Madame Bovary/Notes/Scénario
SCÉNARIOS.
Flaubert a tracé de nombreux scénarios de Madame Bovary ; ils forment 42 feuillets grand in-4o criblés d’annotations en marge, d’indications de scènes à décrire, de caractères à développer, de personnages à placer. La plupart sont indéchiffrables. Nous donnons deux de ces scénarios qui nous semblent intéressants par les différences qu’ils comportent dans les détails.
Commencer par son entrée au collège avec ses habits de campagne dans la récréation.
|
Charles Bovary officier de santé 33 ans quand commence le livre, veuf déjà d’une femme plus riche que lui épousée par spéculation ou plutôt par bêtise et dont il a été dupe — son enfance à la campagne jusqu’à 15 ans — vagabondage dans les champs — époque où l’on brasse — trois ou quatre ans au collège puis carabin à grand’peine — loge sur l’eau de Robec — misère sotte et dont il n’a pas conscience, esprit doux sensible, droit juste obtus, sans imagination — une ou deux grisettes lui font connaître l’amour — sa mère ambitieuse et tripotière vient de temps à autre chez Charles passer 8, 15 jours avec lui — le père ivrogne, bravache, puis sa première femme.
|
Poser ces antécédents dans le cours des développements postérieurs, si ce n’est peut-être la main du père.
|
Mme Bovary Marie (signe Maria Marianne ou Marietta) fille d’un cultivateur aisé, élevée au couvent à Rouen — souvenir de ses rêves quand elle repasse devant le couvent — nobles amies — toilette, piano — au spectacle aux foires s/ Romain quand son père bon gars — piété du pays de Caux (père Desnoyers) y vient.
|
Ceci développé plus tard. À cette époque elle en est encore au rêve et à l’ennui.
|
Aime d’abord son mari qui est assez beau garçon — bien fait et bellâtre — mais sans grand emportement — ses sens ne sont pas encore nés, elle apporte peu à peu dans la maison plus de luxe que le revenu n’en comporte — la vie solitaire pendant que son mari fait ses courses — ses rentrées le soir, trempé quand elle vient de lire quelque beau roman — de la vie parisienne surtout. Journaux de mode — jl des demoiselles — un commencement d’amour à un bal de château sans résultat — longue attente d’une passion et d’un événement qui n’arrive pas — l’année suivante on ne redonne pas de bal à la même époque. Elle finit par prendre le pays en exécration et force son mari à le quitter. |
Le type du brac, mais plutôt extérieurement.
|
On va ailleurs c’est encore pis — le 1er clerc de notaire d’en face passe tous les jours sous ses fenêtres en allant à l’étude — il a une chambre dans la maison en face chez le pharmacien — même homme que son mari, mais de nature supérieure quoique semblable. — Elle résiste longtemps à elle-même, puis se donne à lui. Calme. C’est tout comme avec son mari — Lassitude de la nature molle de ce premier amant.
Un second amant 33 ans, homme d’expérience, brun, cassant, spirituel — l’empoigne en blaguant et lui remue vigoureusement le tempérament — sans soin — apparente gaîté, c’est un homme archi-positif, chasseur en habits de velours, rude hâlé — énergique et viveur, se mine peu à peu.
Positif lassé sensuel — il la démoralise en lui faisant voir la vie telle qu’elle est —
Un voyage à Paris.
Rentrée chez elle — le monde est vide — ça se calme. Inanité de son mari — froissements. Le maître clerc revient — il est établi premier clerc à Rouen — elle revient à Léopold (Léon) — mûre de sens — la passion s’établit et se régularise — elle s’y apporte tout entière. — Voyages à Rouen jeudis, l’hôtel d’Angleterre — pluie — flambant —
Désespoir de la sensualité du confortable non assouvi — le besoin d’un bien-être général est développé par l’amour heureux — (le désintéressement de la matière n’est qu’au commencement des passions), auquel se vient joindre le besoin poétique du luxe — vie pécheresse lecture de romans (au point de vue de la sensualité imaginative) dépenses — les mémoires de fournisseurs ! —
Vide de cœur pour son amant à mesure que les sens se développent — vertige. — elle ne peut pourtant aimer son mari.
Re… avec le capitaine — qui l’envoie promener — elle tâche de revenir à son mari — elle l’estime et s’aperçoit de l’abîme — dernière… avec Léopold (Léon) — puis seule.
Maladie.
Sa mort.
Veillée de la mort — après-midi pluvieux diligence qui passe sous la fenêtre ouverte — enterrement.
Vide solitaire de Charles avec sa petite fille — le soir il s’aperçoit, et de jour en jour, des dettes de sa femme — le maître clerc se marie.
Un jour que Charles se promène dans son jardin il meurt tout à coup — sa petite fille aux écoles gratuites.
|
En regard de ce scénario, sur un feuillet, est écrite la note suivante :
Le pharmacien confident — toujours en manches de chemise — les confitures — correspondant du Fl de Rouen. — Libéral.
Emma dessine (sans goût artistique, elle est peu artiste mais poétique) a pour amie et confidente quelque vieille ouvrière du pays qui lui fait passer ses lettres. De mauvaises aquarelles et des dessins ombrés — ce qui donne à son mari une haute idée d’elle — en fait de piano, elle ne peut jouer que des contre-danses — elle n’est pas non plus musicienne, mais elle excelle dans la danse et dans toutes les choses de main.
lui fait acheter deux chevaux et conduire à l’anglaise
rêve un groom.
Maison —
Appartements sales et vides au rez-de-chaussée — recoin pour les choses de cheval.
Salon, buste d’Esculape en albâtre sur la pendule —
Carreaux — deux ou trois curiosités naturelles
la bibliothèque médicale !
la maison donne immédiatement sur la rue — un petit jardin derrière, une rivière au bout.
Le soir dans la chambre d’Emma — près de sa lampe et de ses broderies
De ses deux amants, la 1re chute est résistée et au bout d’une longue lutte avec elle-même surtout — la seconde est une surprise dans le bois — Automne — Emma (amazone française) monte à cheval avec lui. Elle est tout étonnée quand elle revient à elle. Il faut que la 1re chute comme couleur domine tout le reste de la passion. — qu’il y en ait toujours dessus le reflet
AUTRE SCÉNARIO.
1.Charles Bovary entre en cinquième à l’Étude de 1h — habits de campagne — réparer à récréation de 4 heures — son nom bredouillé à la classe — hurra de la classe — la pipe du professeur — Charbovari — bouts de manche fromage de Neufchâtel — provisions de beurre salé dans son pupitre — usé ses vieux habits les jours de classe — uniforme seulement pr la promenade — bonnet de police — reste trois ans au collège — pas de pensums — régulier et tranquille — son père ancien dentiste de régiment, chic empire, retiré à la campagne, crasse et ivrogne — sa mère bonne femme, maigre, intrigante, tracassière, ménagère et vaniteuse — aux vacances il se retrempe dans… de la campagne.
2.Carabin, se loge sur l’eau de Robec chez un teinturier — n’apprend rien — deux ou trois grisettes lui font connaître la passion — nature douce, sensible comme un jeune homme doit être et en ayant les écarts, quelques petites dettes de café, ami du maître de café avec qui il cause raison lui aide même une fois à mettre du vin en bouteille — il ne peut dans le travail fixer son attention et rêve aux champs où il a été élevé jusqu’à 15 ans — sait panser les chevaux les brosser — à l’époque de l’année où l’on recommence à disséquer et à manger des marrons, rêvait à l’odeur des pommes — au pressoir dont la vis crie, au cidre en bouteilles — rêve aux champs — se présente une fois et est refusé — est reçu à la seconde — va s’établir aux Tôtes. Sa mère l’emménage — puis le marie à une vieille femme poitrinaire qui a 15 cents frs de rente et qui meurt au bout de deux ans.
3.Poser la maison de Tôtes — Gd cabas tout en rez-de-chaussée — il se marie à 30 ans à Melle Emma Lestiboudois-Rouault — il quitte le bonnet de coton et prend le foulard — son père — type carré du fermier cauchois — sa mère morte d’un cancer au sein et depuis la mort de la mère la ferme décline et le père Lestiboudois, moitié par sa faute, moitié par les hasards, va se ruinant de plus en plus — avait retiré sa fille de pension à 16 ans — elle est bien aise de se marier pour être débarrassée de la campagne et des paysans — éducation d’Emma élevée au couvent d’Ernemont avec les filles de gros bonnets — piano — dessin — broderie — etc… — élégance native quoique maniérée et fausse souvent — pas artiste mais idéale — dessine mal excelle dans la danse — se laisse marier sans répugnance ni plaisir — elle l’épouse pour ne pas épouser un paysan il a au moins les mains blanches — aime assez son mari qui physiquement s’est développé très tard et peut passer pour joli garçon — ses sens ne sont pas encore nés quand elle ne peut plus vivre avec son mari — Mme Bovary mère vient de temps à autre pour passer huit jours, quinze jours chez son fils — vie solitaire d’Emma — ennui.
4.Elle regarde la gde route où passent les voitures et les chaises de postes allant à Dieppe — une levrette qu’elle élève et qu’elle appelle Djali se promène avec elle dans les blés et va mordillonner les coquelicots — son mari ne cause de rien et ne la développe pas, elle en sent le besoin vague — derrière la maison, jardin de curé avec des choux et des rosiers sur églantiers — soirs d’hiver, lecture de journaux de mode et de romans — rêves de la vie parisienne — rentrées de Charles le soir, trempé, repas tard.
5.Un bal d’automne dans un château, dans une vallée deux rivières, arbustes dans l’escalier — c’est un tourbillon qui lui passe sous le nez — elle s’en retourne dans le boc de son mari — silence — froid d’automne — coucher de soleil rouge au bas d’une côte, au détour de la route — terrain sablonneux les jeunes gens partis en chasse le matin, passent à cheval au pas ils s’en reviennent.
6.Envie de luxe et de richesse mêlée à l’amour (après coup) d’un jeune beau quelconque qu’elle a vu à un bal — et plus ça s’éloigne plus il lui semble que cette passion augmente quoiqu’au contraire elle diminue. Mais ce qu’elle aimait à vrai dire, c’est l’entourage et la vie dorée. Peu à peu et sans le vouloir la dépense augmente, force son mari à acheter un second cheval et à l’atteler à l’anglaise — rêve un groom — désespérée du domestique en blouse (qui fait le gros ménage le matin) et de la bonne avec son bruit de sabots sur les carreaux lavés — elle attend longtemps dans son cœur une passion, un énervement, quelque chose de nouveau qui n’arrive pas — l’année suivante à la même époque on ne redonne pas de bal. Emma prend la vie qu’elle mène en exécration — elle déteste la campagne et finit par faire abandonner le pays à son mari — on va se fixer à Yonville à 7 lieues de Rouen — a des vapeurs, des besoins de pleurer, ou elle s’enferme — Charles croit que l’air du pays lui est mauvais et quitte sa clientèle.
II
Yonville l’Abbaye — gros bourg dans une vallée une petite rivière — des bois à qq. distances hôtel du Lion d’or, tenu par une veuve « Le François, au lion d’or ». C’est là qu’on prend la voiture pour Rouen, l’hirondelle Cauchoise, conduite par Hivert, messager qui fait toutes les commissions sans savoir lire — beaucoup de mémoire admiré par le Pharmacien. Me Emma donne un chic anglais au jardin — petite rivière au fond — au delà de la rivière une prairie — la maison de Me Bovary est sur la place — au bout de la place les halles — plus loin l’église, une église neuve avec un clocher carré en ardoise — cimetière neuf, deux ou trois tombes seulement, l’ancien est en dehors du pays — en face de la maison celle du pharmacien qui a un jardin plus grand, plus cultivé et plus fleuri que celui de Me Bovary — pour jardinier il a un petit cousin de 14 ans qui est en même temps son garçon de boutique et son élève. Justin aide Charles à faire des saignées, on l’envoie chercher pour tenir la tête des gens auxquels on arrache des dents. En face demeure chez le pharmacien le Mtre clerc de Me Guillaumet, Mr Léon Dupuis, nature pareille à celle de Charles, mais supérieur physiquement et moralement surtout comme éducation. C’est un jeune homme de bonne famille — joue du piano — tous les jours pour aller dîner au Lion d’or ou pour aller à l’étude, il passe devant les fenêtres de Mme Bovary, marchant sur le petit trottoir en cailloux qui borde les maisons de la place, la gouttière à trois pieds du sol crache l’eau sur les passants et lave les petits grès — il passe régulièrement à l’heure la plus inoccupée de la journée — Mme Bovary est seule dans la salle à sa fenêtre c’est une habitude pour elle que de voir glisser ce profil — d’abord qq. visites — puis une fois la semaine dîner. — puis chaque jour et à propos de rien de courtes visites en passant — elle lui brode des pantoufles, une blague en tapisserie — lectures et causeries — jardinage, fleurs en commun — il lui rapporte des plantes grasses de Rouen quand il y va ou il y va exprès — on s’aime sans qu’on se le soit avoué, Léon finit par le lui dire — un soir d’hiver au coin du feu — rien de plus qu’une langue — Emma a peur — le peu d’affection qu’elle porte à son mari lui fait voir combien la pente est glissante — elle se gendarme — se prévaut dans son cœur de sa fille. Léon joue avec l’enfant et l’aime beaucoup et se jure de ne pas céder, c’est ce qu’elle fait — maintenant qu’elle est sûre d’elle, elle s’amuse à se regarder aimer — Léon se lasse peu à peu, sa passion faiblit — ça tombe parce que ça a duré trop longtemps sans solution — Emma aime bien toujours Léon mais elle s’aperçoit qu’elle ne fait plus aucun sacrifice à son parti pris, qu’elle ne résiste à rien et qu’elle ne combat plus, pour que ça n’aille pas au delà. Néanmoins elle en veut à son mari de lui avoir fait le sacrifice de l’amour d’un homme si supérieur — et il ne résulte de sa chasteté que la haine de son mari, et un état d’amour général, sans but — l’adultère est en elle d’autant plus fort qu’elle ne l’a pas pratiqué — être coquette.
Rentrées de Charles la nuit — pieds froids dans le lit — sentiments répulsifs de propreté de la part d’Emma — joie de cœur de Charles en entrant au lit, en se sentant près de sa bonne petite femme — aspects de nuit de la veilleuse — Emma endormie — Charles éveillé et pensant à son bonheur — il est content de sa position et de son travail — l’enfant dans son berceau près d’eux — ou Emma en insomnie et ruminant en son cœur le passé et l’avenir.
Dans les langueurs d’Emma importance conseillée de la distraction, de l’exercice, et ce qu’on fait pour la distraire.
Elle dépérit physiquement et est reprise plus fort qu’à Tôtes — se croit à cette époque très expérimentée, ayant usé de tout, et sage selon elle, elle n’a plus rien à apprendre dans la vie — action inactive elle s’occupe beaucoup des mains mais au fond est dévorée de rêveries — à Tôtes c’était l’oisiveté pure.
Rodolphe Boulanger 34 ans — carré — brun — un luron dans toutes les extensions du terme, homme d’esprit et d’expérience, type extérieur du brac — chasseur hâlé en velours vert — maquignon se ruinant petit à petit en chevaux et en voyages à Paris, entretient des actrices à Rouen — aime la table — vient un jour de marché chez son mari — son geste en voyant Mme Bovary — seconde rencontre à un comice agricole qui serait suivi d’un dîner — deux ou trois visites — empoigne Emma par la blague et l’esprit — il la fait monter à cheval avec lui — dans bois d’automne — figure d’Emma rouge de vent — son voile accroché aux buissons — haletante de la course elle descend et est obligée de s’appuyer contre un tronc de chêne — … —
Étourdissement qui résulta du premier adultère — orgueil du bonheur — elle se reporte mieux, jamais elle n’a été plus belle, une hutte de sabotiers dans les bois — rendez-vous le matin on trotte dans les prairies pleines de rosée — le soir pour revenir chez elle, elle prend par le derrière du village et est obligée de passer entre les arbres de la rivière par une margelle étroite et boueuse au risque de tomber dans l’eau — neige — peur d’être gobée — elle se venge en son cœur de sa vie précédente, elle jouit — son état sentimental l’a portée aux sens, les sens la poussent au sentiment, ça devient du haut amour — Rodolphe finit par en être assommé et peu à peu l’envoie promener — Château de Rodolphe — Gd château du pays de Caux — Hêtres — Sauts de Loup — appartements vides — Emma y vient deux ou trois fois — Désespoir morne — elle rêve le suicide — maladie — peur de la mort idées religieuses ça se calme — elle revient à son mari.
Voyage à Paris — on rencontre par hasard Léon au spectacle — il est maintenant maître-élève à Rouen —
Rentrée à Yonville — Léon a trois ans de plus il a gagné quelque hardiesse, il veut r’avoir Mme Bovary qu’il a maintenant sous la main et qu’il a ratée autrefois, elle l’excite plus que jamais — Emma expérimentée par une première déception et ramenée par vertu à son mari résiste longtemps — elle finit par céder cependant — un soir dans sa chambre sur ce même fauteuil où se donna la première et unique langue — … exquis, ému, fiévreux — délices d’Emma qui trouve enfin son rêve réalisé, pleure — son mari rentre, indignation de voir son mari s’asseoir sur les mêmes meubles — il attribue le trouble de sa tête à la lecture de romans et les lui défend — indignation sourde d’Emma d’être obligée de passer par le jugement de la triste intelligence de son mari — cabinet de lecture à Rouen — néglige son enfant — c’est Charles qui est obligé de s’en occuper qui la couche quand sa mère n’est pas là — il concentre toute expansivité sur elle — tristesse d’âme — il tousse de temps à autre —
Voyages à Rouen sous prétexte de leçons de piano ou d’acquisition — hôtel des empereurs sur le port — balcon, petite chambre, lit en acajou éraillé avec des ornements de cuivre, rideaux bleus à fleurs blanches — atmosphère chaude et concentrée de sueur et de table gd feu — avec Rodolphe elle était au second plan, elle était sa maîtresse, ici c’est Léon plutôt qui est sa maîtresse, elle l’aime, elle, plus qu’il ne l’aime, elle est au-dessus de lui moralement — plaisir de l’amour flambant — mélancolie sur l’avenir de Léon « tu te marieras toi, tu auras une femme etc… » — ils se font faire leur miniature (atroces) — Emma au lit — ses poses — quand il était pâmé, elle le ranimait par des petits baisers multiples sur les yeux — intérieur de la gondole, départ d’Yonville le matin encore à la nuit, elle le levait dès 6 heures du matin pour s’habituer — départ de Rouen, noyée de … et de larmes, de cheveux et de champagne — froids qu’elle a en sueur dans la gondole en revenant —
Chagrin de Charles de ne pouvoir contenter sa femme qui ne se plaint jamais — il ne sait comment faire — rêve d’avoir en même temps un faire valoir, mais …
Jamais il ne se doute que Léon soit l’amant de sa femme — il l’aime beaucoup.
Appétits dépravés de Mme Bovary, aime les fruits verts, la corne brûlée, boit du vinaigre et déjeune de cornichons —
L’habitude de … la rend sensuelle — elle jouit de tout, parfums, fleurs, nourriture, vin — elle fait longuement sa toilette — elle frémit de volupté en sentant lorsqu’elle se peigne ses cheveux tomber sur ses épaules — Elle ne porte plus que de la batiste — le désespoir du confortable non assouvi vient étayer le besoin poétique du luxe — rage de la dépense — gâchage déguisé — vie pécheresse — le besoin du mensonge se développe en elle — dans sa passion avec Rodolphe elle faisait lit à part — maintenant elle refait lit commun — accapare l’argent des clients, fournisseurs.
Bientôt elle va creusant son amour pour en retirer plus — elle se fouille le cœur plus avant et se bat les flancs, enfin elle sent par rapport à Léon ce que Rodolphe a senti par rapport à elle, elle ne l’aime pas, elle l’a usé — elle ne l’aime pas pour lui mais pour elle — elle le méprise plutôt, c’est un couard — peur de se compromettre — peur d’argent — progression de la débâcle financière — les mémoires pleuvent — perplexité — derniers expédients —
Elle est humiliée d’avoir tant aimé Léon et s’aperçoit de toute la féminité de cette pauvre nature — elle estime son mari à côté — dans son isolement, dans son intelligence de tout ce qui l’entoure et dévorée d’amour de plus en plus elle pense à revenir à Rodolphe — coup de massue.
Envie de revoir Rodolphe — va chez lui temps de dégel — re… avec Rodolphe — coup de massue — essaie de revenir à Charles qui maintenant lui est plus que jamais antipathique (chaque malheur qui lui arrive réagit en rage contre sa vie, contre son mari) impossible vertige résolution ou plutôt coup manqué — alors d’un mouvement de folie, suicide — le calme lui revient quand elle est sûre qu’elle va mourir —
Entrevue avec Léopold pour se retrouver dans le même milieu — suicide — elle va voler de l’arsenic chez le pharmacien. Agonie — détails médicaux et précis « à 3 heures du matin elle fut prise de vomissements. » Mort. —
Veillée de la morte — après-midi pluvieux — diligence qui passe sous la fenêtre ouverte enterrement — Mme Bovary mère vient à Rouen acheter ce qu’il faut — course funèbre — parents venus de loin pour l’occasion — on se tient compagnie sans rien se dire — chacun s’ennuyant en gardant un air triste — gens qui ne veulent pas se coucher — q.qu’ils soient inutiles — visages pâles le matin le pharmacien tient compagnie à Charles pour veiller ronfle tout le temps — convoi — le père d’Emma en habit noir — la figure bleuie par son mouchoir neuf avec lequel il essuie ses larmes — portée du corps dans la campagne —
Adieux de Charles et du beau-père —
On cache la mort d’Emma à la petite fille « ta petite maman est partie en voyage » — de temps à autre l’enfant demande quand elle reviendra, puis l’oublie — affaires d’Emma conservées religieusement c’est parmi ses pauvres affaires qu’il découvre des preuves réitérées de son cocuage — tombeau fastueux élevé par son mari — une pierre de marbre avec un génie et une grille à boule de cuivre — Justin pleure beaucoup — vie dénudée de Charles avec sa petite fille — vaniteux d’habits pour elle — le soir joujoux qu’il faut lui mettre — découvertes de dettes effrayantes — Mariage de Léon auquel assiste Charles — Mort subite de Charles dans son jardin, s’assoit pour mourir sous la tonnelle, sa petite fille aux écoles gratuites. —