Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 26).

XVIII.

FLEURS.


Il m’apporta son cœur et son rire et des fleurs.
Il me baisa les yeux meurtris par trop de pleurs.

Mais il reprit son cœur — le baume des baisers
Ne guérit plus mes yeux, pleurant inapaisés.

Morne, les yeux ailleurs, le doux sourire éteint,
Il m’apporta des fleurs, comme au premier matin,

Fraîches et frêles fleurs, comme à l’aube d’antan,
Lilas de tendre émoi, roses d’amour ardent.

Je n’aimais pas ces fleurs que tu donnais au lieu
De tes baisers, l’Amour était encor mon dieu.

Et je priais mon dieu, mains jointes, à genoux :
— « Rends-moi son clair sourire et ses longs baisers doux ! »

Mais dédaigneux, l’Amour n’exauçait pas mon vœu.
Je ne veux plus jamais l’adorer comme un dieu.

Des fleurs, toujours des fleurs — jusqu’au moment fatal,
je n’aime plus les fleurs, elles m’ont fait trop mal.