Odor di femina/Les vingt-huit jours de Gracieuse

G. Lebaucher, libraire-Éditeur (p. 154-168).

LES VINGT-HUIT JOURS
DE GRACIEUSE


Le moment des explications était venu, j’avais la partie belle, après ce que je venais de voir. Je me cachai derrière les rideaux, attendant que la soubrette eût refermé la porte avant de me montrer. Je craignais qu’elle ne poussât un cri d’effroi à ma vue, et ne donnât l’éveil à sa maîtresse. Elle ne cria pas, mais elle fit un vif mouvement de surprise.

— Imprudent, me dit-elle, allez vous-en, madame pourrait nous entendre, et s’en serait fait de nous.

— De moi peut-être, aimable Gracieuse, mais de toi, tu as trop barre sur elle, ces deux serrures indiscrètes viennent de me le prouver.

— Vous êtes donc là depuis longtemps ?

— Depuis le commencement parbleu.

— Alors, vous avez dû en voir de belles.

— Oui, j’ai vu de bien jolies choses. J’ai vu une aimable soubrette bien dévouée à sa maîtresse, et j’ai eu bien du plaisir à voir ainsi une dame et sa servante. Ce qui ne m’a pas fait autant de plaisir, pour ne pas dire plus, c’est ce sale museau de chien qui est venu te remplacer dans la réjouissance du sanctuaire ; je ne comprends pas cette horrible association.

— Et encore, vous n’avez rien vu. Vous avez pu apercevoir qu’elle aimait cette horreur plus que tout au monde, même que ma langue, dont elle ne peut cependant pas se passer ; mais je ne la caresse jamais après ce sale museau, comme vous l’appelez plus justement que vous ne le pensez, sans avoir lavé à grand eau, bichonné, parfumé ce séjour souillé par la langue du molosse. Vous avez bien vu que pendant que je la déchaussais, j’ai embrassé ses petits pieds nus, parce qu’ils étaient propres, tandis que Mirza avait eu de la besogne dans la journée.

Mais allez vous-en, monsieur, vous allez me compromettre en restant ici.

— Pas avant d’avoir réparé les torts de ton égoïste maîtresse. Tu dois avoir envie de goûter toi aussi de la douceur du velours là-dedans, et n’eussé-je que cette satisfaction cette nuit, je l’aurai, quand je devrais te le faire de force, aux dépens de réveiller ta maîtresse, que je saurai bien recevoir, si tu l’appelles.

D’ailleurs, je tiens à avoir l’avis d’une connaisseuse telle que toi, aimable Gracieuse, comme t’appelle ta maîtresse, la blanche Hermine, sur mon talent dans une pratique où tu me parais exceller.

— Vous ne me le ferez pas de force, puisque je consens volontiers à me prêter à l’épreuve, mais vous vous en irez tout de suite après l’expérience faite.

— Oui, oui, je m’en irai dès que nous aurons terminé l’expérience.

Nous n’eûmes pas fini de sitôt. Je la posai en travers du lit, les jambes pendantes, malgré la résistance qu’elle m’opposait, voulant auparavant aller tremper sa petite affaire dans un bain parfumé, mais j’étais pressé, et je préférai la prendre ainsi toute chaude comme je l’avais trouvée sous ses jupes, que rafraîchie par un bain. D’ailleurs elle était fort propre et son bijou embaumait le foin coupé.

Je trouvai là réunis tous les dons de la nature. Malgré l’indice trompeur de sa chevelure blond cendré, elle avait une élégante motte noire, surmontant une jolie conque taillée en pleine chair vive, d’un satin uni, sans une ride sur les lèvres bombées, un amour de con, avec la fraîcheur d’un bijou de vierge, que jamais ni doigt ni langue n’a effleuré et, cependant les bords et le fourreau ont été visités par tout cela et autre chose de plus volumineux, je m’en aperçus bien, quand j’y mis le doigt, et encore mieux quand j’y mis mon gros volume.

À l’entrée un coquet petit bouton de rose frais et vermeil, sollicitait les caresses, frétillant d’impatience. Dès que je l’eus pris dans mes dents, il se raidit, trémoussa, et s’épancha aussitôt, répandant une abondante rosée, que je léchai avec une sage lenteur, jusqu’à la dernière goutte, à laquelle succéda sans interruption sous ma langue, qui ne cessait de lécher ces bords, une nouvelle émission de rosée mousseuse, presque aussi abondante que la première.

Je voulus savoir jusqu’où irait cette abondance de biens, et je me remis à embrasser et à lécher les alentours et le petit bouton toujours guilleret. Elle jouit encore très vite, mais cette fois elle échappa des soupirs compromettants, si la maîtresse eût été plus rapprochée.

Elle ne voulut à aucun prix m’accepter dans son lit, c’était trop dangereux à tous les points de vue, on pouvait s’endormir et se laisser surprendre et dans les draps on n’est pas toujours assez alerte pour se dégager à temps et éviter des accidents. Je pris donc ce qu’on semblait m’offrir de bonne grâce, car elle était restée sur le bord du lit, gardant la posture dans laquelle je venais de la réjouir si gentiment ; je baissai ma culotte et je plantai bravement mon dard dans l’ouverture béante.

Elle me reçut volontiers, me laissant voyager tout à mon aise dans le chaud repaire, si doux à occuper, et dans la fouille duquel je goûtai le plus grand charme, jusqu’au moment psychologique où, après qu’elle eut joui, elle se dégagea d’un solide coup de cul, se jetant à genoux et prenant mon gland dans sa bouche, elle reçut toute la mitraille, qu’elle avala goulûment jusqu’à la dernière perle.

— J’aime ça, dit-elle, en s’essuyant les lèvres avec son mouchoir, et par là, il n’y a rien à craindre aussi tant que vous voudrez ainsi ; au lit c’est trop dangereux, nous pourrions nous oublier, et il pourrait m’en cuire dans neuf mois.

Vous pourrez, si le cœur vous en dit maintenant que la connaissance est faite, revenir le soir à la même heure ; venez sur les bas. Vous assisterez aux scènes qui ne manqueront pas de se dérouler à côté, puis nous reprendrons nos jolis jeux, allumés, vous par la vue, moi par l’action.

— Voulez-vous maintenant que je vous chevauche à mon tour, mon gentilhomme ?

— Je veux bien, gentille écuyère. Voyons comment tu te mets en selle.

Elle m’installa sur une chaise, la culotte rabattue, la verge au vent, pour être plus à l’aise, elle retira tous ses vêtements, ne gardant que sa chemise et ses bas, puis elle vient m’enjamber, s’embrochant toute seule, descendant sur mes cuisses nues, à cheval comme un postillon. Je plongeai dans la chemise entrebâillée un regard scrutateur, suivi d’une main quêteuse, patinant ses beaux seins dodus, qui sont dans tout leur développement, fermes et d’une élasticité remarquable, et sur les globes arrondis se détache piquée dans le milieu, la rose rouge du paradis épanouie dans la blancheur des lis.

Ma main gauche pelotait les fesses, pendant qu’elle chevauchait ; elle trottinait depuis une demi-minute à peine, quand ses tétons se mirent à danser, son vagin m’étreignait, et elle jouissait en m’embrassant furieusement sur la bouche pour ne pas s’exposer à crier. Soudain elle vide les arçons, au moment où un jet foudroyant allait s’élancer ; elle le reçoit dans la bouche, happant le gland dans ses lèvres, pompant tout le reste avec une avidité de goule.

Je voulus connaître l’histoire salée, à laquelle la baronne faisait allusion, quand la langue de Mirza lui léchait le cul, et plus tard Gracieuse, quand elle m’avait dit que je n’avais rien vu. J’avais deviné la chose.

Je pris l’aimable soubrette à cul nu sur mes cuisses, et pendant que je maniais ses charmes arrondis dans tous les coins, elle dévida le peloton des jolies horreurs.

Parfois, quand madame avait besoin dans la journée de s’asseoir sur… le trône, elle s’épanchait de préférence dans un vase ad hoc, les fesses en l’air, sous les yeux de la levrette, tenue en laisse par la soubrette, qui avait toutes les peines du monde à l’empêcher de s’élancer vers le mets odorant, dont le fumet l’attirait, friande de cette odeur comme tous ses congénères. On voyait la… chose sortir de l’huis entr’ouvert, descendant entre les plis écartés, restant suspendue, agitée par le mouvement des fesses, se détachant enfin dans un effort qui retournait le muscle qui se refermait brusquement quand l’opération était terminée.

Alors on lâchait Mirza, qui s’élançait vers le dépotoir refermé, léchant avec fureur les bords resserrés, tandis que la soubrette à genoux, branlait vigoureusement la maîtresse, ou lui enfonçant une grosse verge factice pleine de lait chaud dans le repaire. La dame se tordait dans l’atroce volupté, grimaçant horriblement.

Aujourd’hui elle avait joui ainsi pour la dernière fois. Parbleu, elle m’avait quitté durant notre promenade, sous un prétexte quelconque, emmenant Mirza. Elle était revenue seule, un quart d’heure plus tard, les yeux plus cernés qu’en me quittant.

Ce récit tout cru n’était pas fait pour m’engager à prendre pour femme légitime, pas même pour maîtresse cette fleur délicate.

Les caresses que j’avais prodiguées aux ravissants appâts de la gentille soubrette, pendant le récit piquant du sadisme de sa maîtresse, m’avaient mis en feu. Sur mes instances elle quitta sa chemise, et se laissa contempler toute nue.

Je m’extasiai devant cette jolie toison noire, ces beaux seins rebondis qui se tiennent comme ceux d’une vierge de seize ans. Son postérieur potelé, comme tout le reste de sa rondelette personne, délicieusement arrondi, ni trop gros, ni trop gras, tissu d’un fin satin neigeux, au grain serré sollicitait mes caresses. Je l’embrassai couvrant de baisers amoureux toute la surface de cette chair savoureuse veloutée, dont la neige se rosait sous mes suçons et sous mes crocs qui mordaient à même dans la belle viande, venant dans le frais vallon, m’arrêtant au petit poinçon noir, auréolé de rose, que je dardai de petits coups de langue.

— Vous pouvez entrer là, si bon vous semble, me dit l’aimable fille, bien que je regrette l’élixir de vie que vous allez perdre là-dedans.

— Mais, ma chère gourmande, tu t’en donnerais une indigestion, si tu en absorbais jusqu’à plus soif.

Je n’avais garde de refuser la séduisante proposition qu’on me faisait, l’offre était trop de mon goût vraiment, pour bouder devant cet aimable séjour. Elle me présenta sa croupe ; un genou sur une chaise, l’autre pied par terre, m’ouvrant la porte de sodome fort adroitement, ce n’était pas la première fois qu’elle offrait un gîte dans ces parages.

Quand je fus logé dans ses flancs, elle m’appuya de ses mains sur le rebord du dossier, comptant sur ma protection pour l’aider à me suivre à Cythère. J’entourai la croupe de mes deux bras, et mes deux mains vinrent sur le devant, caresser sous le chat l’asile délaissé, frisottant la perruque et branlottant le bouton. La gaine que j’occupais me chaussait comme un gant, et je goûtai quand je la foudroyai un plaisir délirant. Gracieuse en ce moment s’épanchait sur mes doigts, en remuant délicatement ses fesses sur mon ventre.

Avant de la quitter, vers minuit, comme je bandais encore, ce qui n’était pas surprenant après mon carême de quelques jours, et que je savais qu’elle était gourmande à la crème, je lui offris d’en déguster une demi-tasse, que je me faisais fort de lui servir, en même temps que je m’offrirais un dé de rosée dans sa coupe inépuisable.

Elle avait dû pratiquer la posture, car elle saisit l’affaire à merveille. Dès qu’elle me vit étendu sur le tapis, elle sauta à califourchon sur ma figure, me descendant son chat sur les lèvres, se détachant comme pour me narguer, se reposant brusquement, et remontant sa croupe qu’elle dandina un moment au-dessus de mes yeux, pour m’exciter par ce balancement lubrique.

Enfin elle s’allongea sur mon corps, installant son joli con vermeil sur mes lèvres en deux coups de son croupion satiné, et prenant le sire bandé dans sa bouche, elle fit courir ses lèvres de velours sur la colonne dans une promenade voluptueuse, qu’elle menait lentement, tandis que je plongeais ma langue dans la chaude cavité satinée, allant chercher la volupté jusqu’aux lambris de la voûte.

Je lâchai les bords à mon tour, pour plonger mon œil ravi dans cette chair ouverte, embaumant le foin coupé, exhibant le coquet petit bouton, qui frétillait, luisant sur le bord, et aussi pour voir ces ravissantes fesses qui se dandinaient au-dessus de mon nez, et que je mordis en me soulevant sur les coudes, avant de reprendre ma voluptueuse besogne. Elle fut vite terminée aux deux bouts, et je léchais la douce rosée que distillait la fontaine d’amour sous ma langue, tandis qu’elle aspirait mon foutre suavamment pompé.

Je la portai dans son lit, et après une salve de baisers sur ses lèvres humides, je regagnai ma chambre, qui était à l’extrémité du corridor sur les bas, mes bottines à la main, pour ne réveiller personne.

Le lendemain et jours suivants, après avoir baisé le bout des doigts que me tendait toujours la veuve, que je me promettais de lâcher carrément, après les trente jours d’épreuve, attendant le dernier délai pour profiter jusqu’à la fin des charmes captivants de l’aimable soubrette, je me rendais dans la chambre de Gracieuse, qui était toujours la plus intrépide buveuse de foutre, et après les scènes excitantes qui se déroulaient chaque soir dans le boudoir de la tribade, qui m’offrit plusieurs fois le spectacle scatologique du plaisir sur le… vase, nous nous livrions, la chaude servante et moi, à des jeux variés dans lesquels nous goûtions toujours des plaisirs ravissants.

L’épreuve touchait à sa fin, il y avait vingt-huit jours, comme un réserviste, que je promenais la jeune veuve, sans avoir jamais tenté de la séduire, j’avais assez de me remettre sous les yeux ce qu’elle me montrait, quand elle faisait des efforts pour chasser… ce qui sort d’où vous savez. Il est vrai que cela m’était d’autant plus facile que j’avais la plus enviable des compensations dans l’accueillante Gracieuse, qui était toujours d’une complaisance extrême, et qui voyait arriver le terme de nos amours la mort dans l’âme.

Le matin du vingt-neuvième jour, jour mémorable, je me promenais en pantoufles dans le corridor du premier étage, comptant moissonner quelques baisers sur les lèvres de la chère Gracieuse, au besoin de profiter de cinq minutes pour nous aimer dans un coin. Le corridor fait un coude, tournant à angle droit, conduisant à une fenêtre qui donne sur la cour intérieure. Arrivé au coude, j’aperçus la gentille soubrette penchée à la fenêtre, accoudée, regardant en bas, très intéressée par ce qui se passe dans la cour, vêtue d’un simple cotillon, qui laissait voir le bas d’une fine jambe, sous la jupe relevée par l’enflure du bas des reins.

Je m’approche à pas de loup, m’arrêtant devant cette croupe engageante, dont je reconnais bien le volume, me réjouissant à l’avance du petit cri d’effroi qu’elle ne va pas manquer de pousser quand elle sentira mon museau se glisser sous ses jupes.

Je retiens mon souffle, je me penche, soulevant un peu les jupes, et je plonge vivement jusqu’en haut, appliquant un baiser bruyant au bas des deux fesses blanches, qui me répondent par un… bruit sonore, produit par l’émotion qui a fait écarter brusquement les tendres fesses apeurées, qui me repoussent, essayant de me déloger à coups de croupion bien appliqués ne devinant pas quel est le visiteur qui les salue. Je suis un peu surpris que la soubrette ait changé son parfum ordinaire pour celui de sa maîtresse, et j’émerge de dessous les jupes, me relevant pour jouir de sa surprise et de sa confusion.

Quel tableau ! Quand je veux embrasser Gracieuse, je rencontre l’œil foudroyant de la baronne Hermine, que sa tenue matinale m’avait fait prendre pour sa femme de chambre. J’eus un haut-le-cœur, et je m’essuyai les lèvres de dégoût, en songeant que la levrette avait peut-être léché ce cul-là ce matin, et de fait, il me semblait que quand la… sonorité m’avait frappé en plein nez, j’avais senti le fumet connu.

— Vous savez, monsieur, ce qui vous reste à faire, après cette insolence inqualifiable. Je n’aurais jamais cru devoir chasser un gentilhomme de ma présence, pour une aussi basse vilenie.

— Vous auriez préféré, ô blanche Hermine, sinon pure, que ce fut Mirza, la levrette bien-aimée, qui eut léché ce… con-là.

À cette cruelle révélation, la baronne eut recours à la ressource ordinaire des femmes dans l’embarras, elle s’offrit une attaque de nerfs.

Je la remis entre les mains de ses femmes et après avoir bandé ma chapelière, sans prendre congé de mon hôtesse, je me fis conduire en voiture à la ville prochaine, non sans avoir indemnisé largement l’aimable soubrette, grâce à qui j’avais pu faire gras pendant le long carême qui m’était imposé.

Gracieuse pleura longtemps dans mes bras, me suppliant de la prendre chez moi. Je ne pouvais guère dans ma situation de célibataire amener cette charmante fille dans ma maison. Je lui promis néanmoins de lui procurer une bonne place, si sa maîtresse la renvoyait, ce qui était peu probable avec les secrets scabreux qui les liaient l’une à l’autre, et d’ailleurs elle savait bien qu’elle était indispensable à sa maîtresse.

  1. Aurait été imprimé en réalité à Paris, mais inscrit Montréal en contrefaçon. Voir Histoire du livre et de l’imprimé au Canada