge, le devant du cou et du corps sont de cette teinte, laquelle est nuancée d’un verdâtre clair, et se dégrade sur les parties les plus inférieures ; le bec et les pieds sont noirâtres. »

Longueur totale, 4 , envergure, 6.

La femelle n’a pas de huppe, ainsi que les jeunes mâles avant leur première mue. Ils ressemblent à leur mère ; les couleurs sont plus ternes ; le dessous du corps est d’un roux sale.

Cette espèce donne à son nid une forme agréable ; elle le suspend à la fourche des branches les plus faibles et les plus feuillées d’un arbre élevé, et les enlace avec le foin, la bourre et les autres matériaux qui entrent dans son tissu, de manière qu’elles en font partie ; le tout est recouvert d’un lichen très large ; sa ponte est de cinq ou six œufs d’un blanc sale, tachetés et pointillés de deux nuances brunes ; les taches et les points sont si nombreux que ces œufs paraissent grisâtres.


  1. No. 161. — Regulus calendula. — Baird.
    Regulus calendula.Audubon.