Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 24-25).

XVII.

CRÉPUSCULE.


— « C’est à peine si je te vois
Et combien lointaine est ta voix !

La chambre semble un gouffre noir
Où va s’engloutir mon espoir.

Dans les rideaux, dans les tapis
Des brouillards gris semblent tapis,

Sournois et lourds, gris de souris…
Ils s’en iront si tu souris.

J’ai des frissons dans les cheveux,
J’ai peur, je ne vois plus tes yeux.

Mon doux ami, je meurs d’effroi,
Tends-moi la main, rassure-moi !

Prends ton enfant sur tes genoux,
Dis-moi des mots calmants et doux.


Je tremble encor sous ton baiser,
Mais sens, mon cœur va s’apaiser. »

Ô crépuscule d’autrefois !
Brouillards d’automne gris et froids !

Vous venez me transir encor,
Mais celui que j’aimais est mort.

Le brouillard monte, gris et froid,
J’en subis seule tout l’effroi.

Je cherche en vain pour m’apaiser
Ta voix charmeuse et ton baiser.

Plus jamais tu ne m’ouvriras
Le doux refuge de tes bras.