Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 23).

XVI.

ANGE GARDIEN.


Ô toi que j’appelais mon doux ange gardien,
Tu savais que l’amour m’était l’unique bien,

Dans la prison fétide une gerbe de lys,
Dans le désert torride une verte oasis,

Et l’agneau de la Bible, oh ! mon unique agneau
Qui dormait sur mon cœur, roulé dans mon manteau,

Qui buvait dans ma coupe et mangeait dans ma main
Et que je caressais, tout le long du chemin.

Et tu le savais bien que tu me ferais mal
En me brisant mes lys, de ton geste brutal.

Et qu’il ne fallait pas, ô mon ange gardien !
M’enlever mon agneau, que ce n’était pas bien,

Qu’en fermant l’oasis où l’eau court dans les fleurs,
Tu ne me laisserais m’abreuver que de pleurs.