Nouveaux contes berbères (Basset)/70

Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 21-22).

70

L’homme des Oulad Daïman et le chacal (136).
(Zénaga).

Un chacal dévora la chèvre d’un homme des Oulad Daïman qui n’avait que celle-là. Ce dernier s’en alla sur les traces du voleur, et le trouva endormi dans une caverne. Il vint à lui et le tira par la patte. Le chacal s’éveilla, se leva et s’enfuit, craignant pour sa vie. Il vit un puits et voulut boire, mais il aperçut en dedans un serpent qui jouait et qui se dressa. Le chacal prit la fuite. À la fin l’homme s’approcha et lui dit : « Ne crains pas, je suis ton ami et tu es le mien. — Que veux-tu ? demanda le chacal. — Viens ici, je te le dirai. — J’ai peur de toi. — Je jure par Dieu et son envoyé, si je saisis un os, je te le couperai avec mon sabre. — Pardonne-moi, dit le chacal, je te paierai le prix de la chèvre que je t’ai volée. — Donne-le moi, et je te pardonnerai. » Le chacal lui remit deux mithqals d’or et l’homme s’en alla ; l’autre resta là et mourut au bout de trois nuits.