Modèles de lettres sur différents sujets/Lettres sérieuses

Chez Pierre Bruyset Ponthus (p. 110-133).

LETTRES
SÉRIEUSES ET MORALES.



INSTRUCTION.



IL est naturel que cette foule de vicissitudes dont nous sommes tous les jours les acteurs ou les témoins, & cette mélancolie, la compagne inséparable de la philosophie & de la raison, nous ramenent souvent à des réflexions sérieuses. Il est naturel aussi que nous nous plaisions à les communiquer, soit pour satisfaire notre vanité, soit pour soulager notre cœur. Quel est l’homme qui aime à penser pour lui tout seul !

Dans une Lettre, ces réflexions doivent être exprimées simplement & de ce ton qui les fait recevoir dans un entretien familier ; elles ne doivent afficher ni la morgue du pédantisme, ni les prétentions de l’éloquence.

Une autre observation, que l’on ne fait peut-être pas assez souvent, c’est qu’il faut bien connoître les personnes à qui on les adresse. C’est outrager la raison, que de l’exposer aux railleries & au persifflage de la précieuse ou du petit-maître.

Il n’est pas moins important de prévoir aussi les circonstances où l’on recevra votre Lettre ; quelque bonne qu’elle fût d’ailleurs, elle est mauvaise dès qu’elle est déplacée. Plutarque vous diroit : Tu tiens sans propos beaucoup de bons propos.


MODELES
DE LETTRES
SÉRIEUSES ET MORALES.



LETTRE de Madame de Maintenon à
Mme. de Chantelou.
Passi, 18 Avril 1666.

Me voilà, Madame, bien éloignée de la grandeur prédite. Je me soumets à la Providence : & que gagnerois-je à murmurer contre Dieu ? Mes amis m’ont conseillé de m’adresser à M***, comme s’ils avoient oublié les raisons que j’ai de n’en rien espérer : irai-je le regagner par mes soumissions, & briguer l’honneur d’être à ses gages ? On m’a envoyée à M. Colbert, mais sans fruit. J’ai fait présenter deux placets au Roi, où l’Abbé Testu a mis toute son éloquence : ils n’ont pas seulement été lus. Oh ! si j’étois dans la faveur, que je traiterois différemment les malheureux ! qu’on doit peu compter sur les hommes ! Quand je n’avois besoin de rien, j’aurois obtenu un Evêché ; quand j’ai besoin de tout, tout m’est refusé. Mme. de Chablais m’a offert sa protection, mais du bout des levres : Mme. de Lyonne m’a dit, je verrai, je parlerai, du ton dont on dit le contraire. Tout le monde m’a offert ses services, & personne ne m’en a rendu. Le Duc est sans crédit, le Maréchal occupé à demander pour lui-même. Enfin, Madame, il est très-sûr que ma pension ne sera point rétablie. Je crois que Dieu m’appelle à lui par ces épreuves : il appelle ses enfants par les adversités. Qu’il m’appelle, je le suivrai dans la regle la plus austere. Je suis aussi lasse du monde que les gens de la Cour le sont de moi. Je vous remercie, Madame, des consolations chrétiennes que vous m’offrez, & des bontés que mon frere m’écrit que vous daignez lui témoigner.



LETTRE du P. Bouhours
au Comte de Bussy.
Paris, ce 6 Février 1675.


J’ai reçu votre Lettre, Monsieur, avec toute la joie que donnent les Lettres qu’on souhaite extrêmement, & qu’on n’attend presque plus. Je ne savois à qui me prendre de votre silence : il ne s’en est rien fallu que je ne m’en sois pris à cette résignation que le Ciel vous a donné depuis peu, & qui vous a un peu endurci. A vous parler franchement, Monsieur, quelque zele que j’aie pour votre repos & pour votre salut, je ne serois pas bien aise que vous fussiez si philosophe & si chrétien pour moi.

Je suis ravi que Dieu entre un peu dans vos réflexions, & que vous regardiez comme une faveur du Ciel, ce qui est une disgrace aux yeux du monde. Croyez-moi, Monsieur, votre mauvaise fortune en est une bonne pour vous, à parler chrétiennement. La providence a des desseins de miséricorde sur nous lorsqu’elle nous afflige ; & les chemins les plus rudes sont d’ordinaire les plus sûrs pour aller où elle nous conduit. Mais parlons d’autre chose : pour peu que je continuasse sur le même ton, vous prendriez ceci pour un sermon ; & je craindrois de vous endormir. Enfin nous avons un Confesseur du Roi. C’est le Pere de la Chaise, homme de mérite & de qualité, qui a de l’esprit, du savoir, un grand fond d’honneur & une droiture des premiers siecles, sur-tout beaucoup de piété & une conduite très-sage. Selon toutes les apparences, il remplira dignement ce poste, que je ne lui envie pas, je vous jure. Quand on a une fois renoncé à tout, on est trop heureux de n’être rien.



LETTRE du Comte de Bussy au P. Rapin
sur la mort de M. le Premier Président de Lamoignon.
A Bussy, ce 22 Décembre 1677.


Ah ! mon révérend Père, quelle perte nous venons de faire ! & où trouverons-nous jamais un ami qui ait l’esprit & le cœur faits comme Mr. le premier Président de Lamoignon ? Vous me demandez par votre derniere Lettre des réflexions sur les choses du monde : hélas ! mon révérend Pere, je ne croyois pas en avoir de si tristes à vous faire ; mais enfin, je vous dirai que jamais aucun événement ne m’a plus détaché du monde que celui-ci. M. le premier Président paroissoit avoir la santé d’un homme de trente ans : il étoit dans un grand poste, & sur le point de monter plus haut : il étoit heureux en ses enfants & en ses biens : enfin il jouissoit d’une grande fortune, qu’il devoit à sa vertu, ce qui est bien rare : & tout cela le quitte en deux jours avec la vie. Ah ! mon révérend Pere, que les jugements de Dieu sont incompréhensibles ! Combien voyons-nous de gens heureux jusqu’à l’extrême vieillesse, qui sont bien éloignés de la vertu de la notre ami ? Je ne finirois point si je voulois vous dire tout ce que cette mort me fait penser. Le bon Dieu soit notre consolation : vous en avez besoin, avec toute votre sagesse ; car vous aimiez ce grand homme autant qu’il le méritoit : pour moi je ne l’oublierai jamais.



LETTRE de Mme. de Sevigné
au Comte de Bussy.
A Paris, ce 5 Avril 1681.


J’apprends, mon cher cousin, que ma niece ne se porte pas trop bien. C’est qu’on ne peut pas être heureux en ce monde : ce sont des compensations de la Providence afin que tout soit égal, ou qu’au moins les plus heureux puissent comprendre par un peu de chagrin & de douleur ce qu’en souffrent les autres qui en sont accablés. Le P. Bourdaloue nous fit l’autre jour un sermon contre la prudence humaine, qui fit bien voir combien elle est soumise à l’ordre de la Providence ; & qu’il n’y a que celle du salut, que Dieu nous donne lui-même, qui soit estimable. Cela console, & fait qu’on se soumet plus doucement à sa mauvaise fortune. La vie est courte, c’est bientôt fait ; le fleuve qui nous entraîne est si rapide, qu’à peine pouvons-nous y paroître. Voilà des moralités de la semaine sainte.



LETTRE de Mme. de Sevigné
à Mme. de Grignan, sa fille.
Aux Rochers, mercredi 30 Nov. 1689.


Il me semble, ma chère enfant, que j’ai été traînée malgré moi à ce point fatal où il faut souffrir la vieillesse ; je la vois, m’y voilà : & je voudrois bien au moins ménager de ne pas aller plus loin, de ne point avancer dans ce chemin des infirmités, des douleurs, des pertes de mémoire, des defigurements qui sont près de m’outrager ; mais j’entends une voix qui dit : Il faut marcher malgré vous ; ou bien, si vous ne voulez pas, il faut mourir, qui est une autre extrémité à quoi la nature répugne. Voilà pourtant le sort de tout ce qui avance un peu trop ; mais un retour à la volonté de Dieu, & à cette loi universelle qui nous est imposée, remet la raison à sa place, & fait prendre patience. Prenez-la donc aussi, ma très-chère, & que votre amitié trop tendre ne vous fasse point jetter des larmes que votre raison doit condamner.



LETTRE de Mme. de Sevigné à M. de Coulanges,
en lui apprenant la mort de M. de Louvois.
A Grignan, le 26 Juillet 1691.


Je suis tellement éperdue de la nouvelle de la mort très-subite de M. de Louvois, que je ne sais par où commencer pour vous en parler. Le voilà donc mort, ce grand Ministre, cet homme, si considérable, qui tenoit une si grande place, dont le moi, comme dit M. Nicole, étoit si étendu, qui étoit le centre de tant de choses ! que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler ! que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs, à faire & à conduire ! Ah ! mon Dieu ; donnez-moi un peu de temps ; je voudrois bien donner un échec au Duc Savoie, un mat au Prince d’Orange : non, non, vous n’aurez pas un seul moment. Faut-il raisonner sur cette étrange avanture ? non en vérité, il y faut réfléchir dans son cabinet. Voilà le second Ministre que vous voyez mourir, depuis que vous êtes à Rome : rien n’est plus différent que leur mort ; mais rien n’est plus égal que leur fortune, & les cent millions de chaînes qui les attachoient tous deux à la terre. Quant aux grands objets qui doivent porter à Dieu, vous vous trouvez embarrassé dans votre Religion sur ce qui se passe à Rome & au Conclave ; mon pauvre cousin, vous vous méprenez : j’ai oui dire qu’un homme d’un très-bon esprit tira une conséquence toute contraire au sujet de ce qu’il voyoit dans cette grande ville ; il en conclut qu’il falloit que la Religion Chrétienne fût toute sainte & toute miraculeuse, de subsister ainsi par elle-même au milieu de tant de désordres & de tant de profanations : faites donc comme lui, & tirez les mêmes conséquences.



LETTRE de Mme. la Marquise de Lambert
à Mme.***


Vous écrivez, Madame, le langage des Dieux, & je vous répondrai le langage des hommes. Quand je suis chagrine, je me jette dans la morale ; je vais vous rendre quelques-unes de mes réflexions de ce matin.

Pour tirer parti d’une retraite forcée, j’ai voulu me consoler en pensant aux avantages de la solitude. Vous me mandez que vous rentrez dans la vôtre. Le monde n’a-t-il pas affoibli le goût que vous aviez pour elle ? N’avez-vous point trouvé votre maniere de penser & vos sentiments un peu dérangés ? Quelque préparé qu’on soit quand on se présente aux objets, ils font malgré nous leur impression. M’est-il permis de citer ? Un Philosophe assuroit, « qu’il ne rentroit jamais chez lui tel qu’il en étoit sorti ; qu’il y avoit toujours quelques sentiments qu’il avoit affoiblis, qui se réveilloient ; que plus il avoit vu de monde, plus les passions acquéroient d’autorité ; qu’il est difficile de résister à leurs efforts quand elles viennent si fort accompagnées ; enfin, qu’il revenoit toujours plus imparfait, pour avoir été parmi les hommes. » Ces dangers ne sont pas pour vous, Madame.

Comme j’ai vu que le temps n’étoit pas d’accord avec mes désirs, j’ai essayé d’accommoder mes desirs au temps ; & pour me venger de sa malice, j’ai résolu non-seulement de supporter ma situation, mais même d’en jouir : cela est téméraire. Pour m’aider, j’ai lu une Lettre de Pline étant à sa maison de campagne, dont il fait une très-aimable description : ensuite il fait passer en revue toutes les occupations de la ville, qui, lorsqu’il y est, lui paroissent si importantes ; (ces grands riens, qui tiennent une si grande place dans notre imagination, perdent bien de leur prix quand on les voit de loin :) après avoir rendu compte à son ami de l’emploi de son temps, il s’écrie : « Ô innocente vie ! que cette oisiveté est aimable ! qu’elle est honnête & préférable aux plus illustres emplois ! mer, rivages, dont je fais mon vrai cabinet, que ne m’inspirez-vous pas ! & ne vaut-il pas mieux passer ici sa vie à ne rien faire, que de songer sérieusement dans la ville à faire des riens ? » Je voudrois bien pouvoir illustrer mon loisir comme Pline : mais il ne m’est restera que l’ennui & l’inutilité.

Avec vous, Madame, je prends de la hardiesse, & je vais vous citer une autorité respectable pour vous ; c’est la Sagesses qui dit : Je la menerai dans la solitude, & là je parlerai à son cœur. C’est là où la Vérité donne ses leçons, où les préjugés s’évanouissent, où la prévention s’affoiblit, où l’opinion qui gouverne tout, commence à perdre ses droits, où nous apprenons à rabattre du prix des choses que notre imagination fait nous surfaire ; enfin il me semble que dans la solitude, nous n’avons que les besoins de la nature, qui après tout sont très-bornés, & que dans la ville, nous avons ceux de l’opinion, qui sont immenses. Je voudrois bien déranger des idées qui occupent une si grande place dans mon esprit, & rendre, s’il est possible, mon bonheur indépendant : il ne devroit presque dépendre que de nous ; c’est par une espèce d’usurpation que les objets extérieurs se sont mis en possession d’en disposer : je voudrois bien me resaisir d’un droit si important. Eh ! qu’il est dangereux de se confier à ce qui est hors de nous ! tout, en éloignement, me paroît diminuer de prix & de valeur, hors vous, Madame, qui êtes toujours pour moi dans le même point de vue.

Voilà ce que mon esprit a pensé, mais ce que mon cœur n’a pas senti : il ne recevra jamais des vérités qui pourroient le conduire à s’éloigner de vous. L’un & l’autre s’accordent sur votre compte, Madame ; car mon esprit a toujours trouvé parfait ce que mon cœur lui a montré aimable ; & ma retraite m’a appris que la solitude, est amie des sentiments, puisque les miens, Madame, ont infiniment augmenté pour vous.

Je change de ton, & je vous assure, Madame, que dès que les eaux seront retirées, ma morale ne me retiendra pas un moment ; & que je serai très-pressée d’avoir l’honneur de vous aller trouver.


FRAGMENTS
DE LETTRES SÉRIEUSES ET MORALES.

Lettre d’un curé dans les Amognes en Nivernois.
Mercure de France, Mai 1757.

Je n’ai que quatre ou cinq cents livres à manger ; & cela m’a suffi jusqu’à présent : m’y voilà fait, & mon appétit ne va pas plus loin. Si j’avois l’estomac plus grand, ou, pour parler d’une façon plus sérieuse, si le bonheur, qui sans doute est l’objet qu’on envisage dans une situation aisée, se ramassoit dans les champs, s’accumuloit dans la grange, en proportion avec la dîme, j’ambitionnerois un bénéfice plus considérable : mais je vois tous les jours des choses qui me guérissent de ce desir ; je vois des gens dont le revenu est triple & quadruple du mien ; sont-ils plus contents que moi ? vivent-ils même plus à leur aise ? Non : ils ont plus de revenus ; mais ils ont plus de besoins ; & ces besoins, pour les satisfaire, les assujettissent à des mouvements, des travaux, des inquiétudes qui, bien appréciés, doivent faire plaindre plutôt qu’envier leur état. Le bonheur, pour eux, occupe un vaste terrein, & porte sur je ne sais combien d’étaies différentes, dont l’ébranlement d’une seule fait crouler tout l’édifice. Le mien ne gît que dans un point presqu’imperceptible, & ne porte que sur lui-même, ou, pour mieux dire, ne porte sur rien ; & je ne suis heureux, que parce que je ne pense point à l’être, ni même à regarder seulement si je le suis. On dit communément que pour l’être, il ne faut que se persuader qu’on l’est. La contradictoire, à moi, me paroîtroit beaucoup soutenable ; & je penserois que pour être heureux, il ne faudroit pas même songer à se croire tel. Orphée ramène Euridice des Enfers, il veut voir si cette chère épouse le suit ; il la regarde, & elle disparoît. Emblême bien naturel du bonheur ; un simple coup d’œil le fait évanouir.

Me. de Sevigné au Comte de Bussy.

O gens heureux ! ô demi Dieux ! si vous êtes au-dessus de la rage de la bassette[1] ; si vous vous possédez vous-mêmes, si vous prenez le temps comme Dieu l’envoie, si vous regardez votre exil comme une piece attachée à l’ordre de la Providence, si vous ne retournez point sur le passé pour regretter ce qui se passa il y a trente ans, si vous êtes au dessus de l’ambition & de l’avarice ; enfin, ô gens heureux ! ô demi-Dieux ! si vous êtes toujours comme je vous ai vus, & si vous passez paisiblement votre hiver à Autun avec la bonne compagnie que vous me marquez !

L’Abbé de Choisy,
Journal du voyage de Siam.

J’ai une place d’écoutant dans toutes leurs assemblées, & je me sers souvent de votre méthode[2] une grande modestie, point de démangeaison de parler. Quand la balle me vient bien naturellement, & que je me sens instruit à fond de la chose dont il s’agit, alors je me laisse forcer, & je parle à demi-bas, modeste dans le ton de la voix aussi-bien que dans les paroles. Cela fait un effet admirable ; & souvent, quand je ne dis mot, on croit que je ne veux pas parler ; au lieu que la bonne raison de mon silence est une ignorance profonde, qu’il est bon de cacher aux yeux des mortels. Encore est-ce quelque chose d’avoir profité de vos leçons.

Lettre de M. de la Riviere
à Mad. de Lambert.

Il y a long-temps, Madame, que je prêche à Mme. de *** la paix d’une retraite. Chaque saison de la vie a des bienséances qui lui sont propres, & qui prescrivent de nouvelles regles de conduite. Il est dangereux de s’y méprendre : le monde ouvre sur nous des yeux malins ; tout y est plein de gens qui s’offensent des mérites d’autrui à proportion qu’ils éclatent ; il suffit souvent d’être vertueux pour être haï ; les hommes rebutent ce qui passe leur regle, & ce qu’ils n’ont pas le courage d’imiter. Pour moi, Madame, la peur m’a pris, & l’on ne sauroit plus m’envier que le bonheur de mon obscurité. Comme j’ai toujours mis le ridicule presque au niveau du deshonneur, je me suis dépêché de vieillir, de peur de vieillir trop tard.

Lettre de Me. de Maintenon.

Que ne puis-je vous donner mon expérience ! Que ne puis-je vous faire voir l’ennui qui dévore les grands, & la peine qu’ils ont à remplir leurs journées ! Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse, dans une fortune qu’on auroit eu peine à imaginer ? J’ai été jeune & jolie, j’ai goûté des plaisirs ; j’ai été aimée par-tout dans un âge plus avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit ; je suis venue à la faveur, & je vous proteste que tous les états laissent un vuide affreux[3].



  1. Jeu fort à la mode en ce temps-là.
  2. La relation de ce voyage est adressée à l’Abbé de Dangeau, & l’Auteur lui parle comme dans une Lettre.
  3. Si quelque chose pouvoit détromper de l’ambition, dit M. de Voltaire, ce seroit assûrément cette Lettre. (Siecle de Louis XIV.)