Odes (Horace, Leconte de Lisle)/II/6

1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode VI. — À SEPTIMIUS.


Septimius, toi qui irais avec moi jusqu’à Gadès, chez le Cantabre qui n’a point appris à porter notre joug, et dans les Syrtes barbares, là où bouillonne toujours l’onde Maure ;

Que Tibur, fondé par le colon Argien, soit la retraite de ma vieillesse et le terme de mes fatigues de mer, de terre et de guerre !

Si les Parques injustes m’en éloignent, je gagnerai le fleuve Galæsus, cher aux brebis revêtues de peaux, et les campagnes où régna le Laconien Phalantus.

Entre tous il me sourit, ce coin de terre où le miel ne le cède point à celui de l’Hymettus et qui le dispute au Venafrum pour la verte olive ;

Où le printemps est long, où Jupiter offre de tièdes hivers, où le coteau d’Aulon aimé d’un fertile Bacchus n’a rien à envier aux raisins de Falernum.

Ce lieu et ses heureuses collines te demandent avec moi ; là, tu arroseras un jour de tes larmes la cendre chaude d’un poëte ami.