Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 27-28).

XIX.

SI JE T’AVAIS FERMÉ LES YEUX…


Si je t’avais fermé les yeux,

Je te rejoindrais dans les cieux.

Et par surprise, tout-à-coup,
Je nouerais mes bras à ton cou.

Je mettrais mes doigts sur tes yeux,
Disant : — « Devine si tu peux ! »

Et, joyeux, tu dirais : — « C’est toi
Qui ne peux pas vivre sans moi ! »

— « Ô cher ! la brise dans les blés
Et les grands arbres balancés,

Le soleil d’or, la pluie en pleurs,
L’odeur des feuilles et des fleurs,

Les champs d’avoine et de sainfoin,

La colline où l’on voit de loin,


La rose aurore aux mille voix
Et la fontaine aux fond des bois,

La lande aux lointains violets,
La terre et tout ce que j’aimais,

Tout me lassait, j’ai tout quitté
Pour l’amour dans l’Éternité. »