Mes paradis/Les Îles d’or/Car c’est l’âme de mes vingt ans


XXXIII


Car c’est l’âme de mes vingt ans !
Et depuis mes vingt ans le temps
A fui si vite
Qu’il me semble y être toujours
Et non pas au tournant des jours
Que nul n’évite.

Partout, sur les flots où j’errais,
J’ai vu, comme s’il était près,
Briller leur phare ;
Et j’entends encor, j’en suis sûr,
Les appels dont vibre l’azur
À leur fanfare.