Notes Eglogues/Églogue VII

Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 468).
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Églogue VII. (IX d’après M. Désaugiers.)

Dans cette églogue, où chantent deux bergers, rien n’indique dans quel temps elle a été faite. On aurait pu conjecturer, avec assez de fondement, que, n’ayant été rappelée dans aucune des précédentes, elle a été une des dernières, et conséquemment la neuvième : c’est en effet la place que Virgile a pris soin de lui marquer.

v. 27. Aut, si ultra placitum laudarit, baccare frontem Cingite, ne vati noceat mala lingua futuro. Une louange outrée, telle que la craint le berger, était regardée chez les anciens comme une espèce de fascination qui pouvait arrêter l’essor des jeunes talents, et c’est pour être préservé de ce maléfice qu’il demande à être couronné de baccar. Cette plante, que Virgile nomme pour la seconde fois dans ses églogues, avait de son temps la réputation de conjurer les effets des enchantements. Elle est entièrement ignorée de nos botanistes, et le nom ne s’en trouve même pas dans nos dictionnaires d’histoire naturelle.

v. 41. Immo ego Sardois videar tibi amarior herbis. Servius nous apprend, sur l’autorité de Salluste, que certaines herbes de Sardaigne excitaient chez ceux qui en mangeaient de fortes douleurs avec des contractions de nerfs, qui donnaient aux traits l’apparence d’un rire convulsif, d’où est venue l’expression de rire sardonique. Le malade en mourait. Ces herbes ne sont pas plus connues aujourd’hui que le baccar.