Ernest Flammarion, éditeur (p. 229-240).


VI


Christian attendait avec la plus vive impatience le moment où il reverrait Mitsi, où il lui apprendrait quel changement survenait en son existence. Il attribuait à la gêne de se retrouver en sa présence, à la crainte qu’il lui inspirait ce retard apporté par la jeune fille à le recevoir. Mais il ne doutait pas qu’elle fût un peu rassurée à la lecture de sa carte. Et elle le serait tout à fait quand il aurait demandé un pardon qu’il tenait pour certain d’obtenir, en homme habitué à voir triompher son pouvoir de charmeur.

Ainsi donc, vers la fin de la matinée, il fit demander Marthe afin qu’elle s’informât près de Mitsi de l’heure où celle-ci voudrait le recevoir. À la seule vue de la physionomie émue, gênée de la lingère, il comprit qu’un fait anormal s’était passé avant même qu’elle eût dit :

— Mitsi n’est pas là, monsieur le vicomte.

— Comment ?… Où est-elle allée ?

— Je l’ignore… Mais je ne l’ai pas trouvée ce matin dans sa chambre… et sa valise a disparu, ainsi que divers objets dont elle se servait journellement.

Christian eut un sursaut de stupéfaction et de colère.

— Que me racontez-vous là ?… Et comment ne m’avez-vous pas prévenu plus tôt ?

— Mais… mais, monsieur le vicomte…

Marthe balbutiait, rougissante, embarrassée, un peu tremblante devant le violent mécontentement de son maître.

— C’est que, en réalité, Mitsi a agi de connivence avec vous… pour me fuir ? Avouez-le, Marthe ?

— Monsieur se trompe… j’ignorais… Mitsi ne m’a rien dit…

Elle se troublait de plus en plus, sous le regard impérieux et pénétrant.

Christian leva les épaules.

— Vous ne savez pas bien mentir. Au reste, il fallait qu’elle eût une complicité pour organiser son départ. Car, mal remise de sa maladie, elle n’a pu faire à pied les douze kilomètres d’ici à Meaux.

Marthe se tut, n’osant plus nier devant ce maître trop clairvoyant.

— Maintenant, dites-moi où elle s’est rendue ?

Courageusement — car son refus pouvait avoir les plus dures conséquences pour elle et ses frères — la lingère répondit :

— Que monsieur me pardonne, mais je ne puis le lui dire, car j’ai promis le secret à Mitsi.

— Soit ! Mais je ne vois guère comme asile pour elle que le pensionnat d’où elle est venue.

Un léger tressaillement sur le visage de Marthe, les yeux qui se baissaient, pleins d’inquiétude, sous son regard, apprirent à Christian qu’il avait deviné juste.

— C’est bien, vous pouvez vous retirer… Ah ! dites-moi, avez-vous prévenu Mme Debrennes, à défaut de M. Parceuil, qui n’est pas encore revenu de Paris ?

En balbutiant de nouveau, car elle craignait d’embarrassantes questions, Marthe répondit :

— Non, monsieur, pas encore… J’étais si bouleversée.

— En ce cas, ne dites rien à personne de ce départ — même à M. Parceuil, s’il revient ce soir ou demain… Et ceci — retenez-le bien — est dans l’intérêt de Mitsi, à laquelle vous témoignez tant d’affection. Sans le savoir, en favorisant sa fuite, vous venez de retarder pour elle une grande joie. Je ne veux pas vous le reprocher davantage, car vous avez agi dans une bonne intention. Mais s’il existe un danger pour Mitsi, ce n’est pas moi qui le représente, dites-vous bien cela… et méfiez-vous.

Marthe se retira de plus en plus troublée, en pensant à la part que Parceuil avait prise au départ de son amie. Les paroles, le ton sérieux de son maître l’avaient impressionnée. Elle pensa : « Dois-je lui dire toute la vérité ? »… Puis elle se rappela quelle crainte témoignait Mitsi à l’égard de M. de Tarlay et résolut de se taire, comme elle l’avait promis.

Svengred, appelé par son ami, entendit sans paraître surpris la nouvelle de cette fuite. Mais il dit aussitôt :

— Pourvu qu’il n’y ait pas là une machination de Parceuil !

Christian s’écria :

— Quoi, tu penserais ?…

— Ce misérable, voyant que tu t’intéresses à elle, peut craindre des recherches gênantes pour lui. En l’envoyant loin d’ici, il suppose probablement que, le premier mouvement de colère passé, tu l’oublieras… ou tout au moins que tu te trouveras impuissant à te rapprocher d’elle, si elle s’est réfugiée en un lieu où elle soit bien gardée.

— Je ne vois que ce pensionnat où elle a passé cinq années…

— Je voudrais qu’il en fût ainsi… Mais si Parceuil s’en est mêlé, il est trop fin renard pour n’avoir pas prévu qu’on la supposerait là aussitôt.

— Alors, où serait-elle ?… où la chercherais-je ?

— Il faudra voir… et d’abord interroger Marthe, arriver à lui faire dire tout ce qu’elle sait.

— Voudras-tu t’en charger ? Car moi, j’ai tout juste le temps de m’habiller et d’aller prendre le train pour gagner Vorgères. Là, je demanderai la supérieure, je lui expliquerai tout… et il faudra bien que j’arrive à la voir, à la convaincre, cette farouche petite Mitsi.

Svengred pensa, le cœur un peu serré, en regardant son ami tout vibrant d’ardente décision, en voyant ces yeux superbes où se reflétait une passion concentrée, dominatrice : « Je crois que tu n’y auras pas beaucoup de peine ! »

Dans l’après-midi du lendemain, M. de Tarlay rentrait à Rivalles. Il s’en alla tout droit à l’appartement de son ami et sa première parole fut :

— Mitsi n’est pas à Sainte-Clotilde ! La supérieure m’a affirmé qu’elle n’y est pas venue et qu’elle ignore totalement où elle peut se trouver.

Svengred répliqua :

— Cette nouvelle m’étonne d’autant moins que Marthe a fini par m’apprendre ceci : Mitsi s’est adressée à Parceuil pour avoir l’autorisation et les moyens de partir, et le personnage lui a donné l’une, fourni les autres, en exigeant toutefois que sa participation à ce départ demeure secrète.

— Mais alors, c’est terrible !… Qu’en a-t-il fait, de ma pauvre Mitsi ? Ah ! je vais bien le forcer à me le dire ! Est-il revenu de Paris, ce misérable ?

— Oui, hier soir. Il a feint, paraît-il, d’avoir été prévenu par Marthe de la fuite de Mitsi, et en a fait répandre la nouvelle dans le château, avec des commentaires défavorables.

— Le monstre ! dit Christian, dont le visage pâlissait de colère et d’angoisse. Après la mère, la fille… Ah ! il est plus que temps d’écraser ce serpent !

À ce même moment, la présidente et son confident s’entretenaient à mi-voix, dans le salon-fumoir qui précédait la chambre de Parceuil. Il était question de la courte absence que venait de faire Christian, pour une destination inconnue mais qu’ils devinaient sans peine.

— Vous êtes certain que Marthe n’a point parlé ? demandait Mme Debrennes.

— On n’est jamais certain de ces choses-là. Mais j’espère beaucoup que cette fille, très entichée de Mitsi, craint fort Christian pour elle et se gardera de le mettre sur sa piste. Au reste, peu importerait, puisque ladite piste est fausse.

— Oui… mais si elle parle de votre intervention ?

— Elle n’y a aucun intérêt, bien au contraire, car je lui ai laissé entendre que sa discrétion serait récompensée par ma protection accordée à ses frères.

Ce fut à cet instant que M. de Tarlay, ouvrant la porte du salon, apparut sur le seuil, à la profonde stupéfaction de Parceuil qu’il avait toujours coutume de faire appeler chez lui quand il avait à lui parler.

À la vue de Mme Debrennes, Christian eut un mouvement de surprise.

— Ah ! vous êtes là, grand’mère ? Eh bien ! tant mieux. Vous allez entendre ce que j’ai à dire à ce monsieur.

Et se tournant vers Parceuil, il demanda brusquement :

— Qu’avez-vous fait de ma cousine, Mitsi Douvres ?

L’autre eut un tressaillement, une lueur inquiète dans le regard. Mais sans perdre sa présence d’esprit, il riposta en affectant la plus vive surprise :

— Que dites-vous là, Christian ?… Que signifie ?…

— Oui, Mitsi Douvres, née du légitime mariage de Georges Douvres et d’Ilka Drovno.

Cette fois, ce fut la présidente qui s’exclama, en se soulevant sur le fauteuil où elle était assise :

— Mais tu es fou ! Que viens-tu nous dire là ?

— La vérité. Votre cousin, grand’mère, est non seulement le plus insigne menteur, mais encore un assassin.

Parceuil, tout à coup blême, s’écria d’une voix rauque :

— Monsieur !… Une telle insulte…

— Vos protestations sont inutiles. Je sais tout… et voici mes conditions : vous allez m’indiquer où se trouve Mitsi, et en ce cas je ne fais pas de scandale, je vous laisse partir sans vous demander compte des bénéfices illicites qu’un homme comme vous n’a pu manquer de faire à mon détriment. Sinon, je raconte tout : comment pour vous venger d’Ilka, vous avez trompé mon grand-père en la faisant passer pour une femme de rien, en cachant son mariage, puis en l’assassinant quand vous l’avez vue résolue à défendre ses droits, ce qui aurait appris à mon grand-père votre imposture…

La présidente se leva brusquement. Elle était très rouge et tremblait de colère contenue.

— Oses-tu vraiment accabler ainsi sous la calomnie ce parent dévoué, cet homme qui n’a jamais songé qu’à servir fidèlement ton grand-père, ton père et toi-même ? Parce que tu trouves à ton goût cette petite gredine, la digne fille de la créature que tu cherches à blanchir, aux dépens de ce noble ami…

Christian, les bras croisés, faisait maintenant face à son aïeule. Il l’interrompit avec une sourde colère :

— Vous n’avez déjà que trop vilipendé cette admirable Mitsi, qui a su rester irréprochable en des circonstances où combien d’autres auraient succombé ! Ne me donnez pas à croire, grand’mère, que vous encouragez l’injustice, que vous fermez volontairement les oreilles pour ne pas entendre la vérité…

À son tour elle l’interrompit. L’exaspération, devant l’écroulement de son œuvre, l’emportait sur son habituelle prudence.

— La vérité !… ces accusations folles, cette prétention de nous faire croire à l’intangible vertu de cette odieuse Mitsi ! Ah ! quelle belle œuvre nous avons faite, mon pauvre Parceuil, en nous occupant de cette petite vipère, et surtout en l’introduisant dans cette demeure où elle ne pouvait apporter que le scandale !

C’était véritablement la haine, la rage qui s’exhalaient de ces lèvres, animaient ce regard, transformaient la physionomie de cette femme. Et Christian, voyant cela, entendant cette défense ardente du misérable Parceuil, eut soudainement l’intuition de la vérité.

Faisant deux pas en avant, il demanda, avec une dure ironie :

— Mais, grand’mère, que vous a donc fait Mitsi, pour que vous la détestiez ainsi ?… Car on a de ces sentiments-là seulement pour ceux dont on a beaucoup à se plaindre… ou pour ceux à qui l’on a fait beaucoup de tort.

La présidente bégaya, en baissant un peu les yeux sous le regard de son petit-fils :

— Qu’entends-tu par là ?… Que prétends-tu insinuer ?

Alors, nettement, il riposta :

— Que peut-être vous n’ignoriez pas les actes criminels de cet homme… et que vous les avez approuvés, aidés même, qui sait !

— Tu oses !… tu oses accuser ta grand’mère !

Le teint de Mme Debrennes devenait violacé. Christian, le cœur étreint par l’affreuse douleur de cette révélation, serra les lèvres pour retenir les paroles d’indignation qui allaient s’en échapper. Se tournant vers Parceuil qui assistait à cette scène, impassible en apparence, il lui dit froidement :

— Vous avez compris ? Je veux que Mitsi me soit rendue, et à ce prix seulement, je consens à me taire sur vos méfaits, à ne pas révéler à tous ce que vous êtes réellement. Que choisissez-vous ?

Parceuil avait déjà envisagé la situation, qui apparaissait désastreuse pour lui. Lutter contre l’homme énergique, intelligent et très influent qu’était M. de Tarlay lui apparaissait œuvre folle. Mieux valait, dans la catastrophe, sauver ce qui pouvait l’être, c’est-à-dire se soumettre à l’ultimatum de Christian.

Il objecta cependant

— Vous n’avez pas de preuves… vous ne pouvez pas en avoir des faits que vous me reprochez. Au reste, serais-je coupable, que la prescription existe maintenant.

Christian leva les épaules en couvrant le misérable d’un regard méprisant.

— Aussi ne vous ai-je pas dit que je vous enverrais au bagne, mais que je vous déshonorerais aux yeux de tous, en vous faisant enlever en outre le fruit de vos rapines, qui, elles, sont passibles encore d’une action judiciaire. Quant aux preuves, sachez qu’un des meilleurs policiers de notre époque m’a assuré pouvoir en réunir assez pour vous faire pendre. Si cela ne vous suffit pas, vous êtes difficile.

Cette fois, Parceuil comprit l’inutilité de lutter davantage contre cet adversaire plus fort que lui, dont il comprenait n’avoir à attendre aucun ménagement. Il dit sourdement :

— Eh bien, soit ! Mitsi est à Paris, chez Mlle Bolomeff 10, rue de la Bûcherie.

— Qu’est-ce que cette personne ?

Impudemment, Parceuil affirma :

— Une personne fort honorable, qui la soigne très bien…

— Je souhaite pour vous, car s’il lui était arrivé malheur, je vous affirme que je saurais vous en faire repentir amèrement !

Parceuil frissonna un peu sous le dur regard plein de menace et pensa :

— Pourvu qu’Anna ne l’ait pas trop malmenée !

Christian ajouta, du même ton bref et méprisant :

— Il est inutile de chercher à m’échapper, je vous en avertis, car vous allez être surveillé de près. Je vais donner l’ordre de vous apporter ici vos repas, sous prétexte que vous êtes souffrant. Et vous ne quitterez pas cet appartement jusqu’à ce que je vous en donne l’autorisation… Maintenant écrivez un mot pour cette dame Bolomeff, en lui donnant l’ordre de me remettre Mitsi.

Quand ce fut fait, M. de Tarlay se tourna vers sa grand’mère qui demeurait figée sur place, les traits crispés, le visage maintenant blême de rage et d’angoisse.

— Veuillez venir avec moi ; j’ai à vous parler.

Elle le suivit comme une automate, jusqu’à son propre appartement. Là, ayant refermé la porte du salon, Christian se tourna vers elle.

— Je crois deviner le motif qui vous a portée à devenir la complice de cet homme, grand’mère : c’est votre aveugle idolâtrie pour moi. Par respect filial, je ne veux vous adresser aucun reproche. Ayant l’intention d’épouser ma cousine Mitsi, je vous donnerai la jouissance d’une des maisons qui m’appartiennent à Paris ; vous y aurez un appartement et toucherez les revenus des autres loyers, qui vous assureront une existence confortable. Mes instructions à ce sujet vont être données au gérant et vous pourrez prendre vos dispositions pour vous y installer prochainement.

Christian parlait sans colère apparente, avec un calme glacial, qui semblait à la présidente plus terrible que la violence. Elle voulut essayer de se défendre encore ; mais il l’interrompit aussitôt :

— Non, c’est inutile. Votre haine à l’égard de Mitsi m’a éclairé mieux que tout. Mais c’est par vous, grand’mère, que me vient une des plus grandes souffrances qui puissent m’atteindre.

Il sortit sur ces mots, laissant Mme Debrennes effondrée, car tout s’écroulait pour elle : son petit-fils la mettait à l’écart de son existence, elle perdait la situation dont elle était si vaniteuse, et comme couronnement, Mitsi, cette Mitsi abhorrée, deviendrait la femme de Christian, occuperait la place où Mme Debrennes avait rêvé de voir Florine, pour continuer elle-même son règne !

Après un bref entretien avec Svengred, Christian fit de nouveau appeler Marthe et lui apprit que Mitsi ne se trouvait pas à Sainte-Clotilde. La pauvre fille s’exclama :

— Est-ce possible ?… Mais c’est pourtant bien là qu’elle comptait aller !… Et elle était un peu consolée à l’idée de retrouver ses bonnes religieuses. Où donc M. Parceuil l’aurait-il emmenée, en ce cas ?

— Je l’ai forcé à me le dire. Mais fasse le ciel qu’il ne lui soit pas arrivé malheur !… Vous voyez donc, Marthe, comme la pauvre enfant a eu tort de se confier à cet homme ?

— Hélas ! monsieur le vicomte !… Mais elle avait si peur de…

Comme elle s’interrompait, gênée, Christian acheva :

— De moi, n’est-ce pas ?… C’était naturel. Toutefois, ce que je lui écrivais aurait dû lui faire comprendre que la situation était changée.

— Mais elle n’a pas lu la carte de Monsieur… À peine l’a-t-elle eue entre les doigts qu’elle l’a déchirée en petits morceaux…

Christian eut un brusque mouvement et dit, la voix un peu étouffée par l’émotion :

— Elle ne l’a pas lue ?… Ah ! je comprends mieux, alors…

Après un court silence, il ajouta :

— Préparez-vous à m’accompagner à Paris. Je vais chercher Mitsi, là où M. Parceuil l’a conduite. Mais elle aura probablement besoin de vos services et, en tout cas, votre présence la rassurera sur mes intentions.

Marthe s’éloigna, quelque peu abasourdie par cette suite d’événements… Christian se tourna vers son ami. Un pli barrait son front, une ombre couvrait son regard.

— Elle m’en veut, cette petite Mitsi… beaucoup, probablement. Sans doute refuserait-elle de me suivre, si je n’emmenais Marthe. Aussi vais-je apprendre une partie de la vérité à cette fille, qui est honnête et discrète, pour qu’elle puisse convaincre Mitsi de ma loyauté… Quant à toi, mon ami, je te charge de veiller sur ce misérable Parceuil. Dès que j’aurai mis ma cousine en sûreté, rue de Varennes, je reviendrai ici pour en chasser le personnage.

— Sois sans crainte, je le tiendrai de près, affirma Svengred. Mais envoie-moi une dépêche pour me dire si tu as réussi ?

— Entendu, mon cher Olaüs… Et merci de ton dévouement.

Ils se serrèrent longuement la main. Le regard affectueux et mélancolique de Svengred enveloppa l’énergique physionomie de Christian, ce visage un peu altéré par l’inquiétude, par la souffrance morale que M. de Tarlay avait ignorée jusqu’ici, ces yeux foncés, caressants et dominateurs, dont le charme était irrésistible. Avec un léger serrement de cœur, le jeune Suédois pensa : « Elle lui pardonnera vite… et elle l’aimera de toute son âme, cette jolie Mitsi. »