SOLUTION
DE
DIFFÉRENTS PROBLÈMES
DE
CALCUL INTÉGRAL.
(Miscellanea Taurinensia, t. III, 1762-1765.)
Sur l’intégration de l’équation
(A)
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dans laquelle sont des fonctions de
1. Je multiplie cette équation par étant une variable indéterminée ; j’en prends l’intégrale, j’ai
je change les expressions
en leurs égales
j’ai, en ordonnant les termes par rapport à
Soit maintenant
(B)
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et l’équation précédente se réduira à celle-ci
(C)
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laquelle est d’un ordre moins élevé d’une unité que l’équation proposée (A).
2. Donc : 1o si l’on peut trouver une valeur de laquelle satisfasse à l’équation (B), on aura tout de suite l’intégrale de l’équation proposée (A), en mettant cette valeur dans l’équation (C) ; 2o si l’on avait deux valeurs différentes de lesquelles satisfissent également à l’équation (B), on aurait, par la substitution successive de ces valeurs dans l’équation (C), deux intégrales de l’équation (A), à l’aide desquelles on éliminerait la plus haute différentielle de et l’équation résultante serait l’intégrale seconde de la proposée (j’entends par intégrale première, ou intégrale simplement, une équation qui est d’un ordre moins élevé d’une unité que la proposée ; par intégrale seconde, une équation qui est d’un ordre moins élevé de deux unités, et ainsi de suite) ; 3o de même, si l’on avait trois valeurs différentes de on trouverait trois équations intégrales ; d’où, éliminant les deux plus hautes différentielles de on aurait une équation qui serait l’intégrale troisième de la proposée, et ainsi de suite. D’où il est aisé de conclure, qu’en connaissant un nombre de valeurs de égal à celui de l’exposant de l’ordre de l’équation (A), on pourra trouver l’intégrale finie et algébrique de cette même équation.
3. Qu’on multiplie l’équation (B) par et qu’on en prenne l’intégrale, en faisant disparaître de dessous le signe toutes les différences de par des intégrations par parties, comme nous l’avons pratiqué sur l’équation (A), on aura, en changeant les signes,
Donc, si l’on fait
(D)
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et qu’on ordonne l’équation restante par rapport à on aura
(E)
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4. Donc, si l’on peut trouver une valeur de qui satisfasse à l’équation (D), on aura l’intégrale première de l’équation (B) ; si l’on a deux valeurs différentes de qui satisfassent à la même équation (D), on aura l’intégrale seconde de l’équation (B), et ainsi de suite ; de sorte que, si l’on connaissait un nombre de valeurs de égal à celui de l’exposant de l’équation (B), on pourrait trouver (2) l’intégrale finie et algébrique de cette même équation.
5. Cette dernière intégrale contiendra, comme on voit, autant de constantes arbitraires qu’il y a d’unités dans l’exposant de l’ordre de l’équation différentielle (B) ; car les équations (E), d’où elle résulte, contiennent chacune une constante arbitraire. Donc, si l’on fait successivement toutes ces constantes, moins une, égales à zéro, on aura autant d’intégrales particulières, et par conséquent autant de valeurs différentes de ; qu’il y a d’unités dans l’exposant de l’ordre de l’équation (B) ; or il est facile de voir que cette équation est du même ordre que l’équation (A) (1) ; donc on trouvera aussi l’intégrale finie et algébrique de cette dernière équation (2).
6. Donc l’équation (A), savoir
sera intégrable algébriquement toutes les fois qu’on aura valeurs de en dans le cas de étant l’exposant de l’ordre de cette équation.
7. Si l’on ne connaissait que valeurs de dans le cas de on pourrait néanmoins trouver l’intégrale algébrique de l’équation (A), car on aurait dans ce cas équations (E) ; d’où, éliminant les plus hautes différences de on parviendrait à une équation de cette forme et étant des fonctions de laquelle donnerait
donc, etc.
8. Donc l’équation (A) sera aussi intégrable algébriquement, toutes les fois qu’on aura valeurs de dans le cas de
9. Si les valeurs connues de n’étaient qu’au nombre de alors il faudrait, pour avoir les valeurs de intégrer une équation de cette forme
laquelle n’est intégrable que dans quelques cas particuliers, et ainsi de suite.
10. Au reste, si l’on ne connaissait pas d’avance les valeurs particulières de dans le cas de il vaudrait mieux chercher directement les valeurs de par la résolution de l’équation (B), laquelle n’est guère plus compliquée que l’équation (D).
11. Soit l’équation
pour laquelle on connaît deux valeurs particulières de dans le cas de
On aura d’abord l’équation en (3)
donc, supposant que et soient les deux valeurs de qui satisfont à l’équation
on aura
et étant deux constantes arbitraires.
On tire de ces deux équations
Soit d’abord on aura
soit ensuite on aura
Ayant deux valeurs de savoir et on les substituera successivement dans l’équation (C), et l’on aura
d’où l’on tire
(F)
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C’est la valeur générale et complète de qui satisfait à l’équation proposée.
Si l’on ne connaissait que la valeur on aurait simplement l’équation
laquelle étant intégrée donnerait
ou bien
Donc, en faisant on aurait
et, en faisant
Supposons que les quantités soient constantes, on aura, comme on sait, pour les deux valeurs de qui satisfont à l’équation et et étant les racines de l’équation donc
et par conséquent
donc
Si l’on voulait employer les valeurs de et de trouvées à la fin du numéro précédent, on aurait
ou bien, en mettant pour sa valeur
Or,
et
étant les racines de l’équation
on aura
donc
donc, en faisant les valeurs de et de seront les mêmes que ci-dessus.
Ces valeurs pourraient encore se trouver d’une manière plus simple par la remarque du no 10. Car l’équation (B) sera, dans le cas présent,
d’où l’on tire
étant deux constantes arbitraires, et les racines de l’équation de sorte qu’on aura
Recherche des cas d’intégration de l’équation
12. On aura ici donc l’équation (B) deviendra
(G)
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Supposons variable, nous aurons, au lieu du terme ces deux-ci donc, faisant cette substitution et divisant toute l’équation par on aura la transformée
Soit maintenant c’est-à-dire on aura, en prenant pour constante,
c’est-à-dire, à cause de
donc, substituant ces valeurs dans l’équation précédente, et faisant, pour abréger, on aura
Si était égal à zéro, on aurait par conséquent étant une des racines de l’équation
Supposons donc on aura, après les substitutions et les réductions,
Qu’on fasse
on trouvera, en égalant à zéro les termes homogènes, les équations suivantes :
et ainsi de suite.
D’où l’on tire premièrement, ou ou savoir ensuite
En combinant les deux cas de
et de
et faisant
et
on aura
le signe supérieur étant pour le premier cas, et le signe inférieur pour le second cas ; d’où l’on voit que la série se terminera toutes les fois que sera égal à un nombre quelconque impair positif ou négatif, à l’exception de
Ayant ainsi la valeur de on aura celle de par la supposition de et comme l’équation donne deux valeurs de savoir on aura aussi deux valeurs de qu’on nommera, comme ci-dessus, et et qui, étant substituées dans la formule (F) du numéro précédent, donneront la valeur de .
Si est une quantité positive, les deux valeurs de seront imaginaires. Dans ce cas la valeur de sera de cette forme et par conséquent on aura
ou, en mettant au lieu de sa valeur savoir :
Soit donc, pour abréger,
on aura
et la valeur de
deviendra
13. Si on aura et la valeur de e sera exprimée par une suite infinie ; mais, en reprenant l’équation (G), on aura
laquelle, en faisant se change en
d’où l’on tire
Ainsi l’on aura les deux valeurs de
14. Soient et l’équation proposée se changera en celle-ci :
laquelle est connue sous le nom d’équation de Riccati ; on trouvera donc par la méthode précédente l’intégrale de cette même équation.
Intégration de l’équation
(H)
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étant des coefficients constants.
15. En comparant cette équation avec la formule générale (A), on aura
Donc les équations (B) et (C) deviendront
(I)
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(K)
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Soit maintenant
et l’équation (I) étant divisée par se réduira à celle-ci :
(L)
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laquelle étant ordonnée par rapport à montera à un degré dont l’exposant sera le même que celui de l’ordre de l’équation proposée (H).
Faisant la même substitution dans l’équation (K), on aura, après avoir divisé par
équation qui devra avoir lieu en mettant pour chacune des racines de l’équation (L).
Soit, pour abréger,
l’équation dont il s’agit se réduira à celle-ci :
(M)
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Supposons que soient les racines de l’équation (L), et que soient ce que deviennent les quantités lorsque devient successivement au lieu de l’équation. (M), on aura celles-ci :
dont le nombre sera le même que celui des quantités inconnues comme il est facile de s’en assurer. Ainsi, en éliminant les quantités on aura la valeur de .
Pour cet effet, je multiplie l’équation par l’équation par et ainsi de suite ; après quoi je les ajoute ensemble : j’ai
Je suppose
(N)
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j’aurai
(P)
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et toute la difficulté se réduira à déterminer les quantités par le moyen des équations (N).
Or, si l’on substitue dans ces équations les valeurs de et qu’on ordonne les termes par rapport aux puissances de on verra qu’elles se réduisent à celles-ci :
étant l’exposant de l’ordre de l’équation proposée (H), et, la quantité deviendra
dans laquelle est le coefficient du terme de la même équation, le signe supérieur étant pour le cas de impair, et le signe inférieur pour celui de pair.
Telles sont les équations par lesquelles il faudra déterminer les inconnues
Pour rendre cette recherche plus générale, nous supposerons que l’on ait les équations suivantes :
(Je prends ici une équation de plus afin que l’on ait autant d’équations que d’inconnues.)
On multipliera la première de ces équations par la seconde par la troisième par et ainsi des autres ; on les ajoutera ensemble, et l’on aura
Maintenant, pour avoir la valeur d’une quelconque, comme il n’y aura qu’à supposer égales à zéro les quantités qui multiplient toutes les autres et l’on aura
(Q)
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et les quantités seront déterminées par ces équations
et ainsi de suite jusqu’à
à l’exception de
c’est-à-dire qu’on aura l’équation
laquelle devra avoir lieu en mettant au lieu de successivement à l’exception de
Or, comme sont les racines de l’équation (L), si l’on représente cette équation par
on aura, par la théorie des équations,
donc, multipliant par et comparant les termes, on aura
d’où l’on tire
Faisant ces substitutions dans la formule (Q), on verra que la quantité disparaîtra d’elle-même ; de sorte que l’on aura la valeur de chacun des coefficients
Soit maintenant on aura
Or
et comme
on a, en mettant au lieu de
donc
De plus, on a
donc, si l’on fait pareillement on aura, en prenant la différence du numérateur et du dénominateur, à cause que l’un et l’autre s’évanouissent dans ce cas,
donc
Soit
de sorte que l’équation (L) soit représentée par on aura
donc
(le signe supérieur étant pour le cas de impair, et l’inférieur pour
celui de
pair), et
Donc, si l’on fait et qu’on dénote par les valeurs de lorsque devient on aura
Substituant donc ces valeurs dans la formule (P), et faisant attention que
on aura enfin
(R)
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D’où l’on voit que chaque racine de l’équation donne, dans la valeur de un terme correspondant tel que
16. Toute la difficulté se réduit donc à résoudre l’équation or il peut arriver deux cas qu’il est bon d’examiner : le premier est celui où cette équation aurait des racines égales, le second celui où elle aurait des racines imaginaires.
1o Supposons que l’on trouve deux racines égales, par exemple on fera étant une quantité évanouissante ; et, comme peut être représenté en général par on aura
donc, faisant successivement et et substituant au lieu de on aura
étant la valeur de lorsque Pour trouver cette valeur, on
remarquera que, puisque
on a
d’où l’on tire, en différentiant deux fois,
et, par conséquent, en faisant
donc
Maintenant on a
or
et de même
donc, négligeant les on aura
ou bien
donc, faisant ces substitutions dans les termes de la valeur de lesquels répondent aux racines égales et effaçant ce qui se détruit, on aura
On résoudrait de même le cas de trois racines égales, en faisant et étant deux quantités infiniment petites, et ayant égard
aux quantités du second ordre. De cette manière on trouvera que les trois termes deviendront
étant égal à et exprimant la valeur de lorsque et ainsi de suite.
2o Supposons maintenant que les deux racines et soient imaginaires, en sorte que et il est facile de voir que les quantités et seront de cette forme : de plus, les quantités et viendront
Or soit
on aura par les logarithmes
donc savoir
donc
et prenant le radical en
par ces substitutions on réduira les quantités et à la forme de sorte que les deux termes de l’expression de se changeront en
Application à l’équation
17. On aura dans ce cas et mais comme la supposition de donnerait on supposera simplement infiniment petite, et ensuite infiniment grande, en sorte que soit égal à une quantité finie de cette manière on aura
équation d’où l’on tirera autant de valeurs de qu’il y a d’unités dans l’exposant de l’ordre de l’équation différentielle, de sorte que, si l’on appelle les racines de cette équation, on aura
Or on a donc, si l’on fait on aura et par conséquent
donc
Or
donc, si l’on fait et qu’on mette au lieu de on aura, à cause de
mais on sait que
(dans le cas de
infiniment petite),
étant le nombre dont le logarithme hyperbolique est
donc
et par conséquent
Si l’équation a deux racines égales, on transformera d’abord les termes
en
(numéro précédent), expression qui se réduit dans le cas présent à celle-ci :
mais
donc, si l’on fait on aura
au lieu des termes On opérerait de même si l’on avait trois, quatre, etc., racines égales.
Si et sont imaginaires, de sorte que
on aura
et
de plus on trouvera
donc les termes se réduiront à
Résolution de l’équation
dans laquelle dénote une fonction inconnue.
18. On sait que peut se réduire en série de cette manière :
donc, si l’on développe de même et qu’on fasse
l’équation proposée deviendra
(S)
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Comparant cette équation avec l’équation (H) du
no 15, on a
donc on aura
équation d’où l’on tirera les valeurs dont le nombre sera infini ; de sorte que la valeur de sera exprimée par une suite infinie, telle que
étant égal à
Maintenant il est clair que la valeur de se réduit à
donc
et l’équation à résoudre sera
étant l’inconnue ; or cette résolution réussira dans les deux cas suivants :
1o Lorsque l’équation n’a que deux termes, c’est-à-dire lorsqu’on a
car, divisant par on a
d’où l’on tire, par les logarithmes,
Qu’on suppose, ce qui est toujours possible,
étant une quantité réelle et positive, on trouvera pour une infinité d’angles différents, et l’on aura
ce qui donnera une infinité de valeurs de
Soit une quantité réelle positive, on fera
ce qui donne
étant un nombre quelconque entier positif ou négatif, et dénotant
l’angle de
degrés ; donc
et l’on aura les différentes valeurs de en faisant successivement égal à
Si est une quantité réelle négative, sera réelle positive ; c’est pourquoi on supposera
d’où
et par conséquent
Enfin, si est une quantité imaginaire de la forme on aura
d’où l’on tire
Donc, si l’on suppose que soit le plus petit angle dont le sinus est égal à et le cosinus à on aura
dénotant comme ci-devant un nombre quelconque entier positif ou négatif, d’où
2o Lorsque car, en faisant
l’équation proposée deviendra
d’où l’on tirera par les méthodes connues ; après quoi on trouvera par la méthode précédente.
19. Si et en sorte que l’équation à résoudre soit
alors, suivant ce qui a été dit dans le no 13, on trouvera
et
et la valeur de c’est-à-dire de sera exprimée par la suite infinie
dans laquelle on aura, en général,
À l’égard des valeurs de on les tirera de l’équation laquelle est résoluble dans les mêmes cas que ci-dessus, savoir lorsque le coefficient et tous les suivants sont nuls, et lorsque Dans le premier cas on aura
d’où l’on tire, en divisant par
et prenant les logarithmes
Dans le second on aura, en faisant
d’où l’on tirera et par conséquent
Solutions de quelques problèmes concernant le mouvement des fluides.
20. Si un fluide homogène et non élastique se meut dans un vase de figure quelconque, et qu’on suppose son mouvement arrivé à un état permanent, nommant et les vitesses d’une particule quelconque du fluide parallèlement à deux axes fixes perpendiculaires entre eux, et les coordonnées rectangles qui déterminent la position de cette particule par rapport aux mêmes axes, on aura les équations suivantes :
(Voyez l’Article XLII du Mémoire qui a pour titre : Application de la méthode précédente à la solution, etc., page 440.)
De ces deux équations on tire celle-ci :
dont l’intégrale est
et dénotant des fonctions quelconques.
Ensuite l’équation donnera
Or, dans chaque courbe que les particules du fluide décrivent, on a
donc l’équation générale de ces courbes sera
ou bien, en substituant les valeurs de et et intégrant ensuite,
étant une constante arbitraire, et dénotant des fonctions telles que et et cette équation devra exprimer aussi la courbure des parois du vase.
Supposons que l’axe des divise le vase en deux parties égales et semblables, il faudra que l’équation dont il s’agit ne contienne aucune puissance paire de ce ; or
(on suppose ici que et ainsi des autres) ; donc l’équation sera
Maintenant il est clair que les puissances impaires de ne peuvent disparaître que dans ces deux cas : 1o lorsque
Ce qui donne, en difterentiant deux fois,
2o lorsque
. ce qui donne aussi
Dans le premier cas on aura
et l’équation deviendra
de plus on aura
et
où il faut remarquer qu’en faisant négative, la valeur de demeure la même, et que celle de change de signe ; d’où il s’ensuit que dans ce cas-là les particules du fluide auront autour du diamètre du vase des mouvements semblables, et dans le même sens.
Dans le second cas on aura
et intégrant,
d’où
et ensuite
Ici, en faisant négative, devient négative, et demeure positive, ce qui fait voir que dans ce cas les particules du fluide décrivent de côté et d’autre du diamètre du vase des courbes égales et semblables, comme dans le cas précédent, mais avec des directions contraires.
Tout se réduit donc à trouver la fonction par cette condition que
étant donnée en par la figure des parois du vase, et étant une quantité constante.
Soit ce qui est le cas où les parois sont des lignes droites, et l’équation dont il s’agit sera réductible à la formule générale du no 18.
On fera donc
et l’on aura :
1o et par conséquent
donc dénotant la demi-circonférence, et étant un nombre quelconque impair dans le premier cas, savoir dans le cas où l’on prend le signe supérieur, et un nombre quelconque pair dans l’autre cas ; par conséquent on aura
or on sait que
donc, prenant pour l’arc dont la tangente est on aura
2o On aura, par le même numéro,
or, à cause de
on a
et
donc on aura pour le premier cas, à cause de
le signe supérieur étant pour le cas où sera de la forme et le signe inférieur pour le cas où sera de la forme et pour l’autre cas
le signe supérieur étant pour le cas où est de la formes et le signe inférieur pour le cas où est de la forme
3o On aura, à cause de
donc
Donc on aura en général dans le premier cas
et dans le second cas
Ainsi, substituant au lieu de
sa valeur
et mettant successivement au lieu de
tous les nombres entiers positifs et négatifs, on aura tous les termes qui doivent entrer dans la valeur de
Il y a cependant un cas à excepter ; c’est celui où et par conséquent dans ce cas on aura
et par conséquent
Donc, faisant, pour abréger,
et prenant des constantes arbitraires on aura pour l’équation
et pour l’équation
Or
donc la somme de ces deux séries sera égale à par conséquent on aura
pour la première équation
Connaissant ainsi la nature de la fonction on trouvera par la différentiation la fonction et par conséquent les expressions des vitesses et et l’on déterminera ensuite les constantes arbitraires par les valeurs connues et données de et lorsque
21. Si de manière que le fluide se meuve dans un canal rectiligne et dont la largeur soit partout égale à on supposera intiniment petite, et l’on aura d’abord faisant ensuite étant une quantité évanouissante, on aura
et
par conséquent
Donc, si l’on fait on aura pour les mêmes expressions que dans le numéro précédent, excepté qu’au lieu de il faudra mettre
22. Si l’on ne voulait pas que le vase eût deux parties égales et semblables, alors nommant les ordonnées qui répondent à l’une des parois, et celles qui répondent à l’autre, on aura les deux équations
par le moyen desquelles on déterminera les fonctions et
Si les deux parois sont des lignes droites, de sorte que
on en viendra à bout de la manière suivante. On supposera et la seconde équation deviendra, en faisant
Soient maintenant
on aura ces deux équations :
La première donne
donc la seconde deviendra
ou bien
équation qui est dans le cas de la formule (S) du no 18, et l’on aura
donc, etc.
On trouvera ainsi la valeur de en après quoi on aura celle de par l’équation
23. Les équations
trouvées dans le no 20, donnent
ou bien, en faisant
ainsi, pour trouver les vitesses et il ne s’agit que de réduire l’expression à la forme et étant des quantités réelles.
Lorsque la fonction est donnée algébriquement, on peut trouver les valeurs de et par les méthodes connues ; mais, si la fonction est inconnue, alors il faut avoir recours aux séries, lesquelles donnent
Or je remarque : 1o que ces deux séries deviennent divergentes lorsque est fort grande ; 2o qu’elles demandent qu’on connaisse les différences de la fonction de sorte qu’elles ne peuvent être d’usage dans la pratique que lorsque la fonction est connue analytiquement, et nullement lorsque cette fonction n’est donnée que mécaniquement, c’est-à-dire par le moyen d’une courbe ; ainsi je crois qu’il ne sera pas inutile de faire voir comment on peut transformer ces mêmes séries en d’autres qui dépendent uniquement de la fonction
Pour cet effet, je prends la quantité
laquelle étant réduite en série devient
Je prends de plus la quantité
laquelle se change de même en celle-ci :
J’appelle la première de ces deux quantités et la seconde ensuite je suppose que soient les valeurs de lorsque, au lieu de on y met et prenant des coefficients arbitraires j’aurai
Soient
(T)
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on aura
Tout se réduira donc à tirer les valeurs de des équations (T). Pour y parvenir, je multiplie la seconde par la troisième par la quatrième par étant des coefficients indéterminés ; après quoi je les ajoute toutes ensemble, ce qui me donne
À présent, pour avoir la valeur d’une quelconque, comme je fais égal à zéro chacun des coefficients des autres de cette manière j’ai d’abord
et ensuite les équations de condition
c’est-à-dire l’équation
laquelle doit avoir lieu en mettant au lieu de tous les nombres entiers à l’infini, excepté Donc, si l’on multiplie cette équation par et qu’on suppose on aura
équation dont les racines seront
à l’infini ; donc, comparant cette équation avec l’équation
dont les racines sont aussi, comme on sait, on aura
par où l’on connaîtra les valeurs des quantités mais, pour notre objet, il suffit de remarquer que
Car, faisant : 1o savoir on aura
2o si l’on suppose on trouvera, en différenciant le numérateur et le dénominateur, à cause que l’un et l’autre s’évanouissent lorsque
le signe supérieur étant pour le cas où est impair, et le signe inférieur pour le cas où est pair ; donc on aura
ou bien, en faisant
donc enfin
Or, puisque la quantité est arbitraire, on la déterminera de manière que la série devienne la plus convergente qu’il est possible ; c’est pourquoi on fera savoir ce qui donnera
et par conséquent
Qu’on dîfférentie cette équation en faisant varier et qu’on l’intègre ensuite en faisant varier on aura
Donc, si l’on fait
on aura
et les quantités et seront données, comme on voit, par des suites convergentes dont chaque terme pourra se déterminer mécaniquement sans qu’il soit besoin de connaître la nature de la fonction
24. Il est clair que l’intégrale de l’équation (no 20)
est aussi
ou, ce qui revient au même,
d’où l’on tire ensuite
Imaginons que le vase soit formé de deux parois droites et parallèles, en sorte qu’il ait partout la même largeur en prenant une de ces parois pour l’axe des il faudra que la vitesse soit nulle lorsque et lorsque quel que soit Or, en faisant on a et ainsi, en décrivant sur la portion de l’axe des comprise entre les parois du vase deux courbes qui soient les échelles des vitesses et que doivent avoir les particules du fluide dans cette section du vase, les appliquées de ces courbes répondantes à une abscisse quelconque représenteront les fonctions et
Présentement on trouvera, par le numéro précédent,
Donc, puisque doit être égale à zéro, lorsque et il faudra que l’on ait
ou bien, atin que les fonctions et ne dépendent point l’une de l’autre,
Pour satisfaire à ces quatre conditions, on supposera que les fonctions et soient telles, que l’on ait en général, quelle que soit la valeur de
ce qui servira à déterminer la continuation des deux échelles données pour les abscisses négatives et pour les abscisses plus grandes que
laquelle devra par conséquent être telle, que les ordonnées également distantes de part et d’autre des deux extrémités de l’axe
soient égales et de même signe dans la courbe des vitesses
et de signes différents dans la courbe des vitesses
d’où il s’ensuit que la première de ces courbes sera composée d’une infinité de branches égales et semblables, toutes du même côté de l’axe, et disposées alternativement en sens contraire, et que l’autre aura de même une infinité de branches égales et semblables, mais situées alternativement au-dessus et au-dessous de l’axe.
Ayant donc décrit ces deux courbes, on aura, par les séries données ci-dessus, les valeurs approchées des vitesses et de chaque particule du fluide ; d’où l’on voit que le mouvement d’un fluide qui se meut dans un canal droit est déterminé par le mouvement que ce fluide a dans une section quelconque de ce même canal.
De plus il est clair, par la nature des courbes qui représentent les fonctions et qu’en augmentant ou en diminuant la quantité de ou de ou de les valeurs de et de demeurent les mêmes ; d’où il s’ensuit que si l’on imagine le fluide divisé en portions égales par des droites perpendiculaires aux parois du canal, et placées à la distance les unes des autres, chacune de ces portions du fluide aura nécessairement le même mouvement.
Si le fluide était terminé par une ligne droite perpendiculaire aux parois du vase, alors prenant cette même ligne pour l’axe des il faurait que lorsque donc et par conséquent
Or, puisque la valeur de est nulle lorsque elle le sera aussi lorsque est égal à ainsi le fluide aura dans ce cas le même
mouvement que s’il était renfermé dans un vase de figure rectangulaire dont la longueur fût double, quadruple, etc., de la largeur.
On pourra encore trouver le mouvement du fluide lorsque la longueur du vase sera égale à sa largeur, et en général toutes les fois que les deux dimensions du vase seront commensurables entre elles ; mais il faudra pour lors que les valeurs données de forment une courbe qui ait un ou plusieurs nœuds, de sorte que la fonction demeure la même en augmentant ou en diminuant se d’une quantité égale à la longueur du vase. Dans tous les autres cas, c’est-à-dire lorsque les dimensions du vase seront incommensurables, on ne pourra déterminer le mouvement du fluide par la théorie précédente ; et comme cette théorie est fondée sur la supposition que le mouvement du fluide soit dans un état constant, en sorte que les particules du fluide décrivent des courbes invariables, ce sera une marque que l’hypothèse dont nous parlons n’aura point lieu ; sur quoi voyez les Articles XLII et XLIII de la Dissertation citée ci-dessus.
Solution d’une question relative à la théorie des cordes vibrantes.
25. La question que je vais examiner ici consiste à savoir si toutes les courbes qui rendent la solution du problème des cordes vibrantes possible, suivant la théorie de M. d’Alembert, sont renfermées ou non dans l’équation
question que ce grand Géomètre a vivement agitée avec MM. Bernoulli et Euler dans le premier Mémoire de ses Opuscules mathématiques.
Pour pouvoir résoudre cette question d’une manière directe et convaincante, je prends l’équation générale de la courbe que forme la corde vibrante, laquelle est, comme on sait,
et j’examine quelle doit être la forme de la fonction pour que l’on ait
en général, quel que soit
conditions nécessaires pour que les deux bouts de la corde soient fixes ; or, puisque on aura
donc la seconde des deux conditions se réduira à celle-ci :
Cette équation étant comparée avec la formule du no 19, on aura
donc
et faisant
donc l’équation donnera étant un nombre entier positif ou négatif ; par conséquent on aura
or, étant égal à zéro, on aura
donc
donc, donnant successivement à toutes ses valeurs
1,-1,+2,-2,\ldots,
et prenant des constantes arbitraires on aura
équation qui revient à cette forme :
étant pareillement des constantes arbitraires.
Or, par la première condition il faut que
donc
donc
donc
par conséquent l’équation de la figure initiale de la corde, lorsqu’elle en a une, ne peut être que de la forme
Sur l’intégration des équations
dans lesquelles sont des fonctions
quelconques de
26. En suivant les mêmes principes que dans le no 1, on multipliera la première de ces équations par la seconde par la troisième par et ainsi de suite, étant de nouvelles indéterminées, et, après les avoir ajoutées ensemble, on en prendra l’intégrale en faisant disparaître, par des intégrations par parties, les différences des variables de dessous le signe de cette manière on aura une équation de la forme suivante :
dans laquelle
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Supposant donc
on aura
équation dans laquelle les plus hautes différences des variables se trouveront moins élevées d’une unité que dans les équations différentielles proposées.
On aura donc autant de pareilles intégrales qu’on trouvera de valeurs particulières de chacune des quantités par le moyen des équations Or, soit la somme des exposants des plus hautes différences de dans les équations proposées, il est clair que la quantité contiendra autant d’inconnues, comme qu’il y a d’unités dans le nombre donc, si l’on a aussi valeurs particulières de de de on trouvera facilement les valeurs générales et complètes de
Soient maintenant les premiers membres des équations proposées, on aura
(U)
|
|
|
donc, faisant on aura l’équation
laquelle aura nécessairement toutes les valeurs de communes
avec les équations
Or l’équation (U) est identique, et par conséquent ne dépend point des valeurs de
donc on peut supposer ces valeurs telles que
et l’on aura par ce moyen l’équation dans laquelle on regardera les quantités comme données, et les quantités comme indéterminées ; or il est aisé de voir que ces indéterminées seront aussi au nombre de si donc on a valeurs particulières de chacune des quantités dans les équations on aura aussi, par la substitution successive de ces valeurs dans l’équation équations particulières, d’où l’on tirera les valeurs de lesquelles contiendront nécessairement constantes arbitraires ; de sorte qu’en faisant successivement toutes ces constantes, hors une, égales à zéro, on aura valeurs particulières de de de Donc, etc.
27. De là résulte ce théorème :
Les équations proposées seront intégrables algébriquement, si l’on peut trouver, dans le cas de autant de valeurs particulières de chacune des quantités qu’il y a d’unités dans la somme des exposants des plus hautes différences de ces variables.
Au reste, ce théorème n’est qu’une suite de celui du no 6. Car il est clair que les équations proposées peuvent toujours réduire à ne contenir chacune qu’une seule variable, et il est facile de s’assurer par le calcul que les réduites seront nécessairement de l’ordre donc, etc.
28. Les équations sont intégrables en général lorsque
et de même
et ainsi des autres.
On fera dans ce cas
étant ainsi que des constantes indéterminées ; on substituera ces valeurs dans les équations dont il s’agit, et divisant ensuite la première par la seconde par on aura des équations sans qui donneront les valeurs de
29. Si les coefficients étaient constants, on ferait et étant une quantité finie, et l’on aurait
par conséquent il faudrait supposer
Méthode générale pour déterminer le mouvement d’un système quelconque de corps qui agissent les uns sur les autres, en supposant que ces corps ne fassent que des oscillations infiniment petites autour de leurs points d’équilibre.
30. Soit le nombre des corps qui composent le système, et nommons les espaces infiniment petits que ces corps décrivent dans leurs oscillations pendant le temps ; on aura, en négligeant les quantités infiniment petites du second ordre et des ordres plus élevés, des équations de cette forme
étant des constantes données par la nature du problème.
Pour intégrer ces équations suivant la méthode expliquée ci-dessus, on multipliera la première par la seconde par la troisième par et ainsi de suite, étant, ainsi que des constantes indéterminées ; ensuite on les ajoutera ensemble, et on en prendra l’intégrale en faisant disparaître de dessous le signe les différences des variables après quoi on fera les coefficients des quantités égaux à zéro ; de cette manière on aura d’abord l’équation intégrale
et ensuite les équations
lesquelles serviront à déterminer les quantités
Soient, lorsque
et
l’équation (b) deviendra, en divisant par
Or, comme la quantité ne se trouve dans les équations (c) que sous la forme quadratique il s’ensuit qu’elle peut avoir indifféremment le signe et le signe donc on aura aussi
donc, retranchant ces deux équations l’une de l’autre, et divisant ensuite par on aura
Qu’on reprenne maintenant les équations (c) et qu’on substitue dans une quelconque de ces équations les valeurs de en tirées des autres, valeurs qui seront toujours données, comme on voit, par des équations linéaires, on aura une équation qui, étant ordonnée par rapport à montera au degré et aura par conséquent racines. Donc aura, indépendamment de l’ambiguïté du signe dont
nous avons déjà tenu compte,
valeurs que nous dénoterons par
en sorte que
soient les racines de l’équation dont il s’agit. Donc, si l’on fait, pour abréger,
et qu’on désigne par les valeurs de qui résultent de la substitution de au lieu de et que de même soient les valeurs correspondantes de on aura, au lieu de l’équation (d), les suivantes :
par lesquelles il faudra déterminer les inconnues c’est à quoi se réduit maintenant toute la difficulté du problème.
Pour en venir à bout, je multiplie la première de ces équations par la seconde par la troisième par et ainsi de suite, étant des coefficients indéterminés, puis je les ajoute ensemble, ce qui me donne, en ordonnant les termes par rapport à
d’où l’on tirera aisément la valeur d’une quelconque, comme en
égalant à zéro chacun des coefficients des autres
ainsi l’on aura
et ensuite ces équations de condition :
à l’exception seulement de celle qui répondrait à l’exposant
Supposons que l’on ait en général
et qu’il faille trouver la valeur d’une quelconque comme On multipliera ces équations par des coefficients indéterminés et, après les avoir ajoutées ensemble, on fera les coefficients des quantités chacun égal à zéro, excepté celui de la quantité de cette manière on aura
et la détermination des quantités dépendra de cette condition que
lorsque excepté
Or, les équations (c) étant multipliées par et ajoutées ensemble, donnent
Donc, si l’on suppose que les quantités ou plutôt leurs rapports, soient tels que les coefficients de dans cette équation soient nuls chacun en particulier, celui de le sera aussi ; de sorte que l’on aura les équations suivantes :
Et il est bon de remarquer qu’en éliminant de ces équations les quantités on aura une équation finale en qui sera nécessairement la même que celle qui résulte des équations (c) par l’évanouissement des quantités ce qui peut se voir aisément à priori.
Faisons maintenant nous aurons
et l’équation (i) deviendra
laquelle devant être vraie pour toutes les valeurs de qui satisfont aux
équations
d’où celle-ci est tirée, on aura, en général,
lorsque excepté auquel cas l’équation se vérifie d’elle-même, à cause du facteur
D’où l’on voit que les valeurs de qui satisfont à la condition sont les mêmes que celles qui résultent des équations en y faisant Donc, si l’on dénote ces valeurs par et qu’on les substitue dans l’équation on aura
Mais les équations demandent que les quantités soient toutes nulles à l’exception de donc, si l’on fait, pour abréger,
et qu’on dénote en général par la valeur de lorsque on aura, pour notre cas,
et par conséquent
Donc enfin, substituant ces valeurs dans la formule et faisant attention que
on aura
Ainsi le problème ne dépend plus que de la résolution des équations et
31. Nous avons trouvé que la quantité est nulle lorsque excepté or il est facile de voir que les valeurs de tirées des équations seront exprimées par des fractions telles que les quantités étant de la forme
de sorte que si l’on fait, ce qui est permis, on aura et, par conséquent, la quantité
deviendra de la forme
donc on aura
en prenant tous les facteurs depuis jusqu’à hormis et le coefficient étant égal à la valeur de
lorsqu’on fait dans les quantités
Or, soit l’équation en tirée des équations ou on aura, en supposant que le terme tout connu de soit
donc
Prenons les différences de part et d’autre, en faisant varier et supposons ensuite ce qui changera les quantités en nous aurons
donc on aura, en général,
ce qui pourra servir a abréger le calcul de la valeur de dans plusieurs occasions.
32. Examinons maintenant les différents cas qui peuvent arriver relativement aux racines de l’équation Et d’abord il est clair que si toutes ces racines sont réelles, positives et inégales, les valeurs de seront aussi réelles et inégales ; ainsi ce cas n’aura aucune difficulté.
S’il y a des racines négatives, alors les valeurs correspondantes de deviendront imaginaires de la forme ce qui réduira les exponentielles et à cette forme : et d’où il s’ensuit que si toutes les racines de l’équation étaient réelles, négatives et inégales, les valeurs de ne contiendraient que des sinus et des cosinus ; nous verrons plus bas que ce cas est le seul où la solution soit bonne en général relativement à la question mécanique.
Passons au cas des racines égales, et supposons il est facile de voir, par les formules du numéro précédent, que les valeurs de et de deviendront égales à zéro ; de sorte que les deux premiers termes de la valeur de semblent devoir être infinis. Pour obvier à cet inconvénient, on supposera étant une quantité évanouissante, et à cause de
on aura
et de même
Donc, si l’on fait et qu’on dénote par ce que devient lorsque devient on aura
Or, en faisant
on a
donc
On résoudra de même le cas de trois racines égales, et ainsi des autres. Au reste, il est évident que les termes de la valeur de qui répondent aux racines égales contiendront toujours l’angle et de plus, des exponentielles ordinaires si ces racines sont positives, et des sinus et des cosinus si elles sont négatives.
Enfin, s’il se trouvait des racines imaginaires, on les réduirait d’abord deux à deux à la forme et et étant des quantités réelles, de sorte que
et ainsi de suite ; ce qui donnerait
et par conséquent,
et de même
On ramènerait de même à la forme
et
les valeurs des quantités
et
répondantes à
et
et on trouverait, après les substitutions et les réductions, que les imaginaires se détruiraient dans les deux termes
lesquels contiendraient alors des sinus et des cosinus multipliés par des exponentielles ordinaires.
33. Au reste, quand on veut appliquer la solution précédente au mouvement d’un système quelconque de corps, on doit supposer, comme nous lavons fait, que les quantités soient assez petites pour qu’on puisse négliger, sans erreur sensible, dans les expressions des forces accélératrices des corps, les termes qui contiendraient les produits Ainsi il faudra, pour que la solution soit bonne mécaniquement : 1o que les valeurs initiales soient infiniment petites ; 2o que les expressions de ne contiennent aucun terme qui augmente à l’infini avec le temps par conséquent il faudra que les racines de l’équation soient toutes réelles, négatives et inégales, auquel cas la valeur de ne contiendra que des sinus et des cosinus (numéro précédent), ou au moins que les termes qui renfermeraient l’arc disparaissent d’eux-mêmes.
Donc, 1o si est une quantité positive, il faudra que l’on ait
ce qui fera évanouir le premier terme de la valeur de
De même, si et étaient toutes deux positives, mais inégales, on aurait, outre les deux conditions précédentes, encore ces deux-ci :
et il faudrait effacer les deux premiers termes de et ainsi de suite.
2o Si et sont égales et négatives, on aura les mêmes conditions et les deux termes deviendront, en faisant
Mais si et étaient égales et positives, alors on aurait encore deux autres conditions à remplir, savoir
et ainsi du reste.
Mais il y a ici une remarque importante à faire : c’est que les équations n’étant qu’approchées, l’équation doit aussi être regardée comme telle, de sorte que lorsqu’on trouve des racines égales, on n’est pas en droit d’en conclure que les valeurs de sont égales, mais seulement qu’elles ne diffèrent que par des quantités infiniment petites ; d’où il s’ensuit qu’à la rigueur, l’égalité des racines de l’équation ne suffit pas pour introduire des arcs de cercle dans les valeurs de en tant que ces quantités représentent les espaces parcourus dans les oscillations des corps. Cependant, comme la supposition de étant une quantité très-petite, rend aussi les quantités et très-petites du même ordre, comme on peut s’en assurer par ce qui a été dit dans le numéro précédent sur le cas des racines égales, il est clair que les quantités et contiendront des termes finis, et qu’ainsi il faudra, pour que les valeurs de soient toujours très-petites, que les termes dont il s’agit disparaissent entièrement de l’expression de ce qui donnera, en négligeant les quantités infiniment petites du second ordre, les mêmes conditions et les mêmes résultats que ci-dessus. Il est clair que ce que nous venons de dire des racines égales doit avoir lieu de même, lorsqu’elles ne diffèrent que par des quantités très-petites.
3o Si et étaient imaginaires, alors réduisant les quantités et à la forme et on aurait les conditions suivantes :
et
On aura de pareilles conditions pour chaque paire de racines imaginaires.
34. De là on tire une méthode générale pour voir si l’état d’équilibre
d’un système quelconque donné de corps est stable, c’est-à-dire si, les corps étant infiniment peu dérangés de cet état, ils y reviendront d’eux-mêmes, ou au moins tendront à y revenir.
On supposera le système dans un état infiniment proche de celui d’équilibre, et on cherchera les expressions des forces accélératrices des corps pour se remettre à cet état, lesquelles seront, aux infiniment petits du second ordre et des suivants près, de cette forme :
comme nous l’avons supposé dans les équations On formera ensuite des équations telles que les équations et on en tirera l’équation dont sera l’inconnue, et qui sera nécessairement d’un degré égal à l’exposant du nombre des corps. Cela posé :
1o Si toutes les racines de cette équation sont réelles négatives et inégales, l’état d’équilibre sera stable en général, quel que soit le dérangement initial du système ;
2o Si ces racines sont toutes réelles positives ou toutes imaginaires, ou en partie réelles positives, et en partie imaginaires, l’état d’équilibre n’aura aucune stabilité, et le système une fois dérangé de cet état ne pourra le reprendre ;
3o Enfin, si les racines sont en partie réelles négatives et inégales, et en partie réelles négatives et égales, ou réelles et positives, ou imaginaires, l’état d’équilibre aura seulement une stabilité relative et conditionnelle, c’est-à-dire que cet état ne se rétablira, ou ne tendra à se rétablir, que lorsqu’il y aura, entre les distances et les vitesses initiales, les conditions marquées dans le numéro précédent ; dans tous les autres cas il sera impossible que le système revienne de lui-même à son premier état.
35. Lorsque toutes les racines de l’équation sont réelles inégales et négatives, il est clair qu’en faisant chaque terme de la valeur de se réduira à la forme
laquelle représente, comme on sait, le mouvement d’un pendule simple de longueur d’où il est aisé de conclure que le mouvement de chaque corps sera composé de mouvements pareils à ceux de pendules dont les longueurs seraient
C’est le théorème que M. Daniel Bernoulli a déduit, par induction, de la considération du mouvement d’une corde chargée de plusieurs poids.
Si l’on veut que les oscillations des corps deviennent simples et isochrones, on supposera que l’état initial du système soit tel, que l’on ait
pour toutes les valeurs de
hors une quelconque à volonté comme
car alors les quantités
seront nulles, à l’exception de
et par conséquent la valeur de
se réduira à
Mais les équations
étant absolument semblables à l’équation
du
no 30, il est clair qu’on aura pour la détermination des quantités
des équations analogues aux équations
d’où il s’ensuit que ces quantités seront en raison constante avec les quantités
de sorte qu’on aura
donc
Ainsi le mouvement des corps sera le même, dans ce cas, que s’ils étaient pesants et qu’ils fussent suspendus chacun à un fil de longueur la gravité étant prise pour l’unité des forces accélératrices ; d’où l’on voit que le système est susceptible d’autant de différents mouvements isochrones que l’équation a de racines réelles négatives et inégales.
Des oscillations d’un fil fixe par une de ses extrémités, et
chargé d’un nombre quelconque de poids.
36. Soit le nombre des poids, que nous supposerons, pour plus de simplicité, égaux entre eux et également éloignés les uns des autres ; imaginons que le fil ne fasse que des oscillations infiniment petites et dans le même plan ; et soient nommées les distances des corps à la verticale, à commencer par le plus bas, et la distance d’un corps à l’autre : on aura, comme il est très-aisé de le voir par les principes de la Dynamique, et comme on peut le déduire des formules générales que j’ai données dans le Mémoire intitulé : Application de la méthode précédente à différents problèmes de dynamique (page 398),
c’est-à-dire
Comparant ces équations avec les équations du no 30, on trouvera que les équations du même numéro deviennent celles-ci :
d’où l’on tire
et ainsi de suite ; de sorte qu’on aura en général
et ainsi de suite ; de sorte qu’on aura en général
Or il est visible que, pour satisfaire à la dernière équation
il faut supposer
ce qui donne
équation d’où l’on tirera valeurs de qu’on désignera par et qu’on substituera successivement dans l’expression de pour avoir les valeurs de
À l’égard des quantités on les trouvera de la même manière par le moyen des équations lesquelles deviennent, dans le cas présent,
d’où l’on tire, comme ci-dessus,
ou bien, en supposant pour plus de simplicité,
et, par conséquent,
On aura donc
Mais on peut trouver une expression plus simple de cette quantité par la méthode du no 31. Car on a d’abord
d’où l’on tire
Or, en faisant on a
donc
donc
Ces deux expressions de ne sont, pas à la vérité identiques, mais elles deviennent égales lorsque est égal à ce qui suffit pour notre objet.
Faisant donc ces substitutions dans la dernière formule du no 30, on aura l’expression générale des quantités et le problème sera résolu.
Au reste, quoiqu’il soit difficile, peut-être impossible, de déterminer en général les racines de l’équation on peut cependant s’assurer, par la nature même du problème, que ces racines sont nécessairement toutes réelles inégales et négatives ; car sans cela les valeurs de pourraient croître à l’infini, ce qui serait absurde.
37. Si l’on cherche quelles doivent être les distances et les vitesses initiales des corps pour que chacun d’eux ne fasse que des vibrations isochrones et analogues à celles d’un pendule simple, on trouvera (no 35), en prenant /pour la longueur de ce pendule,
et la valeur de devra se déterminer par l’équation
Des vibrations d’une corde tendue et chargée d’un nombre
quelconque de poids.
38. Quoique j’aie déjà résolu ce problème dans mes Recherches sur le son, imprimées dans le premier volume de ces Mémoires, je crois pouvoir le redonner ici, non-seulement pour faire voir comment ma méthode générale s’y applique, mais encore parce qu’il me donnera lieu de faire de nouvelles réflexions sur les vibrations des cordes sonores, qui pourront être utiles à l’éclaircissement de cette matière épineuse et délicate.
Supposons une corde chargée de poids égaux qui la divisent en parties égales que nous ferons chacune égale à et tendue par un poids qui soit à la somme de ceux dont la corde est chargée comme est à nommant les distances des poids à l’axe de la corde, et faisant, pour abréger,
on aura
Donc, en comparant ces équations avec les équations générales du
no 30, on aura les équations suivantes en
d’où l’on tire, en supposant
et en général
Et pour la détermination de l’angle c’est-à-dire de la quantité on aura l’équation
laquelle donne
exprimant l’angle de degrés, et un nombre quelconque entier depuis zéro jusqu’à inclusivement. De sorte qu’on aura
ce qui donnera toutes les valeurs de que nous avons désignées par en faisant successivement égal à
On trouvera des équations entièrement semblables en d’où l’on tirera pareillement
De plus on aura
ou à cause de
On trouverait la même valeur de par la méthode du no 31: mais le calcul serait alors tant soit peu plus long. Cependant, comme ce calcul peut servir à montrer la bonté de la méthode dont nous parlons, je pas cru devoir le supprimer, mais je l’ai renfermé entre deux crochets, afin que mes lecteurs puissent le passer s’ils le jugent à propos.
[On aura d’abord
j’écris et non pas simplement afin que, lorsque c’est-à-dire on ait comme nous l’avons supposé : d’où l’on tire par la différentiation
ou, à cause de
or l’équation donne
et prenant les différences logarithmiques,
donc
Maintenant on a lorsque et, par conséquent
donc
et, à cause de
donc
et, à cause de
Donc, faisant ces substitutions dans l’expression de (no 30), et supposant en général
et
on aura
Application de la solution précédente aux cordes sonores.
39. Je supposerai ici, pour plus de simplicité, que les vitesses initiales soient nulles, moyennant quoi la valeur de ne contiendra plus que des termes de cette forme
étant successivement
Cela posé, on sait que
en faisant
donc
donc, supposant et faisant, pour abréger,
on aura
et, par conséquent,
Or
et
de plus
et, par conséquent,
donc, on aura aussi
où l’on remarquera que
Maintenant (no 38)
donc, si l’on multiplie cette quantité par c’est-à-dire par
et qu’on développe les produits des sinus et des cosinus, on aura
à cause de
Qu’on dénote par les différences secondes des quantités dans la suite de sorte que l’on ait en général
et supposant
(ce qui est permis, à cause que les quantités sont les
seules données), afin que
on aura
Si l’on fait de même
et qu’on suppose ensuite
on trouvera
En général on aura
(le signe supérieur étant pour le cas de pair, et l’inférieur pour celui de impair), pourvu qu’on suppose
conditions auxquelles on peut satisfaire en imaginant la suite des continuée de part et d’autre à l’infini, de manière que les termes et soient nuls, et que les termes également distants de ceux-ci soient égaux et de signes contraires.
Donc, si l’on fait ces substitutions, et qu’on fasse, pour abréger,
et de plus
on aura
Donc, si l’on fait successivement égal à et qu’on suppose en général
et
dénotant des fonctions, on aura (numéro précédent)
D’où l’on voit que pour avoir la valeur d’une quelconque, comme après un temps quelconque il n’y aura qu’à tracer deux courbes, dont les ordonnées répondant aux abscisses soient et et prendre ensuite dans la première de ces courbes
et dans la seconde
Substituons maintenant dans les expressions de et les valeurs de et et supposant en général
nous aurons
et
Or
Donc
Soient
et étant des nombres entiers, on aura
par conséquent,
Il en faut excepter le cas où car alors le numérateur et le dénominateur de la formule deviennent égaux chacun à zéro. Pour trouver la valeur de dans ce cas, on fera étant une quantité évanouissante, et l’on aura, en effaçant ce qui se détruit,
Donc, faisant
Or
et
(à cause que est un nombre entier) ; donc
et, par conséquent,
On aura donc
c’est-à-dire que les deux courbes qui représentent les fonctions et doivent être telles, que les ordonnées répondant aux abscisses soient et
Ayant donc divisé l’axe de la corde, que je suppose égal à en parties égales, on appliquera à chaque abscisse deux ordonnées, l’une égale à et l’autre égale à et l’on fera passer par les extrémités de chacune de ces deux suites d’ordonnées deux courbes représentées par l’équation
étant l’ordonnée qui répond à l’abscisse et des coefficients arbitraires ; on aura de cette manière les courbes qui serviront à
déterminer, pour un temps quelconque
la figure du polygone vibrant, comme nous l’avons enseigné plus haut.
À l’égard de la continuation de ces courbes, il est clair qu’elles s’étendront de part et d’autre à l’infini, et seront composées de branches égales, semblables et alternativement situées au-dessus et au-dessous de l’axe, de sorte qu’il ne faudra que tracer les branches qui répondent à l’axe et les transporter ensuite alternativement au-dessus et au-dessous de l’axe prolongé à l’infini de part et d’autre.
40. Supposons présentement que le nombre des corps soit très-grand, et que, par conséquent, la distance d’un corps à l’autre soit très-petite, la longueur de toute la corde étant égale à il est clair que les différences deviendront très-petites du second ordre, du quatrième, … ; donc, puisque à cause de les quantités seront très-petites du premier ordre du troisième, du quatrième, …, et par conséquent les quantités et pourront être regardées et traitées comme nulles sans erreur sensible Ainsi, dans cette hypothèse, on aura à très-peu près le mouvement de la corde, en faisant passer par les sommets des ordonnées très-proches lesquelles représentent la figure initiale du polygone vibrant, une courbe dont l’équation soit
et que j’appellerai génératrice, et prenanl ensuite pour l’ordonnée du polygone vibrant, qui répond à une abscisse quelconque la demi-somme de deux ordonnées de cette courbe, desquelles l’une réponde à l’abscisse
et l’autre réponde à l’abscisse
et cette détermination sera toujours d’autant plus exacte que le nombre n sera plus grand. Or il est évident que plus le nombre des poids est grand, plus le polygone initial doit s’approcher de la courbe circonscrite ; d’où il s’ensuit qu’en supposant le nombre des poids infini, ce qui est le cas de la corde vibrante, on pourra regarder la figure initiale même de la corde comme une branche de la courbe génératrice, et qu’ainsi pour avoir cette courbe il n’y aura qu’à transporter la courbe initiale alternativement au-dessus et au-dessous de l’axe à l’infini (numéro précédent).
41. On pourrait douter s’il ne faut pas que la courbe initiale de la corde soit aussi comprise dans la même équation
Il est certain que si l’on veut que la courbe génératrice soit la même géométriquement que la courbe initiale, il faut que celle-ci soit renfermée dans l’équation Je dis : la même géométriquement, car il suffit que la différence de ces deux courbes soit moindre qu’aucune grandeur donnée, pour qu’elles puissent être prises pour les mêmes. Or il est clair que, quelle que soit la courbe initiale, on peut toujours faire passer, par une infinité de points infiniment proches de cette courbe, une autre courbe de la forme
de manière que la différence entre les deux courbes soit aussi petite qu’on voudra, quoique cette différence ne puisse devenir absolument nulle que dans le cas où la courbe initiale sera aussi de la même forme ; dans tous les autres cas cette courbe initiale ne sera qu’une espèce d’asymptote dont la courbe génératrice pourra s’approcher à l’infini, sans qu’elles puissent jamais coïncider entièrement.
Pour confirmer ce que je viens de dire, je vais faire voir comment on peut trouver une infinité de telles courbes, qui coïncident avec une courbe donnée en un nombre quelconque de points aussi près les uns des autres qu’on voudra. Pour cela je prends l’équation
dans laquelle
et, par ce que j’ai démontré dans le no 39, j’aurai, lorsque
Soient maintenant
on aura
cette intégrale étant prise depuis jusqu’à ; par conséquent
de sorte que, lorsque on aura étant l’ordonnée qui répond à l’abscisse
Or, soient une fonction quelconque de et une pareille l’onction de il est clair qu’en mettant dans l’équation précédente au lieu de et au lieu de on aura aussi, lorsque
c’est-à-dire, à cause de dans ce cas,
D’où il s’ensuit que si l’on a une courbe quelconque rapportée à un axe égal à et dont les coordonnées soient et et qu’on décrive sur le
même axe une autre courbe dont l’équation, en prenant
et
pour les coordonnées, soit
ces deux courbes coïncideront dans tous les points qui répondent aux abscisses
et étant des nombres entiers, quelle que soit d’ailleurs la fonction or on peut rendre et si grands que, les points de coïncidence soient aussi près les uns des autres qu’on voudra.
Au reste il ne faut pas manquer d’observer que la construction donnée ci-dessus, pour représenter le mouvement de la corde vibrante, n’est exacte qu’autant qu’il est permis de négliger les quantités et comme nous l’avons fait (no 40). Or il est clair que ces quantités seront toujours nulles d’elles-mêmes, si ne fait de saut nulle part dans la courbe initiale, ni dans les branches alternatives ; ainsi, pourvu que cette condition soit observée, on pourra toujours déterminer le mouvement de la corde, quelle que soit d’ailleurs la nature de la courbe initiale.
Nouvelle manière d’intégrer par approximation l’équation
(A)
|
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dans laquelle sont des constantes quelconques,
et marque un coefficient très-petit.
42. On sait que l’intégrale de l’équation
est
et étant deux constantes arbitraires dont l’une exprime la valeur de et l’autre celle de lorsque
Si on trouvera, en faisant et regardant comme une quantité évanouissante, que les termes
se réduisent à celui-ci :
43. Cela posé, pour intégrer l’équation (A) suivant la méthode ordinaire d’approximation, on négligera d’abord les termes affectés de et l’on aura pour première équation approchée
et, par conséquent,
On substituera ensuite cette première valeur de dans le terme en négligeant le terme suivant et faisant, pour plus de simplicité,
on aura la nouvelle équation
dont l’intégrale sera
en supposant
44. Mais voici une difficulté. L’expression de qu’on vient de trouver renferme un terme multiplié par et si l’on continuait le calcul de la même manière, on trouverait encore des termes multipliés par cependant il est certain que la valeur de ne doit point contenir de pareils termes. Pour le démontrer je reprends l’équation (A) et j’en tire, en multipliant par et intégrant,
(B)
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étant une constante qu’on déterminera par les valeurs données de et de lorsque de sorte qu’on aura, en général,
Je fais j’ai
équation qui peut être regardée comme appartenant à une courbe dont et soient les coordonnées. Or, puisque est une quantité très-petite, il est clair qu’on aura à peu près
d’où l’on tire
Ces deux racines donnent, comme l’on voit, une ovale dans laquelle la valeur de est contenue entre ces deux limites :
Pour trouver les autres racines, on supposera et après avoir fait disparaître les puissances de qui se trouveront au dénominateur, on cherchera les valeurs de par les règles ordinaires d’approximation. De cette manière on aura, en ne considérant d’abord que l’équation
et poussant la précision jusqu’aux
et, par conséquent,
ce qui donne une branche parabolique infiniment éloignée de l’axe. On
tirera de même de l’équation
où
ce qui donnera, à cause de l’ambiguïté du radical
deux branches paraboliques éloignées à l’infini de l’axe, et ainsi de suite.
De là il est aisé de conclure que la valeur de ne peut jamais passer du fini à l’infini. Donc, puisque peut devenir infinie, ce qui est évident par la nature même de l’équation (A), il s’ensuit que la valeur de en ne doit point contenir de termes qui croissent avec donc ; etc.
45. Voyons donc comment on pourrait faire disparaître de l’expression de les termes qui contiendraient des puissances de et qui rendraient cette expression très-fautive.
Qu’on suppose, dans l’équation (A),
étant des constantes indéterminées et une nouvelle variable, et négligeant les termes qui seraient affectés de on aura une équation de cette forme :
(C)
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|
dans laquelle
ce qui donnera pour première équation approchée
d’où on aura, en supposant et lorsque
Substituant ensuite cette première valeur de dans le terme de l’équation (C), et négligeant les termes affectés de 1, on aura
On fera moyennant quoi le terme qui contient disparaîtra, et l’équation se réduira à celle-ci :
dont l’intégrale sera
Si l’on veut se contenter de cette approximation, on négligera dans la valeur de les termes de l’ordre de et l’on aura
or la supposition de donne donc on aura
À l’égard de la quantité qui entre dans la valeur de on pourra la supposer égale à zéro, de sorte qu’on aura
Ainsi la valeur de sera, aux quantités de l’ordre de près,
Mais si l’on voulait pousser le calcul plus loin, il faudrait substituer l’expression précédente de dans les termes et de l’équation (C), en négligeant les quantités qui se trouveraient affectées de et faire disparaître ensuite le terme qui contiendrait en supposant égal à zéro son coefficient
ce qui donnerait
De cette manière on aurait une nouvelle valeur de qui ne contiendrait, comme la précédente, que des cosinus d’angles, et ainsi de suite.
La valeur de qu’on vient de trouver donnera, à cause de
en mettant au lieu de sa valeur approchée d’où l’on aura
c’est la valeur de aux quantités de l’ordre de près.
46. Je vais présentement donner une méthode particulière pour intégrer ces sortes d’équations différentielles aussi exactement qu’on voudra par approximation, méthode qui aura sur la précédente l’avantage de donner directement, et sans aucune supposition précaire, la vraie forme de l’intégrale.
Je supposerai ici, pour plus de simplicité, qu’on ne veuille avoir égard qu’aux quantités de l’ordre de et de mais on verra aisément que la méthode aura lieu quelque loin qu’on veuille pousser l’approximation.
Soient et l’équation proposée deviendra
(D)
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Or
donc, si l’on multiplie l’équation (A) par et l’équation (B) du no 44 par et qu’ensuite on les ajoute ensemble, on aura
Mais, comme la quantité est déjà multipliée par dans l’équation (D), il est clair que pour ne pas introduire dans la valeur de des termes de l’ordre de il faut rejeter dans la valeur de et par conséquent aussi dans celle de les termes de l’ordre de effaçant donc le terme et mettant dans les autres à la place de et à la place de on aura
On a de même
donc, multipliant l’équation (A) par et l’équation (B) par et les ajoutant ensemble, on aura
Or, étant multipliée par dans l’équation (D), on rejettera dans la valeur de tous les termes affectés de de sorte qu’on aura, en mettant au lieu de et au lieu de
Nous avons donc, entre les trois variables ces trois équations du second ordre :
(E)
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lesquelles sont intégrables par la méthode du no 26.
Suivant cette méthode je multiplie la première par la seconde par la troisième par (no 29), et étant des constantes indéterminées, ensuite je les ajoute ensemble, et j’en prends l’intégrale en faisant disparaître, par des intégrations par parties, les différences des variables de dessous le signe j’aurai donc
J’égale à zéro les coefficients des variables qui sont sous les signes ce qui me donne ces trois équations :
(F)
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par le moyen desquelles je détermine les quantités et
De cette manière j’ai
(G)
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Or, pour peu qu’on examine les équations (F), il est aisé de reconnaître que la quantité doit être de l’ordre de et celle de de l’ordre de
Soient donc
on aura, en divisant la première équation par la seconde par et la troisième par les trois suivantes :
La première donne
et mettant cette valeur de _2 dans les deux autres, on aura
Négligeons d’abord les termes affectés de et nous aurons
d’où l’on tire
Substituant ensuite ces valeurs dans les termes de l’ordre de et négligeant ceux de l’ordre de on aura
d’où l’on tirera de nouvelles valeurs plus exactes de et de lesquelles
seront
et ainsi de suite ; mais comme et il est clair que pour notre objet il suffira d’avoir la valeur de aux quantités de l’ordre de près, et celle de aux quantités de l’ordre de près ; de sorte qu’on pourra se contenter de prendre
et
Ayant trouvé les valeurs de et de on les substituera dans l’équation et l’on aura, en ordonnant les termes par rapport à
Soit en sorte que et l’on aura
d’où
Reprenons maintenant l’équation (G), et substituons-y au lieu de au lieu de au lieu de au lieu de et au lieu de nous aurons, en prenant pour la constante,
Or, soient, lorsque
on aura
Donc, si l’on fait
et qu’on divise toute l’équation par on aura
et prenant le radical en moins,
donc, retranchant la première de ces équations de la seconde, et divisant ensuite par on aura
(H)
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C’est l’intégrale de l’équation (A), en n’ayant égard qu’aux quantités de l’ordre de et de
Si l’on veut avoir la valeur de on n’aura qu’à résoudre l’équation (H) par approximation, en observant de négliger dans cette opération les quantités qui se trouveraient multipliées par des puissances de plus hautes que la seconde.
Pour y parvenir plus aisément on fera
et, substituant cette valeur dans l’équation (H), on égalera à zéro les termes homogènes, c’est-à-dire ceux qui sont affectés de la même puissance de ce qui donnera
d’où il est clair que la valeur de ne contiendra que des sinus et des cosinus d’angles multiples de
En supposant on verra que la valeur de trouvée ci-dessus s’accorde entièrement avec celle du no 45 ; il n’y aura, pour s’en convaincre, qu’à mettre, au lieu de et de leurs valeurs approchées et (n os 44 et 45).
Du mouvement d’un corps qui décrit une orbite à peu près circulaire, en vertu d’une force centrale proportionnelle à une fonction quelconque de la distance.
47. Soient le rayon vecteur de l’orbite, le temps écoulé depuis le commencement du mouvement, l’angle parcouru par le rayon durant le temps la fonction de la distance qui exprime la force centrale, la distance initiale, la vitesse de projection, et l’angle de la ligne de projection avec le rayon vecteur ; on aura, en prenant constant, ces deux équations
(Voyez l’Article IV du Mémoire qui a pour titre Application de la méthode précédente, etc., page 370.)
La première étant intégrée donne égale à une constante ; mais lorsque on a
donc
substituant donc cette valeur dans l’autre équation, on aura, pour les équations générales du mouvement du corps,
Maintenant, puisqu’on suppose que l’orbite diffère peu d’un cercle, il
est clair que doit être presque égal à et que par conséquent on peut faire étant un coefficient très-petit, et une nouvelle variable ; ce qui donnera
en supposant
donc la première équation deviendra
d’où l’on voit que doit être nécessairement une quantité
très-petite de l’ordre de
de sorte qu’on peut supposer
moyennant quoi l’équation sera divisible par et deviendra, après la division,
équation qui se réduit à la formule (A) du no 42, en supposant
Ainsi l’on aura la valeur de et par conséquent celle de en il faudra seulement observer que, quand
et c’est-à-dire
par conséquent
d’où l’on voit que doit être très-petit, et par conséquent l’angle de projection presque droit ; ce qui est d’ailleurs évident, à cause que l’orbite est supposée peu différente d’un cercle.
L’autre équation donnera, après la substitution de au lieu de
Je substitue dans cette équation au lieu de et au lieu de ensuite j’y ajoute les trois équations (E) du no 46, multipliées la première par la seconde par la troisième par ( étant des coefficients indéterminés), ce qui me donne, en ordonnant les termes,
Je suppose à présent
(I)
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ce qui réduit l’équation précédente à
dont l’intégrale est,
c’est-à-dire, en remettant au lieu de au lieu de et faisant attention que lorsque on a et
Et il ne s’agira plus que de tirer les valeurs de des équations (I) ; or, si l’on fait et qu’on divise la première équation par la seconde par la troisième par on aura
d’où l’on tire, en négligeant ce qu’on doit négliger,
Donc si l’on fait, pour abréger,
on aura
(K)
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Or est déjà connu en donc on connaîtra aussi en
Il est à remarquer que représente l’angle du mouvement moyen ; de sorte que si l’on nomme cet angle et qu’on substitue dans les équations (H) et (K) au lieu de on aura les formules qui feront trouver le lieu vrai du corps, son lieu moyen étant donné.
Il est visible que les absides de l’orbite se trouveront aux points où or, si l’on différentie l’équation (H) et qu’on fasse ensuite on aura
c’est-à-dire
Soit
le plus petit angle qui répond à la tangente
et l’on aura
dénotant l’angle de degrés, et un nombre quelconque entier ; maintenant l’équation (K) donnera, lorsque
donc, mettant au lieu de sa valeur on aura pour les lieux des absides
d’où l’on voit que la distance d’une abside à l’autre sera égale à l’angle et que par conséquent le mouvement des absides sera de degrés à chaque révolution.
48. Si l’on veut connaître la figure de l’orbite décrite par les corps,
il faudra éliminer des équations (H) et (K) pour avoir une équation entre et ; mais il sera beaucoup plus simple de substituer d’abord dans l’équation au lieu de sa valeur ce qui donnera, en faisant et prenant constant,
et d’intégrer ensuite cette dernière équation par la méthode du no 46.
En effet, puisque est à peu près égale à par hypothèse, sera à peu près égale à et par conséquent on pourra supposer
ce qui, en faisant
et
donnera
dont l’intégrale sera (no 46)
Ainsi l’on aura en il faudra seulement observer que la quantité n’exprimera plus ici la valeur de lorsque mais celle de c’est-à-dire de sorte qu’on aura
Le coefficient donnera la distance d’une abside à l’autre de et l’on verra, après en avoir fait le calcul, que cette valeur s’accorde avec celle que nous avons trouvée ci-dessus.
Soit
donc
on aura donc
donc, puisque on aura
faisant donc ces substitutions dans la valeur de du no 46, et rejetant tous les termes qui contiendraient des puissances de plus hautes que la seconde, on aura
d’où l’on tire
ce qui donnera pour la distance d’une abside à l’autre
49. Supposons maintenant que l’on ait à intégrer l’équation
on pourra faire disparaître la quantité de la manière suivante.
Qu’on multiplie l’équation par et qu’on en prenne l’intégrale, en négligeant les termes affectés de on aura
Or,
et, en mettant au lieu de et de leurs valeurs approchées et
donc on aura
Substituant donc cette valeur de dans l’équation proposée, elle deviendra
laquelle est, comme on le voit, dans le cas de l’équation (A).
Par cette méthode on pourra faire disparaître toutes les puissances paires de qui se trouveront dans l’équation proposée. À l’égard des puissances impaires de il est facile de voir qu’elles donneront dans la valeur de des arcs de cercle ; d’où il s’ensuit que la solution ne pourra avoir lieu que tant que ne sera pas fort grande, et qu’ainsi il sera permis de se servir de telle méthode d’approximation qu’on voudra.
Cependant, comme il peut être quelquefois important de connaître la vraie forme de la valeur de qu’on chercherait vainement par les méthodes ordinaires, je vais donner le moyen d’y parvenir.
50. Soit en général l’équation
On fera et l’on aura
On différentiera cette équation, et l’on y substituera ensuite au lieu de au lieu de et au lieu de ou plutôt sa valeur en et de cette manière on aura une nouvelle équation en de la forme suivante
Toute la difficulté se réduira donc à intégrer ces deux équations : sur quoi voyez ci-après le no 52.
51. Si l’équation proposée était du quatrième ordre, on la réduirait à deux du second, en faisant et substituant ensuite au lieu au lieu de et au lieu de
Mais si la proposée était du troisième ordre, alors il faudrait la réduire d’abord au quatrième par la différentiation, et ensuite à deux du second par la supposition de et ainsi du reste.
De l’intégration des équations
(L)
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(M)
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52. Nous commencerons par chercher la valeur des quantités et qui entrent dans les différentielles secondes de or, comme nous nous proposons seulement de pousser l’approximation jusqu’aux quantités de l’ordre de il suffira d’avoir égard, dans les valeurs dont il s’agit, aux termes de l’ordre de parce que les quantités sont déjà elles-mêmes multipliées par dans les équations proposées.
Je multiplie d’abord l’équation (L) par et j’en prends l’intégrale ; j’ai, en négligeant les termes affectés de
(N)
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Je multiplie de même l’équation (M) par et j’ai, après l’intégration,
ou bien, en mettant au lieu de au lieu de et au lieu de
(O)
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Enfin, multipliant l’équation (L) par
et l’équation (M) par
les ajoutant ensemble et intégrant, on aura
(P)
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Pour déterminer les constantes on supposera que, quand on ait et et l’on aura
Cela posé, je fais
j’aurai, au lieu des équations (L) et (M), ces deux-ci :
(1)
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(2)
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Maintenant on a :
1o
donc donnera, en négligeant les termes de l’ordre de
et, en faisant les substitutions précédentes,
(3)
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2o
donc donnera
(4)
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3o
donc donnera
(5)
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4o donc donnera
(6)
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5o
donc donnera, en rejetant les termes affectés de à cause que la variable est déjà elle-même multipliée par dans les équations (1) et (2),
(7)
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6o
donc donnera, en négligeant par la même raison que ci-devant les termes de l’ordre de
(8)
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7o
donc donnera
(9)
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8o
donc donnera
(10)
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9o
donc donnera
(11)
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10o
donc donnera
(12)
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11o
donc donnera
(13)
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12o
donc donnera
(14)
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Ayant ainsi autant d’équations que de variables, l’intégration qui doit donner la valeur de et de est facile par la méthode du no 26 ; de sorte que, si l’on multiplie l’équation (1) par l’équation (2) par l’équation (3) par l’équation (4) par l’équation (5) par l’équation (6) par l’équation (7) par l’équation (8) par l’équation (9) par l’équation (10) par l’équation (11) par l’équation (12) par l’équation (13) par l’équation (14) par et qu’on achève le reste comme dans le no 46, on aura, en faisant, pour abréger,
et
on aura, dis-je,
(Q)
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|
|
et ensuite
équations par lesquelles on déterminera les quatorze inconnues en ayant attention de pousser les valeurs des deux premières jusqu’aux quantités de l’ordre de celles des quatre suivantes jusqu’aux quantités de l’ordre de seulement, et enfin de rejeter dans les valeurs des sept dernières toutes les quantités affectées de
Or je remarque : 1o que la quantité ne paraissant que sous la forme quadrative, elle aura nécessairement deux valeurs, l’une positive et l’autre négative ; de sorte que si l’on suppose que désigne la racine positive, on pourra écrire partout indifféremment et 2o que si l’on représente les deux premières équations par
on aura, en éliminant
(R)
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d’où l’on tirera deux valeurs de
Soient maintenant, lorsque
c’est-à-dire
et
l’équation (Q) donnera, en divisant par
et prenant la quantité en
d’où l’on tire
ou bien
Soient maintenant et les deux racines de l’équation (R), et les valeurs correspondantes de on aura, en remettant au lieu de leurs valeurs ces deux équations
d’où l’on tirera par approximation les valeurs de et de
Il est évident que pour que les valeurs de et de ne contiennent que des sinus et des cosinus, il faut que les racines de l’équation (R) soient toutes deux réelles et négatives ; par conséquent il faut que l’on ait
1o
2o
Si ces trois conditions n’ont point lieu à la fois, alors les valeurs de et de contiendront des exponentielles réelles, et par conséquent la solution ne sera bonne que tant que ne sera pas fort grande.
On pourrait ajouter que les expressions de et de renfermeraient l’angle si les deux valeurs de étaient égales ; car alors, supposant et regardant comme une quantité évanouissante, on trouverait que la seconde des deux équations ci-dessus se réduirait à celle-ci
dans laquelle la quantité contient nécessairement des termes multipliés par l’angle Mais comme l’équation (R) n’est qu’approchée, quand il arriverait que
ce qui est la condition des racines égales, on n’en pourrait conclure
autre chose, sinon que les deux valeurs de
seraient égales aux quantités de l’ordre de
près, et que par conséquent il faudrait pousser l’approximation jusqu’aux quantités de ce même ordre. Ce ne serait qu’après avoir poussé l’approximation fort loin et avoir reconnu que les valeurs de
sont toujours égales, qu’on pourrait à la rigueur faire usage de l’équation que nous venons de donner.
53. On voit aisément que la méthode précédente est générale pour tel nombre d’équations qu’on voudra, pourvu que ces équations soient analogues aux équations (L) et (M), c’est-à-dire que les produits de deux dimensions soient affectés de ceux de trois soient affectés de et ainsi de suite.
Cette méthode serait surtout utile pour déterminer aussi près qu’on voudrait le mouvement d’un système quelconque de corps qui agiraient les uns sur les autres, et qui ne feraient que de très-petites oscillations autour de leurs points d’équilibre. Car nommant les espaces parcourus par ces corps dans leurs oscillations, on trouverait des équations de la forme de celle dont je viens de parler ; au reste nous avons déjà donné (no 30) la solution générale de ce problème pour le cas des oscillations infiniment petites.
54. Si les équations proposées contenaient des termes de la forme
l’intégration n’aurait aucune difficulté de plus ; il faudrait seulement avoir attention de changer les expressions
qui se trouveraient dans les équations (N), (O), (P) en leurs équivalentes
55. Si elles contenaient des termes de la forme
on les ferait disparaître par des procédés semblables à ceux que nous avons suivis dans le no 49. Il en serait de même de tous les termes qui contiendraient des produits de et de dimensions paires ; mais s’il se trouvait des produits de dimensions impaires de ces mêmes quantités, alors on ferait chacune d’elles égale à une nouvelle variable, et on achèverait le reste comme dans le no 50.
56. Enfin, si l’on avait des équations du troisième ordre et au delà, on les réduirait toujours au second par la méthode du no 51.
De l’intégration de l’équation
(S)
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dans laquelle est une fonction quelconque de
57. Je remarque d’abord que si était égal à zéro, l’équation serait dans le cas du no 55, car il n’y aurait qu’à faire ce qui donnerait
Or, puisque l’indéterminée n’y passe pas le premier degré, il est clair qu’on pourra faire disparaître le terme tout connu par la méthode du no 1. En effet, si l’on multiplie l’équation proposée par et qu’on pratique les autres opérations que prescrit cette méthode, on aura les deux équations suivantes :
dont la première est réductible au cas du
no 55, et dont l’autre étant intégrée donnera
Au reste, ces sortes d’équations peuvent encore s’intégrer par une méthode particulière et fort simple que je vais exposer,
Je fais
ce qui me donne
et ensuite
Cela posé, j’aurai d’abord, au lieu de l’équation (S), celle-ci
(1)
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De plus, la même équation (S) étant multipliée successivement par et par donnera
et
c’est-à-dire, en faisant les substitutions ci-dessus,
(2)
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(3)
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Si l’on voulait n’avoir égard, dans la valeur de qu’aux quantités de l’ordre de on négligerait dans les valeurs de et de et par conséquent aussi dans les équations (2) et (3), tous les termes affectés de moyennant quoi ces équations ne contiendraient plus que les trois variables et de sorte qu’avec l’équation elles suffiraient pour résoudre le problème ; mais si l’on veut pousser l’approximation jusqu’aux quantités de l’ordre de comme nous l’avons fait dans les problèmes précédents, alors on conservera tous les termes des équations (2) et (3), et on multipliera de nouveau l’équation (S) par et par ce qui donnera, après les substitutions, deux équations en et en dans lesquelles on pourra négliger les termes affectés de parce que les quantités et sont déjà elles-mêmes multipliées par dans les équations (2) et (3) ; ainsi l’on aura
(4)
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(5)
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et l’intégration de l’équation proposée sera réduite à celle de cinq équations (1), (2), (3), (4) et (5), lesquelles sont, comme on voit, dans le cas du no 29.
Ayant donc multiplié la première de ces équations par le la seconde par la troisième par la quatrième par et la cinquième par on les ajoutera ensemble, et on en prendra l’intégrale en faisant disparaître de dessous le signe les différences des variables après quoi on chassera les expressions intégrales en égalant à zéro leurs coefficients, ce qui donnera
De cette manière on aura l’équation intégrale
Soit de sorte que et
et l’on aura premièrement
d’où l’on tire
et ensuite
ou, divisant par
et changeant les exponentielles imaginaires en sinus et cosinus,
Donc, si l’on remet pour et leurs valeurs, et qu’on compare les imaginaires avec les imaginaires, et les réelles avec les réelles, on aura
et
deux équations à l’aide desquelles on éliminera
De l’intégration des équations
58. Soit fait, comme dans le numéro précédent,
et de même
on aura
et pareillement
Cela posé, on aura d’abord, au lieu des équations (T) et (U), ces deux-ci :
Ensuite les mêmes équations (T) et (U) étant multipliées successivement par et par donneront (après les substitutions) ces quatre autres équations :
Enfin, multipliant encore l’une et l’autre des équations (T) et (U) par
et par
et négligeant les termes affectés de
on aura
On aura donc en tout dix inconnues et dix équations, et le problème ne dépendra plus que de l’intégration de ces équations.
En suivant notre méthode on multipliera l’équation (1) par l’équation (2) par l’équation (3) par l’équation (4) par l’équation (5) par l’équation (6) par l’équation (7) par l’équation (8) par l’équation (9) par l’équation (10) par et, après les avoir ajoutées ensemble, on multipliera la somme par et on en prendra l’intégrale ; ce qui donnera, en faisant disparaître de dessous le signe les différences des variables et égalant ensuite à zéro les coefficients des termes où ces mêmes variables se trouveront sous le signe,
et
59. Qu’on multiplie la quatrième, la sixième, la huitième et la dixième des équations (V) par et qu’on les ajoute ensuite chacune à sa précédente, on aura, au lieu des dix équations (V), les six suivantes :
Les deux premières donnent, ou bien
(Y)
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|
et
ou bien
et
Dans le premier cas, la troisième équation deviendra, en substituant la valeur de ,
laquelle donnera séparément, à cause de l’ambiguïté du signe, et de sorte qu’on aura aussi et et l’on aura ensuite, pour la détermination des quantités et
d’où l’on voit que les quantités et seront de l’ordre de et les quantités et de celui de
Dans le second cas on trouvera d’abord et par conséquent et ensuite on aura
et
d’où l’on tirera et
Ayant ainsi les valeurs de tous les coefficients, on achèvera le calcul comme on a fait dans le numéro précédent, et l’on aura, à l’aide des deux valeurs de deux équations finales qui serviront à trouver et
Il y a cependant un cas qui demande une discussion particulière ; c’est celui où le coefficient serait presque égal à la différence n’étant que de l’ordre de nous allons l’examiner dans les numéros suivants.
Analyse du cas où est presque égal à
60. Soient
en sorte que
Je fais
c’est-à-dire
ce qui me donne
et les équations (Y) et (Z) du numéro précédent se changeront en celles-ci :
d’où l’on tirera les valeurs de et
L’équation étant prise en donnera
Or
donc, faisant cette substitution, et divisant ensuite le haut et le bas de la fraction par on aura
équation dans laquelle je remarque que la quantité ne se trouve plus qu’au premier degré ; de sorte que cette équation ne doit être regardée comme exacte qu’aux quantités de l’ordre de près. C’est pourquoi il faudra négliger dans la suite toutes les quantités de ce même ordre.
Prenons maintenant l’équation (b) en et nous aurons, en rejetant les termes de l’ordre de
Donc
c’est-à-dire, en faisant
Ces valeurs étant substituées dans l’équation il viendra
ou multipliant par
et réduisant,
De sorte que si l’on fait
on aura
équation d’où l’on tirera deux valeurs de que j’appellerai et
Si l’on néglige le terme on aura les premières valeurs approchées de et de et substituant ensuite ces valeurs dans l’expression de on aura les valeurs de et de aux quantités de l’ordre de près.
Enfin l’équation donnera, en substituant les valeurs de et de et négligeant les termes de l’ordre de
d’où, en faisant
on aura
À l’égard des autres coefficients, savoir : et ils seront tous égaux à zéro, comme nous l’avons vu dans le numéro précédent.
61. On fera maintenant ces différentes substitutions dans l’équation intégrale (X) du no 58, et l’on aura, en rejetant les termes de l’ordre de
Supposons que cette intégrale soit prise de telle manière qu’elle soit nulle lorsque et qu’alors on ait
et par conséquent
et (no 58)
il est clair qu’il faudra ajouter au second membre de l’équation précé-
dente, la quantité
c’est-à-dire, à cause de
62. Pour rendre le calcul plus simple, nous négligerons d’abord les termes de l’ordre de moyennant quoi l’équation deviendra, en mettant au lieu de et au lieu de
Si l’on multiplie cette équation par qu’ensuite, après avoir réduit les exponentielles imaginaires en sinus et cosinus, on compare la partie imaginaire du premier membre à la partie imaginaire du second, et qu’on fasse, pour abréger,
on aura l’équation suivante
laquelle, en mettant successivement et à la place de et dénotant par et et les valeurs correspondantes de et des en fournira deux autres, dont la seconde étant multipliée par et ensuite retranchée de la première aussi multipliée par on aura
63. Il faudrait maintenant faire un calcul semblable pour trouver la valeur de en employant les autres formules du no 59 ; mais sans entrer dans un nouveau détail à cet égard, il suffira de considérer que les équations proposées (T) et (U), dans lesquelles sont telles que l’une se change en l’autre, en marquant seulement d’un trait les lettres et effaçant celui des lettres d’où il s’ensuit que pour avoir l’expression de il ne faudra que mettre dans celle de au lieu de et vice versâ.
À l’égard des valeurs de on remarquera qu’en négligeant le terme elles seront les mêmes pour les deux cas, puisque les quantités et entrent de la même manière dans l’équation du no 60.
64. Ayant trouvé les premières valeurs de et de si l’on veut avoir une plus grande précision et tenir compte aussi des quantités de l’ordre de on nommera ces valeurs et et on désignera de même par et les valeurs correspondantes des quantités et ensuite on supposera
et l’on fera ces substitutions dans l’équation du no 61, en négligeant les termes de l’ordre de après quoi on effacera tous les termes qui ne seront point affectés de parce que ces termes se détruiront d’eux-mêmes, en vertu de l’équation et l’on divisera les autres par De cette manière on aura
On traitera cette équation comme on a fait ci-devant l’équation et supposant, pour abréger,
et de plus
on trouvera
étant les valeurs de qui répondent à et
Si l’on voulait encore pousser la précision plus loin, il faudrait alors reprendre les calculs du no 58, et y avoir égard aux quantités de l’ordre de que nous y avons négligées.
65. Soit étant une quantité constante, et une fonction de telle, que
on aura donc
et
en intégrant par parties ; donc, supposant que l’intégrale
soit prise de manière qu’elle soit nulle lorsque
et qu’alors on ait
on aura
On trouvera de même, en prenant pour ce que devient lorsque
De sorte qu’on aura (no 62)
Pareillement, si l’on a
et que soient les valeurs de+et de et de quand on trouvera
Donc, si l’on a
et
et de même
et
et qu’on fasse
et de plus
et étant les valeurs de et lorsque ), la formule du no 62 donnera, en négligeant les termes de l’ordre de
Par là on aura la valeur de lorsque les fonctions et seront exprimées par des suites quelconques de différents sinus et cosinus d’angles multiples de
Il faut observer que si était égal ou presque égal à il ne serait pas permis de négliger les termes affectés de dans l’expression de et l’on trouverait alors dans la valeur de des termes dont les coefficients seraient très-grands ; il en faudra dire autant du cas où ne serait que très-peu différent de nous en laissons le détail au Lecteur.
Mais, si était exactement égal à le dénominateur de l’expression de deviendrait égal à zéro, et comme cette quantité n’est point infinie, le numérateur correspondant serait aussi égal à zéro dans ce cas-là ; faisant donc
et regardant
comme une quantité évanouissante, on trouverait
de sorte que la formule contiendrait des termes multipliés par l’angle Il en serait de même si Au reste ces deux cas sont susceptibles de remarques analogues à celle que nous avons faite à la fin no 52.
66. Comme les quantités etm_2 sont les racines d’une équation du second degré (no 60), il peut arriver qu’elles soient égales ou imaginaires ; ainsi il ne sera pas inutile de nous arrêter ici à discuter ces deux cas.
1o Si je fais ( étant une quantité évanouissante), ce qui me donne
et
donc, faisant ces substitutions dans la formule on aura, après avoir effacé ce qui se détruit,
Mais il faut bien remarquer que, pour que cette équation ait lieu, il
faut que les valeurs de soient égales rigoureusement et sans rien négliger. (Voyez le numéro cité ci-dessus.)
2o Si et sont imaginaires, en sorte que
on aura
ensuite on trouvera
et de même
Ces substitutions faites, on verra que les imaginaires se détruiront dans la formule et qu’elle deviendra
Ainsi, dans le cas où l’équation a ses deux racines imaginaires, la valeur de contient nécessairement des exponentielles toutes réelles, et qui croissent à l’infini à mesure que croit.
Application de la solution précédente à la théorie de Jupiter
et de Saturne.
67. Soient la masse du Soleil, celle de Jupiter, le rayon vecteur de l’orbite de cette planète projetée sur le plan de l’écliptique (plan que nous regarderons comme absolument fixe et immobile l’angle décrit par le rayon pendant le temps et la tangente de la latitude héliocentrique de Jupiter.
Soient de même la masse de Saturne, le rayon vecteur de son orbite réduit au plan de l’écliptique, l’angle décrit par ce rayon durant le même temps et la tangente de la latitude héliocentrique de Saturne.
Enfin, soient la perpendiculaire menée du centre de Jupiter sur le plan de l’écliptique la perpendiculaire menée du centre de Saturne sur le même plan la distance de Jupiter au Soleil, c’est-à-dire le rayon mené du Soleil à Jupiter, la distance de Saturne au Soleil et la distance de Jupiter à Saturne en sorte que
et
et supposant
on aura les six équations suivantes (voyez les Articles XIV et XVI du Mémoire intitulé : Application de la méthode précédente, etc.,
p. 385 et. 389) ;
dont les trois premières représentent le mouvement de Jupiter dérangé par Saturne, et les trois autres celui de Saturne dérangé par Jupiter.
D’où l’on voit que, quand on aura calculé les dérangements de Jupiter, les mêmes formules serviront à calculer ceux de Saturne, puisqu’il n’y aura qu’à changer en et vice versâ.
68. Puisque l’équation
deviendra, en divisant par
et, mettant au lieu de sa valeur tirée de la première équation, on aura, après avoir effacé ce qui se détruit,
Ensuite l’équation, donnera
étant une constante arbitraire ; d’où l’on tire
Donc les équations du mouvement de Jupiter seront, à cause de
69. Les équations donneront et en d’où l’on connaîtra le lieu de la planète à chaque instant. Si l’on voulait de plus avoir l’orbite qu’elle décrit, on n’aurait qu’à éliminer le temps au moyen de l’équation
laquelle étant multipliée par et ensuite intégrée, donne
étant une constante arbitraire ; d’où l’on tire
Et cette valeur étant substituée dans les deux premières des équations on aura, en prenant constant au lieu de et faisant
les équations suivantes :
70. Supposons que les forces perturbatrices soient nulles, en sorte que l’orbite soit décrite en vertu de la seule force tendant au centre du Soleil, et les équations que nous venons de trouver deviendront
lesquelles étant intégrées donneront
et étant des constantes arbitraires, et étant égal à
La première de ces deux formules nous montre que l’orbite est toute dans un plan fixe passant par le centre des rayons et coupant ce plan de manière que soit la tangente de l’inclinaison, et le lieu du nœud ascendant.
La seconde fait voir que l’orbite est une ellipse dont le foyer est dans le centre même des rayons vecteurs et pour en déterminer l’espace et la position on considérera que si l’on nomme et les angles dont et sont les projections, on aura, étant l’argument de latitude, et sa projection,
et par conséquent
donc
et faisant, pour plus de simplicité,
ce qui donne
on aura
donc
Or et rayon vecteur de l’orbite réelle ; donc l’équation de cette orbite sera
laquelle est visiblement celle d’une ellipse dont est le paramètre et l’excentricité. À l’égard de la position du grand axe de cette ellipse, il est clair que donnera le lieu du périhélie, et pour avoir l’angle correspondant que nous nommerons on observera que
de sorte qu’on aura
71. Imaginons maintenant que l’effet des forces perturbatrices consiste à faire varier les quantités et en sorte que l’orbite soit représentée par une ellipse qui change continuellement d’espace et de position ; nous aurons donc
1o et
or, puisqu’on a deux indéterminées et dont l’une peut être tout ce qu’on voudra, nous supposerons
ce qui donnera
de sorte que la variation instantanée de la latitude sera la même que si le plan de l’orbite ne changeait point de position. Donc, en mettant pour
Donc on aura, au lieu de l’équation
ces deux-ci :
par lesquelles on connaîtra le mouvement de la ligne des nœuds, et la variation de l’inclinaison de l’orbite.
2o On aura
d’où l’on tire
Supposons ici, à l’imitation de ce que nous venons de faire plus haut,
de manière que l’on ait simplement
c’est-à-dire que la variation instantanée du rayon soit la même que si l’ellipse demeurait constante, et différentiant cette valeur de on trouvera
or, à cause de
de plus
donc
donc on aura, à cause de
De sorte que l’équation
se changera en ces deux-ci :
lesquelles serviront à trouver ets
Au reste, dès qu’on aura trouvé et en ou bien et en on pourra, si l’on veut, trouver tout de suite les valeurs de et car les équations
donneront
Et de même, les équations
donneront, en faisant, pour abréger,
72. Les observations nous apprennent que le mouvement de Jupiter autour du Soleil est à peu près circulaire et uniforme, et que le plan de son orbite ne fait qu’un très-petit angle avec celui de l’écliptique ; d’où il s’ensuit que si l’on nomme la distance moyenne de Jupiter au Soleil, et sa vitesse angulaire moyenne, on pourra supposer
étant des quantités variables, et un coefficient très-petit, où il faut remarquer que les valeurs de et de ne doivent renfermer aucun terme tout constant ; autrement, contre l’hypothèse, et ne seraient plus les valeurs moyennes de et de
Cela posé, si l’on fait ces substitutions dans les équations du no 68, et qu’on divise la première par on aura, en poussant la précision jusqu’aux quantités de l’ordre de
On voit d’abord par ces équations que les quantités
doivent être chacune très-petites de l’ordre de pour que les hypothèses que nous avons faites puissent subsister.
Supposons donc
et les équations précédentes étant divisées par deviendront, en faisant
Si l’on nomme de même la distance moyenne de Saturne au Soleil, sa vitesse angulaire moyenne, et qu’on suppose
on aura les mêmes équations que ci-devant, en marquant seulement les lettres d’un trait.
73. Il faut maintenant faire les mêmes substitutions dans les valeurs de et premièrement dans celle de qui entre dans la valeur de ces quantités ; mais, pour rendre le calcul plus simple, nous n’aurons égard dans cette opération qu’aux termes de l’ordre de une plus grande précision étant d’ailleurs inutile dans la présente recherche.
Mettons d’abord à la place de et à la place de et nous aurons, en négligeant les termes et qui seraient du second ordre, et faisant, pour plus de simplicité,
savoir
d’où l’on tire par les séries
Or les quantités
étant irrationnelles, il est nécessaire de les réduire à une forme rationnelle, sans quoi l’intégration des équations proposées ne réussirait point.
Pour cela je remarque qu’en faisant la question se réduit à changer en une fonction rationnelle une quantité de cette forme dans laquelle est une fraction moindre que l’unité. Or, puisque
on élèvera la quantité à la puissance ce qui, à cause de
donnera
De sorte que, si l’on fait
on aura
et
.
Donc
Or, si l’on fait les carrés des deux séries et et qu’on ajoute ensemble les termes qui auront le même coefficient, en faisant attention que
on trouvera
les coefficients étant exprimés de la manière suivante :
et ainsi de suite.
Au reste, quand on aura déterminé par ces séries les deux premiers coefficients et on trouvera tous les suivants d’une manière très-simple et très-facile ; car, si l’on prend les différentielles logarithmiques de l’équation
et qu’après avoir multiplié les deux membres en croix on compare terme à terme, on aura, comme M. Euler l’a trouvé le premier dans ses Recherches sur le mouvement de Saturne,
Connaissant ainsi tous les coefficients de la série qui représente on trouvera tout de suite ceux de la série qui exprime car, dénotant ces derniers par il faudra que la série étant multipliée par devienne égale à la série La multiplication faite, on trouvera, en comparant les deux premiers termes,
Or est donné en et de la même manière que est donné en et de sorte qu’on aura, en mettant à la place de
Donc, substituant cette valeur de on aura deux équations en et d’où l’on tirera
Ensuite on aura
Tout se réduit donc à trouver les valeurs de et de lorsque or les séries ci-dessus donnent, pour ce cas,
lesquelles, à cause de environ, dans la théorie de Jupiter et de Saturne, seront assez convergentes pour qu’on puisse se contenter d’un petit nombre de termes.
Pour faciliter le calcul de ces deux séries, lesquelles peuvent aussi être d’usage dans plusieurs autres occasions, je vais donner ici les logarithmes des différentes puissances de qui entrent dans les valeurs de et de
En examinant cette Table il est aisé de voir que les différences des logarithmes forment une progression décroissante ; d’où il s’ensuit que si, après avoir pris la somme d’un nombre quelconque de termes de l’une
ou de l’autre série, on en regarde le reste comme une progression géométrique, l’erreur sera toujours moindre que la somme de cette progression ; ainsi il sera aisé de juger de la quantité de l’approximation.
74. Supposons donc
et
et nous aurons
ou bien
en faisant, pour abréger,
75. Cela posé, on aura d’abord
et de même
Donc, multipliant cette dernière quantité par on aura
Or, en négligeant les termes de l’ordre de
et par conséquent
Donc si l’on fait
on aura (no 67
Maintenant on aura
Donc, si l’on multiplie ces deux quantités par et qu’on fasse
on aura (numéro cité)
Enfin on a
d’où, en négligeant les termes de l’ordre de on aura
De sorte que, si l’on fait
on aura, aux quantités de l’ordre de près,
Et il ne restera plus, pour achever les substitutions, qu’à mettre au lieu de c’est-à-dire au lieu de sa valeur ou bien, en faisant ce qui est très-facile, car il n’y aura qu’à mettre partout dans les expressions précédentes à la place de et ajouter ensuite à la valeur de la quantité
et à celle de la quantité
76. On sait que les masses de Jupiter et de Saturne sont très-petites par rapport à celle du Soleil, en sorte qu’on peut supposer et donc, puisque (no 72), on aura
où, faisant
d’où il s’ensuit que les quantités sont très-petites de l’ordre de et qu’ainsi, pour satisfaire aux équations du numéro cité, il est nécessaire de supposer presque égal à et ou bien presque égal à
Soit donc
et les équations donneront, après avoir substitué les valeurs de et trouvées ci-dessus, et divisé le tout par
77. Ayant ainsi les valeurs de et il ne s’agira plus que de les substituer dans les équations du no 72. Or, si l’on met au lieu de qu’on néglige les quantités affectées de et de (parce que est aussi une quantité fort petite, comme on le verra plus bas), et, qu’après avoir ajouté ensemble les coefficients des termes analogues, on fasse
et ensuite
on aura les équations suivantes :
Telles sont les équations du mouvement de Jupiter, en tant qu’il est altéré par l’action de Saturne.
On trouvera des équations semblables pour le mouvement de Saturne dérangé par Jupiter ; il ne faudra pour cela que mettre à la place de et vice versâ, et marquer toutes les autres lettres d’un trait, à l’exception de laquelle étant égale a deviendra c’est-à-dire simplement négative.
78. Je remarque maintenant que les équations et peuvent se réduire à ces formes plus simples :
en supposant
et
Pour le prouver, et déterminer en même temps les valeurs de je prends d’abord les différentielles secondes de et de j’ai
Ensuite je substitue à la place de leurs valeurs tirées des équations et en négligeant les quantités qui seraient affectées de ou de et pour avoir les valeurs de et (car les autres se déduisent aisément des équations citées), je multiplie l’équation par et l’équation par et ensuite je les intègre, ce qui me donne, en négligeant les quantités de l’ordre de et de parce que et ne se trouvent que dans des termes déjà affectés de
et étant des constantes.
Je conserve exprès le terme parce que la quantité contient un terme de cette forme lequel étant multiplié par et ensuite intégré, après avoir substitué les valeurs de et de en se trouvera divisé par des quantités de l’ordre de
Or l’équation donne, en rejetant tous les termes affectés de
et par conséquent
mais, en mettant au lieu de et de leurs valeurs approchées et car on peut négliger ici tous les termes affectés de et de
et, à cause de
Donc on aura
d’où l’on tire
Donc, si l’on met cette valeur dans la première des deux équations ci-dessus, et qu’on substitue dans la seconde à la place de et à la place de on aura, après les réductions,
Ces substitutions faites, on trouvera, en ordonnant les termes,
Je mets donc ces valeurs de et dans les équations
et ensuite j’égale à zéro les termes homogènes, ce qui me donne les équations suivantes :
par où l’on déterminera les valeurs des coefficients ainsi que celles de et de en ayant soin de pousser les valeurs de et jusqu’aux quantités de l’ordre de et celles de jusqu’aux quantités de l’ordre de et de seulement, et enfin de négliger dans les autres toutes les quantités affectées de et de
79. Si l’on regarde la quantité comme connue, et qu’on s’en serve pour déterminer on aura
ensuite, supposant
on trouvera
Et l’on remarquera qu’il restera encore deux indéterminées et lesquelles pourront être supposées égales à tout ce qu’on voudra, selon ce qu’on jugera plus commode.
À l’égard des quantités et il faudra les prendre de telle manière que les deux conditions exprimées dans le no 72 aient lieu, c’est-à-dire que les valeurs de et de ne renferment aucun terme tout constant ; ainsi ce ne sera qu’après avoir trouvé les expressions générales de et de en qu’on pourra déterminer les constantes et
Au reste, comme il n’est pas absolument nécessaire que la quantité représente exactement la distance moyenne de la planète, on pourra, si l’on veut, se contenter de remplir la seconde des deux conditions dont nous venons de parler, et pour lors on aura encore une nouvelle indéterminée à volonté.
Enfin, pour déterminer et on substituera d’abord dans les équations et les valeurs de et en et on fera ensuite des équations séparées des termes dans lesquels n’entre pas, les autres étant censés se détruire d’eux-mêmes. Or, en mettant au lieu de et leurs valeurs approchées et et négligeant tous les termes affectés de ainsi que ceux qui contiennent des sinus et des cosinus, on a, à cause de égal à très-peu près à
De sorte qu’en ne prenant, dans les valeurs de et que les termes constants, et omettant les autres, on aura
et
80. Pour mettre nos formules sous une forme plus commode et plus simple, nous ferons et moyennant quoi nous aurons
et
d’où l’on tire, en ne poussant la précision que jusqu’aux quantités de l’ordre de
ou bien, en mettant pour et leurs valeurs approchées et
Et si l’on substitue cette valeur de dans l’équation du no 77, on aura
équation facile à intégrer dès qu’on aura les valeurs de et en On se souviendra seulement qu’il faudra, avant l’intégration, égaler à zéro tous les termes constants.
De plus, si l’on veut avoir l’expression du rayon vecteur de l’orbite réelle, on fera
et comme on trouvera
et mettant au lieu de et leurs valeurs en et
Ainsi le problème ne dépendra plus que de l’intégration des équations
81. Si l’on fait on aura le cas ordinaire où l’orbite est une ellipse immobile.
On trouvera donc pour ce cas
et étant des constantes.
Donc : 1o et (no 79) ; 2o si l’on substitue ces valeurs de et de dans le second membre de l’équation et qu’après avoir développé les puissances des sinus et des cosinus on égale à zéro tous les termes constants, on aura, aux quantités de l’ordre de près,
d’où
De sorte qu’on trouvera (à cause de et de ) et et par conséquent et (no 79).
Si l’on n’eût pas supposé on eût eu
et
d’où
et l’on trouverait, après les substitutions, que tous les termes des valeurs de et de se détruiraient d’eux-mêmes, de manière que ces quantités seraient aussi nulles, comme elles le doivent être dans ce cas : ce qui pourrait servir, s’il en était besoin, à confirmer la bonté de nos formules.
Il ne s’agira donc plus que de mettre, dans les équations du numéro précédent, à la place de et à la place de ce qui n’aura aucune difficulté : d’ailleurs ce cas est si connu des Géomètres qu’il serait superflu de nous y arrêter. Je me contenterai d’observer :
1o Que les absides de l’orbite se trouveront aux points où et par conséquent où ce qui donnera pour l’aphélie
et pour le périhélie
d’où il s’ensuit que le demi-axe de l’ellipse sera égal à et l’excentricité à soit à très-peu près ;
2o Que par conséquent l’angle représentera l’anomalie moyenne, et le lieu de l’aphélie ;
3o Que les limites, c’est-à-dire les plus grandes latitudes, seront aux points où et par conséquent, en négligeant les quantités de l’ordre de aux points où c’est-à-dire où d’où la plus grande valeur de sera
de sorte qu’on aura pour la tangente de l’inclinaison de l’orbite
à très-peu près ;
4o Que, comme on aura, à cause de en négligeant les termes affectés de
donc on aura dans les limites
et par conséquent,
ou bien
dd
c’est-à-dire
ce qui montre que est le lieu du nœud ascendant, et qu’ainsi l’angle dénote la distance moyenne de la planète au nœud.
82. Il est bon de remarquer que si l’on voulait résoudre le problème du no 78 d’une manière plus générale, en donnant à tous les termes des équations et des coefficients indéterminés, on trouverait, après en avoir fait le calcul, deux équations de condition entre ces mêmes coefficients ; de sorte que la solution ne pourrait avoir lieu que quand ces équations seraient identiques d’elles-mêmes ; or c’est précisément ce qui arrive dans notre cas, et c’est là la raison pourquoi il reste deux coefficients indéterminés et Au reste il est facile de voir que cet inconvénient ne vient que de ce que nous avons conservé la quantité au lieu d’y substituer sa valeur tirée des équations et comme nous l’avons pratiqué dans le no 52. Ainsi il sera très-aisé d’y remédier, et de donner par là à notre méthode toute la généralité dont elle est susceptible.
83. Revenons maintenant à notre sujet, et voyons comment il faut s’y prendre pour intégrer les équations et Pour cela on commencera par mettre dans les expressions de et à la place de et leurs valeurs approchées et tirées des équations et de même à la place de les valeurs correspondantes et puis on cherchera, par l’intégration, les valeurs de et de en y négligeant d’abord tous les termes affectés de et et ces premières valeurs étant ensuite substituées dans et serviront à déterminer plus exactement les mêmes quantités
Or il semble d’abord qu’on pourrait se contenter de prendre pour premières valeurs approchées de et celles que nous avons trouvées plus haut (no 81), savoir
et par conséquent aussi
Mais ces valeurs étant substituées dans les quantités et on verra, après le développement des produits des différents sinus et cosinus, qu’on aura des termes de cette forme :
lesquels étant de l’ordre de
dans les équations différentielles se trouveront divisés, après l’intégration, par des quantités du même ordre ; de sorte qu’ils appartiendront aussi aux premières valeurs de
et
Le terme par exemple, qui se trouve dans la quantité donnera par la substitution de la valeur de le terme
à cause de et de de sorte que la quantité contiendra le terme
lequel étant intégré (no 42) donnera dans la valeur de le nouveau terme
or, en mettant au lieu de et négligeant les termes de l’ordre de
de plus oh a (no 79), à cause de et (no 81),
et de même
donc le terme dont il s’agit deviendra
lequel appartient, comme on voit, à la première valeur de
On trouvera de même dans la première valeur de un terme contenant et qui étant substitué dans le même terme de la quantité donnera un terme de cette forme : savoir : de sorte que la nouvelle valeur de renfermera un arc de cercle (no 42).
Le même inconvénient aura lieu, comme il est aisé de s’en assurer, par rapport à tous les termes de et de qui renferment ou multipliés par ou par Tels sont dans la quantité les termes
et dans la quantité le terme Ainsi il sera nécessaire d’avoir égard à ces termes dans la première approximation des valeurs de et
On aura donc en premier lieu l’équation suivante en
ou bien, parce que
Or on a, aux quantités de l’ordre de près,
donc on aura aussi, dans la même hypothèse,
donc : 1
o d’où
2o mais
donc
par conséquent
Donc, substituant ces valeurs dans l’équation précédente, elle deviendra
Ensuite on aura cette équation en
On trouvera de même des équations semblables en et suivant la remarque du no 77, et l’on aura ainsi quatre équations, lesquelles s’intégreront, comme on le voit, par la méthode du no 58.
84. Puisque (no 85) et (no 79), et de même on aura le cas du no 60. Donc : 1o si l’on fait
et de même
ensuite
et qu’on appelle les racines de l’équation
en sorte que
on trouvera (nos 62 et 65) que la première valeur approchée de sera de cette forme :
2o Si l’on fait de même
et qu’on nomme les racines de l’équation
en sorte que
on aura
étant des constantes qu’il faudra déterminer par les observations.
Telles sont les premières valeurs approchées de et et, pour avoir celles de et il n’y aura qu’à marquer simplement d’un trait toutes les lettres qui ne le sont point et vice versâ.
Si l’on voulait maintenant pousser l’approximation plus loin, et déterminer plus exactement les quantités on substituerait d’abord les valeurs qu’on vient de trouver, dans les termes de
\mathfrak Y et des que nous avons négligés ; après quoi il n’y aurait plus qu’à suivre la méthode qui a été exposée dans le no 64.
Le peu de temps qui me reste ne me permettant pas d’entrer dans ce détail, je me contenterai d’avoir établi les principes nécessaires pour résoudre le problème dont il s’agit, et je me bornerai à examiner ici, d’après les formules données ci-dessus, les inégalités des mouvements de Jupiter et de Saturne qui font varier l’excentricité et la position de l’aphélie de ces deux planètes, aussi bien que l’inclinaison et le lieu du nœud de leurs orbites, et qui produisent surtout une altération apparente dans leurs moyens mouvements, inégalités que les observations ont fait connaître depuis longtemps, mais que personne jusqu’ici n’a encore entrepris de déterminer avec toute l’exactitude qu’on peut exiger dans un sujet si important.
85. Soit
en sorte que
supposons de plus
et nous aurons, au lieu de l’équation celle-ci :
Soient maintenant
on aura
Soient encore
on aura
donc
Enfin, soit
c’est-à-dire
et nous aurons
ou bien, en faisant
De même, si l’on fait
en sorte que
ensuite
et de plus
enfin
on aura par l’équation
Voilà donc les valeurs de et de réduites à la même forme que celles
du no 71 ; d’où il est aisé de conclure que l’orbite de Jupiter est une ellipse, dans laquelle l’excentricité est le lieu de l’aphélie la tangente de l’inclinaison à l’écliptique et le lieu du nœud ascendant Il en sera de même de l’orbite de Saturne, en marquant seulement les lettres d’un trait.
86. Il faudrait présentement substituer ces valeurs de et de dans les équations et du no 80, pour en déduire les expressions des quantités et et par conséquent celles de et (no 72) ; mais sans entrer dans ce détail, il suffira de remarquer :
1o Que les quantités et étant de l’ordre de comme on le verra ci-après, les variations des quantités et seront de l’ordre de d’où il s’ensuit que les expressions de et de seront à très-peu près les mêmes, c’est-à-dire aux quantités de l’ordre de près, que si ces quantités étaient constantes. De sorte que pour avoir le rayon vecteur de l’orbite, ainsi que la tangente de l’inclinaison, pour un instant quelconque, il n’y aura qu’à calculer l’un et l’autre par les méthodes ordinaires, d’après les éléments et regardés comme constants.
2o Que, si l’on dénote par la valeur de en supposant et constantes, on aura, abstraction faite du terme qu’on doit négliger ici,
parce que, dans l’hypothèse de et constantes, les termes tous constants doivent être supposés nuls, comme nous l’avons fait (no 81) ; or, dans le cas présent où les quantités et sont en partie constantes et en partie variables, on fera simplement
et on conservera dans la valeur de les termes variables qui entrent dans et savoir
et
de sorte que l’on aura, en négligeant les quantités de l’ordre de
et ensuite
Pour intégrer cette équation, soit la valeur de dans la supposition de et constantes, et dénotons par la différentielle de en faisant ces quantités seules variables, il est clair que la valeur complète de sera de manière qu’on aura, en intégrant,
et par conséquent
Mais comme les différences des quantités et sont de l’ordre de la quantité sera aussi du même ordre, et par conséquent elle pourra être négligée, du moins dans la recherche présente ; on aura donc simplement
donc
et, par conséquent,
où l’on remarquera que
est l’angle du mouvement moyen, et
l’équation du centre calculée à l’ordinaire, et combinée avec la réduction à l’écliptique.
Or, comme les coefficients et sont extrêmement petits, il est visible que, tant que l’angle ne sera pas fort grand, on aura à très-peu près
et
et, par conséquent,
de sorte que le mouvement moyen sera augmenté en raison de à
Si donc on veut que le terme représente le moyen mouvement apparent de la planète, c’est-à-dire celui qui résulte des observations de sa révolution, il faudra faire simplement et l’on aura pour lors
d’où l’on trouvera
Ainsi, tant que les angles et seront fort petits, ce qui aura lieu pendant un certain nombre de révolutions, on aura à très-peu près
c’est-à-dire que la longitude de la planète sera aussi la même que celle qu’on trouverait par les méthodes ordinaires d’après les éléments
et
supposés constants.
87. Pour faire maintenant usage de nos formules, on remarquera :
1o Que est égal à (n{{o)) 76) ou à très-peu près à en sorte que
2o Que l’on aura, par le no 79,
c’est-à-dire, en ne prenant, comme on le doit, que les termes constants des valeurs de et de
ce qui donnera
à cause de et de de sorte qu’on aura
et de même
Si l’on voulait employer l’autre valeur de savoir il faudrait alors mettre, dans les valeurs de et de au lieu de et au lieu de et l’on trouverait les mêmes expressions de et de que ci-devant.
3o Que (no 76), est à très-peu près égal à parce que est déjà une quantité très-petite (no 79). Donc on aura aussi
et, par conséquent,
ou bien, à cause que les masses et de Jupiter et de Saturne sont très-petites par rapport à celle du Soleil
de sorte qu’on aura
Cela posé, on commencera par déterminer, suivant la méthode du no 73, les coefficients et après quoi on cherchera les valeurs des quantités ainsi que celles de qui entrent dans les expressions de et de Or, en faisant et (je mets ici \mathrm a au lieu de parce que j’aurai occasion dans la suite de faire servir cette dernière lettre à un autre usage), on aura, par le numéro cité,
donc, ayant supposé (no 74)
on aura
On trouvera de même
et l’on remarquera que les quantités
restent nécessairement les mêmes, en changeant
en
et
en
de sorte qu’on aura aussi
Faisant donc ces substitutions dans les formules du no 75, et mettant partout au lieu de on trouvera d’abord
ensuite on aura (no 74)
ou bien, en faisant pour plus de simplicité
on aura
De là on trouvera, par les formules du no 75,
et
On trouvera de même les autres quantités il n’y aura pour cela qu’à mettre, dans les formules des numéros cités, au lieu de et au lieu de et marquer ensuite toutes les autres lettres d’un trait, ce qui donnera, après les substitutions,
et ensuite
d’où
Enfin on trouvera par le no 84, en mettant à la place de à la place de et de leurs valeurs approchées et et, à la place de et de et
Par ces valeurs de et par les valeurs de trouvées ci-dessus, on trouvera les valeurs de (no 85), et, ces mêmes valeurs étant ensuite multipliées par on aura celles de
Maintenant on ajura par le même numéro
et
Soit c’est-à-dire et l’on aura
Donc, si l’on fait
on aura :
1
o
donc et par conséquent
2
o
donc
Donc, si l’on fait, pour plus de simplicité, on aura
Et, pour avoir les valeurs de et il n’y aura qu’à mettre au lieu de au lieu de au lieu de et vice versâ, et marquer ensuite toutes les autres lettres d’un trait ; ce qui donnera, à cause de et
Si l’on fait de même
on trouvera, par des procédés semblables,
et ensuite
88. Pour déterminer maintenant les constantes et on remarquera qu’en supposant on a
et par conséquent aussi
On cherchera donc les éléments de la théorie de Jupiter et de Saturne pour une certaine époque, par exemple pour le commencement de l’année 1750, et l’on fera :
l’excentricité de Jupiter,
la tangente de l’inclinaison de son orbite par rapport à l’écliptique,
la longitude de l’aphélie,
la longitude du nœud ascendant,
et de même
l’excentricité de Saturne,
la tangente de son inclinaison à l’écliptique,
la longitude de l’aphélie,
la longitude du nœud.
À l’éeard des constantes
et on les déterminera à l’aide des mouvements moyens de Jupiter et de Saturne ; car on aura
89. Voilà toutes les quantités qu’il est nécessaire de connaître pour déterminer les perturbations de Jupiter et de Saturne, en vertu de leur action réciproque. Nous allons remettre ici sous les yeux du lecteur les principales altérations du mouvement de ces deux planètes.
Soient et les moyens mouvements de Jupiter et de Saturne comptés depuis l’époque pour laquelle on a déterminé les éléments de ces deux planètes, et on trouvera :
1o Qu’au bout du temps qui répond au mouvement moyen l’excentricité de Jupiter se trouvera augmentée en raison de
2o Que la tangente de l’inclinaison de l’orbite sera pareillement augmentée en raison de
3o Que le lieu de l’aphélie se trouvera moins avancé d’un arc égal à
4o Que le lieu du nœud sera aussi moins avancé d’un arc égal à
5o Que le mouvement de Jupiter par rapport à l’écliptique sera altéré d’une quantité égale à
c’est-à-dire qu’il faudra ajouter à sa longitude un angle égal à cette quantité.
On en dira autant de Saturne, avec cette seule différence qu’il faudra marquer les lettres d’un trait.
90. Nous verrons plus bas, dans le numéro suivant, que les coefficients et sont égaux environ à de sorte que durant plusieurs révolutions les angles et seront assez petits pour qu’on puisse supposer, sans erreur sensibles,
Donc :
1o L’augmentation de l’excentricité de Jupiter sera à très-peu près dans la raison de
c’est-à-dire de
de sorte que la valeur de croîtra de la quantité Or on sait que dans les ellipses qui sont peu excentriques, la plus grande équation est à très-peu près égale au double de l’excentricité ; d’où il s’ensuit que la plus grande équation de Jupiter ira en augmentant, et que sa variation sera, au bout de révolutions à compter depuis l’époque donnée, de
2o La tangente de l’inclinaison de Jupiter à l’écliptique croîtra de même d’une quantité égale à et comme cette tangente est fort petite, ainsi qu’on le verra plus bas, on aura pour la variation de l’inclinaison de Jupiter à l’écliptique pendant révolutions
3o Le mouvement de l’aphélie sera représenté à très-peu près par
ou encore par
c’est-à-dire par
où l’on voit que le terme
exprime le mouvement moyen et uniforme de l’aphélie, et que le terme
donne une inégalité du mouvement de l’aphélie, laquelle augmente comme les carrés des temps.
Ainsi, le mouvement moyen de l’aphélie de Jupiter sera, pour révolutions de cette planète, de
et l’inégalité croissante du mouvement de cet aphélie sera de
4o Le mouvement des nœuds de Jupiter sera composé de même de deux parties, dont l’une croîtra uniformément et donnera le mouvement moyen du nœud de
et dont l’autre suivra la loi du carré du temps et donnera une inégalité croissante de
5o Le mouvement de Jupiter en longitude sera sujet à une altération de
à très-peu près, c’est-à-dire de
ce qui donne, comme on voit, dans le mouvement de cette planète, une inégalité croissante comme les carrés des temps, et qui sera au bout de révolutions de
On trouvera de la même manière :
1o Que, pendant révolutions de Saturne à compter depuis la même époque, la plus grande équation de cette planète variera de
2o Que l’inclinaison de son orbite à l’écliptique variera dans le même temps de
3o Que le mouvement moyen et uniforme de l’aphélie de Saturne sera exprimé par
et que de plus le mouvement de cet aphélie sera sujet à une inégalité croissant comme les carrés des temps, laquelle sera, pour révolutions, de
4o Que le mouvement moyen des nœuds de Saturne sera de
et qu’il y aura aussi, dans le mouvement des nœuds de cette planète, une inégalité de la même espèce, laquelle sera représentée par
5o Qu’enfin le mouvement de Saturne en longitude sera sujet à une inégalité croissant comme les carrés des temps, et dont la valeur sera, au bout de révolutions, de
Au reste, il faut se ressouvenir que ces propositions cessent d’être exactes lorsqu’après un grand nombre de révolutions les angles et commencent à devenir considérables.
91. Suivant les Tables de M. Halley, le mouvement moyen de Jupiter en années juliennes est c’est-à-dire d’où, retranchant la précession séculaire des équinoxes, laquelle est de on a pour le mouvement séculaire de Jupiter
Les mêmes Tables donnent le mouvement moyen de Saturne en ans de c’est-à-dire de d’où l’on trouve pour le mouvement séculaire de Saturne
On aura donc
d’où l’on tire
De là on trouvera
et ensuite
Donc, à cause de
et de
on aura
et l’on trouvera
Or, selon M. Halley, on a pour l’année 1750
d’où l’on tire
Si donc on substitue ces valeurs numériques dans les formules du numéro précédent, on formera la Table suivante, dans laquelle est le nombre des révolutions que Jupiter ou Saturne a achevées depuis le commencement de l’année 1750 que nous avons prise pour époque ; de sorte qu’il faudra faire positif pour les temps qui suivent cette époque, et négatif pour ceux qui la précèdent.
TABLE DE LA VARIATION DES ÉLÉMENTS DE JUPITER ET DE SATURNE,
SUIVANT LA THÉORIE.
Addition pour les nos 78 et 79.
Nous avons dit dans le premier de ces deux numéros que la quantité contient un terme qui, par l’intégration, se trouve divisé par des quantités de l’ordre de et nous avons, en conséquence, conservé les termes où cette quantité se trouvait multipliée par en rejetant toutefois ceux où la même quantité aurait été multipliée par Mais il est facile de se convaincre, par la substitution des valeurs de et de (no 84), que le diviseur du terme dont il s’agit sera réellement de l’ordre de de sorte que, si l’on veut avoir égard dans les valeurs de et de aux quantités de l’ordre de il n’est pas permis de négliger les termes de l’ordre de où se trouve la quantité car l’intégration réduira à l’ordre de les coefficients de ces termes. Il en sera de même de quelques termes de l’ordre de qui se trouveront dans la quantité
Ainsi on trouve qu’il faut ajouter à la valeur de le terme et par conséquent à la valeur de le terme d’où il s’ensuit que le premier membre de l’équation doit être augmenté du terme et que le premier membre de l’équation doit être augmenté du terme
De là on trouvera, après avoir achevé toutes les opérations, qu’il faudra ajouter (no 79) à la valeur de les termes
et à la valeur de les termes
Au reste cette omission n’influe point sur le reste de nos calculs.