Nouveaux contes berbères (Basset)/90

Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 57-58).

90

L’enfant sauvé des flammes (166).
(Oued Righ).

Il y avait au temps de notre Seigneur Aïssa — sur qui soit le salut — une femme pieuse. Elle mit une galette dans un four et alla à la prière. Iblis lui apparut sous la forme d’une femme et lui dit : « La galette brûle. » L’autre ne se détourna même pas. Iblis prit son fils et le jeta dans le four. La femme ne se dérangea pas. En rentrant, son mari trouva l’enfant dans le four, occupé à jouer avec les charbons que Dieu avait changés pour lui en coquillages rouges.

On le rapporta à notre Seigneur Aïssa : « Appelez-la, dit-il, qu’elle vienne chez moi. » Il l’interrogea. Elle répondit : « Souffle de Dieu, quand on appelle à la prière, je fais mes ablutions, puis je prie ; quand quelqu’un me demande quelque chose qui ne déplaît pas à Dieu, je le fais. Je supporte le mal de la part des vivants comme de la part des morts. »