Mémoires secrets de Bachaumont/1762/Février

Texte établi par M. J. Ravenel, Brissot-Thivars éditeurs & A. Sautelet et Compagnie (Tome I (1762-1765)p. 25-37).
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Février 1762

Ier février. — Les Comédiens Italiens ont donné aujourd’hui, pour la première fois, les Bossus rivaux[1], parodie nouvelle, imitée d’une pièce de M. Goldoni, qui porte le même nom, à laquelle on a ajouté quelques avis. Cette drogue n’a point eu de succès. Elle est de M. Riccoboni.

3. — Jamais les Italiens ne s’étaient vus assiéger par une foule pareille à celle d’aujourd’hui. C’était une fureur dont il n’y a pas d’exemple : des flots de curieux se succédèrent sans interruption, et débordaient dans toutes les rues voisines : l’ouverture de l’Opéra-Comique sur leur théâtre attirait ce concours prodigieux. Tout était loué depuis plusieurs jours, jusqu’au paradis. On a commencé par la Nouvvelle Troupe, comédie d’Anseaume et de l’abbé de Voisenon, à la fin de laquelle on a ménagé une scène qui a amené la réunion des deux spectacles, et un acteur y a harangué le public à ce sujet, et lui a demande ses bontés. Blaise le Savetier a suivi, et l’on a fini par On ne s’avise jamais de tout[2]. Le premier n’a pas semblé si déplacé. Le jeu des acteurs occupe mieux le vide du lieu, mais cette gentillesse n’a pas fait le même plaisir qu’à l’ordinaire. On sent facilement qu’il faut d’autres organes et d’autres acteurs pour un local aussi différent. L’orchestre même s’est trouvé avoir dégénéré. Enfin, l’on augure mal de cette jonction.

4. — L’abbé Yvon, qui passait pour avoir contribué en grande partie à la thèse de l’abbé de Prades[3] et qui avait été comme enveloppé dans sa disgrâce, après dix ans d’exil reparaît enfin à Paris. Tous les matérialistes applaudissent au retour de cet illustre apotre.

5. — Le Journal Encyclopédique', peut-être aussi partial que les autres ouvrages de cette nature, mais au moins plus plein et plus intéressant, outre son chef ordinaire, M. Rousseau de Toulouse, vient d’acquérir pour conducteur à Paris M. l’abbé Méhégan[4]. Cet Irlandais, auteur de quelques opuscules romanesques, est surtout connu pour avoir rompu une lance contre l’auteur de l’Année Littéraire[5]. Puisse une belle ambition l’engager à rendre son journal capable d’écraser les feuilles de son adversaire !

8. — Le Censeur hebdomadaire de M. Daquin, commencé en 1760, se continue cette année, mais son abondance est tarie de moitié. Ces feuilles ne seront plus que de vingt-quatre pages in-8o. Ce journaliste n’est ni profond ni plaisant. Comme c’est celui qui se reproduit le plus souvent, il est à même de se saisir de ce qui paraît, et d’en orner son ouvrage. C’est un auteur précaire, qui ne se soutient absolument que par le travail des autres.

9. — M. Falconet[6], médecin consultant du roi, des facultés de Paris et de Montpellier, de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, l’un des plus savans hommes de l’Europe, est mort hier après midi d’une rétention d’urine. Il avait quatre-vingt-onze ans. Il est plus cité comme éditeur, traducteur, et surtout compilateur, que comme auteur.

Il avait toute sa vie ramassé les anecdotes qu’il avait apprises ; il les mettait sur des cartes, et sa compilation se montait à plus de cent cinquante mille notes de cette espèce. Il a légué cette curieuse partie de son cabinet à M. de Sainte-Palaye, son confrère de l’Académie des Belles-Lettres.

On évalue la bibliothèque de M. Falconet à près de cinquante mille volumes. Il avait légué depuis long-temps au roi les livres rares et autres qui ne sont point à la Bibliothèque de Sa Majesté. Le nombre s’en monte à plusieurs milliers[7]. Il s’en était conservé l’usufruit, et le roi, en reconnaissance, lui avait fait une pension de 1,200 livres, réversible sur la tête de sa sœur, qui vit encore.

11. — Trois pièces que les Comédiens n’ont pas voulu recevoir paraissent imprimées, et les auteurs font juge le public.

La première est de M. le comte de Lauraguais : c’est Clitemnestre[8]. Il est certain que plusieurs tragédies ont été jouées, et ont eu un succès passager, quoique fort inférieures à celle-là. Le reproche dont l’auteur ne peut se défendre, c’est d’avoir osé lutter contre M. de Crébillon et contre M. de Voltaire, sans avoir fait mieux. Il a fait tout ce qu’il a pu auprès des Comédiens pour les séduire ; il s’était engagé à fournir les habillemens et à subvenir aux frais. Ils n’ont pas cru pouvoir manquer à ce point aux deux pères existans de leur théâtre.

La seconde est un Alexandre[9], de M. le chevalier de Fénélon. Il paraît que tout le monde passe assez condamnation sur celle-là.

La troisième est Dom Carlos[10], de M. le marquis de Ximenès. Le même sujet a été traité par Campistron, sous un nom différent (d’Andronic) suivant Fréron. La première n’aura jamais l’air que d’une copie de la seconde. Il trouve que l’auteur frappe bien un vers. On a long-temps cru que M. de Voltaire retouchait les ouvrages de M. de Ximenès[11].

12. — On a fait une épigramme sur Zulime, qu’on attribue à M. le comte Turpin. La voici :


Du temps qui détruit tout, Voltaire est la victime ;
Souvenez-vous de lui, mais oubliez Zulime.

13. — On a joué depuis quelques jours à Bagnolet le Berceau, conte de La Fontaine, ajusté au théâtre par M. Collé[12]. Il y avait trois lits sur le théâtre, pour six, ce qui a donné lieu à des plaisanteries. On a trouvé la pièce froide, et quelqu’un disait au duc d’Orléans : « Monseigneur, il faudrait bassiner ces lits-là. »

14. — Nous avons pensé perdre ces jours-ci M. de Crébillon, qui est fort vieux[13]. Il s’en est heureusement tiré : il a reçu ses sacremens, et peu de temps après le viatique il a mangé des huîtres.

15. — On fait à M. de Marmontel le même honneur qu’à La Fontaine. On regarde ses Contes comme une mine féconde, dont on cherche à s’approprier les richesses. On vient de mettre en comédie Annette et Lubin. Cette pièce en un acte et en vers, mêlée d’ariettes, de vaudevilles, de divertissemens, a été reçue sur le Théâtre Italien avec les plus grands applaudissemens. C’est une bagatelle très-jolie ; il n’y a que quelques mauvaises plaisanteries à retoucher, et le dénouement à resserrer.

Cette pièce, saupoudrée partout d’un sel attique, ne peut partir en entier de M. Favart, qui en est le prête-nom : il n’a que du gros sel. Tous les connaisseurs y reconnaissent la muse de l’abbé de Voisenon[14]. En général elle est écrite dans le goût des Pastorales de Fontenelle, avec un naturel trop affecté, pleine de choses trop pensées, trop spirituelles. Après tout, honneur à M. de Marmontel, qui est l’archétype de ce drame ingénieux.

16. — On nous a donné, l’an passé, la Relation de la maladie, de la confession et de la fin de M. de Voltaire ; on nous produit aujourd’hui son Testament littéraire[15]. Malheur aux plaisans sinistres qui nous obligent à prévoir un événement dont l’aspect afflige toute la littérature ! Quant à cette production, elle est d’un homme qui à force de chercher de l’esprit en rencontre quelquefois par hasard. Qn l’attribue à l’avocat Marchand.

17. — Chanson sur les Évêques[16].

Sur l’air de la Joconde.

Le haut clergé est assemblé
LePour juger les Jésuites,

Des mœurs de la Société,
LeDes progrès et des suites :
Mais de ces fameux assassins
LePréférant la finance,
Ces prélats laissent aux destins
LeÀ conserver la France.

Le cardinal[17], homme d’esprit.
LeEst de l’Académie ;
Mais il n’a pensé ni produit,
LeDepuis qu’il est en vie :
Ennemi du bien et du mal,
LeIl prit en patience
Le coup qui le fit cardinal,
LeContre toute apparence.

Au bout du compte un tel soufflet[18]
LeAu milieu de la joue
Aux descendans de Cadenet[19]
LeTombe-t-il dans la boue ?
S’en venger, c’est courir hasard ;
LeEt pardonner, bassesse ;
L’Église lui sert de rempart,
LePour soutenir noblesse.

Beaumont[20], par Grisel[21] inspiré,

LeLaquais[22], prêtre hypocrite,
LeÀ l’aveuglement condamné,
LeDe rien ne voit la suite :
Cependant il a fort bien su
LeQue l’affreux régicide,
Par les Ignaciens conçu,
LeFit Damiens[23] parricide.

Or, de ces faits, nos chers amis,
LeQuelle est la conséquence ?
Dira-t-on qu’avec ces maudits,
LeIl est d’intelligence ?
Non : cherchant l’absolution,
LeCette troupe perfide
Vint le soir même à Charenton,
LePour laver l’homicide.

Cambrai[24] ce prêtre méprisé,
LeLa honte de l’Église,
Par ses confrères appelé
LeComble encor leur sottise ;
Aux pieds de sa vieille beauté,
LeCherchant ce qu’il doit dire,
Il immole la vérité
LeÀ l’amoureux délire.

Nicolaï[25], sot, plat et long.
LeVendu comme son frère[26],

Au feu cardinal Du Perron
LeVeut renvoyer l’affaire ;
Et de la place qu’il remplit
LeOubliant la décence,
Insulte, fier de son crédit,
LeEt Soissons[27] et la France.

Sans respect pour sa dignité
LeOrléans[28] se rétracte[29],
Chacun sait que sa parenté
LeNe fut jamais intacte ;
Il corrompt jusqu’à son cousin ;
LeOn passe la cousine[30],
Mais la feuille qu’il tient en main[31]
LeVaut bien la Loi divine.

Le reste, un amas d’ignorans,
LeDe l’Église la lie,
Bas valets, lâches courtisans
LeDe cette secte impie :
Craignant le fer et le poison,
LeTous ces prêtres coupables,
Laissent leur prince à l’abandon
LeDe ces gens détestables.
· · · · · · · · · · · · · · ·
S’étonnera-t-on que Ricci[32],

LeCe monstre sanguinaire,
Défende[33] à sa cohorte ici
LeD’être à ses vœux contraire ?
Quand il signerait mille fois,
LeC’est un nouveau parjure :
Ce barbare ne suit de lois,
LeQue contre la nature.

20. — Il s’est passé aujourd’hui à la Comédie-Française un événement qui doit faire à jamais époque dans l’histoire du théâtre.

On jouait Tancrède : mademoiselle Clairon faisait Aménaïde. Quand elle en fut à ces vers :

« On dépouille Tancrède, on l’exile, on l’outrage :
« C’est le sort d’un héros d’être persécuté…
« Tout son parti se tait : qui sera son appui ?
« Sa gloire ! · · · · · · · · · ·
« Un héros qu’on opprime attendrit tous les cœurs…


l’actrice sublime donna des inflexions de voix si nobles et si pénétrantes, que tous les spectateurs, pleins de l’événement du jour[34], sentirent l’a propos. Le nom de Broglie vola de bouche en bouche, et le spectacle fut interrompu à plusieurs reprises par des applaudissemens qui se renouvelaient sans cesse.

24. — On parle beaucoup du Réquisitoire[35] de M. de La Chalotais, procureur général du parlement de Bretagne, contre les Jésuites. Nous n’en ferons mention qu’en ce qui concerne notre objet. Ce savant magistrat prétend que l’éducation donnée par les Jésuites n’est point si précieuse. Il propose, en conséquence, de faire un nouveau plan d’études… Il est certain que ce moment-ci est une crise heureuse dans les lettres, dont il faudrait profiter pour chasser enfin l’ignorance et la superstition de leurs derniers repaires, pour substituer l’esprit philosophique à l’esprit pédantesque qui règne encore dans les collèges, et pour apprendre à la jeunesse des choses qu’elle doive et qu’elle puisse retenir.

25. — Nous avons sous les yeux une lettre de M. de Voltaire à M. l’abbé de Launay, dans laquelle il nous apprend que son Commentaire sur Corneille doit l’occuper encore deux ans ; qu’alors il en aura soixante-neuf, et qu’il est trop vieux, trop triste, trop ami du calme et du silence pour désirer son retour à Paris[36]… Il signe, de Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi[37].

28. — Les Comédiens ont reçu des défenses de jouer Tancrède, jusqu’à nouvel ordre, en conséquence de ce qui s’est passé le samedi 20.

— Aujourd’hui que la Comédie Italienne est à son plus haut degré de faveur et d’illustration, il est essentiel d’établir la position actuelle de ce spectacle.

On y compte quinze acteurs, dont trois provenant de l’Opéra-Comique et deux à la pension ; et treize actrices, dont quatre à la pension, et deux provenant de l’Opéra-Comique. Dans cette multitude, à peine trouvons-nous quelques personnages qui méritent qu’on en parle.

Carlin[38] passe pour être un très-grand Arlequin : il est fait pour dérider les fronts nébuleux ; on lui trouve de la fécondité, beaucoup de variété dans ses lazzis, une souplesse étonnante dans son jeu ; il provoque, malgré qu’on en ait, la grosse gaieté, mais c’est un Arlequin.

De Hesse est acteur, valet du premier ordre ; il entend d’ailleurs à merveille la chorégraphie. Nous trouvons dans Rochard un chanteur agréable ; il a de la propreté, du goût ; il joue quelques rôles passablement. Laruette répare à force d’art la nature la plus ingrate, c’est un musicien consommé. On désirerait encore entendre Clairval sur le théâtre de l’Opéra-Comique ; son filet de voix se perd sur celui des Italiens : on en voit assez pour regretter qu’il n’en puisse pas faire entendre davantage. Le robuste Audinot rend au naturel la grossièreté des mœurs du peuple. Tous ces talens divers sont éclipsés par celui de Caillot ; c’est un comédien qui a toutes les qualités, à la noblesse près. Sa voix embrasse tous les genres ; elle se monte à tous les tons ; elle vaut un orchestre entier : il est principalement fait pour la parodie.

Madame Favart a été long-temps l’héroïne des Italiens, apparemment parce qu’elle n’était point surpassée par d’autres. En général, elle est médiocre, elle-a la voix aigre, manque de noblesse, et substitue la finesse à la naïveté, les grimaces à l’enjouement, enfin l’art à la nature. On a beaucoup applaudi au début de mademoiselle Piccinelii. C’est une cantatrice du premier ordre : elle n’a pourtant pas dans le gosier cette flexibilité qu’exige l’italien pour être chanté dans sa dernière perfection. Du reste, elle n’est propre en rien au théâtre.

Mademoiselle Villette, transfuge de l’Opéra, a été mieux accueillie à ce spectacle. Son volume de voix, trop médiocre pour le premier théâtre, a mieux rempli celui des Italiens : elle a un air niais, qui s’adapte à certains rôles ; mais elle n’est rien moins qu’actrice, elle n’a ni chaleur ni sentiment.

On devrait s’applaudir de l’acquisition de mademoiselle Neissel, si sa voix voilée suffisait au lieu où elle chante. Elle a des grâces, du naturel, du goût, du sentiment ; mais ses sons trop affaiblis quand ils parviennent à l’oreille, ne produisent plus qu’une demi-sensation.

Tous ces talens, dont aucun n’est parfait, se rapprochent beaucoup plus du médiocre, et la fureur avec laquelle on court à ce spectacle, ne pourra jamais faire honneur au siècle. Les partisans du bon goût espèrent tout du temps et de l’inconstance des Parisiens.

  1. Non imprimé. — R.
  2. Ces deux opéras-comiques sont de Sédaine et Monsigny. — R.
  3. L’abbé de Prades avait soutenu en Sorbonne, en 1751, sans réclamation, une thèse où le matérialisme se découvrait de toutes parts. Enfin toutes les puissances séculières et ecclésiastiques s’élevèrent contre ces impiétés, et il fut flétri par arrêt du parlement. — L’opinion énoncé dans cet article se trouve confirmée par le témoignage de Naigeon dans ses Mémoires historiques et philosophiques sur la vie et les ouvrages de D. Diderot p. 160. — R.
  4. Guillaume-Alexandre de Méhégan, né à La Salle ; diocèse d’Alais, en 1721, mourut à Paris le 23 janvier 1766. Il était issu d’une famille irlandaise. — R.
  5. Dans un pamphlet intitulé : Lettre à M. de *** sur l’Année Littéraire et en particulier sur la feuille du 11 mai 1755.
  6. Camille Falconet était né à Lyon le 1er mars 1671. — R.
  7. On porte à onze mille environ le nombre de volumes dont Falconet a enrichi la Bibliothèque nationale. Quoique non exposés lors de la vente, ils ont cependant été compris dans le précieux Catalogue de la Bibliothèque de feu M. Falconet médecin (rédigé par Marie-Jacques Barrois), Paris, 1763, 3 vol. in-8o. On les distingue aux crochets dont leurs titres sont entourés. Ces volumes, classés à part à la Bibliothèque du Roi, y forment ce qu’on appelle le fonds Falconet. — R.
  8. Tragédie en cinq actes et en vers, Paris, 1761, in-8o. Cette œuvre dramatique, à laquelle Malfilâtre ne fut pas étranger, a été réimprimée dans une édition de ses Poésies donnée par M. Gautier ; Caën, 1823, in-8o. — R.
  9. Paris, 1761, in-8o. Jouée sur quelques théâtres particuliers. — R.
  10. Dom Carlos, tragédie en cinq actes et en vers, représentée pour la première fois sur le théâtre de Lyon le 5 mai 1761, précédée et suivie de poésies diverses. Sans date, in-8o. — R.
  11. On pouvait le croire et le dire avec raison. — W.
  12. Non imprimé. — R.
  13. 18 juin 1762. — On rapporte qu’un jour, étant allé chez le roi, S. M. le reçut avec bonté, et dans le courant de la conversation : « Vous êtes vieux, lui dit le roi, vous avez plus de quatre-vingts ans. — Non, Sire, lui répondit-il, c’est mon extrait-baptistaire qui les a. » — Né à Dijon, le 15 février 1674, Crébillon avait quatre-vingts huit ans accomplis. — R.
  14. Lourdet de Santerre réclama aussi une part de la paternité. La pièce fut donnée sous le nom dé madame Favart. — R.
  15. Testament de M. de Voltaire trouvé parmi ses papiers après sa mort ; Genève, 1762, in-12. Cette rapsodie est en effet de l’avocat Marchand. Le même a donné plus tard un Testament politique de M. de V*** ; Genève, (Paris), 1770, in-8o. Nicolas-Joseph Sélis est auteur de la Relation. — R.
  16. Il y avait alors une assemblée de prélats, nommés par le roi, pour examiner la doctrine des Jésuites.
  17. Le cardinal Paul Albert de Luynes, chez qui se tenait l’assemblée. —
    Il était de l’Académie Française et de celle des Sciences. — R.
  18. On prétend que M. de Luynes a commencé par servir, mais ayant reçu un soufflet dont il ne prit pas vengeance, il fut obligé de prendre le parti de l’Église. — C’est à ce sujet qu’un plaisant, ayant pris sa mitre et l’écartant des deux côtés, dit : « C’est singulier comme cette mitre ressemble à un soufflet. » — R.
  19. Voyez l’Histoire de la Mère et du Fils par Mézeray, où est toute l’origine de la maison de Luynes.
  20. L’archevêque de Paris.
  21. Grand pénitencier, l’âme damnée de M. l’archevêque et son confesseur.
  22. On prétend que M. Grisel a été laquais : c’est un fou dont on cite mille
    traits extravagans, entre autres celui de mademoiselle Huno, maîtresse de M. de La Vallière. On l’accuse d’avoir volé 50, 000 livres à la succession de M. de Tourni, intendant de Bordeaux, dont il était directeur.
  23. L’exécrable assassin du roi.
  24. L’archevêque de Cambrai, amant de madame la comtesse de Lismore.
  25. L’évêque de Verdun, qui porte toujours des cheveux plats et longs.
  26. Le premier président de la Chambre des Comptes, qu’on dit vendu à la cour.
  27. M. de Soissons ayant répondu à M. de Verdun, qui citait continuellement
    le cardinal Du Perron en faveur des Jésuites, que c’était un fripon à ne point citer, celui-ci répliqua à M. de Fitz-James que c’était lui qui en était un.
  28. M. de Jarente.
  29. Étant évêque de Digne, il avait été contre les Jésuites.
  30. Mademoiselle de Jarente, qui demeure chez son oncle.
  31. Il a la feuille des bénéfices.
  32. Le général des Jésuites.
  33. Le général n’a voulu entendre à aucune réforme concernant sa Société ; il a répondu au roi, qui lui proposait la réforme de son ordre : sint ut sunt aut non sint !
  34. M. le maréchal de Broglie a reçu hier une lettre de cachet, qui l’exile dans ses terres. — Une contestation survenue entre le maréchal et le prince de Soubise avait été soumise à la décision du Conseil-d’État. — R.
  35. Compte rendu des Constitutions des Jésuites, 1762, in-12 de 221 pages. — R.
  36. V. 25 janvier 1762. — R.
  37. Cette lettre n’a point été recueillie dans les Œuvres de Voltaire. — R.
  38. Charles-Antoine Bertinazzi, dit Carlin, né à Turin vers 1713, mort le 7 septembre 1783. Il passait pour avoir été à l’école avec Laurent Ganganelli, depuis pape sous le nom de Clément XIV. On prétendit que la profession si différente des deux anciens camarades n’empêcha point le souverain pontife d’entretenir une correspondance suivie avec Arlequin. Cette donnée, vraie ou fausse, a inspiré à un homme d’esprit l’idée d’une Correspondance inédite entre Clément XIV et Carlo Bertinazzi, Paris, 1826, 2 vol. in-12 ; 1827, in-8o. — R.