, Léon Wouters
Union des Villes et Communes belges (p. 68-123).


25. ORGANISATION DES LIVRES EN COLLECTIONS.


Une bibliothèque n’existe pas par elle-même. Il faut la former, à la manière dont on constitue un édifice ou une machine. Elle n’est pas un amas de livres. Il faut constituer une collection, c’est-à-dire créer un véritable organisme intellectuel, dont les parties soient en corrélation les unes avec les autres et réalisent le maximum de rendement avec le minimum d’effort et de travail. Comme toute construction, celle de la bibliothèque suppose des matériaux (les livres), un plan (la classification), des procédés (les méthodes), un outillage (le matériel). Trois opérations principales s’imposent : le traitement des livres à l’entrée, le catalogue, la classification. Une place à part doit être faite à la réorganisation des bibliothèques anciennes selon de nouveaux principes.

251. Traitement à l’entrée.
251.1. Opérations à l’entrée.

Les opérations suivantes sont à faire à l’entrée des volumes, dans l’ordre même indiqué ci-après :

1o Ouverture des paquets. — Si les arrivages sont accompagnés de factures ou bordereaux, leur contenu sera vérifié, le bordereau pointé et paraphé par le vérificateur, qui annotera soigneusement sur cette pièce les anomalies éventuelles.

2o Examen du livre. — Il y a lieu, dès l’entrée, de constater l’état matériel de chaque livre.

a) Correspond-il à la commande, à la liste ou pièce qui accompagne l’envoi ;
b) Est-il complet, pas d’omission de parties, d’omission ou déplacement de planches annoncées dans les tables ;
c) Est-il en bon état : détériorations matérielles, taches, reliure ou brochage défaits ?
d) Ne constitue-t-il pas un double ?

3o Ouverture de chaque volume. — Découpage des pages : emploi d’un bon coupe-papier (les lames de couteaux ou ciseaux ne conviennent pas) ; découper, en suivant, de gauche à droite. Pour obtenir que les pages demeurent droites, ouvrir les pages par petits paquets en appuyant légèrement le long de la marge intérieure. Éviter l’écrasement brusque du dos.

4o Détermination du classement de l’ouvrage. — On la fait à ce moment, car elle est nécessaire aux opérations ultérieures : l’enregistrement à l’inventaire, l’estampillage et le catalogue. Cette détermination s’opère comme il est dit No 253 classement et No 254 placement sur les rayons. L’indice classificateur peut être inscrit d’abord au crayon sur la couverture même du volume, en attendant tout enregistrement.

5o Inscription à l’inventaire. (Voir ci-après no 252.4). Les ouvrages en continuation et les périodiques sont inscrits sur leur fiche alphabétique déjà existante. On y trouvera leur numéro d’inventaire et leur indice de classement.

6o Marque de propriété. — Dès qu’un livre est porté à l’inventaire, il doit être considéré comme faisant partie de la collection et doit recevoir une marque de propriété. Tout lecteur étant susceptible d’emprunter à plusieurs bibliothèques, il faut empêcher des confusions lors de la restitution des ouvrages. En cas de décès ou de départ du détenteur, ses commettants doivent pouvoir se rendre compte de l’origine et de la propriété des ouvrages trouvés chez lui. La marque de propriété doit empêcher aussi le troc ou la circulation illégale des ouvrages appartenant à la bibliothèque. La marque peut prendre deux formes : le timbrage et l’ex-libris.

a) Timbrage. — Le timbrage des volumes convient bien pour les bibliothèques servant à des lecteurs nombreux. Il comporte le simple estampillage de la firme de la Bibliothèque, avec mention de la ville et éventuellement de l’adresse où elle a son siège. On peut faire usage de tampons humides ou de timbres secs (à relief). Ces derniers ont le désavantage de n’être pas assez apparents, mais ils ne font pas tache sur le livre. La place du timbre est en premier lieu sur la page titre du volume ou au verso de celle-ci, ensuite sur les éléments encartés, sur les fascicules d’un même ouvrage, et sur les cartes et gravures. Si on préfère respecter ces éléments quand ils présentent un caractère d’art qui aurait à en souffrir, on timbre au dos. Pour plus de précaution, on tamponne encore une page déterminée dans le corps du volume, par exemple, pages 5, 105, 205 et chaque 05. Le tampon doit être de petit format, et les caractères simples et nets. L’encre doit être visible, indélébile et rapidement sèche. L’encre rouge est visible et sèche vite. On y ajoute du siccatif. Éviter couleurs à l’aniline.

Exemple :   BIBLIOTHEQUE COMMUNALE,
SAINT-GILLES-BRUXELLES.

b) Ex-libris. — Le système qui a été employé en premier lieu comme marque de propriété est celui de l’ex-libris. Celui-ci est gravé ou collé à l’extérieur ou à l’intérieur de la reliure (armes, dessin, figure allégorique ou légende, ou combinaison de ces éléments). Une place est réservée pour l’inscription de la cote de l’ouvrage. Ce système convient encore actuellement notamment pour les bibliothèques personnelles. Il peut être cumulé avec le système du timbrage.

7o Étiquetage des volumes. — Il a pour but l’indication de la cote de placement des volumes, qui doit être bien apparente. Il peut servir par surcroît de marque de propriété si l’étiquette porte imprimée la firme de la Bibliothèque. C’est la marque de propriété la plus visible et remplissant le plus pratiquement son office, mais elle n’exclut pas l’application du timbre et l’emploi de l’ex-libris car l’étiquette peut être décollée accidentellement ou volontairement. La cote inscrite sur l’étiquette est composée comme il est dit au no 254. Elle comprend l’indice de la classification décimale et le numéro d’inventaire de l’ouvrage.

----Exemple :------
----Indice
----No
Bibliothèque Collective, Bruxelles

L’étiquette a la forme rectangulaire, le format, de fiche est recommandé. Elle se place au bas de la couverture ou de la reliure, dans l’angle inférieur gauche, toujours à la même place et à la même distance pour tous les volumes. Si le volume est assez épais, on peut placer sur le dos, tout en bas, une étiquette qui prend alors la forme ronde, ovale ou rectangulaire à coins coupés. En aucun cas elle ne peut couvrir des textes. On peut aussi remplacer l’étiquette par un timbre humide, de même grandeur, appliqué sur les couvertures des volumes brochés.

Après étiquetage, les volumes sont rangés sur les rayons dans l’ordre des numéros d’inventaire, jusqu’à ce qu’on puisse les incorporer à leur place respective dans les collections.

8o Catalogue. — Il s’opère comme il est dit No 252. Il comprend : a) Rédaction de la notice principale, en mettant en vedette les éléments choisis comme mots d’entrée du Catalogue alphabétique ou comme indice du classement méthodique et comme cote de placement ; b) Copie de la notice en autant d’exemplaires qu’il est nécessaire pour chaque partie du Catalogue ; c) Intercalation des fiches dans le Catalogue.

Placement du livre sur les rayons. (Voir n° 254).

251.2. Reliure.

But. — La reliure consiste avant tout à protéger les livres par un revêtement solide ; elle peut être aussi l’occasion d’une recherche d’art ou de préciosité. La reliure est le fait du professionnel, le relieur.

Matière. — La nature de la reliure est en relation avec l’épaisseur du volume, la beauté du papier, le caractère plus ou moins précieux de l’ouvrage, son usage plus ou moins fréquent, sa mise entre des mains plus ou moins soigneuses. Le maroquin est cher et précieux ; la peau de porc est solide, la toile est avantageuse mais se souille, le pégamoïde offre certains avantages mais les inscriptions s’effacent. Le simple papier peut être renouvelé à volonté. Une reliure pratique consiste à placer simplement sur le dos une toile et sur le côté un cartonnage ; le tout recouvert de papier renouvelé chaque fois qu’il est sali ou détérioré.

Rognage. — Il y a intérêt à rogner la tranche des volumes, pour rendre facile leur feuillettement. Mais le rognage doit être aussi minime que possible. Les ouvrages de luxe cependant ne seront pas rognés du tout, la tranche des pages sera ouverte au coupe-papier, avant que le volume soit remis en lecture.

Qualités. — Le livre relié doit pouvoir s’ouvrir facilement et sans efforts. Les coins doivent être renforcés.

Couleur. — On s’est parfois servi de couleurs en concordance avec la classification, pour distinguer facilement les classes d’ouvrages. Cela ajoute aussi au bon aspect de la bibliothèque. Dans le cas d’une reliure uniforme en toile grise, la variété des couleurs peut être obtenue dans l’étiquetage effectué par le relieur au dos du volume. (Afin d’uniformiser ce principe, on peut alors colorier sur les volumes non reliés, par crayon, encre ou couleur, soit l’étiquette du dos, soit celle du plat).

Division et Disposition. La décoration de la reliure (inscriptions et fers ou dorure) doit s’opérer selon les instructions du bibliothécaire. Avoir soin de faire des modèles et de tracer soi-même les titres exacts à porter sur la couverture. Un principe essentiel est celui de l’indépendance des ouvrages. Ne jamais relier sous une même couverture, plusieurs ouvrages, fussent les plus minimes brochures. La méthode des volumes factices doit être abandonnée car elle empêche tout classement systématique. Seuls les fascicules d’un même ouvrage ou d’un périodique peuvent être rassemblés en volumes correspondant à leur tomaison.

Inscriptions. — Les inscriptions au dos de la reliure facilitent la recherche. Elles seront faites, autant que possible, dans un ordre constant :
xxxxx1er système : Éléments caractéristiques, auteur, titre en abrégé, tome ou volume, éventuellement, indices de la classification (à la place indiquée pour l’étiquetage des volumes au dos).
xxxxx2e système : Inscriptions dans l’ordre du classement adopté sur les rayons. Par exemple : Classification, nom, titre.
xxxxx3e système : On se borne à indiquer le nom, le titre et la tomaison et on réserve toutes indications relatives à la cote (classification et numéro d’ordre), celles-ci étant sujettes à changements et développements. On préfère les inscrire à la main sur étiquette appliquée sur la couverture ou sur le dos, tout au bas. On veillera à ce que la reliure des volumes formant collection, notamment les périodiques, soit uniforme pour chaque collection.

Fiches de sortie. — Les livres remis à la reliure font l’objet de fiches de prêt comme s’ils était confiés à un lecteur ordinaire. De cette manière au moment des recherches, on est averti aussi bien de la sortie d’un ouvrage en reliure que de celle d’un ouvrage en lecture. Mais il suffira de n’établir que les fiches destinées au répertoire des ouvrages sortis comportant la simple mention de la cote de placement et du nom du relieur. On ne donnera pas de numéro de prêt, ce qui fausserait la statistique des consultations.

Bordereau et registre de reliure. — On établira en même temps un bordereau des ouvrages confiés au relieur, bordereau conçu d’après la formule suivante, qu’on établira en double exemplaire par interposition d’une feuille de carbone. L’une des copies est conservée, et reçoit la signature du relieur, comme décharge, l’autre est remise avec les ouvrages au relieur, qui devra la rapporter à l’achèvement du travail, avec annotation et totalisation des prix en guise de facture ou de duplicata de facture. Si les prix sont fixés à l’avance, l’inscription en est faite d’emblée. Les bordereaux de reliure reçoivent un numéro de suite et sont liassés de manière à constituer Registre de reliure.

Modèle.

Vérifications de la reliure. — L’examen des volumes qui reviennent de la reliure est indispensable, car les erreurs sont fréquentes : Les inscriptions estampées sont-elles conformes ? — S’il s’agit de fascicules réunis en volume, leur ordre de succession n’a-t-il pas été interverti ? — Tous les volumes mentionnés au bordereau sont-ils rentrés ? L’application du prix est-elle conforme ? — La qualité de la reliure est-elle conforme aux conditions requises ?

251.3. Arrivages et ouvertures des paquets.

Les ouvrages venant accroître les collections, parviennent à la bibliothèque par des voies diverses : la poste, le chemin de fer, des porteurs ou camionneurs, etc. Comme il importe de connaître la provenance des ouvrages, on aura soin de permettre au bureau d’entrée de s’en rendre compte en laissant aux plis et colis postaux leurs enveloppes, aux caisses et paquets leurs étiquettes, de façon à pouvoir noter le nom de l’expéditeur mentionné à l’extérieur des emballages. Ceci a également de l’importance quand une bibliothèque comprend plusieurs fonds et qu’il faut pouvoir déterminer auquel d’entre eux un envoi doit être attribué.

La réception en bloc de collections abondantes fait l’objet des mêmes opérations que celles des arrivages journaliers, mais elle donne lieu, par surcroît, à un triage préalable à toute inscription à l’inventaire. Il sera fait pour grouper ensemble : 1° les ouvrages complets ; 2° les ouvrages à suite ; 3° les périodiques. Les périodiques sont à leur tour classés en collections. On commence par les étaler dans l’ordre alphabétique, ce qui permet ensuite de rassembler tous les fascicules d’un même périodique. Ces fascicules sont classés dans l’ordre de leurs numéros ou dates. Le triage étant fait de cette manière, les inscriptions à l’inventaire peuvent être effectuées selon un ordre qui fait gagner du temps. Les opérations, en général, laissant toujours un certain arriéré, on aura soin d’avoir des emplacements, toujours les mêmes, sur des tables, sur des rayons ou dans des casiers, pour grouper les publications aux divers états d’opérations à l’entrée.

252. Catalogue.
252.1. Notion et but du catalogue.

Le catalogue a quatre buts : 1° C’est une liste, un inventaire du contenu de la bibliothèque dressé à toute fin ; 2° C’est une description des ouvrages, relevant certaines de leurs caractéristiques essentielles ; 3° C’est une collection de notices représentant les ouvrages eux-mêmes, sous une forme concise, qui facilite toutes les manipulations, celles-ci pouvant s’opérer ou se préparer sur des « signes » au lieu de l’être sur les « Choses signifiées » ; 4° C’est un dispositif spécialement déterminé pour retrouver aisément les livres que l’on cherche, alors qu’on ne connaît que l’une de leurs caractéristiques, par exemple le nom d’auteur ou le sujet traité.

On a pu dire que le catalogue est le cerveau de la bibliothèque. Il en est tout au moins la mémoire. Il importe qu’on lui donne tous les soins, qu’on le tienne à jour et qu’une méthode rigoureuse y soit appliquée pour permettre aux bibliothécaires et à leurs assistants successifs de le poursuivre sans discontinuité ni recommencement, pour permettre aussi aux lecteurs de retrouver facilement et à tous moments ce qu’ils désirent.

L’art de dresser les catalogues, la catalographie, est un art tout de précision. Il s’agit de ramener à l’unité des éléments aussi multiples et dissemblables que les livres d’une collection, il s’agit ensuite de former un tout avec les parties, à la manière dont on procède au montage d’une machine avec des pièces séparées. La possibilité de fonctionnement, la solidité, l’élégance de la machine, dépendent de l’exacte conformité de chaque pièce au plan qui en a été préétabli.

252.2. Parties du catalogue.

Un catalogue complet est composé de quatre parties à chacune desquelles on donne parfois le nom de catalogue :

1° L’inventaire des ouvrages par numéro d’entrée.

2° Le catalogue alphabétique par noms d’auteurs qui a pour objet de répondre à la question : « Quels ouvrages de tel auteur possède la bibliothèque ? »

3° Le catalogue méthodique par matières doit donner réponse à cette autre question. « Quels ouvrages sur telle matière possède la bibliothèque ? ». Il est classé dans l’ordre de la classification décimale.

4° Le catalogue analytique par mots matières, dit quelquefois idéologique.

Le catalogue peut être établi exactement d’après la même méthode que les répertoires bibliographiques par noms d’auteurs et par matières : notice spéciale consacrée par duplicata à chaque ouvrage dans l’un et l’autre catalogue ; rédaction de cette notice sur fiche blanche, d’après les règles établies pour la rédaction des notices bibliographiques ; emploi de fiches divisionnaires ou fiches-guides, de couleur, pour répartir les notices par groupes ; mention sur chaque notice de l’indice correspondant de la classification bibliographique décimale ; on y ajoutera la cote de placement de l’ouvrage sur les rayons. — Les notices des ouvrages qui composent les catalogues des bibliothèques peuvent être plus ou moins détaillées et plus ou moins complètes. En principe, il n’y a aucune raison d’établir une différence entre une notice catalographique et une notice bibliographique, entre la notice du catalogue alphabétique, celle du catalogue méthodique et celle de l’inventaire d’entrée. Cependant, des nécessités pratiques peuvent faire rechercher une économie de travail. On peut n’établir des notices catalographiques complètes que dans une des trois parties du catalogue, en se bornant à des indications sommaires dans les deux autres et, pour le surplus, en renvoyant au premier catalogue. En ce cas, c’est le catalogue par noms d’auteurs qui doit être le plus complet (catalogue principal ou de base) ; les indications des notices de référence peuvent alors être limitées au nom d’auteur, au titre résumé et à l’indice bibliographique, lequel se confondra en fait avec la cote de placement sur les rayons.

252.3. Notice catalographique.

Pour établir le catalogue, on dresse de tout ouvrage une notice qui en constitue la description signalétique.

Éléments de la notice. — La notice comprend : 1° Les vedettes, 2° Le corps de la notice, le titre, la collation, l’adresse bibliographique, le contenu et les notes bibliographiques.

1° Les Vedettes sont formées des noms d’auteurs (ou de leur équivalent s’il s’agit d’ouvrages anonymes), des mots matières, du millésime des indices classificateurs (ou cote de placement). Les vedettes occupent la première ligne de la notice et le commencement de la seconde. Elles varient d’après la partie du catalogue à laquelle sont destinées les notices.

2° Le Corps de la notice comprend :
xxxxxa) La description bibliographique ;
xxxxxb) Le titre de l’ouvrage ;
xxxxxc) La Collation ou description matérielle interne, spécifie le nombre de volumes, le format, la pagination, le nombre et la nature des cartes, plans, etc., qui constituent un ouvrage ;
xxxxxd) Les renseignements d’édition (adresse bibliographique) comprenant le lieu d’impression et la firme (nom de l’éditeur), la date d’édition, le prix ;
xxxxxe) Les Notes comprennent des indications nécessaires à l’intelligence du titre ou relatives au contenu de l’ouvrage, sujets traités, parties et chapitres importants ; les renseignements essentiels au sujet de l’auteur, des détails bibliographiques historiques et des références qui ne figurent ni au titre, ni à l’adresse bibliographique, ni à la collation. La critique des ouvrages peut s’établir par des notes portant sur la valeur des ouvrages et leur utilisation, ou par des indications telles que celles-ci : ouvrage mauvais ou nul au point de vue de sa valeur scientifique intrinsèque, livre contraire à telle ou telle doctrine philosophique ou religieuse ; livre de moralité mauvaise ou douteuse ; livre à placer à part, en réserve et à communiquer à bon escient ; livre recommandé comme un des meilleurs de son espèce ; livres pour telle catégorie de lecteurs (enfants de tel âge, adolescents, femmes, etc.) ; ouvrage d’initiation, de préparation, de complément ; livre pour la vulgarisation ; livre pour les spécialistes ; livres utiles pour l’enseignement, les œuvres, ou l’administration.

3° Cote de placement :

4° Destination de la Notice.
xxxxxLes notices catalographiques reposent sur une description des éléments principaux qui constituent les livres et sur les distinctions à établir entre les diverses variétés de ces éléments. Ces éléments ont été énoncés sous le n° 11.

Espèces de Notices : principales et secondaires.

Le catalogue n’est qu’une réunion de notices rangées selon l’ordre adopté pour leur classement : classement onomastique, classement systématique, classement analytique. Les ouvrages y sont signalés partout où les chercheurs peuvent être désireux de les obtenir. — De là deux sortes de notices : 1° les notices complètes (notices principales) classées comme entrées principales et qui sont considérées comme siège complet des renseignements donnés sur les ouvrages ; 2° des notices abrégées (additionnelles ou secondaires) qui ne font mention que de quelques renseignements, renvoyant pour le surplus à la notice principale. — Entre les notices principales et les notices secondaires un lien s’établit donc sous forme de référence (renvoi). On renvoie de la notice secondaire à la notice principale mais non pas inversement. Les références peuvent être faites de notices à notices ou d’entrées à entrées, ces dernières étant considérées comme faites à un groupe de notices et non à des notices déterminées. En principe, la notice ou fiche principale sera la plus complète. Elle contiendra toutes les données utiles. Les autres fiches seront dérivées d’elles, soit in extenso, comme simple duplicata, soit par extrait de la notice principale, et d’elle aussi procéderont les inscriptions à faire sur les livres eux-mêmes (étiquetage, tamponnage, ex-libris). Les vedettes servent à l’entrée des notices dans les catalogues. Elles peuvent changer d’après la destination de la notice à l’une ou l’autre partie du catalogue.

Disposition matérielle des notices.

L’aspect des notices bibliographiques a une très grande importance. Un catalogue ne se lit pas, il se consulte. On y a recours pour des recherches variées qui portent tantôt sur un point, tantôt sur un autre. Elles doivent donc avoir un maximum de lisibilité et être disposées de manière que l’œil puisse aisément y découvrir l’élément désiré en faisant abstraction de tous les autres. Ce résultat peut être obtenu comme suit :

1° L’écriture sera particulièrement soignée. La lisibilité sera sa première qualité. Pas de lettre avec fioritures. Les noms propres seront écrits en caractères romains (majuscules des textes imprimés). On fera usage de grandeurs et de grosseurs variées suivant l’importance des éléments et l’opportunité de les mettre en lumière par des alternances dans leur disposition.

2° On aura soin de disposer les textes sur les fiches de manière que les indications mises en vedette apparaissent à la partie supérieure de la fiche, sans marge trop grande. Bases du classement, les vedettes doivent, lors de la consultation des répertoires, pouvoir être lues d’un coup d’œil, sans avoir besoin de découvrir toute la fiche.

3° Chaque élément formant la notice reçoit sa place fixe, toujours la même, déterminée par des raisons d’utilité et de corrélation et présentée sous une forme distinctive. Les duplicata, extraits ou inscriptions dérivées, reçoivent autant que possible, la même place et la même forme, de façon à réaliser le maximum d’unité, d’homogénéité, tant pour l’écriture que pour la lecture.
xxxxVoici ces dispositions types, présentées d’abord sous forme d’indication générale avec référence aux numéros du tableau des règles catalographiques et, ensuite, par un exemple concret.

Rédaction des notices. Règles catalographiques. — L’immense variété des ouvrages et la nécessité de les retrouver dans de très grands catalogues ont donné lieu à des règles catalographiques très détaillées pour la rédaction des notices et le choix des vedettes nécessaires au classement alphabétique. — Divers codes de ces règles ont été publiés. Le Code international de l’Institut de Bibliographie a pris ces règles pour base, notamment les règles anglo-américaines et les a coordonnées. Le tableau ci-après en résume l’essentiel. Les divers éléments qu’il présente doivent être transcrits sur la notice, dans l’ordre suivant lequel ils figurent au tableau et selon la disposition des modèles ci-dessus.

TABLEAU DES RÈGLES CATALOGRAPHIQUES


1. LES VEDETTES.


11. NOM DE FAMILLE OU NOM COLLECTIF DE L’AUTEUR.

Anagrammes. — Donner le nom de l’auteur, s’il est connu, avec renvoi à l’anagramme.

Anonymes. — Répertorier l’ouvrage au premier mot du titre, sans tenir compte de l’article pouvant se trouver en tête : reproduire celui-ci entre parenthèses. Si l’auteur est connu, faire un renvoi à son nom et placer ce nom entre crochets ; s’il est supposé, le signaler par un (?).

Collaborateurs. — Le premier nom, ou le plus connu. Renvois aux autres (Voy. Anonymes). — Les œuvres de quatre auteurs, et plus, sont portées aux anonymes avec renvois aux noms des auteurs.

Femmes. — Sous leur nom indiqué sur l’ouvrage avec référence éventuelle au nom de jeune fille ou au nom du mari.

Illustrateurs. — Leur nom est porté sur la notice s’il figure sur la page titre et des notices spéciales leur sont réservées dans le catalogue alphabétique.

Initiales. — Les auteurs désignés par des initiales sont classés parmi les anonymes, à moins que l’on ne puisse les identifier.

Noms composés. — Ne pas séparer deux noms réunis par un tiret. Ex. : Petit-Radel.

Noms étrangers. — Les reproduire dans leur forme originaire. Les noms, autrefois latinisés, sont écrits dans la forme qu’ils affectent dans leur langue maternelle, avec référence à la forme latine ou française plus connue (Pétrarque, Petrarca ; Cicéron, Cicero).

Noms multiples. — Mentionner d’abord le nom patronymique et d’origine pour les auteurs français, italiens, espagnols, allemands, etc. (Exceptions nombreuses, comme pour Fénélon, Voltaire.) — Pour les auteurs anglais le dernier nom est le principal, le premier jouant le rôle d’un prénom.

Particules. — Les particules de, d’, von (allemand), doivent être rejetées à la suite de la mention des prénoms, ou, à défaut de prénoms, placées entre parenthèses à la suite du nom. Ex. : Avezac (d’) ; Unienville (baron d’) ; Rauville (Hervé de) ; Magon de St-Elier (Ferdinand) ; Pelzeln (A. von). Les autres particules, du, des, 0’ (irlandais), Mc ou Mac (écossais), van, ten, ter, tot, de (néerlandais), da (portugais), den, zu, zum, zur (allemand) et les articles Le, La, Les font partie du nom. Ex. : Da Cunha ; Den Bush (von) ; Du Bois ; La Bourdonnais (Mahé de), Le Gentil ; L’Homme ; Mac Leod ; O’Brien ; Van der Maessen ; Van-Neck. Les noms des saints sont précédés des mots Saint ou Bienheureux.

Personnages. — Si l’auteur est un personnage princier, antique ou mystique, on inscrit le nom sous lequel il est connu dans l’histoire. Il en est de même pour les noms des hommes illustres (exemple : Michel-Ange).

Polyonymes. — Le véritable nom, ou le pseudonyme le plus répandu, avec renvois.

Prénoms joints. — Quand le prénom a été réuni au nom de famille par un tiret, inscrire le nom de famille et faire un renvoi au nom composé. Ex. : Martin, Voy. Aimé-Martin.

Pseudonymes. — Donner le nom de l’auteur s’il est connu, en le faisant suivre du pseudonyme entre crochets avec la mention pseud. Faire un renvoi au pseudonyme, en signalant celui-ci par la mention (pseud).

Signé. — Noter avec la mention (signé :) tout nom d’auteur ne figurant pas au titre, mais seulement en signature.

Traducteurs. — Indiquer seulement le nom de l’auteur avec renvoi à celui du traducteur. De même pour le préfacier, le commentateur.

Ouvrages collectifs. — Les revues, journaux, recueils, collections, figurent sous leur titre. Les publications et pièces officielles figurent sous le nom des administrations et organismes dont elles émanent : Ministère, province, commune, au nom de l’organisme le plus spécial avec référence générale unique à celui de l’organisme hiérarchique supérieur. Les publications des associations, académies, institutions, corporations, firmes, figurent sous le nom des entités dont elles émanent.


12. PRÉNOMS.

À la suite du nom, le ou les prénoms intégralement si possible, sinon les initiales en se conformant aux indications même du livre. Unir les prénoms ou les initiales par un tiret. Les personnes qui, comme les princes souverains ont perdu, dans l’usage commun leur nom de famille seront citées par leur prénom, suivi du nom du pays et ensuite du n° d’ordre (Ex. : Louis (France XIV).


13. TITRES ET QUALITÉS. — Certaines qualités (abbé, amiral, colonel, docteur, général) s’indiquent avant les prénoms ou initiales, immédiatement après le nom.


14. CLASSIFICATION. — Mentionner, sur la même ligne que le nom de l’auteur, en alignant sur l’extrême droite de la notice, soit les indices classificateurs déci-

maux, soit les mots matières. Les indices portés ici varient suivant qu’il s’agit de notices principales ou secondaires (renvois).


15. MILLÉSIME. — Signaler le millésime en tête de la seconde ligne, à gauche, sous le nom d’auteur et avant le titre. Le séparer du titre par un tiret.


2. CORPS DE LA NOTICE.


21. DESCRIPTION DE L’OUVRAGE.

211. Titre de l’ouvrage. — Reproduire intégralement, entre deux tirets, le titre de l’ouvrage (à moins qu’il ne soit trop long, en respectant son orthographe, même défectueuse ; en ce cas, signaler les fautes par l’indication : sic). — Ne pas suivre la ponctuation du titre, si ce n’est dans les notices détaillées de livres rares, en faisant alors usage du signe || pour marquer la fin de chaque ligne et reproduire la disposition matérielle des titres. — Répéter le nom et le prénom de l’auteur dans la copie du titre, qu’il précède ou suive le titre ; citer les titres (nobiliaires ou épiscopaux) et les qualités, comme ils sont donnés sur la page titre. Ex. : José-Maria de Hérédia, de l’Académie Française ; vice-amiral Jurien de la Cravière, de l’Académie Française ; J.-B. Rolland, de Kessang, explorateur ; Mgr Amand-René Maupoint, Évêque de Saint-Denis (Réunion). — Ne pas reproduire les tirets qui peuvent se trouver dans les titres ; les remplacer par d’autres signes, tels que : 1, 2… — Abrégez les titres trop longs en indiquant par … les parties supprimées. — Le caractère & doit être transcrit dans la langue du titre : et, and, und, en … — Les mots en d’autres langues que celle du titre se reproduisent en italiques. — Le titre d’un mémoire ou d’un article s’énonce aussi intégralement sur la fiche destinée au catalogue analytique, sans qu’il y ait lieu d’y faire mention des indications VII à X qui suivent. — Les articles sans titre sont répertoriés sous un titre sommaire précédé du mot :
Sur… inscrit entre crochets [sur…]

212. Nom et prénom.

213. Titres et qualités.


22. RENSEIGNEMENTS D’ÉDITION : (adresse bibliographique).

221. Lieu d’édition : — l’indiquer en italiques et dans la langue du titre ; à son défaut noter en italiques : (s. l.) sans lieu. Le lieu s’indique entre parenthèses lorsqu’il est notoirement connu, bien qu’omis dans le titre.

222. Firme (Éditeur) : — la désigner, avec l’initiale du prénom ; à défaut constater l’absence du nom : (s. n.), sans nom.

223. Date : — l’indiquer en chiffres arabes, — ou : (s. d.) sans date, ou (s. l. n. d.), sans lieu ni date. Indiquer les dates extrêmes des premier et dernier volumes d’un ouvrage 1885-1893. Si la date est donnée à la fin du livre, de la dédicace ou de la préface, la noter entre parenthèses.

224. Édition : Indiquer l’édition, sauf la première, à moins qu’il ne soit utile de la signaler. — La mentionner à la place où elle est notée dans le titre, et, en tous cas, avant le tiret ou l’alinéa qui doit précéder l’adresse.

225. Prix : — Si possible, indiquer le prix de l’ouvrage. (Prix marqué sur le volume).


23. COLLATION.

231. Nombre de volumes. — Indiquer : Un vol., 2 vol., 3 vol., ou encore 2 tomes en un vol.

232. Format : Spécifier le format, entre parenthèses, en centimètres et demi-centimètres, hauteur d’abord (24 x 16 1/2).

233. Pagination. — Spécifier le nombre de pages ou de colonnes (xxii — 572 pp. ou 1.144 col.). — Compter le verso de la dernière page imprimée lorsqu’il a été laissé en blanc, mais non les pages suivantes bien qu’appartenant à la feuille d’impression. — Inutile de dire

si les volumes sont reliés ou brochés, tous étant destinés à être reliés, et cette indication n’étant utile que dans un catalogue de librairie.

234. Illustrations : — On distingue les « vignettes » qui sont des illustrations imprimées sur les mêmes feuilles que le texte et qui entrent dans la pagination et les hors-texte, imprimés sur feuille distincte et non paginée. Signaler spécialement, et en indiquer le nombre s’ils sont hors-texte ou s’il s’agit d’un album ou d’un atlas : planche (pl. pll.), figure (fig. figg.), frontispice (front.), portrait (port.), carte, plan.
xxxxSignaler, dans les notes, ceux des documents de cette espèce qui sont incorporés dans le texte s’ils présentent quelque intérêt spécial.


3. COTE DE CLASSEMENT.

On la répète éventuellement au bas de la notice. C’est utile a) pour les duplicata de la notice entrés sous des indices décimaux autres que celui servant au placement sur les rayons, b) pour les duplicata destinés au catalogue analytique par mots matières et dont ces mots prennent la place de l’indice décimal de la vedette.


4. NOTES.

Notes analytiques (contenu, chapitres importants) et notes critiques (appréciation, utilité pour certaines catégories de lectures). — Références éventuelles à des notices plus complètes (Voir …). — Énumération des indices divers de la classification décimale sous lesquels l’ouvrage doit figurer au catalogue.


252.4 L’inventaire ou Registre d’entrée.

Notion, utilité. — L’Inventaire par numéros d’entrée ou Registre d’entrée, consiste dans l’enregistrement au jour le jour à mesure de leur arrivée et d’après une série continue de numéros d’ordre, de tous les volumes, brochures, fascicules, documents, entrés dans la bibliothèque et constituant une unité nouvelle.

L’inventaire constitue un véritable journal du mouvement de la bibliothèque. Lors du récolement périodique des ouvrages, il sert au relevé des volumes présents ou manquants. Quant aux numéros d’inventaire, ils individualisent chacun des ouvrages dans la collection : tout ouvrage a son numéro d’inventaire propre et à un même numéro d’inventaire ne correspond qu’un seul ouvrage.

Éléments de l’inventaire. — Les données descriptives de l’inventaire peuvent être exactement les mêmes que celles des notices bibliographiques (nom d’auteur, prénom, date de publication, titres et sous-titres, adresse de l’éditeur (ville et nom), format, nombre de pages, numéro de la classification bibliographique ou indice bibliographique). Il est loisible de compléter ces renseignements par la date d’entrée des ouvrages, par des notes sur leur provenance ou leur état matériel, enfin par l’indication de la cote de placement dans la bibliothèque, cette cote étant formée comme il est dit ci-après.

Communication. — L’inventaire est un document administratif. Il n’a pas à être mis entre les mains des lecteurs.

Inventaire sur fiches. — On peut établir l’inventaire sur fiches lorsque toute confiance peut être accordée à ceux qui établissent et manient le catalogue. L’avantage consiste alors à établir en une fois à la machine le duplicata des fiches pour toutes les parties du catalogue.

Registre-Inventaire. — C’est un document de contrôle et de preuve, il ne doit pas pouvoir être modifié ou altéré. Les inscriptions y étant faites au jour le jour, aucune intercalation ultérieure ne doit être prévue entre les inscriptions déjà faites ; par conséquent il n’y a pas nécessité de l’établir sur fiches. Les fiches pouvant donner lieu à substitution, sans trace visible, peuvent ne pas convenir pour un document de cette espèce. Les inscriptions au registre-inventaire sont faites à l’encre indélébile. Aucun grattage n’est permis. Les corrections éventuelles doivent être faites par surcharge à l’encre rouge.

Le format du registre sera le même que celui des autres documents administratifs, c’est-à-dire 0.215 x 0.275.

Il y a un avantage très grand à ne pas établir des inventaires multiples et à enregistrer au contraire, dans un registre unique, tous les ouvrages et tous les périodiques de la bibliothèque, quelles que soient les distinctions de forme, de format, de fonds ou de sections qu’on établisse entre eux. La formule préconisée ci-après permet cette unité d’enregistrement. Toutes les colonnes ont été combinées de manière à garder trace de tous les faits intéressant l’administration de la bibliothèque et à les totaliser aisément.

MODÈLE DE REGISTRE-INVENTAIRE.[1]

(entête de la page de gauche)
Colonnes.  
N° 1.
Dates : Date d’entrée : La date d’entrée de l’ouvrage est, en réalité, celle du jour où s’effectue l’inscription à l’inventaire.
N° 2.
Date de sortie : Cette colonne sert seulement dans les cas exceptionnels de perte, cession ou suppression de l’ouvrage, à motiver dans la colonne « observations ».
N° 3.
Provenance. Modes d’acquisition : Mention du mot achat, don, échange, dépôt, indiquant la façon dont l’ouvrage est acquis par la bibliothèque.
xxFournisseurs, donateur ou déposant nom de celui dont provient l’ouvrage.
N° 4.
Nombre de volumes : Inscription du nombre des volumes de l’ouvrage, non compris les doubles mentionnés dans la colonne 7. En ce qui concerne les ouvrages à la suite et les périodiques, ce nombre pouvant varier, doit pouvoir être changé ; on l’inscrira dans ce cas au crayon. Le total de cette colonne fournit la statistique du nombre des volumes.

(entête de la page de droite)

Colonnes.  
N° 5.
Valeur de l’ouvrage : Même si c’est un don, on en indique la valeur estimée ; si c’est un achat, le prix payé. Le total de cette colonne fournit l’indication de la valeur des collections.
N° 6.
Éditions : Si la bibliothèque possède plus d’une édition du même ouvrage, on mentionne dans cette colonne, le ou les numéros matricules sous lesquels les autres éditions ont été enregistrées.
N° 7.
Duplicata : Si la bibliothèque possède plusieurs exemplaires du même ouvrage, on en mentionne ici le nombre. Cette mention se fait au crayon, afin de pouvoir être modifiée si ultérieurement les doubles font l’objet d’échanges, ou si leur nombre augmente.
N° 8.
Reliure, état de l’ouvrage : On mentionne ici abréviativement le genre de reliure, le nom du relieur ; on indique si l’ouvrage présente certaines anomalies, enfin, en cas de disparition, on motive celle-ci par un mot ou par une référence aux archives administratives.
N° 9 et 10.
Numéro matricule : Chaque ouvrage ou périodique reçoit son numéro matricule, qui lui sera exclusif. Pour les ouvrages, le numérotage commence à 1 ; pour les périodiques, le numérotage commence à 01 et continue à être précédé d’un zéro pour établir une distinction nécessaire avec les numéros matricules des ouvrages. Quoique ayant leur série numérique distincte, les ouvrages et les périodiques s’enregistrent les uns parmi les autres, selon le hasard de leur arrivée. Leur numéro d’inventaire étant inscrit dans des colonnes distinctes, leur suite régulière s’aperçoit facilement. Les périodiques ne reçoivent qu’un numéro pour toute leur collection. L’inventaire détaillé est établi comme il est dit sous 252.6.
Colonnes.  
N° 11.
Fonds ou sections : Si la bibliothèque comprend des fonds ou sections distincts on subdivisera cette colonne en conséquence en autant de réglures qu’il y a de fonds ou sections dans la bibliothèque. On leur donnera comme intitulé le chiffre, l’initiale ou le nom par lequel les fonds sont désignés. Voici un exemple d’emploi des colonnes 9, 10 et 11 du Registre d’inventaire :

Pour marquer à quel fonds appartient l’ouvrage ou le périodique enregistré, il peut être utile de répéter en regard de son numéro d’inventaire, et dans la colonne du fonds, le signe du fonds déjà mentionné en tête de cette colonne, de façon qu’on voie d’un coup d’œil les deux mentions essentielles de la cote numérique de placement, à inscrire sur l’étiquette du volume.

Exemples :

0317 — 2
0318 — 1
0319 — 5
0123 — 2
0124 — 3
0125 — 4
Colonnes.  
Si la bibliothèque ne comporte pas de fonds distincts, on retranche ces colonnes de la formule, ou on les laisse sans emploi.
N° 12.
Indices classificateurs : Les indices classificateurs attribués à l’ouvrage sont mentionnés ici au complet. S’il y en a plusieurs, on soulignera celui qui sert à la cote de placement, pour autant que les ouvrages sont classés sur les rayons d’après leur indice classificateur et non d’après leur seul numéro d’inventaire.
N° 13.
Notice bibliographique : Description de l’ouvrage conforme aux règles bibliographiques et contenant tous les éléments d’après lesquels les fiches catalographiques seront établies.
252.5 Catalogue alphabétique des auteurs.

Notion et but. — Le catalogue alphabétique a pour but de renseigner sur les ouvrages possédés par la bibliothèque en faisant la recherche d’après leur auteur, ou, pour les anonymes, les inconnus et les périodiques, d’après leur titre.

Parties. — Il comprend trois divisions ; 1. Les auteurs. 2. Les anonymes. 3. Les périodiques. En fait, rien ne s’oppose à réunir en une seule série alphabétique, les fiches des ouvrages à auteurs et celles des anonymes, si on le juge utile, ce qui peut avoir de réels avantages pour les bibliothèques peu considérables, à la condition de signaler alors les périodiques dans le Répertoire des matières, à la division « Périodiques ».

Formes. — Il est établi sur fiches.

Notice. — Pour les Auteurs et pour les Anonymes, les fiches sont établies conformément aux règles des répertoires bibliographiques.

Ordre de classement :

1° Les notices se succèdent dans l’ordre alphabétique des noms mis en vedette, comme dans le dictionnaire : Dupont, avant Durand ; Lemercier avant Lemonnier.

2° Le prénom sert d’élément de sous-classement parmi les notices portant un même nom de famille. (Homonymes).

3° Pour chaque auteur les ouvrages se succéderont suivant la date de leur publication : on placera en tête les ouvrages non datés, puis les plus anciens, pour finir par les plus récents. C’est pour permettre ce sous-classement que la date d’édition est mise en vedette dans les notices.

4° Les notices relatives aux différentes éditions d’un même ouvrage ou à ses traductions, sont placées à la suite de la notice relative à l’ouvrage original.

252.6. Catalogue alphabétique des périodiques.

Notion et but. — Les Périodiques (revues, magazines, bulletins, annales, journaux, etc.) font l’objet d’un catalogue spécial établi à la suite du catalogue alphabétique général ou combiné avec lui.
xxxxEn ce qui concerne les périodiques, il ne suffit pas que le catalogue ait répondu, comme pour les ouvrages, « nous possédons », il faut qu’il précise quelles années et quels fascicules la bibliothèque possède, afin d’éviter la recherche dans les collections elles-mêmes. D’autre part, en bonne administration, il faut enregistrer chaque fascicule nouveau qui parvient et pouvoir constater si des lacunes se produisent, pour réclamer, sans tarder, les numéros manquants. Pour les périodiques en cours, le présent catalogue alphabétique tient lieu en partie d’inventaire car il est le seul document de la bibliothèque qui mentionne les années et numéros possédés. Il doit permettre de s’assurer d’un coup d’œil des lacunes, c’est d’après lui que la réclamation des numéros en retard sera faite aux éditeurs et c’est lui qui doit servir de base au recollement d’inventaire.

Forme. — Le catalogue alphabétique des périodiques est établi sur fiche.


xxxCorrélation entre le livre, son enregistrement bibliographique, son catalogue et son placement dans la bibliothèque.
xxxxLa notice bibliographique (description et classification) est établie une seule fois, à toutes fins :

1. Jointe au livre au moment de son impression.
2. Incorporée dans les répertoires bibliographiques.
3. Reproduite dans le catalogue de la bibliothèque
4. Elle fournit les éléments du placement sur les rayons.

ÉLÉMENTS DE LA NOTICE :

A) Le titre du périodique, d’après lequel il prend place dans l’ordre alphabétique).

B) La cote de placement (d’après laquelle on retrouve le périodique sur les rayons).

C) Le lieu d’édition.

D) L’adresse de l’éditeur ou du libraire qui en fait le service en vue des réclamations éventuelles.

E) L’année de fondation.

F) La périodicité permettant de juger de la régularité du service ou des lacunes existantes.

G) L’état du collectionnement. — Les années ou séries possédées au complet et celles possédées incomplètement. — Les parties ou numéros réclamés. Les parties ou numéros reliés.

Notice. — Deux formules imprimées ont été établies pour donner à ce catalogue un caractère schématique, et le rendre aussi parlant que possible tout en réduisant au minimum les nombreuses écritures auxquelles il doit donner lieu : la fiche centenale pour la collection complète, la fiche annuelle pour l’année en cours.

a) la « fiche centenale » constitue la fiche même du catalogue alphabétique, elle est complétée par des cases mentionnant les millésimes de cent années, en regard desquels un simple pointage suffit pour marquer les années possédées.

b) la « fiche annuelle » est une fiche éphémère, qui se place à la suite de la première, et reçoit le pointage des numéros reçus de l’année en cours, elle porte une série de cases numérotées de 1 à 92.

Quand l’année est complète, on l’indique sur la fiche centenale et on détruit la fiche annuelle, pour la remplacer par une fiche semblable pour le nouvel exercice.

MODÈLES

I. — FICHE CENTENALE.

Remarques :

A) Titre. — Cette partie de la fiche reçoit le titre de la revue. Elle fait saillie sur les fiches ordinaires pour la facilité de la consultation. — Quand un changement survient dans le titre et modifie la place du périodique dans l’ordre alphabétique, on établit une fiche semblable mais seulement en guise de référence ; elle porte le titre nouveau et renvoie au titre originaire, où l’on continue à enregistrer les indications d’inventaire.

F) Adresse. — L’adresse indiquée à la partie F est celle à laquelle la réclamation des numéros manquants doit être faite. Elle est écrite au crayon de manière à pouvoir être changée chaque fois qu’il y a lieu.

G) État du collectionnement, Pointage. — Une case est réservée à chaque année. Le millésime est imprimé à l’avance pour un siècle, soit pour une période partant de 1851 à 1950. — Le blanc laissé libre en regard est utilisé pour le pointage. Pour les revues paraissant de janvier à décembre, on pointe exactement en regard du millésime

 
1887 X
 

Pour celles qui commencent au cours de l’année (soit d’avril à mars, de juillet à juin, etc.) on pointe en regard des deux millésimes correspondants : ex. : année 1914/15 et année 1915/16.

 
1914 X
X
1915
1916
 

Le pointage sera progressif ; un trait en diagonale \ descendant vers la droite indique qu’on possède des numéros de l’année (dont le détail se trouve à la fiche annuelle qui fait suite), ce sera le cas pour les années incomplètes ou pour l’année en cours ; un second trait croisant le premier indique que l’année est au complet. Ex. :

 
1921 X
 

Le pointage peut encore être complété par certains signes tels que le cercle O, la barre droite │ etc., en noir ou en couleur, employés isolément ou superposés les uns aux autres, et auxquels on donne telle signification que l’on jugera utile, parties manquantes réclamées, année reliée, table des matières introduite au catalogue, etc.

Si, par exemple, on procède au catalogage des articles des revues, on ajoutera un trait vertical rouge aux diagonales qui marquent la possession pour reconnaître les fascicules déjà catalogués.

II. — FICHES ANNUELLES.

xxxToute année qui n’est pas complète, année nouvelle qui commence ou année ancienne dont il y a des manquants, fait l’objet d’une

fiche annuelle qui prend place derrière la fiche centenale du périodique. — Elle donne lieu aux observations suivantes, quant à certaines de ses parties.

A) Titre. — La répétition du titre en tête peut être abrégée.

B) Cote de placement. — Son inscription est utile. Elle est nécessaire si le titre de la revue a été abrégé.

C) Lieu d’édition. — À indiquer seulement par la ville, l’adresse complète étant sur la fiche centenale.

D) Périodicité. — Indication de la périodicité, nécessaire pour connaître les manquants. Ne pas employer les termes « mensuel », « hebdomadaire », mettre 12 fasc. par an, 52 fasc. par an, etc, ce qui indique jusqu’à quelle case le pointage doit s’étendre pour que l’année soit complète.

G) État du collectionnement. — Les numéros placés dans chaque case, indiquent l’ordre de succession des fascicules et non le numérotage qu’ils portent.

Ainsi la case concernera le quatrième numéro de l’année, peu importe si le fascicule porte lui-même un autre numéro. En conséquence, s’il s’agit d’un mensuel et que l’année du périodique commence en janvier, la case n° 1 sera celle du numéro de janvier. Si le périodique commence en octobre et se termine en septembre de l’année suivante, la case n° 1 sera celle du mois d’octobre, la case n° 2 du mois de novembre et ainsi de suite.
xxxxUne simple diagonale indiquera les numéros reçus, un cercle signifiera que le numéro manquant a été réclamé (on mentionnera au dos de la fiche, la date de la réclamation). Quand un fascicule est double (ex. : fasc. 9/10) on pointera d’une seule barre les deux cases intéressées.


252.7 Catalogue méthodique des matières.

Notion et but. — Le Catalogue méthodique des matières a pour but de faire connaître les ouvrages possédés par la bibliothèque sur une matière déterminée : science, question, personnage, époque historique, etc.

Forme. — Il est établi sur fiches.

Classification. — Le Catalogue méthodique est établi d’après l’ordre de la classification méthodique et en appliquant la notation de celle-ci (numéros classificateurs, lettres et signes). Les observations suivantes s’appliquent au catalogue dressé d’après la Classification décimale.

Ouvrages traitant de plusieurs matières. — Lorsqu’un ouvrage traite de plusieurs sujets, il est représenté dans le catalogue méthodique par plusieurs fiches classées sous les nombres respectifs de ces sujets. Toutefois le volume n’est classé sur les rayons qu’au nombre correspondant au sujet principal de l’ouvrage, ou, si les divers sujets sont également importants, à celui qui se présente le premier dans l’ordre de la classification décimale. C’est ce nombre ou, s’il y a lieu, celui du sujet principal, qui figure seul alors dans la cote de placement. Sous peine de confusion, il est nécessaire, en pareil cas, de reproduire cette cote de placement sur chaque duplicata des fiches tant du répertoire alphabétique que du répertoire méthodique. Ainsi par exemple, l’ouvrage « Sarrien, Louis. — 1885. — Manuel de Physique et de Chimie » sera indexé [53 (02) + 54 (02)]. Il figurera dans le catalogue alphabétique par deux notices indexées l’une 53 (02) et l’autre 54 (02). Si cet ouvrage portait, par exemple, le numéro d’inventaire 1525 la cote de placement de l’ouvrage serait car l’indice décimal 5302) se présente le premier dans la classification. Comme il a été dit page 88, la cote de placement est reproduite intégralement sur les deux notices.

Corrélation avec le placement sur les rayons. — Le système de classement du catalogue est indépendant du système adopté pour le classement des ouvrages sur les rayons. Alors même que l’on n’emploie pas la Classification décimale pour ce classement, cette classification peut être appliquée sans difficultés spéciales au catalogue. Seules, en ce cas, seront modifiées les cotes de placement qui, par exemple, pourront comporter simplement les numéros d’inventaire, si l’ordre du placement adopté, est celui de ces numéros.


Catalogue par matières — établi sur fiches — selon la Classification décimale.
252.8. Catalogue Analytique ou Catalogue alphabétique des matières.

Notion, but. — Le catalogue analytique, ou plus exactement la partie analytique du catalogue général, est formée d’une série de notices catalographiques, classées par mots-matières se référant au sujet traité dans les ouvrages et disposées dans leur ordre alphabétique.

Le catalogue analytique peut remplacer le catalogue systématique mais il est préférable qu’il le complète, de manière à disposer pour les recherches, en plus de l’inventaire, d’un système à trois branches : auteurs-alphabétique pour les recherches par nom d’auteur, méthodique-décimal pour les recherches systématiques et par classes d’idées, analytique-alphabétique pour les recherches spécialisées. Les trois parties du catalogue concourent alors au but désiré. En cherchant dans l’analytique on retrouve sur les notices l’indice décimal utilisé comme cote de placement et, à l’aide de cet indice, on peut retrouver facilement dans le catalogue systématique, les ouvrages de la même classe.

Choix des mots-matières. — Les mots-matières sont empruntés aux mots du titre, principalement les substantifs. Ils peuvent être, en outre, des mots suggérés par la connaissance du contenu, notamment par la table des matières et, d’une manière générale, tous les mots sous lesquels il peut y avoir présomption que l’ouvrage pourrait être recherché. Les œuvres littéraires et théâtrales, les œuvres musicales, les œuvres classiques en toutes matières figurent sous leur titre (premier mot du titre, article excepté).

Notices. — On établit autant de duplicata de la notice qu’il y a de mots-matières intéressés. Sur la fiche principale on inscrit, en note, tous les mots utilisés afin de pouvoir aisément les retrouver, s’il survient quelque motif de modifier ou d’éliminer les diverses notices relatives à l’ouvrage. Le mot sous lequel doit être classée chaque notice, est inscrit en vedette, en haut de la fiche à droite, à la place qu’occupe l’indice décimal sur les notices destinées au catalogue méthodique.

Classement : Trois systèmes sont possibles :

1er système : le catalogue analytique peut former une série alphabétique distincte. On crée des groupes par des fiches divisionnaires au fur et à mesure des besoins et de telle sorte que les recherches soient aidées, à raison d’une fiche divisionnaire par 20 ou 50 fiches portant les notices.

2e système : les notices du catalogue analytique sont combinées en un seul ordre de classement avec les notices du catalogue des auteurs. On forme alors ce qu’on appelle un catalogue-dictionnaire. Les ouvrages anonymes, classés au premier mot du titre, dans le catalogue des auteurs, constituent déjà une contribution au classement analytique. En ce cas, il peut être préférable d’inscrire les mots-matières en vedette à la place qu’occupe le nom d’auteur, afin de faciliter le feuillettement du catalogue en présentant toujours à la même place l’élément sous lequel est opéré l’ordre alphabétique. Pour ne rien changer à la disposition type de la notice, on se borne alors à ajouter une ligne supérieure, ayant cette destination.

3e système : On insère dans le catalogue analytique fusionné avec le catalogue des auteurs, les mots de l’index alphabétique de la classification décimale. On dispose alors, pour les recherches, d’un dictionnaire général concentrant tous les modes de référence.

252.9 Forme matérielle du catalogue.

La forme matérielle du catalogue peut être celle du manuscrit, du catalogue imprimé ou du catalogue en tableau.

Catalogue manuscrit : Il est facile à établir, peu coûteux mais d’une lecture moins facile que l’imprimé. Il peut prendre plusieurs formes : écrit à la main ou à la machine à écrire, ou formé par découpage et collage de notices imprimées dans une bibliographie, une liste ou un catalogue. Il peut être établi sur registre, soit à feuilles fixes, soit à feuilles mobiles, (par exemple « Kalamazoo »). Il peut être établi aussi sur fiches.

Catalogue imprimé : Il est d’usage très pratique, mais coûteux et rapidement vieilli. Utile cependant pour la diffusion parmi les lecteurs qui sont mis à même de le consulter chez eux. La publication du catalogue est un moyen de développer l’usage des collections, but principal et final de celles-ci.

Il peut être d’ailleurs constitué par une simple liste de livres sans description bibliographique détaillée, mais on fera bien d’y ajouter des renseignements utiles aux lecteurs sur les ouvrages. En tête, on placera le règlement et les recommandations générales. On publiera au moins un supplément annuel.

Il est un moyen d’éviter ou, tout au moins, de réduire les frais élevés de l’impression qui s’opposent souvent à la publication du catalogue. On s’entend avec quelque périodique ayant lui-même intérêt à vulgariser les collections réunies dans la bibliothèque et qui, pour cette raison, accepte d’en publier gratuitement la liste dans ses numéros successifs. Moyennant le paiement des frais peu élevés d’un tirage à part, la bibliothèque peut obtenir un nombre déterminé d’exemplaires, lesquels, à l’achèvement de la publication, constitueront le volume du catalogue.

À défaut de ce système de publication, on envisagera les moyens de reproduction autres que l’imprimerie : autographie, miméographe, multigraphe.

Quel que soit le procédé d’impression, la publication du catalogue ne peut être faite sans tenir compte d’un minimum de règles directement déterminées par ce qui a été dit dans ce chapitre.

Modèle d’un catalogue imprimé.

ASSOCIATIONS OUVRIÈRES [331.88].
Malherbe (G.) et Marbaix (T.).
331.88
1897. Les tribunaux professionnels, ou la solution des conflits ouvriers au sein du syndicat. Bruxelles, in-8o, 64 pp. (Cercle d’études sociales de Binche).
Baudoux (E.) et Lambert (H.).
331.88
1897. Les syndicats professionnels et le régime général des associations modernes. Bruxelles, in-8o, 29 pp.
[..........]
331.88 (493)
1860. Un mot sur les associations d’ouvriers par un Ami de la vérité. Anvers, broch. in-12, 18 pp.
Nimauve.
331.88 (493)
1889. Exposition universelle de Paris, 1889. Économie sociale. Les associations professionnelles en Belgique. Rapport. Bruxelles, in-4o, 165 pp.
Vandervelde (Em.).
331.88 (493)
1891. Enquête sur les associations professionnelles d’artisans et ouvriers en Belgique, tomes I et II. Bruxelles. 2 tomes en 1 vol., gr. in-8o, 259 et 122 pp.
De Smet (Et.).
331.88 (493)
1894. L’évolution du mouvement syndical ouvrier en Belgique. Gand, in-8o, 67 pp.
Dubois (Em.).
— 331.88 (493)
1894. Les Trade-Unions et les associations professionnelles en Belgique. (Projet de loi.) Gand et Bruxelles, in-12, 225 pp.
Brunard (H.).
331.88 (493)
1895. Les unions professionnelles et le projet de M. Begerem… Exposé fait à l’Union syndicale de Bruxelles, etc. Bruxelles, broch. in-8o, 13 pp.
[..........]
331.88 (493)
1895. Unions professionnelles. Sommaire : 1° Lettre d’envoi ; 2° Examen du projet de loi ; 3° Documents parlementaires. Bruxelles, broch. pet. in-8o, 43 pp. (Comité central du travail industriel.)

Catalogue en tableau. — Dans les bibliothèques où la chose est possible on trouvera avantage à établir, par duplicata du catalogue général, un catalogue sous la forme de tableau mural, exposé bien à la portée des personnes admises à faire usage des collections. Ce catalogue est l’analogue des tableaux horaires des trains, exposés à l’entrée des gares. Il présente l’avantage de pouvoir être consulté par plusieurs personnes à la fois et, n’étant pas manipulé, de ne subir aucune avarie. Il épargne en même temps les catalogues sur fiches qui n’ont plus à être utilisés que par le personnel lui-même et, seulement pour complément d’information, par un minimum de lecteurs.

Le catalogue en tableau doit être fait en deux parties : l’une alphabétique, l’autre méthodique. Les notices consacrées à chaque ouvrage sont réduites au minimum d’indications : nom d’auteur, titre résumé, et cote de placement, de sorte que pour chaque notice, il suffise d’une fiche d’un centimètre de haut, sur dix centimètres de long. Un tableau d’un mètre carré pourrait ainsi comprendre 1,000 titres.

Quand le catalogue est publié on peut se borner à afficher les accroissements.

253. Le Classement et la Classification.
253.1. Notion.

On entend par classement bibliographique, l’art de disposer les ouvrages d’après leur matière (sujet ou contenu) et par classification, le tableau ou les tables qui disposent les connaissances dans l’ordre où doivent l’être les ouvrages eux-mêmes.

La classification bibliographique est un ordre de suite. Elle se développe en une série linéaire unique dont tous les termes occupent, les uns par rapport aux autres, une place ou rang désigné par un signe (mots, nombres ou signes quelconques ordonnés en système).

La classification est l’armature de l’organisme intellectuel qu’est la bibliothèque. Elle a de multiples utilités : 1° Elle sert au choix des ouvrages, car elle constitue un véritable plan d’acquisition ; 2° Elle est utile à la lecture : elle présente le plan d’un cycle de lectures fondamentales (autodidaxie) ; pour l’étude de la terminologie, pour l’ordonnancement des matières de l’encyclopédie ; 3° Le catalogue méthodique de la bibliothèque est fondé sur elle ; 4° Le placement des ouvrages sur les rayons est opéré dans son ordre ; 5° Elle sert au classement des notes, documents, dossiers d’études ; 6° Elle constitue un classement des connaissances dans l’esprit.

253.2. Types de classification bibliographique.

Il existe d’innombrables systèmes de classement. Tous cependant peuvent se ramener aux types suivants :

Classification systématique.
Classification alphabétique.
Sans notation.
Avec notation.
Notation par chiffres.
Notation par lettres.
Notation par combinaison de chiffres et de lettres.
253.3. Principales classifications systématiques.

Les classifications françaises ont fort vieilli : telles celles de Brunet, de la Bibliographie de la France. — Dans les pays anglo-saxons on connaît trois classifications : celle de Dewey (Decimal Classification) ; de Cutter (Expansive Classification) ; celle de James Duff Brown (the Subject Classification). La Bibliothèque du Congrès, à Washington, a sa propre classification. La classification décimale est la plus répandue.

253.4. Classification décimale.

Description du système. — L’Institut International de Bibliographie et les Congrès internationaux ont fait choix de la Classification Décimale comme classification bibliographique et documentaire universelle. C’est une classification systématique avec notation par chiffres. Toutes les connaissances humaines sont réparties en dix grandes classes, subdivisées à leur tour en sous-classes, divisions, subdivisions, n’ayant à aucun degré un sectionnement supérieur à dix. De cette manière, l’ensemble du savoir représente l’unité, chaque classe ou partie est représentée par une fraction décimale exprimant des déciclasses, centiclasses, milliclasses, etc. Pour facilité on supprime le 0, qui se reproduirait devant chaque nombre classificateur. Exemple :

500 Sciences naturelles ;
530 Physique ;
537 Électricité.

L’indice 537 peut s’énoncer cinq cent trente-sept ou cinq, trois, sept. Dans ce cas il indique bien qu’il s’agit de la 5e classe (sciences pures), 3e groupe (physique), 7e division (électricité).

Les nombres classificateurs sont ordinaux. Ils représentent non une quantité, mais un rang, c’est-à-dire la place d’une question par rapport aux autres. Ces nombres, ou indices, ont trois avantages principaux : ils expriment, par une notation concise, des idées parfois complexes ; ils marquent la place occupée par une rubrique dans la classification et toutes les corrélations avec les autres matières qui en dérivent ; ils ont un caractère international.

Exposé des classes. — Les connaissances systématisées relatives à un même sujet, forment autant de sciences distinctes et chaque science a reçu un nom spécial tiré du grec le plus souvent, noms qui ne doivent pas faire oublier qu’elles traitent d’objets très familiers.

Les principales sciences ou matières qui font l’objet des études et qui donnent lieu par conséquent à des livres, sont les suivantes. L’ordre que nous donnons est celui qu’on est convenu d’appliquer spécialement au classement des bibliothèques. C’est l’ordre bibliographique.

0. Les écrits sur la science en général, sur les livres (ou bibliographie) ainsi que les ouvrages généraux qui traitent à la fois de toutes les sciences ou de plusieurs groupes de sciences, telles par exemple, les grandes encyclopédies, comme le Larousse, ou les grandes revues, comme la Revue des Deux Mondes.

1. La Philosophie : science générale des êtres, des principes et des causes. Elle comprend notamment la Psychologie ou science qui traite de l’esprit, de ses facultés et de ses opérations, la Logique ou science qui apprend à raisonner juste ; la Morale ou science de la conduite et des devoirs.

2. Les Sciences religieuses : la croyance et la foi, les religions et leurs dogmes, les églises, leur organisation, leurs sectes, leur histoire.

3. Les Sciences sociales : sciences de la société, qui comprennent notamment la statistique, la politique, l’économie politique, le droit, l’administration, etc.

4. La Philologie et la Linguistique : étude des langues, de leur structure, de leur histoire.

5. Les Sciences mathématiques, physiques et naturelles.

6. Les Sciences appliquées : la Médecine et toutes ses parties, telles que l’hygiène, la pharmacie, la chirurgie, l’art vétérinaire, etc. La Technologie ou tout ce qui concerne les applications de la mécanique, les sciences de l’ingénieur, la technique et les règles professionnelles de toutes les industries et de tous les métiers : industries du fer, du bois, les mines, les chemins de fer, la construction navale, les industries textiles, etc., etc.

7. Les Beaux-Arts : l’architecture, la peinture et la sculpture, la musique.

8. La Littérature proprement dite, c’est-à-dire les œuvres littéraires, les poésies, les pièces de théâtre, les romans, les œuvres oratoires, etc.

9. L’histoire générale : l’Histoire politique des divers pays, la Bibliographie ou vie des hommes illustres, la Géographie ou connaissance de la terre et de ses habitants.

Classification à divers degrés. — La même Classification décimale, une et invariable, peut être appliquée au premier degré (une décimale, 10 divisions), au deuxième degré (2 décimales, 100 divisions), au troisième degré choix d’environ 1,500 divisions en usage courant dans les bibliothèques et exprimées par des nombres de trois ou quatre chiffres. Elle peut être utilisée au 4e degré (60,000 divisions) pour des usages scientifiques. Alors la classification sera très détaillée et ses rubriques sont exprimées en terminologie scientifique et technique.

Exposé des classes avec terminologie élémentaire. — Pour des usages élémentaires on se bornera à une classification abrégée, dont les rubriques seront exprimées en langage courant, compréhensible par les personnes moins cultivées et même par les enfants. On pourra expliquer et indiquer, par exemple, ce qui suit :

0. Ouvrages généraux. — Ouvrages qui traitent de plusieurs sujets et non de un ou de deux. Journaux, revues, encyclopédies.

1. Philosophie. — Ouvrages sur l’esprit de l’homme, comment il pense et comment il a pensé à toutes les époques. Idées de l’homme sur la conduite, la tempérance, le caractère.

2. Religion. — Ouvrages sur Dieu, les croyances et la foi de l’homme, l’âme, la Bible et les livres sacrés de tous les peuples.

3. Sociologie. — Ouvrages concernant l’homme en relation avec ses semblables : dans les familles, les écoles, les villes et les nations ; gouvernement, parlement, lois, etc.

4. Philologie. — Ouvrage concernant la parole, le langage, la grammaire, la composition, etc.

5. Sciences. — Ouvrages sur les mathématiques, le monde où nous vivons et les autres mondes dans le firmament.

6. Sciences appliquées. — Ouvrages sur les métiers et les professions, arts nécessaires à la vie de l’homme comme l’agriculture, la construction, la technique et l’art de l’ingénieur.

7. Beaux-Arts. — Ouvrages sur les arts qui ont pour but d’embellir et de donner du plaisir à l’homme, comme la peinture, la sculpture et la musique.

8. Littérature. — Ouvrages qui se servent du langage comme un moyen de créer la joie ou l’émotion, comme la poésie, le drame, les récits, les histoires en prose.

9. Géographie, Biographie et Histoire. — Ouvrages sur les voyages et descriptions des différents lieux. Vie des grand hommes, Histoire des événements et des dates humains, la naissance et la chute des nations.

Mise en ordre des documents indexés. — La mise en ordre de suite des documents indexés décimalement, notamment des fiches, est activée en procédant ainsi : on commence à répartir en dix tas correspondant aux dix classes 0 à 9. Ensuite on prend chaque tas l’un après l’autre pour le répartir en dix autres tas correspondant aux dix sous-classes. Puis on fait de même pour chacun des sous-tas obtenus et ainsi de suite.

Sources à consulter. — Pour toutes explications concernant la classification décimale et pour les tables mêmes de cette classification voir le petit volume publié par l’Institut International de Bibliographie : Tables abrégées de la Classification décimale : exposé, tables méthodiques, index alphabétique. La Classification détaillée comprend 60,000 divisions et 65.000 mots dans l’index alphabétique.


253.5. Classement des connaissances dans l’esprit.

Notre esprit est une organisation d’idées. Les connaissances reçues, les observations faites, les sentiments éprouvés ne peuvent coexister en nous dans le désordre et le chaos. Nous avons besoin d’une organisation mentale. Elle est spontanée chez l’enfant, chez le sauvage, chez l’inculte, mais d’un rendement inférieur. L’adulte, le civilisé, doit intervenir volontairement pour l’organiser et, à cette fin, se servir de méthodes. Celles-ci, au sens large, constituent toute la pédagogie. Car l’idée des hommes de notre temps, c’est qu’il faut constamment développer son intelligence ; que vraiment « vieux et lourd on apprend tous les jours ». Or, la base de l’organisation méthodique de l’intelligence, c’est la classification. L’esprit doit mettre constamment en ordre les données qu’il reçoit et opérer leur groupement. À cette fin, il doit diriger ces données vers les idées similaires qu’il a déjà, les confronter et, pour cela, considérer s’il s’agit d’un accroissement (choses inconnues ou ignorées jusqu’alors), d’une répétition (choses déjà connues), d’une rectification (erreur à redresser), d’une annulation (donnée à tenir désormais pour fausse et sans valeur). Ainsi la classification doit être fondamentale dans l’esprit et il est plus nécessaire encore de ranger les connaissances dans notre intelligence que de classer les livres dans notre bibliothèque et les notes dans notre répertoire. Ce travail donne lieu à quelques observations.

A) Les idées acquises ne sauraient être disposées dans notre esprit dans un ordre seulement statique, c’est-à-dire à l’état de repos et comme cristallisées. Elles ont au contraire à y être à l’état dynamique et à s’y maintenir vivantes et actives. C’est pourquoi elles doivent pouvoir s’y mouvoir en tous sens, s’y regrouper en toute espèce d’ordre, suivant les affinités de leurs divers aspects, suivant les associations que comportent leurs éléments. Ainsi, par exemple, il ne suffit pas d’avoir classé les Villes d’un pays dans l’ordre des circonscriptions politiques ; il faut pouvoir les redisposer en esprit d’après leur importance, leur population ou leurs spécialités commerciales et industrielles, l’ordre de leur ancienneté, l’ordre de leurs dispositions le long des cours d’eau ou des voies ferrées.

B) Il importe donc d’envisager des groupements divers et à divers degrés d’extension. Pour être à même de dominer les idées, de les manier avec facilité, il faut les réunir dans notre esprit en groupements divers : des idées-mots (tous les synonymes et analogues), des idées-phrases, des idées paragraphes, des idées-chapitres, c’est-à-dire des groupements selon la manière que nous désirons les retrouver ensemble chaque fois que nous en avons besoin. (Paul Nyssens, Comment lire, p. 106).

C) Ce travail repose en premier lieu sur l’étude des mots et de leur signification, sur la connaissance des termes synonymes, analogues, équivalents. C’est là l’œuvre de la lexigraphie, de la connaissance du dictionnaire, des étymologies, de l’histoire des mots ; c’est toute l’utilisation à faire des études sur la langue que le petit enfant commence sur les genoux de sa mère et que l’homme poursuit, doit poursuivre toute sa vie.

D) Le travail de l’organisation de la pensée sera poursuivi constamment en connexion avec : α) l’expérience de la vie : voyages, observations, visites, conversations, activité professionnelle, actions de toute nature ; β) la lecture, moyens d’acquérir des données scientifiques, des idées et de profiter des expériences d’autrui. γ) la formation de la documentation personnelle (notes, analyses, extraits, dossiers) ; δ) la réunion des sources elles-mêmes, c’est-à-dire des livres dans la bibliothèque.

E) La Classification documentaire est distincte de la classification scientifique, synthétique. Toutes deux ont entre elles les relations que nous avons définies ailleurs. La classification documentaire est une, stable et statique. La classification synthétique est multiple, évoluante et dynamique. La documentaire peut être considérée comme la mesure commune de toutes les autres.

254. Placement sur les rayons.
254.1. Notion et but.

Les ouvrages ne sauraient être placés pêle-mêle sur les rayons. Il faut un ordre en relation avec le catalogue.

Le but de tout classement est de faciliter la recherche. Du classement qu’on donnera aux livres sur les rayons, dépendra le plus ou moins de facilité qu’on aura à les retrouver.

La cote de placement est la marque ou étiquette apposée sur les ouvrages et qui porte les éléments destinés à déterminer la place à occuper sur le rayon par chaque ouvrage dans la série constituée par la collection bien ordonnée de tous les ouvrages.

La cote de placement sert donc à retrouver les livres. Elle est le lien entre le catalogue, les ouvrages et les rayons sur lesquels ceux-ci sont déposés.

Elle doit donc être portée sur les notices du catalogue, sur les ouvrages eux-mêmes, et en outre fournir des repères portés de distance en distance sur les rayons.

La cote de placement est en corrélation directe avec le système adopté pour le placement. Sa forme et ses éléments diffèrent donc d’après lui.

254.2. Système de placement des Livres.

Trois systèmes fondamentaux de placement sur les rayons sont possibles :

1° Par ordre de numéros d’inventaire en une seule série.
---- 2° Par ordre systématique des matières, (classification décimale).
---- 3° Par ordre alphabétique des auteurs.

Ces systèmes s’excluent, il faut choisir l’un d’eux et s’y tenir rigoureusement.

Les formats, les fonds et la disposition matérielle des rayons viennent apporter quelque complication et devraient être combinés avec le système adopté. On traitera ces questions plus loin.

A) Placement par numéro d’inventaire. — Le système de placement le plus simple est celui de l’ordre des numéros matricules attribués aux ouvrages dans l’Inventaire. Les ouvrages s’ajoutent les uns à la suite des autres, à mesure de leur arrivée. La recherche s’opère d’après leur numéro. Les périodiques formant série à part, sont suivis chacun d’un espace libre correspondant à leur accroissement normal.

B) Placement dans l’ordre systématique décimal. — Ce placement est opéré par indice de la classification décimale subdivisé par numéro d’inventaire. On écrit la cote sous la forme

   


Sur les rayons les ouvrages eux-mêmes sont placés dans l’ordre des divisions décimales.

On obtient ainsi un parallélisme parfait entre le placement sur les rayons, le catalogue méthodique par matières et la classification décimale.

L’ordre adopté peut être celui de la classification abrégée (division du 1er, 2me ou 3me degré) ou de la classification détaillée et complète.

Les ouvrages traitant de plusieurs sujets sont placés sur les rayons à l’indice du sujet principal. On peut les rappeler sous les autres indices au moyen de cartons ou de planchettes portant la notice abrégée de l’ouvrage et renvoyant à l’indice du sujet principal.

C) Placement par ordre alphabétique.

Les ouvrages, dans ce système, sont disposés sur les rayons dans l’ordre même du catalogue alphabétique. Si un auteur est représenté par plusieurs ouvrages, on sous-classe les titres de l’ouvrage, ordonnés eux-mêmes alphabétiquement. Pour faciliter ce classement les Américains ont établi des tables qui transforment les groupes de lettres des noms, en groupes de chiffres (Table de Biscœe).

254.3. Choix entre ces méthodes.

C’est la nature des collections, le caractère de la Bibliothèque et des lecteurs auxquels elle est destinée, la place et le personnel dont on dispose qui doivent faire décider du choix d’une de ces méthodes. Ainsi le classement en trois formats (Octavo, Quarto, Folio) suivi du numéro de l’inventaire en trois séries est le plus simple pour la mise en place immédiate, le moins sujet à changement et le plus facile au moment du prêt et pour le recollement d’inventaire. Mais le classement selon l’ordre systématique décimal détaillé offre de son côté divers avantages qui font défaut au classement par format et par numéro d’inventaire. Ce qui réduit le travail du bibliothécaire n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux pour les lecteurs.

Les Bibliothèques en Amérique sont, pour la plupart, classées d’après le sujet des ouvrages, c’est-à-dire le numéro donné à ce sujet dans la classification décimale. C’est le système qui convient là où le lecteur est admis à choisir lui-même dans les rayons, les ouvrages qu’il désire consulter ou emporter. Il trouve ainsi réunie toute la littérature d’un même sujet.

Le classement par sujet exige des espaces de réserve à chaque division, dans une mesure correspondant aux accroissements probables. Cette mesure est difficile à évaluer et des remaniements s’imposent soit périodiquement (par exemple au recollement des inventaires) soit lorsqu’un développement imprévu oblige d’étendre l’espace réservé à une division.

La détermination du sujet d’un ouvrage ne peut être faite que par un personnel instruit, apte à discerner à quelle classe appartient un ouvrage et à lui attribuer le numéro classificateur correspondant. Cette opération nécessite un examen de l’ouvrage et prend, naturellement, un certain temps.

Le grand avantage de voir grouper ensemble tous les ouvrages et périodiques traitant d’un même sujet implique donc un sacrifice d’espace, de matériel et de travail qui fait qu’on y renonce là où les ressources et le personnel sont limités.

Mais là où ces considérations n’entrent pas en ligne de compte, et notamment dans les « bibliothèques de travail » constituées surtout pour l’usage du personnel d’un établissement ou d’une administration, qui a intérêt à compulser à un moment donné l’ensemble de tous les ouvrages possédés sur un sujet donné, on envisagera comme idéal l’arrangement des livres sur les rayons dans l’ordre même des sujets dont ils traitent. Là, le but à atteindre, une consultation complète, facile et rapide est assez important pour considérer comme éléments accessoires les reclassements ou les réserves d’espaces.

254.4 Les Formats.

Le format des ouvrages présente des variétés nombreuses depuis les éditions microscopiques de 3 ou 4 centimètres de hauteur, jusqu’aux in-folio d’un demi-mètre.

La question des formats est importante à raison surtout de l’espace. Si une distinction n’était pas faite à ce point de vue, tous les rayons devraient être à l’écartement de 50 centimètres, et les plus petits volumes étant mélangés aux plus grands coûteraient autant d’espace en hauteur que ceux-ci. D’autre part les ouvrages ont a souffrir s’il leur échoit un voisinage disproportionné.

Il faut néanmoins tenir compte de ce que chaque série distincte que l’on crée, d’après les formats, complique la recherche. L’idéal serait de pouvoir ranger les volumes en un seul ordre. Cet idéal ne pouvant être atteint, on aura cependant pour règle de s’en écarter le moins possible. Deux systèmes sont possibles :

1er système :
xxxxxLe bas de chaque corps de bibliothèque, soit un, deux ou trois rayons, suivant les besoins, est réservé aux volumes trop grands pour être logés parmi les autres et, à la place qu’ils devraient occuper, on met un carton ou une planchette de référence, indiquant l’exception dont ils font l’objet et la place réelle qu’ils occupent. Dans le cas où l’on dispose de rayons mobiles, il arrivera d’ailleurs que les volumes de grand format, pour autant qu’il s’en présente un certain nombre à la fois (une collection) ne devront pas être déplacés de la série principale puisqu’il suffira de donner aux rayons où ils doivent prendre place, l’écartement approprié.

2e système :
xxxxxOn divise les ouvrages en trois formats.
xxxxxOn emploie alors les cotes et les dénominations conventionnelles suivantes :
xxxxxO — 8o In-octavo : ouvrages ayant moins de 25 centimètres.
xxxxxQ — 4o In-quarto : ouvrages ayant de 25 à 35 centimètres.
xxxxxF — fo In-folio : ouvrages ayant plus de 35 centimètres.

Ex. :  Q — N° 124   

Le format est ensuite subdivisé par le système de placement adopté.
xxxxxN° d’inventaire, série continue unique ou autant de séries distinctes qu’il y a de formats.

Ex. :  Q - no 124   

Classification décimale.

Ex. :  

Classement alphabétique.

Ex. :  
254.5. Fonds.

Les Fonds ou Sections sont de grands ensembles correspondant à certains caractères tout à fait généraux des ouvrages, par exemple :
xxxxxa) Fonds général (tous les ouvrages sauf les exceptions).
xxxxxb) Fonds des ouvrages de références (ouvrages généraux mis à la disposition directe des lecteurs dans la salle de lecture et sans qu’ils aient à remplir de bulletin.
xxxxxc) Fonds de la réserve (comprenant les ouvrages précieux, rares, à communiquer à certaines classes de lecteurs seulement, à enfermer dans des meubles spéciaux).
xxxxxd) Fonds spéciaux d’après certaines catégories d’ouvrages : périodiques, journaux, publications de corps savants, publications officielles, estampes, musiques, cartes, etc., d’après les salles où les livres sont déposés ; ou d’après l’origine des ouvrages (Bibliothèques données, léguées, achetées, transférées, déposées).
xxxxxLa désignation de ces fonds peut être faite de diverses manières : 1° par des chiffres romains, 2° par numéros de la classification décimale, 3° par signe ou lettre (éventuellement l’initiale du nom qui désigne le fonds).

Exemple :    IV [537] N° 1242   

Les divers ordres de placement (numéro d’inventaire, indice décimal, ordre alphabétique), peuvent se combiner avec la division par format. On détermine, une fois pour toutes, celui de ces ordres adopté pour chaque fonds.
xxxxxDans les cotes de placement, on combine la notation du fonds avec celle de l’ordre de placement adopté.

Exemple :    IV [537] N° 1242  ou  

On peut convenir de rejeter la notation après le numéro d’inventaire.

Exemple :   ou  

Dans ce système, il n’y a pas lieu de recommencer dans chaque groupe ou dans chaque classement de nombres classificateurs, un numérotage individuel spécial. Sans doute, deux inconvénients, à savoir : l’impossibilité de connaître la statistique des ouvrages contenus dans chaque classement et le fait que, dans le classement sur les rayons, des numéros sont sautés. Mais ces inconvénients sont compensés par la simplicité du système. Il permet, sans modifier les cotes de placement ni les données de l’inventaire, d’introduire dans la bibliothèque, à tous moments, des classements plus détaillés s’il est reconnu nécessaire et de procéder à l’intercalation des ouvrages nouveaux. D’autre part, la statistique est facile à faire en comptant séparément les fiches de chaque division du catalogue. S’il y a des vides dans le numérotage décimal, le manque de certaines classes d’ouvrages est sans importance, car des vides similaires existent dès que l’on prend comme base les nombres classificateurs décimaux puisqu’on est obligé de laisser inoccupées certaines divisions. Il n’y a, du reste, rien à craindre quant au recollement des ouvrages : il peut se faire au moyen du catalogue et, s’il le faut, au moyen de l’inventaire qui fournit toutes les données nécessaires.

On pourrait aussi opérer le sous-classement de chaque nombre décimal par les noms d’auteurs au lieu des numéros d’inventaire. Les tables de classification de Cutter donnent le moyen de transformer, si l’on désire, des noms propres en numéros classificateurs. Le sous-classement par noms d’auteurs est utilisé dans les divisions de la Littérature [8].

254.7. La disposition matérielle des rayons.

1) Au point de vue matériel et topographique la bibliothèque est sectionnée en unités graduelles multipliées : rayons proprement dit, (planches), travées (toutes les planches superposées entre deux montants), corps de bibliothèque (plusieurs travées), alcôve (compartiment fait par plusieurs corps de bibliothèque), galeries ou salles (division architecturale du bâtiment).

2) Les nécessités matérielles empêchent souvent de donner un ordre de suite rigoureux aux installations matérielles. De là, l’utilité d’un ordre topographique indépendant de tous les autres : l’ordre des meubles eux-mêmes, considérés comme un contenant destiné à recevoir les ouvrages rangés selon l’ordre de placement adopté. Cet ordre topographique pourra être désigné soit par des lettres indiquant la succession, soit par des numéros d’ordre.

3) On peut, en imagination, se figurer tous les rayons de la bibliothèque mis bout à bout sur une seule ligne. C’est sur cette ligne qu’il s’agit de projeter l’ordre du système de classement adopté qui constitue lui-même un ordre linéaire. Voir n° 253.1.
xxxxxDans le placement sur les rayons il s’agit, en définitive, de savoir la place, le rang attribué à chaque ouvrage sur cette ligne idéale. On comprend que le sectionnement intellectuel de la ligne-classification et le sectionnement matériel de la ligne-rayon sont distincts. Ils ne sauraient nécessairement coïncider.

4) Une convention doit donc intervenir dans chaque bibliothèque et l’on y doit décider la manière dont s’y poursuit et fonctionne la ligne-rayon à travers planches, travées, meubles, alcôves.
xxxxxPlusieurs méthodes sont possibles :
xxxxxLa plus simple est celle qui se conforme à la disposition matérielle du livre lui-même. On lit chaque page séparément, ligne par ligne, en commençant en haut et de gauche à droite. Les livres, sur le rayon, doivent être disposés de même. La page, ici, est constituée par la travée. C’est la Méthode horizontale, celle qui procède de gauche à droite avec sectionnement soit à la travée, soit seulement à l’extrémité du corps de bibliothèque qui peut comporter plusieurs travées, et implique le recommencement de gauche à droite.
xxxxxCependant on est convenu quelquefois de commencer par le bas ou, aussi, de suivre la méthode serpentine, consistant à ne pas poursuivre à la fin d’un rayon en revenant au début vers la gauche, mais immédiatement dans la direction de la verticale, sur le rayon d’au-dessus ou d’en dessous. Ce sont là pourtant d’inutiles et troublantes complications.

5) Lorsqu’on place par formats, au lieu d’établir les séries en sections distinctes, on peut les développer parallèlement dans les mêmes travées ; en bas, les livres de grand format ; au milieu, les moyens ; en haut, les petits.

6) Dans les petites bibliothèques publiques et dans celles des particuliers, on est parfois amené à dédoubler la ligne et à établir deux rangs de livres en profondeur. Pour faciliter cette disposition, on surélève alors le rang du fond en le disposant sur une demi-planche elle-même surélevée par rapport à la planche entière.

7) On place parfois sur le rayon le plus accessible les livres les plus demandés et, sur le devant des rayons, les livres ayant le plus bel aspect, les moins appréciables étant relégués au fond. Ce sont là pratiques qui peuvent être admises pour des bibliothèques privées, mais qui introduiraient des complications dans les bibliothèques publiques.

255. Réorganisation d’une Bibliothèque.

Il y a lieu de procéder à la réorganisation radicale d’une bibliothèque, si l’organisation existante est insuffisante ou vicieuse. Éviter cependant le reclassement s’il n’offrait une utilité réelle. Prendre des mesures transitoires pour ne pas entraver le fonctionnement normal. Suivant le cas, opérer la transformation en une fois ou par étapes, mais toujours très méthodiquement, suivant un plan bien mûri et écrit, faisant partie désormais des Instructions. Il faut additionner les efforts des bibliothécaires successifs et, pour cela, les faire travailler selon une même méthode. Éviter sans nécessité des réformes basées sur de simples préférences individuelles, qui n’ont parfois pour bases qu’une incompréhension de ce qu’ont voulu les prédécesseurs ou qu’un zèle intempestif et mal placé. Cependant, adopter résolument tout ce qui est démontré être meilleur.

  1. Formule standard qui peut être obtenue à l’Union des Villes, 3bis, rue de la Régence.