Nouveaux contes berbères (Basset)/89

Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 55-56).

89

L’oiseau et le poisson (164).
(Chelh’a du Sous).

Dieu créa le monde et y créa le poisson et l’oiseau : le poisson dans l’eau et l’oiseau sur terre. Il remplit quatre maisons avec un grain de moutarde. Quelqu’un mangea tout le grain en un jour. Il craignit que ce ne fût fini pour lui, il le cacha en terre afin qu’il arrivât à notre père Adam. Il trouva les anges qui le fabriquèrent de sept terres, ses os étaient de pierre, sa chair de terre ; son sang, d’eau, son souffle, de vent ; ses yeux, de soleil ; ses nerfs du brouillard qui descend sur terre ; ses cheveux, du nuage qui polit le ciel.

Un oiseau vint à lui avant que le souffle ne descendît sur lui. Il alla jusqu’au poisson et lui dit : « Ô poisson, il existe un homme : il est debout comme une poutre. Sa postérité tirera la tienne des eaux pour s’en nourrir, et mes descendants, il les prendra pour les manger » (165).